Établissement pénitentiaire spécialisé pour mineurs de Lavaur — Wikipédia

Établissement pénitentiaire spécialisé pour mineurs de Lavaur
Image de l'établissement
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Drapeau de l'Occitanie Occitanie
Département Tarn
Localité Lavaur
DISP Toulouse
Coordonnées 43° 42′ 26″ nord, 1° 48′ 18″ est
Géolocalisation sur la carte : Tarn
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Établissement pénitentiaire spécialisé pour mineurs de Lavaur
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Établissement pénitentiaire spécialisé pour mineurs de Lavaur
Géolocalisation sur la carte : France
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Établissement pénitentiaire spécialisé pour mineurs de Lavaur
Architecture et patrimoine
Architecte(s) Adrien Fainsilber
Construction -
Installations
Type Établissement pénitentiaire spécialisé pour mineurs
Superficie 3,36 ha
Capacité 59 places
Fonctionnement
Date d'ouverture
Opérateur(s) Drapeau de la France Ministère de la Justice
Effectif 44 (février 2022)
Statut actuel En fonctionnement (d)

L'établissement pénitentiaire spécialisé pour mineurs de Lavaur[note 1], également connu en tant qu'établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur ou EPM de Lavaur, est un établissement pénitentiaire spécialisé pour mineurs français situé dans la commune de Lavaur, dans le département français du Tarn et en région Occitanie.

L'établissement dépend du ressort de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Toulouse. Au niveau judiciaire, l'établissement relève du tribunal judiciaire de Castres et de la cour d'appel de Toulouse.

La construction de l'établissement, s'inscrivant dans le cadre du « programme 13 200 »[1], débute en et s'achève en [2]. Les travaux sont réalisés par la société Léon Grosse selon les plans de l'architecte Adrien Fainsilber[2].

L'établissement est mis en service le [3], constituant ainsi le premier établissement pénitentiaire pour mineurs à ouvrir en France (suivi par l'EPM du Rhône)[4],[5].

Description

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Situé au 575 avenue de Cocagne à Lavaur, l'établissement est l'un des trois établissements pénitentiaires du département du Tarn[6]. Il dépend du ressort de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Toulouse.et, au niveau judiciaire, relève du tribunal judiciaire de Castres et de la cour d'appel de Toulouse[7].

Construit sur un terrain de 3,36 ha, l'établissement, d'une superficie de 5 400 m2, peut accueillir 59 jeunes détenus âgés de 13 à 18 ans, filles et garçons. Il est composé de sept unités d’hébergement[1] :

  • cinq unités de dix places chacune pour les garçons,
  • une unité, de quatre places pour les filles,
  • une unité de six places pour les nouveaux arrivants.

Il dispose également d'un quartier disciplinaire de quatre places et est équipé d'un terrain et d'une salle de sport ainsi que d'un pôle socio-éducatif, d'un pôle santé et d'un pôle parloirs[1].

Une « maison des parents », destinée à accueillir les familles venant voir les détenus au parloir, a été inaugurée le [1].

Au , l'établissement accueillait 44 détenus (soit un taux d'occupation de 75.9 %)[8]. La majorité des jeunes détenus sont originaires de la région Occitanie, certains provenant de la région Nouvelle-Aquitaine et, plus rarement, d'autres régions[7]. Le profil des détenus a également évolué depuis l'ouverture de l'établissement, ceux-ci étant désormais plus jeunes avec un profil plus violent[9].

L'établissement fonctionne en « gestion mixte déléguée », toutes les missions relatives à l'entretien de l'établissement, à la restauration ou aux prestations « d’hôtellerie » étant assurées par une société privée[7].

Actions de réinsertion des détenus

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Des activités sportives sont fréquemment organisées entre l'établissement et différentes fédérations sportives françaises, dans des disciplines telles que le rugby[10] ou l'haltérophilie[11].

Une étude réalisée en 2017 de Laurent Solini, Basson Jean-Charles chercheurs de l'Université Toulouse-III-Paul-Sabatier a étudié les pratiques sociales des détenus au sein du centre de détention notamment concernant la discipline[12].

Événements notables

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En , un blocage de l'établissement est organisé par le personnel pénitentiaire, blocage faisant suite à une série d'incidents[13] survenus dans l'établissement, notamment une « quasi-rébellion[14] » des détenus[15],[16],[17]. D'autres séries d'agressions et d'actes violents se produisent par la suite, notamment en [18].

Plusieurs évasions ont lieu dans l'établissement depuis sa mise en service :

  • en , un détenu parvient à franchir le mur d'enceinte de l'établissement en s’agrippant à une gouttière[19] ;
  • en , deux détenus réussissent à escalader le bâtiment, à atteindre le toit puis à s'évader en sautant du mur d'enceinte[19] ; l'un d'eux ne sera repris par les gendarmes qu'un an plus tard[20] ;
  • en , un détenu profite d'un chantier extérieur pour s'évader[21].

