Élections générales espagnoles de novembre 2019 — Wikipédia
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Élections générales espagnoles de novembre 2019 | ||||||||||||||
350 sièges du Congrès des députés (Majorité absolue : 176 sièges) 208 sièges (sur 265) du Sénat | ||||||||||||||
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Type d’élection | Élections générales | |||||||||||||
Campagne | du au | |||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Population | 46 934 632 | |||||||||||||
Inscrits | 37 001 379 | |||||||||||||
Votants | 24 507 715 | |||||||||||||
66,23 % 5,5 | ||||||||||||||
Votes exprimés | 24 258 228 | |||||||||||||
Votes nuls | 249 487 | |||||||||||||
Parti socialiste – Pedro Sánchez | ||||||||||||||
Voix | 6 792 199 | |||||||||||||
28,00 % | 0,7 | |||||||||||||
Députés élus | 120 | 3 | ||||||||||||
Sénateurs élus | 93 | 30 | ||||||||||||
Parti populaire – Pablo Casado | ||||||||||||||
Voix | 5 047 040 | |||||||||||||
20,81 % | 4,1 | |||||||||||||
Députés élus | 89 | 23 | ||||||||||||
Sénateurs élus | 84 | 29 | ||||||||||||
Vox – Santiago Abascal | ||||||||||||||
Voix | 3 656 979 | |||||||||||||
15,08 % | 4,8 | |||||||||||||
Députés élus | 52 | 28 | ||||||||||||
Sénateurs élus | 2 | 2 | ||||||||||||
Podemos – Pablo Iglesias | ||||||||||||||
Voix | 3 119 364 | |||||||||||||
12,86 % | 1,5 | |||||||||||||
Députés élus | 35 | 7 | ||||||||||||
Sénateurs élus | 0 | |||||||||||||
Ciudadanos – Albert Rivera | ||||||||||||||
Voix | 1 650 318 | |||||||||||||
6,80 % | 9,1 | |||||||||||||
Députés élus | 10 | 47 | ||||||||||||
Sénateurs élus | 1 | 4 | ||||||||||||
Résultats par circonscription (Congrès des députés) | ||||||||||||||
Congrès des députés | ||||||||||||||
Sénat | ||||||||||||||
Président du gouvernement | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Pedro Sánchez PSOE | Pedro Sánchez PSOE | |||||||||||||
resultados.10noviembre2019.es | ||||||||||||||
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Les élections générales espagnoles de (en espagnol : Elecciones generales de España de noviembre de 2019, désignées sous le numéronyme 10-N) se tiennent le dimanche afin d'élire les 350 députés et 208 des 265 sénateurs de la XIVe législature des Cortes Generales.
Ce scrutin est convoqué par le roi Felipe VI cinq mois après le précédent scrutin, à la suite de l'incapacité du Congrès à investir un nouveau président du gouvernement à la fin du mois de juillet, en raison des désaccords entre le Parti socialiste et Unidas Podemos sur la formation ou non d'un gouvernement de coalition. Ces élections sont par conséquent anticipées de trois ans et demi par rapport au terme naturel de la XIIIe législature et constituent la deuxième répétition électorale de l'histoire post-franquiste après celle de 2016.
La courte campagne électorale est notamment marquée par des tensions politiques et sociales en Catalogne liées à la condamnation pénale d'anciens dirigeants territoriaux pour avoir organisé en 2017 un référendum interdit sur l'indépendance, et l'exhumation de la dépouille de Francisco Franco de son mausolée du Valle de los Caídos, engagement pris par le président du gouvernement Pedro Sánchez lors de son accession au pouvoir.
Alors que la participation recule, le Parti socialiste de Sánchez confirme sa position de premier parti du pays mais perd sa majorité absolue au Sénat. Avec plus de 15 % des voix, la formation d'extrême droite Vox devient la troisième force politique du pays derrière le Parti populaire, qui progresse tout en réalisant le deuxième plus mauvais résultat de son histoire. Ciudadanos, qui occupait précédemment la troisième place, perd les quatre cinquièmes de sa représentation parlementaire au Congrès, entraînant le retrait de son président Albert Rivera. Le scrutin voit une poussée des partis nationalistes territoriaux et régionalistes, qui occupent un septième du Congrès, plus de la moitié d'entre eux étant par ailleurs favorables à l'indépendance de leur territoire.
