Émile Savitry — Wikipédia

Émile Savitry
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Naissance
Décès
Période d'activité
Nom de naissance
Émile Dupont
Nationalité
Activité
Formation
Mouvement
Influencé par
Distinction

Émile Dupont, dit Émile Savitry, né le à Saïgon (Indochine française) et mort le (à 64 ans) à Paris, est un peintre et photographe français.

Il est, aux côtés de Robert Doisneau, Willy Ronis, Édouard Boubat, Izis, Sabine Weissetc. l'un des principaux représentants du courant de la photographie humaniste française (réunissant des photographes ayant en commun un intérêt pour l'être humain dans sa vie quotidienne).

Émile Savitry est le fils de Félix Alphonse Marius Dupont, industriel aux colonies, et de Cécile Léonie Audra. De 1920 à 1924, il suit une formation artistique à l'École des beaux-arts de Valence, puis à l'École des Arts décoratifs et à l'Académie de la Grande-Chaumière à Paris, et commence une carrière de peintre. En 1928, il demeure dans le quartier du Montparnasse et se lie avec le peintre André Derain et le poète Robert Desnos. Savitry vend ses premières toiles en 1929 à la galerie Zborowski à Paris, Louis Aragon rédige la préface du catalogue de cette exposition.

En 1930, il part pour la Polynésie en compagnie de Georges Malkine et d'Yvette Ledoux, une américaine dont il vient de faire connaissance. Savitry quitte ses compagnons de route et rencontre Friedrich Wilhelm Murnau, qui tourne alors son film Tabou. Intéressé par ses photographies, Murnau l'engage pour quatre mois en 1931.

Savitry avait commencé à pratiquer la photographie dès 1930 où, de retour à Toulon, il fait la connaissance de Django Reinhardt et de son frère Joseph. Il les amène à Paris, loge les deux frères et leur famille dans son appartement du boulevard Edgar-Quinet et les introduit dans le milieu du Jazz parisien à La Boîte à Matelots du 10, rue Fontaine, où Django commence sa carrière, puis à La Roulotte au 62, rue Pigalle, à L'Aéroport au 11, rue Jules-Chaplain dans le quartier Notre-Dame-des-Champs, ouvert en juin 1932[1], ainsi qu'au club Le Ponton 2 à Montparnasse en 1934.

De 1932 à 1934, il est l'assistant de Brassaï (1899-1984).

Mobilisé en septembre 1939, il est incorporé dans un bataillon du Génie à Avignon et correspond avec le cinéaste Paul Grimault, lui-même mobilisé dans le Bas-Rhin. Le , il épouse l'argentine Elsa Henriquez[2], fille de Helba Huara (1900-1986), à la mairie de Hyères. Elle lui donnera un fils, Francis Dupont, dit « Paco ».

Avec Brassaï, Ylla, Ergy Landau et Nora Dumas, Savitry collabore à l'agence Rapho dès sa création en 1933 par Charles Rado[3] qui émigre aux États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale.

À la Libération, Savitry aide Raymond Grosset à relancer l'agence à Paris. Robert Doisneau et Willy Ronis se joignent à eux.

Il devient photographe de plateau entre 1942 et 1950 grâce à son amitié avec Jacques Prévert et Marcel Carné, pour lequel il se déplace en 1947 à Belle-Île-en-Mer sur le tournage de La Fleur de l'âge. Il travaille aussi pour le réalisateur Pierre Billon. Savitry pratique également la photographie de mode.

Émile Savitry collabore aux revues Paris Match, Arts et métiers graphiques, Regards, Visages du Monde, Cavalcade, Point de vue et images du monde, Caliban, Picture Post, Réalités, Vogue, Harper's Bazaar et Jardin des modes.

À Paris, il réside rue Boulard, puis boulevard Edgar-Quinet[4].

Collections publiques

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Photographies

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Reportages
Photographies de mode
  • 1947, robe de Christian Dior pour le Jardin des Modes
  • Bettina, paru dans le Mois de la Photo, Paris, 1990
Photographies de plateau
Illustrations
  • 1937-1939, Regards des et
  • 1939, Paris-Match du et
  • 1939, Arts et Métiers graphiques, numéro spécial Photographie
  • 1945-1949, Vogue, hiver 1945-1946, album hiver, été, 1946, janvier, , avril octobre ,
  • 1946, La Française,
  • 1946-1949, Le Jardin des Modes, album automne 1946 et hiver 1946-1947, mars, avril, mai, juin, octobre et , janvier, février, avril, juin, août, septembre, octobre, , mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre,
  • Avant 1947, Les Chants de Maldoror, le Couteau surréaliste, publié dans Réalité
  • 1947, Cavalcade, des , ,
  • 1948, Point de vue et images du monde,
  • 1949, Réalités, « Essor de la Photographie », n°47,
  • 1950, Caliban, août
  • 1951, Caliban, mars
  • 1951, Arts Ménagers ,
  • 1951-1953, Picture Post, Londres, et , ,
  • 1954, Point de vue et images du monde,
  • 1954, Caméra, n°1, « Nus »
  • 1957, Photography Magazine, Londres
Portraits

Expositions

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  • 1929, Paris, Galerie Zborowski
  • 1948, « La Photographie française », exposition organisée par Photo League à New York
  • 1963, Antibes, Galerie Laporte, 31 toiles
  • 1964, Paris, Galerie Charpentier, « Le Surréalisme : sources, histoire, affinités », La Lumière du gaz arrivant dans les ruines
Posthumes

Iconographie

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Notes et références

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  1. Pierre Guingamp, Michel Warlop (1911-1947), génie du violon swing, éditions l'Harmattan, 2011, p.65/306. p.
  2. Fille de la célèbre danseuse péruvienne Helba Huara.
  3. dont les archives photographiques sont gérées par Lucien Faillet fondateur et directeur de l'Agence Fama en 1938 avec l'accord de L'Illustration.
  4. Émile Savitry, Un photographe de Montparnasse (1903-1967).
  5. Man Ray Trust-ADAGP-Télimage, Paris, 2011.

Bibliographie

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  • François Cali et collectif, Sortilège de Paris, Éditions Arthaud, Paris, 1952.
  • René Jouglet, Mazowsze, chants et danses du folklore polonais, photos d'Émile Muller et Émile Savitry, éditions Cercle d'Art, 1954, (ASIN B00180IRVA)
  • (fr)(ja) Collectif, Nu d'Émile Savitry, 32 photographies, éditions Heibonsha, Tokyo, 1958
  • Sophie Malexis (Direction), Émile Savitry, un photographe de Montparnasse, catalogue d'exposition, édition 5 Continents, , (ISBN 978-88-7439-593-4)
  • Guillaume Morel, « Émile Savitry », dans Connaissance des Arts , n°23,
  • Collectif, Émile Savitry. Un récit photographique, Gallimard, Paris, 2013, 144 p. : « La Fleur de l'âge, le film maudit de Marcel Carné et Jacques Prévert » par Carole Aurouet, suivi de « Savitry est peintre » de Sophie Malexis. (ISBN 9782070141425)

Liens externes

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