Âge d'or — Wikipédia

L'âge d'or, par Lucas Cranach l'Ancien (1530).

L’âge d'or est un mythe qui apparaît principalement dans la mythologie grecque puis la mythologie romaine (qui s'y réfère sous le nom de « règne de Saturne »). L’âge d'or fait partie du mythe des âges de l'humanité, avec l'âge d'argent, l'âge d'airain et l'âge de fer.

Sources du mythe

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La description de cinq races apparaît dans Les Travaux et les Jours d’Hésiode, ouvrage du viiie siècle av. J.-C. Le poète romain Ovide a repris le mythe au début des Métamorphoses[1].

L'âge d'or est celui qui suit immédiatement la création de l'Homme alors que Cronos règne dans le ciel : c'est un temps d'innocence, de justice, d'abondance et de bonheur ; la Terre jouit d'un printemps perpétuel, les champs produisent sans culture, les Hommes vivent presque éternellement et meurent sans souffrance, s'endormant pour toujours. L'âge d'or symbolise un passé prospère et mythique. Au Moyen Âge, l'âge d'or devient en revanche une promesse, celle d'un avenir paradisiaque et d'un monde de paix.

Cette époque mythique appelée également « règne de Saturne » est donc l'âge qui suit la création de l'Homme qui est un éternel printemps : « En l’absence de tout justicier, spontanément, sans loi, la bonne foi et l’honnêteté y étaient pratiquées. […] La Terre elle-même, aussi, libre de toute contrainte, épargnée par la dent du hoyau, ignorant la blessure du soc, donnait sans être sollicitée tous ses fruits. » (Ovide).

Mais Cronos est précipité sous terre, dans le Tartare, et c'est Zeus (ou Jupiter dans la mythologie romaine) qui devient le maître du monde, soit du ciel. L’âge d’argent débutait.

On retrouve également des évocations de l'âge d'or chez d'autres auteurs et poètes latins tels que Tibulle, dans l'une de ses Élégies, et chez Virgile, dans les Géorgiques et dans la quatrième églogue des Bucoliques, intitulée Pollion. Le mythe de l'âge d'or prit une importance particulière sous Auguste qui apparaissait alors comme l'homme capable de ramener l'humanité, sinon à l'âge d'or, du moins à un nouvel âge meilleur que celui dans lequel vivaient ses contemporains et qu'ils comparaient à l'âge de fer. L'Empire romain sortait en effet d'une seconde guerre civile et les Romains voyaient en Auguste celui qui était parvenu à rétablir l'ordre.

Caractéristiques principales

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L'âge d'or est, dans la mythologie grecque et romaine, l'ère incarnant l'ordre où dominaient parfaitement la Justice et la Bonne Foi. C'est l'époque où Cronos régnait encore au ciel. Selon les Anciens, l'âge d'or avait les caractéristiques suivantes[2] :

  • tous les êtres étaient végétariens ; les hommes se nourrissaient exclusivement de fruits et de légumes, car personne ne songeait à tuer (comme le rappellent Les Bucoliques, V, de Virgile, et Les Métamorphoses d'Ovide) ;
  • les dieux vivaient dans l'intimité des mortels ;
  • les portes n'avaient pas encore été inventées, car le vol n'existait pas ;
  • les hommes vivaient tous en paix, libres de soucis, comme des dieux, à l'abri des peines et des misères : il n'y avait pas de vieillesse, les hommes restaient toujours jeunes, étaient tous beaux et avaient beaucoup de joie, passant leur temps dans les festins et les fêtes ;
  • lorsque le moment était venu de mourir, les êtres s'endormaient doucement ;
  • nul n'était soumis au travail et tous les biens appartenaient aux hommes spontanément ;
  • le sol produisait de lui-même une récolte abondante et la terre jouissait d'un printemps perpétuel.

À Rome, Cronos était identifié à Saturne, celui qui introduisit l'usage de la faucille (un de ses attributs) et apprit aux hommes à mieux utiliser la fertilité spontanée du sol.

Selon la tradition des Anciens, cet âge d'or a disparu avec le règne de Zeus.

Dans la tradition religieuse orphique, Cronos apparaît délivré de ses chaînes, réconcilié avec Zeus (son fils qui l'a vaincu) et habitant aux Îles des Bienheureux. C'est cette réconciliation avec Zeus de Cronos, considéré comme un roi bon, le premier qui ait régné sur le ciel et sur la terre (père et mère de Cronos), qui a conduit aux légendes de l'âge d'or. On disait que Cronos avait régné sur tout le monde connu. Plus tard, lorsque les hommes étaient devenus méchants, avec la génération de bronze et surtout celle de fer, Cronos était remonté au Ciel, laissant sa place à Zeus[3].

Du fait d'une conception cyclique du temps (affirmée par la théorie de l'éternel retour des Stoïciens, par exemple), cet âge d'or reviendra, redisparaîtra à nouveau et réapparaîtra, etc., selon le rythme d'un cycle sans fin.

Notes et références

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  1. « Racines antiques de l’utopie : l’Âge d’or · Sources · Sociétés réelles, sociétés rêvées : une histoire de l'utopie », sur une-histoire-de-lutopie.edel.univ-poitiers.fr (consulté le )
  2. Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Pierre Grimal, préface de Charles Picard, Presses Universitaires de France, 1976
  3. Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Pierre Grimal, préface de Charles Picard, Presses Universitaires de France, 1976, page 105

Bibliographie

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  • Jean-Paul Brisson, Rome et l'âge d'or, de Catulle à Ovide. Vie et mort d'un mythe, Paris, La Découverte, 1992.

Articles connexes

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Liens externes

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Sur les autres projets Wikimedia :

« L'Âge d'Or et le Paradis : la félicité originelle », sur Bibliothèque nationale de France (consulté le )