Moins de deux jours après le scrutin, le PSOE et Unidas Podemos annoncent la conclusion d'un accord de principe pour former un gouvernement de coalition. Le pacte de coalition est signé sept semaines plus tard, ainsi que plusieurs accords d'investiture avec les nationalistes basques, la gauche indépendantiste catalane et plusieurs petits partis territoriaux. Sánchez remporte l'investiture à la majorité simple le et forme son second gouvernement six jours plus tard.
Contexte
[modifier | modifier le code]Première victoire socialiste en 11 ans
[modifier | modifier le code]Lors des élections générales anticipées du 28 avril 2019, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sánchez s'impose avec 123 députés. Il est suivi par le Parti populaire (PP) de Pablo Casado, qui réalise le pire résultat de son histoire avec seulement 66 sièges, soit une division par deux de son groupe parlementaire. La troisième place revient au parti Ciudadanos d'Albert Rivera, qui remporte 57 élus et passe devant la coalition Unidas Podemos (UP) de Pablo Iglesias, qui n'obtient que 42 députés, soit la perte d'une trentaine de sièges. La cinquième place revient à Vox de Santiago Abascal, qui devient le premier parti d'extrême droite à siéger au Parlement espagnol depuis la mort de Francisco Franco avec 24 sièges. Les sièges restants reviennent aux partis nationalistes territoriaux, principalement la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), Ensemble pour la Catalogne (JxCat) et le Parti nationaliste basque (EAJ/PNV).
Le bloc de la motion de censure, qui avait porté Sánchez au pouvoir en , dispose de 198 sièges, contre 127 pour les formations s'y étant opposées. Les 25 élus restants se répartissent entre deux formations qui n'avaient pas de représentation : Vox et le Parti régionaliste de Cantabrie (PRC).
À l'ouverture de la XIIIe législature, la députée de Barcelone et ministre de la Politique territoriale Meritxell Batet est élue présidente du Congrès des députés avec 175 voix, contre 125 à sa prédécesseure Ana Pastor. En échange de son soutien à la candidate socialiste, Unidas Podemos obtient le poste de premier vice-président pour la députée de Madrid Gloria Elizo et de premier secrétaire pour le député de Barcelone Gerardo Pisarello[1].
Échec de l'investiture
[modifier | modifier le code]Lors de la présentation de son programme le , Sánchez multiplie les propositions et les promesses d'actions rejoignant les revendications de Podemos, dans le but affiché de séduire les députés de la gauche radicale. Sánchez souhaite mettre en place un gouvernement minoritaire composé uniquement de membres de son parti, mais mettant en œuvre un programme de gauche qui obtiendrait le soutien de Podemos et des petit partis régionalistes, notamment catalans, lui assurant une majorité pour gouverner[2]. Les dirigeants de Podemos, qui défendent la constitution d'un gouvernement de coalition dont ils feraient partie, accusent cependant les socialistes de ne leur proposer qu'un « rôle de figuration », sans aucun ministère régalien ni portefeuille marqué à gauche, tels que le Travail, les Finances, la Transition écologique ou l'Égalité. Pablo Iglesias avertit ainsi que sans gouvernement de coalition, Pedro Sánchez ne sera « jamais président » du gouvernement[3].
Lors du premier vote le , Sánchez reçoit seulement 124 voix favorables, soit 52 de moins que le minimum constitutionnel requis, 170 voix contre et 52 abstentions, quatre parlementaires étant absents car placés en détention provisoire. Seul le Parti régionaliste de Cantabrie soutient, avec le PSOE, son maintien au pouvoir, tandis que le Parti populaire, Ciudadanos, Vox, ERC et Ensemble pour la Catalogne (JxCat) notamment, s'y opposent. En sus du Parti nationaliste basque, Unidas Podemos fait le choix de s'abstenir afin de démontrer sa bonne volonté dans la poursuite des négociations de coalition[4].
