Énergie géothermique au Kenya — Wikipédia

Travailleurs de la centrale géothermique d'Olkaria

L'énergie géothermique au Kenya est implantée dans la grande vallée du Rift au Kenya en Afrique de l'Est.

Les centrales géothermiques du Kenya ont produit 40,7 % de la production d'électricité du pays en 2021.

Le Kenya est en 2021 le 8e producteur d'électricité géothermique avec 5,3 % de la production mondiale.

Le potentiel géothermique du Kenya, lié à la spécificité géologique exceptionnelle de la vallée du Rift, est estimé à près de 10 000 MW[1].

Le pays compte 23 bassins à fort potentiel géothermique répartis sur 400 km le long de la vallée du Rift, dont le potentiel est évalué à 10 GW, soit plus de quatre fois la capacité de production du pays en 2018 (2,3 GW), dont déjà près du tiers provient de la géothermie. Celle-ci devrait représenter la moitié des 3,3 GW que le Kenya prévoit d'atteindre en 2024. Le développement de ce potentiel a commencé en 1984 dans la région d'Olkaria, à une centaine de kilomètres au nord-est de Nairobi, au cœur du Parc national de Hell's Gate. Les turbines en service sur les cinq premières tranches du programme Olkaria représentent déjà en 2018 une puissance installée de près de 0,7 GW et alimentent en électricité les trois principales villes du pays. Cette puissance est appelée à doubler d'ici 2025 au fil des concessions que KenGen, l'opérateur public kényan, prévoit de délivrer[2].

Depuis 2019 , Le Kenya possède 690 MW de capacité géothermique installée[3],[4] et est le premier pays africain à construire des centrales d'énergie géothermique. La Kenya Electricity Generating Company, qui est détenue à 74% par l'État, a construit trois centrales pour exploiter la ressource géothermique, Olkaria, Olkaria I (185 MW), Olkaria II (105 MW) et Olkaria IV (140 MW), Olkaria V (160 MW)[5], centrales de production de têtes de puits de 75 MW, avec une troisième centrale privée Olkaria III (139 MW). De plus, une usine pilote de tête de puits de 2,5 MW a été mise en service à Eburru et deux petites usines pour un total de 4 MW ont été construites par la Oserian Development Company pour alimenter ses installations de roseraies.

Puissance et production

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Les centrales géothermiques du Kenya ont produit 5 037 GWh en 2021, soit 40,7 % de la production d'électricité du pays[6].

Le Kenya est en 2021 le 8e producteur d'électricité géothermique avec 5,3 % de la production mondiale[7].

La puissance installée des centrales géothermiques du Kenya s'élève à (1 193 MW) en 2020, soit 7,5 % du total mondial de 15 950 MW, selon un rapport présenté au congrès mondial de la géothermie 2020[8].

La puissance installée des centrales géothermiques a progressé de 22 % au Kenya (+160 MW)[9].

Centrale géothermique Olkaria V, 2019.
Conduites de vapeur géothermique dans le parc national de Hell's Gate, 2017.
Centrale géothermique d'Olkaria dans le parc national de Hell's Gate, 2017.

La première centrale géothermique du Kenya, Olkaria 1, a été construite en 1981. Les deux tiers de la capacité installée appartiennent à l'entreprise nationale KenGen, le reste à des producteurs indépendants. La centrale Olkaria 1 de KenGen comprend cinq unités, dont les trois premières (15 MW chacune), mises en service en 1981, 1982 et 1985, seront déclassées en 2019-2020 ; les deux autres, de 70 MW chacune, ont été installées en 2014 ; Olkaria 2 (70 MW) a été inaugurée par KenGen en 2003 ; Olkaria 3 (48 MW en 2000 + 62 MW ajoutés en 2013-14) est la première centrale géothermique privée, exploitée par OrPower4, filiale d'Ormat Technologies ; Olkaria 4 (140 MW), inaugurée en 2014 par KenGen ; Eburru (2,2 MW)), par KenGen en 2012 ; Olkaria wellheads (62 MW) par KenGen en 2012-2016 ; OrPower wellhead 4 (62 MW) par OrPower 4 en 2015[10].

La centrale Olkaria 5 (158 MW), en construction depuis 2017, a été connectée au réseau le  ; sa première unité (79 MW) a atteint sa pleine puissance et la seconde sera mise en service fin 2019[11].