En , un détenu âgé de 16 ans se suicide dans l'établissement. Cet événement est le premier du genre à survenir à l'EPM de Lavaur et le troisième dans un EPM français[22],[23]. La même année, une inspection de l'établissement a été réalisée par l'inspection générale de la justice à la suite de dénonciations de violences par les mineurs mettant en cause le personnel[7]. L'établissement connait également des actes de violence des détenus à l'encontre du personnel[24],[25].

En , du fait d'une période de surpopulation et du changement de profil des détenus incarcérés dans l'établissement (mineurs non accompagnés, jeunes en procédure criminelle), l'établissement connait plusieurs incidents : détenus montant sur les toits de l'établissement, dégradation des locaux, menaces sur le personnel. L'un de ces incident nécessite notamment l'intervention des ERIS[7],[26],[27].

Entre et , plusieurs actions de blocage de l'établissement sont organisés par les agents d'administration pénitentiaire et de la protection judiciaire de la jeunesse afin de dénoncer le manque d'effectif de l'établissement[9],[28].

Notes et références

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Références

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  1. a b c et d CGLPL, « Rapport de visite - Deuxième visite - 2015 » Accès libre [PDF], sur cglpl.fr, .
  2. a et b Agence publique pour l'immobilier de la justice, « Établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur » Accès libre, sur apij.justice.fr.
  3. « Lavaur », sur justice.gouv.fr (consulté le ).
  4. « Ouverture à Lavaur de la première prison pour mineurs », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  5. « Tarn : l'Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM) de Lavaur a dix ans », sur France 3 Occitanie (consulté le ).
  6. « Tous les organismes par thème - Tarn - Annuaire | Service-public.fr », sur lannuaire.service-public.fr (consulté le ).
  7. a b c d et e CGLPL, « Rapport de visite - Troisième visite - 2020 » Accès libre [PDF], sur cglpl.fr, .
  8. Ministère de la justice, « Statistiques des personnes écrouées et détenues au 1er février 2022 » Accès libre [PDF], sur justice.gouv.fr, .
  9. a et b « Prison pour mineurs : surveillants et éducateurs dénoncent un manque d'effectif à Lavaur », sur France 3 Occitanie (consulté le ).
  10. « Moment de partage au centre pénitentiaire pour mineurs de Lavaur », sur asv-lavaur.ffr.fr (consulté le ).
  11. « Rencontres et inititations haltérophiles à l'établissement pénitenciaire pour mineurs de Lavaur », sur ffhaltero.fr (consulté le ).
  12. Laurent Solini et Basson Jean-Charles, « Sortir de cellule/demeurer en cellule », Agora débats/jeunesses, vol. 3, no 77,‎ , p. 67-79
  13. Par Le 11 mai 2011 à 07h00, « Nouvel incident dans une prison pour mineurs », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  14. « Prison pour mineurs. Une quasi-rébellion à Lavaur », sur Le Telegramme, (consulté le ).
  15. « La prison pour mineurs de Lavaur bloquée par les surveillants », sur L'Express, (consulté le ).
  16. « Prison pour mineurs : le ras-de-bol des surveillants », sur L'Obs, (consulté le ).
  17. « Graves incidents dans la prison pour mineurs du Tarn », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Lavaur : passage tendu à 2014 à la prison pour mineurs », sur rtl.fr (consulté le ).
  19. a et b « Double évasion à la prison pour mineurs de Lavaur », sur lindependant.fr (consulté le ).
  20. « FAITS DIVERS. Après presque un an de cavale, un fugitif mineur a été interpellé », sur vosgesmatin.fr (consulté le ).
  21. « Tarn : évasion à la prison pour mineurs de Lavaur », sur France 3 Occitanie (consulté le ).
  22. « Tarn: un détenu mineur se pend dans sa cellule », sur BFMTV (consulté le ).
  23. « Un jeune de 16 ans se suicide à la prison pour mineurs de Lavaur », sur ladepeche.fr (consulté le ).
  24. « Rixe dans une prison pour mineurs du Tarn : 4 agents légèrement blessés », sur Europe 1 (consulté le ).
  25. « Bagarre à la prison pour mineurs de Lavaur, quatre surveillants blessés », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  26. « Lavaur : la prison pour mineurs théâtre de graves violences », sur France 3 Occitanie (consulté le ).
  27. « Deux mineurs non accompagnés saccagent une partie de la prison pour mineurs de Lavaur », sur ladepeche.fr (consulté le ).
  28. « Prison pour mineurs : blocage d'un établissement du Tarn après une violente agression », sur France 3 Occitanie (consulté le ).

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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