Peu avant le second vote, Podemos présente une nouvelle proposition, qui les voit renoncer à toute prétention dans les domaines des finances publiques et de la transition écologique et se limiter à trois ministères et une vice-présidence, mais elle est rejetée par le PSOE qui s'en tient à une offre de programme commun sans participation de Podemos au gouvernement[5]. Le second vote, qui ne requiert, cette fois, que la majorité relative, voit le rejet de la candidature de Sánchez, qui recueille 124 voix pour, 155 contre et 67 abstentions[6].
Blocage politique
[modifier | modifier le code]L'incapacité du Congrès à investir un président du gouvernement ouvre, à partir du , un délai de deux mois à l'issue duquel de nouvelles élections seront convoquées si aucun chef de l'exécutif n'est élu dans cet intervalle[7]. Au soir du vote, Sánchez affirme qu'il « ne jette pas l'éponge » et annonce de nouveaux échanges avec le Parti populaire, Ciudadanos et Unidas Podemos pour tenter de débloquer la situation[8].
Les négociations restent au point mort presque tout au long du mois d'août. Podemos finit le 27 par proposer un accord revoyant considérablement ses prétentions à la baisse, les ministères du Travail et de la Transition écologique n'y étant plus exigés. Sánchez, rendu méfiant par les négociations infructueuses de mois de juillet, y oppose une fin de non recevoir, jugeant invivable l'existence de deux gouvernements au sein d'un même conseil des ministres, et évoquant d'« importantes différences » sur plusieurs questions régaliennes dont la Catalogne. Les socialistes s'opposent en effet au souhait de Podemos d'y organiser un référendum, préférant une réforme du statut d'autonomie[9].
Le , Sánchez réitère son intention de former un gouvernement minoritaire, sur l'exemple du Portugal, en proposant un programme commun contenant notamment l'annulation des réformes du marché du travail et des retraites de son prédécesseur Mariano Rajoy, la revalorisation des retraites et du salaire minimum — de 900 à 1125 euros mensuels —, l'augmentation des dépenses de santé et d’éducation, et le contrôle des loyers. Le coût du programme est estimé entre 30 et 36 milliards d'euros sur la durée de la législature, une dépense financée par la mise en place d'un impôt minimum de 15 % sur les entreprises qui monterait à 18 % pour les banques, la création d'une taxe sur les transactions financières, et une hausse de la fiscalité verte[10],[11]. Bien que reconnaissant des affinités avec un tel programme, Pablo Iglesias déplore « l’incapacité » selon lui de Pedro Sánchez « à comprendre qu'il doit partager les responsabilités », rejetant à nouveau tout gouvernement qui ne soit pas de coalition. Le programme économique dévoilé par le dirigeant du PSOE est vu comme un possible programme pour les éventuelles élections à venir[10]. Le 11, les deux dirigeants se rejettent à nouveau la responsabilité du blocage, tout en assurant l'un l'autre qu'un accord serait préférable à leurs yeux que de nouvelles élections[12]. Le , le PSOE rejette un nouveau compromis de Podemos, qui les aurait vu siéger au gouvernement pendant une année, puis, en cas de désaccord à l'issue de cette période d'essai, quitter le gouvernement tout en maintenant leur confiance à un gouvernement minoritaire[13].
Convocation des élections anticipées
[modifier | modifier le code]Les 16 et , le roi Felipe VI lance de nouvelles consultations dans le but d'éviter de nouvelles élections[14]. Le , Ciudadanos propose son abstention et celle du PP lors du vote d'investiture, en échange d'une promesse de Sánchez de ne pas gracier les séparatistes catalans en cas de condamnation éventuelle, et de rompre la coalition régionale du PSOE avec les nationalistes basques de Bildu en Navarre, au profit des partis de droite, ce que Sánchez refuse[15]. Prenant acte de la situation de blocage entre les partis, le souverain ne propose aucun candidat à la présidence du gouvernement, ouvrant la voie à la convocation de nouvelles élections le suivant[16],[17]. La dissolution est officiellement prononcée le et prend effet le lendemain[18].
