Abbaye Sainte-Catherine d'Avignon — Wikipédia

Abbaye Sainte-Catherine d'Avignon
image de l'abbaye
Façade de l'ancienne église transformée en théâtre
Nom local aujourd'hui Théâtre du Chêne Noir
Diocèse Archidiocèse d'Avignon
Patronage Sainte Catherine
Fondation 1060
Début construction 1251
Fin construction 1402
Cistercien depuis 1150
Dissolution 1790
Abbaye-mère Sénanque
Lignée de Cîteaux
Abbayes-filles Manosque (1634-1791)
Congrégation Bénédictines (1060-1150)
cisterciennes (1150-1790)
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1974)[1]
Coordonnées 43° 57′ 02″ N, 4° 48′ 36″ E[2]
Pays Drapeau de la France France
Province Comtat Venaissin
Département Vaucluse
Commune Avignon
Géolocalisation sur la carte : Avignon
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Abbaye Sainte-Catherine d'Avignon
Géolocalisation sur la carte : Vaucluse
(Voir situation sur carte : Vaucluse)
Abbaye Sainte-Catherine d'Avignon
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(Voir situation sur carte : France)
Abbaye Sainte-Catherine d'Avignon

L’abbaye Sainte-Catherine d'Avignon est une ancienne abbaye de cisterciennes située dans la rue du même nom, dans la vieille ville d'Avignon. L'abbaye a été fermée à la Révolution. Restaurée, c'est aujourd'hui un théâtre, le Théâtre du Chêne noir.

Site et règle originels

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Le site originel de l'abbaye n'était pas en ville, mais sur une colline un peu à l'écart, au lieu-dit actuel Montdevergues (de mons virginum), à l'emplacement de l'actuel centre hospitalier de Montfavet. En 1060, une abbaye bénédictine y est fondée, avec l'appui financier de la comtesse Oda et le soutien de l'évêque Rostaing[3].

Changement de règle puis de site

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Lors d'une visite de Saint Bernard, les moniales décident de passer à la règle cistercienne, vers 1150. L'abbaye devient alors une fille de l'abbaye Notre-Dame de Sénanque[2].

Entre 1251 et 1253, la région étant peu sûre, l'évêque Zoen Tencarari propose aux religieuses de trouver refuge en ville, dans le site actuel, sur la paroisse Saint-Symphorien[4]. Il dote richement l'abbaye, largesse imitée par ses successeurs (notamment André de Languissel, évêque jusqu'en 1300[5]) et par les papes d'Avignon. Zoen Tencarari est inhumé dans l'église des cisterciennes[6].

L'abbaye ainsi protégée se consacre pleinement à la prière et aux aumônes, fonde plusieurs prieurés. Il semble qu'une fondation ait notamment vu le jour à Gigognan à la fin du XIIIe siècle[6].

En 1634 ou 1636 est fondée une abbaye fille à Manosque[3],[7]. Cette dernière abbaye, dont la première abbesse est Anne de Valavoire, se voue en particulier à l'éducation des jeunes filles désargentées[8].

La chapelle est construite sur une propriété attentant au monastère par le cardinal Hugues de Saint-Martial, et terminée en 1402[3]. Elle est constituée d'une nef unique avec abside octogonale. Sa façade est percée d'une rosace et flanquée d'une tour octogonale d'escalier[4].

La fin à la Révolution

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Comme toutes les autres abbayes françaises, l'abbaye Sainte-Catherine est fermée à la Révolution.

Deux des trente-deux martyres d'Orange[9] sont des religieuses cisterciennes de Sainte-Catherine (et par ailleurs nées sœurs de la même famille) : Sœur Marie de Saint-Henri et Sœur du Cœur-de-Marie (respectivement Marguerite et Madeleine de Justamond, nées à Bollène en 1746 et 1754). Avec 27 autres religieuses, elles trouvent refuge dans une maison de Bollène et recréent une communauté de prière. En , elles sont arrêtées pour avoir refusé de prêter le serment de liberté-égalité ; un jugement les condamne à mort. Trente-deux sont exécutées : seize ursulines, treize sacramentines, une bénédictine, et les deux sœurs cisterciennes. Marguerite est guillotinée le (24 messidor an II) et Madeleine le (28 messidor)[10].

L'abbaye après les sœurs

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L'église est utilisée après la Révolution comme garage[4]. Puis elle est inscrite à l'inventaire complémentaire des Monuments historiques le [1] (toutefois cette protection ne concerne que l'église conventuelle et non le reste du bâtiment[11]); enfin l'église est transformée en théâtre, le Théâtre du Chêne noir.

Notes et références

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  1. a et b Notice no PA00081819, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. a et b « Catherine, Sainte (Avignon) », sur cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  3. a b et c Jules Méritan, Les Trente-deux martyres d'Orange, édition de la Société de la bonne presse du Midi, , 266 p. (ASIN B001BWCKXQ, lire en ligne), « Chapitre 3 : les foyers religieux des martyrs ».
  4. a b et c Joseph Girard 1958, « Troisième partie : Musées. Églises et chapelles, etc. », p. 283.
  5. Léon Ménard, Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de Nismes : avec les preuves, t. I, Hugues-Daniel Chaubert & Claude Hérissant, 1744-1758, 889 p. (BNF bpt6k58468064, lire en ligne), p. 420.
  6. a et b Raymond Chabert, « Gigognan, une communauté disparue », sur Les études sorguaises (consulté le ).
  7. « Manosque, cité médiévale », sur dignois.fr, Dignois, (consulté le ).
  8. Raymond Ruffin, La vie des français au jour le jour : de la Libération à la victoire, 1944-1945, Éditions Cheminements, , 331 p. (ISBN 9782844782885, lire en ligne), p. 128.
  9. « Marie-Madeleine de Justamont et ses compagnes, martyres à Orange († 1794) », sur nominis.cef.fr, Nominis (consulté le ).
  10. « Les 32 bienheureuses religieuses d’Orange », sur diocese-avignon.fr, Archidiocèse d'Avignon, (consulté le ).
  11. B. Wagon, Secteur sauvegardé d'Avignon - Plan de sauvegarde et de mise en valeur : Rapport de présentation, Ministère de la Culture et de la Communication, , 170 p. (lire en ligne), p. 115.

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Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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