Le site du cratère de Menengai, à 180 kilometres au nord-ouest de Nairobi, est en cours de mise en exploitation ; l'entreprise publique Geothermal Development Company (GDC) a foré des puits et vendra la vapeur à des producteurs indépendants ; trois centrales de 35 MW ont été construites : Menengai I, II et III[12] ; le site produit ainsi 105 MW à mi-2019, mais sa puissance installée pourrait à terme atteindre 465 MW[13].

Le projet géothermique privé d’Akiira, en cours de construction, devrait produire 70 MW à son achèvement prévu en 2022[14].

Le projet géothermique de Suswa, développé par l’américain Cyrq Energy dans le comté de Narok, prévoit dans un premier temps, d'installer une capacité de 75 MW en 2021, pour atteindre 330 MW vers 2024[15].

Le projet géothermique de Turkana, dans la vallée de Sugata, au sud du lac Turkana, prévoit une centrale de 70 MW dans un premier temps, puis 140 MW[16].

Objectifs de développement

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Source[17].

D'ici 2030, le Kenya vise la production de 5 530 MW d'énergie géothermique, soit 51% de la capacité totale[17].

Les centrales géothermiques occupent une place de choix dans les plans de développement globaux du Kenya. Il s'agit notamment du projet « Vision 2030 », du NCCAP et de l' « initiative 5000+ MW en 40 mois ». L'énergie géothermique a le potentiel de fournir une énergie de base fiable et compétitive avec une faible empreinte carbone et réduit la vulnérabilité au climat[18] en diversifiant l'approvisionnement en électricité loin de l'hydroélectricité, qui fournit la majorité de l'électricité du Kenya. Le Kenya vise à étendre sa capacité de production d'énergie géothermique à 5 000 MW d'ici 2030, avec un objectif à moyen terme d'installer 1 887 MW en 2017[19].

Kenya Vision 2030 est le nom du plan du gouvernement kényan destiné à augmenter la production d'énergie géothermique à plus de 5 000 MW d'ici 2030[20].

Références

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  1. Le Kenya mise à plein sur les énergies renouvelables, Banque africaine de développement (AFDB), 10 octobre 2018.
  2. Le Kenya joue la carte de la géothermie pour « décarboner » son développement, Les Échos, 3 décembre 2018.
  3. (en) « Djibouti borrows a green leaf from Kenya, taps geothermal energy », Energy Siren, (consulté le ).
  4. (en) « All you need to know about Kenya’s geothermal power plants », Energy Siren, (consulté le ).
  5. (en) M, « Unit II of Olkaria V geothermal power plant in Kenya fully operational », Construction Review Online, .
  6. (en) Energy Statistics Data Browser : Electricity, Kenya 1990-2021, Agence internationale de l'énergie, 21 décembre 2023.
  7. (en) Statistics Data Browser : World : Electricity 2021, Agence internationale de l'énergie, 23 décembre 2023.
  8. (en) Gerald W. Huttrer, Geothermal Power Generation in the World 2015-2020 Update Report, Géothermie-Suisse, 26 avril 2020.
  9. (en) Renewables 2020 Global Status Report, REN21, juin 2020, pages 92-95.
  10. (en) All you need to know about Kenya’s geothermal power plants, The Energy Siren, 17 décembre 2018.
  11. (en) KenGen's latest geothermal plant adds 79 MW to grid, Business Daily Africa, Standard Media, 31 juillet 2019.
  12. (en) Menengai geothermal to save nation Ksh 13 billion, Standard Media, 7 janvier 2015.
  13. Avec le site de Menengaï, le Kenya s’affirme comme le leader africain de la géothermie, Le Monde, 17 juin 2019.
  14. (en) KENYA : AGL va reprendre les forages pour le projet géothermique d’Akiira, 25 janvier 2019.
  15. (en) Kenya : l’américain Cyrq Energy construira une centrale géothermique de 330 MW à Suswa, agenceecofin.com, 30 octobre 2018.
  16. Kenya : la Commission de l’Union africaine octroie 1 million $ à la centrale géothermique de Turkana, agenceecofin.com, 11 novembre 2017.
  17. a et b (en) « Archive », .
  18. (en) « The role of geothermal and coal in Kenya’s electricity sector and implications for sustainable development », sur NewClimate Institute, newclimateinstitute, (consulté le ).
  19. (en) « Inside story : Nationally Appropriate Mitigation Action (NAMA) to accelerate geothermal power: Lessons from Kenya - Climate and Development Knowledge Network », sur cdkn.org.
  20. (en) « Government of Kenya (2007) Kenya Vision 2030: The popular version », sur Government of the Republic of Kenya, Nairobi.

Articles connexes

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Liens externes

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