Mode de scrutin
[modifier | modifier le code]L'Espagne dispose d'un parlement bicaméral, les Cortes Generales, composé d'une chambre basse, le Congrès des députés (Congreso de los Diputados), et d'une chambre haute, le Sénat (Senado). Les députés comme les sénateurs sont élus pour quatre ans[19]. Le scrutin pour leur renouvellement se tient 54 jours après la publication du décret de convocation des électeurs au Bulletin officiel de l'État (BOE)[20], sauf dans le cas d'une répétition électorale : le délai de tenue du scrutin est réduit à 47 jours et la durée de la campagne officielle passe de 14 à sept jours[21].
Pour le Congrès des députés
[modifier | modifier le code]Le Congrès des députés est composé de 350 sièges pourvus au scrutin proportionnel plurinominal à listes fermées dans 52 circonscriptions correspondant aux 50 provinces du pays ainsi qu'aux villes autonomes de Ceuta et de Melilla. Le nombre de députés qui leur est alloué est variable en fonction de leur population, avec néanmoins un minimum de deux sièges par province, à l'exception des villes autonomes qui n'ont chacune en tout qu'un seul siège et pour laquelle les élections se tiennent donc de facto au scrutin uninominal majoritaire à un tour[22].
Après décompte des voix, les sièges sont répartis selon la méthode d'Hondt dans chacune des circonscriptions. Ne peuvent prétendre à la répartition des sièges que les listes ayant franchi le seuil électoral de 3 % des suffrages exprimés. Dans la pratique, ce seuil se révèle plus élevé dans les circonscriptions ayant peu de sièges à pourvoir. Il est ainsi en réalité de 25 % dans les provinces ne comptant que trois sièges. Le vote blanc est reconnu et comptabilisé comme suffrage exprimé, ce qui élève légèrement le seuil réel par rapport à un système classique où ils ne sont pas reconnus[22].
Circonscriptions | Députés | Carte |
---|---|---|
Madrid | 37 | |
Barcelone | 32 | |
Valence | 15 | |
Alicante et Séville | 12 | |
Málaga | 11 | |
Murcie | 10 | |
Cadix | 9 | |
Îles Baléares, La Corogne, Las Palmas et Biscaye | 8 | |
Asturies, Grenade, Pontevedra, Santa Cruz de Tenerife et Saragosse | 7 | |
Almería, Badajoz, Cordoue, Gérone, Guipuscoa, Tarragone et Tolède | 6 | |
Cantabrie, Castellón, Ciudad Real, Huelva, Jaén, Navarre et Valladolid | 5 | |
Álava, Albacete, Burgos, Cáceres, León, Lérida, Lugo, Ourense, La Rioja et Salamanque | 4 | |
Ávila, Cuenca, Guadalajara, Huesca, Palencia, Ségovie, Teruel et Zamora | 3 | |
Soria | 2 | |
Ceuta et Melilla | 1 |
Pour le Sénat
[modifier | modifier le code]Le Sénat est composé de 265 sénateurs dont 208 élus au scrutin direct, les 57 restants étant élus par les parlements des 17 communautés autonomes.
Les sénateurs élus par la population le sont au scrutin majoritaire plurinominal dans 59 circonscriptions plurinominales correspondant aux provinces du pays et à Ceuta et Melilla, à l'exception des deux communautés autonomes archipélagiques. Les principales îles des archipels des Baléares et des Canaries sont en effet dotées de leurs propres circonscriptions. Il y a ainsi quatre sénateurs pour chacune des 47 provinces de la péninsule, trois sénateurs pour les îles de Grande Canarie, Majorque et Tenerife, deux sénateurs respectivement pour Ceuta et Melilla, et un sénateur pour les îles de Minorque, Fuerteventura, La Gomera, Ibiza-Formentera, El Hierro, Lanzarote, et La Palma.
Les assemblées législatives des communautés autonomes désignent aussi des sénateurs, à raison d'un de droit par communauté, plus un siège supplémentaire par tranche d'un million d'habitants. Le nombre est de ce fait variable en fonction de l'évolution démographique. Il était de 57 en . Ces élections indirectes ont lieu pour chaque assemblée communautaire peu après leurs renouvellements, et ne coïncident donc pas nécessairement avec les élections au scrutin populaire.
Campagne
[modifier | modifier le code]Principales forces politiques
[modifier | modifier le code]Sondages
[modifier | modifier le code]Le graphique ci-dessous est une synthèse des résultats des sondages réalisés depuis les élections du 28 avril 2019. La largeur du graphique correspond à la durée du mandat de quatre ans qu'aurait dû connaitre la législature issue de ces élections. La publication de sondages électoraux est interdite en Espagne à partir du jusqu'au scrutin.
Principaux événements
[modifier | modifier le code]Création de Más País
[modifier | modifier le code]Le , à quelques heures de la convocation des élections, le mouvement Más Madrid, lancé au début de l'année 2019 par l'ancien numéro deux de Podemos Íñigo Errejón avec la maire de Madrid de l'époque Manuela Carmena, prend la décision de se présenter aux élections. Il ne devrait se présenter que dans les circonscriptions faisant élire plus de sept députés, vise à constituer son propre groupe parlementaire, et centrera sa campagne sur la mobilisation des électeurs de gauche déçus de la répétition électorale et tentés par l'abstention[25]. Un premier sondage publié le soir même par le journal en ligne El Español accorde au parti 5,8% d'intentions de vote au niveau national, et entre six et dix députés sur 350[26]. Le lendemain, la Coalition Compromís décide de nouer une alliance avec Más Madrid et de ne pas chercher à rétablir son ancienne collaboration électorale avec Unidas Podemos, malgré l'intervention en ce sens de la vice-présidente de la généralité valencienne Mónica Oltra[27]. Le , Íñigo Errejón confirme qu'il sera candidat aux élections générales et que son parti y présentera des candidats sous l'étiquette Más País[28].
Exhumation de Franco
[modifier | modifier le code]Le Tribunal suprême autorise le l'exhumation de la dépouille de Francisco Franco du Valle de los Caídos[29]. La présence du corps de l'ancien dictateur au sein d'un monument religieux initialement dédié aux soldats nationalistes mort au cours de la Guerre d'Espagne puis étendu en 1958 à l'ensemble des combattants des deux camps suscite la polémique depuis plusieurs décennies, les formations politiques de gauche souhaitant l'en retirer, ce à quoi s'oppose celles de droite. Les premiers jugent ainsi inacceptable de faire du monument un mausolée du dictateur, tandis que les seconds considèrent l'initiative comme une bataille culturelle menée au détriment de la réconciliation nationale[30]. Le gouvernement de Pedro Sánchez avait fait de cette exhumation l'un des symboles de son début de mandat en , mais un recours de la famille de Franco avait gelé le projet. L'exhumation, qui a lieu le [31], est jugée susceptible d'influencer la campagne en mobilisant les électorats, notamment de gauche[32].
Détention d'indépendantistes catalans
[modifier | modifier le code]Le , la Garde civile annonce l'arrestation au nord de Barcelone de neuf militants indépendantistes catalans des Comités de défense de la République (CDR) dans le cadre de l'« opération Judas ». Elle les accuse notamment de détenir du matériel explosif et d'avoir cherché à mener des actions violentes[33]. Deux d'entre eux confirment trois jours plus tard au juge d'instruction chargé de l'affaire qu'ils ont bien fabriqué et testé des explosifs[34]. Ce même , le Parlement de Catalogne est le théâtre de vifs affrontements verbaux à ce sujet, des députés indépendantistes évoquant une attaque des institutions espagnoles tandis que le représentant de Ciudadanos accuse ces derniers de tisser des alliances avec des « terroristes » ; il est alors expulsé de l'hémicycle par le président de l'assemblée Roger Torrent[35].
Nouvelles stratégies à droite
[modifier | modifier le code]Vox aux élections sénatoriales
[modifier | modifier le code]Le comité exécutif national de Vox adopte le une nouvelle stratégie électorale en rapport avec le Sénat. Le parti de Santiago Abascal choisit de ne présenter qu'un seul candidat par circonscription, alors que chaque électeur dispose de trois voix aux élections sénatoriales. L'objectif est de ne pas concentrer les suffrages de ses électeurs, donc de permettre à ces derniers de les distribuer entre plusieurs partis de droite afin d'empêcher le PSOE de conserver sa majorité absolue à la chambre haute. Abascal, qui affirme qu'il s'agit de permettre à tous les Espagnols de pouvoir « choisir une alternative à la dictature progressiste », revendique par ailleurs cette stratégie d'union des droites, poursuivant l'objectif « d'avoir le plus grand nombre de représentants disposés à appliquer sans peur de manière immédiate l'article 155 de la Constitution », qui permettrait de suspendre l'autonomie de la Catalogne[36].
Recentrage de Ciudadanos
[modifier | modifier le code]Au cours d'un meeting organisé le , le président de Ciudadanos Albert Rivera énonce un revirement stratégique par rapport à sa campagne des élections du 28 avril en se disant prêt à travailler avec le Parti socialiste, ce qu'il excluait totalement dans le cadre du scrutin précédent. Il précise que son objectif serait de réaliser dix grandes réformes sociales et politiques, si au soir du scrutin les trois partis de la droite ne disposent pas de la majorité suffisante pour les appliquer. Il évoque notamment l'éducation, le système de santé, la natalité, le dépeuplement de l'Espagne rurale, une baisse des impôts pour les familles, une nouvelle loi électorale ou encore une suppression des privilèges de la classe politique. Interrogé sur un tel changement qui aurait pu se produire avant d'en arriver à une répétition électorale, il explique que « jusqu'ici, il existait une alternative » — en référence à l'accord jamais survenu entre le PSOE, Unidas Podemos et ERC — et qu'aujourd'hui « le principal problème de l'Espagne, c'est le blocage ». Il appelle ainsi à « parler de ce qui nous rassemble plutôt que de ce qui nous divise », ce qui est perçu par le courant favorable à une alliance avec les socialistes comme « un retour au centre » alors que le parti dévisse dans les sondages depuis plusieurs semaines[37],[38].
Condamnation des indépendantistes catalans
[modifier | modifier le code]Le , plusieurs dirigeants catalans impliqués dans la crise indépendantiste ayant eu lieu deux ans plus tôt sont condamnés par le Tribunal suprême d'Espagne à des peines de prison fermes. Les accusés étaient jugés pour avoir organisé le référendum d'autodétermination du , que le Tribunal constitutionnel avait déclaré illégal, et pour, après avoir proclamé l'indépendance de la Catalogne, leur tentative le suivant d'appliquer un système législatif distinct de celui organisé par la Constitution espagnole de 1978. Neuf des douze inculpés sont condamnés à des peines de prison, de 9 à 13 années, pour crime de sédition ; cinq d'entre eux sont aussi condamnés pour détournement de fonds publics. Les trois autres reçoivent une amende pour désobéissance. Le crime de rébellion, qui aurait impliqué des peines plus lourdes, n'a finalement été retenu pour aucun des accusés.
Le jugement provoque en Catalogne d'importantes manifestations, parfois violentes, notamment dans la capitale Barcelone où les manifestants cherchent à bloquer l'aéroport. Les prises de positions très fermes à l'encontre du séparatisme catalan de la part du Parti populaire et de Vox entraînent une progression de ces formations dans les sondages[39]. La tension en Catalogne, associée à une baisse sensible des intentions de vote en faveur de Ciudadanos du fait de ses louvoiements idéologiques et aux débats autour de l'exhumation de Franco, rend ainsi possible une troisième place de Vox au soir du scrutin[40].
Résultats
[modifier | modifier le code]Participation
[modifier | modifier le code]Horaire | 04/2019 | 11/2019 | Différence |
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à 14 heures | 41,49 % | 37,83 % | 3,66 |
à 18 heures | 60,76 % | 56,85 % | 4,68 |
à 20 heures | 75,76 % | 69,87 % | 5,89 |
Final | 71,76 % | 66,23 % | 5,53 |
Congrès des députés
[modifier | modifier le code]Parti ou coalition | Voix | % | +/- | Sièges | +/- | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) | 5 997 533 | 24,72 | 0,28 | 108 | 3 | ||
Parti des socialistes de Catalogne (PSC) | 794 666 | 3,28 | 0,39 | 12 | |||
Total Parti socialiste ouvrier espagnol | 6 792 199 | 28,00 | 0,67 | 120 | 3 | ||
Parti populaire (PP) | 4 917 095 | 20,27 | 4,01 | 87 | 23 | ||
Parti populaire-Forum des Asturies (PP-FORO) | 129 945 | 0,54 | 0,42 | 2 | |||
Total Parti populaire | 5 047 040 | 20,81 | 4,12 | 89 | 23 | ||
Vox | 3 656 979 | 15,08 | 4,82 | 52 | 28 | ||
Unidas Podemos (UP) | 2 381 960 | 9,82 | 1,24 | 26 | 7 | ||
En Comú Podem-Guanyem el Canvi (ECP-Guanyem el Canvi) | 549 173 | 2,26 | 0,09 | 7 | |||
En Común-Unidas Podemos (EC-UP) | 188 231 | 0,78 | 0,13 | 2 | |||
Total coalitions et confluences Unidas Podemos | 3 119 364 | 12,86 | 1,46 | 35 | 7 | ||
Ciudadanos (Cs) | 1 650 318 | 6,80 | 9,06 | 10 | 47 | ||
Gauche républicaine de Catalogne-Sobiranistes (ERC-Sobiranistes) | 874 859 | 3,61 | 0,29 | 13 | 2 | ||
Gauche républicaine du Pays valencien (ERPV) | 5 875 | 0,02 | 0 | ||||
Total Gauche républicaine | 880 734 | 3,63 | 0,28 | 13 | 2 | ||
Más País-Equo | 330 345 | 1,36 | Nv | 2 | Nv | ||
Més Compromís | 176 287 | 0,73 | 0,07 | 1 | |||
Más País | 52 478 | 0,22 | Nv | 0 | Nv | ||
Más País-Chunta Aragonesista-Equo | 23 196 | 0,10 | Nv | 0 | Nv | ||
Chunta Aragonesista | 2 000 | 0,01 | Nv | 0 | Nv | ||
Total coalitions Más País | 584 306 | 2,41 | Nv | 3 | Nv | ||
Junts per Catalunya-Junts | 530 225 | 2,19 | 0,28 | 8 | 1 | ||
Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) | 379 002 | 1,56 | 0,05 | 6 | |||
Euskal Herria Bildu (EH Bildu) | 277 621 | 1,14 | 0,15 | 5 | 1 | ||
Candidature d'unité populaire-Pour la rupture (CUP-PR) | 246 971 | 1,02 | Nv | 2 | Nv | ||
Parti animaliste contre la maltraitance animale (PACMA) | 228 856 | 0,94 | 0,31 | 0 | |||
Coalition canarienne-Nouvelles Canaries (CCa-NC) | 124 289 | 0,51 | 0,16 | 2 | |||
Bloc nationaliste galicien-Nós (BNG-Nós) | 120 456 | 0,50 | 0,14 | 1 | |||
Navarra Suma (NA+) | 99 078 | 0,41 | 2 | ||||
Parti régionaliste de Cantabrie (PRC) | 68 830 | 0,28 | 0,08 | 1 | |||
Recortes Cero-Grupo Verde (RECORTES CERO-GV) | 35 042 | 0,14 | 0,04 | 0 | |||
Por un Mundo más Justo (PUM+J) | 27 272 | 0,11 | 0,03 | 0 | |||
Teruel Existe | 19 761 | 0,08 | Nv | 1 | Nv | ||
Més Esquerra | 18 295 | 0,08 | 0,02 | 0 | |||
Andalousie par elle-même (AxSí) | 14 046 | 0,06 | 0,01 | 0 | |||
Partis communistes (PCPE–PCPC–PCPA) | 13 828 | 0,06 | 0,01 | 0 | |||
Parti communistes des travailleurs espagnols (PCTE) | 13 029 | 0,05 | 0 | ||||
Geroa Bai | 12 709 | 0,05 | 0,04 | 0 | |||
Autres partis[b] | 80 751 | 0,33 | - | 0 | |||
Vote blanc | 217 227 | 0,90 | 0,14 | ||||
Suffrages exprimés | 24 258 228 | 98,97 | |||||
Votes nuls | 249 487 | 1,03 | |||||
Total | 24 507 715 | 100 | - | 350 | |||
Abstention | 12 493 664 | 33,77 | |||||
Inscrits / participation | 37 001 379 | 66,23 |
Résultats par communauté autonome
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