Achélôos (mythologie) — Wikipédia

Achélôos
Dieu fluvial de la mythologie grecque
Antéfixe étrusque représentant la tête du dieu-fleuve Achélôos.
Antéfixe étrusque représentant la tête du dieu-fleuve Achélôos.
Caractéristiques
Fonction principale Dieu de l'Achéloos
Fonction secondaire Origine des eaux (tradition archaïque)
Représentation Homme barbu, cornu, au corps d'animal (taureau, serpent de mer)
Résidence Épire, fleuve Achéloos
Groupe divin Dieu-fleuve
Équivalent(s) Achlae (mythologie étrusque)
Famille
Père Océan
Mère Téthys
Fratrie Potamoi, Océanides
Premier conjoint Calliope, Melpomène, Terpsichore ou Stéropé
• Enfant(s) Sirènes (parfois leur frère)
Deuxième conjoint Périmède
• Enfant(s) Hippodamas et Oreste
Troisième conjoint non mentionné
• Enfant(s) Nymphes (selon Platon) ; Callirrhoé, Castalie, Pirène et Dircé

Achélôos (en grec ancien : Ἀχελῷος / Akhelôios ou Ἀχελώϊος / Akhelṓïos, aussi orthographié Achéloos) ou Achéloüs (en latin : Ăchĕlōus, -i) est, dans la mythologie grecque, le dieu-fleuve de l'Achéloos, fleuve grec situé en Épire.

Fils aîné du Titan Océan et de sa sœur Téthys, Achélôos est — selon les versions — le père des Sirènes et de nombreuses nymphes. Il est le protagoniste de plusieurs récits mythologiques, dont le plus important est son combat contre le héros Héraclès pour la main de Déjanire.

Il fait l'objet d'un culte dans plusieurs régions et villes de Grèce, notamment en lien avec celui des nymphes. Dieu-fleuve ancien, mentionné par Homère, il possède un caractère panhellénique et sert de modèle de représentation pour les divinités fluviales locales du monde grec. Il est représenté dans les arts grecs mais aussi étrusques[a], généralement comme un homme barbu et cornu ou comme un taureau androcéphale, le plus souvent affrontant Héraclès. Il est aussi figuré dans des œuvres de périodes postérieures, notamment à la Renaissance.

Étymologie

[modifier | modifier le code]

Le nom grec d'Achélôos est Ἀχελῷος (Akhelôios), existant aussi sous la forme Ἀχελῶος (Akhelôos)[2] ou même Ἀχελώϊος (Akhelṓïos). En latin, il se nomme Ăchĕlōus, -i[3].

Le nom du dieu a sans doute une origine pré-grecque, akkadienne : la racine -ελῷος peut provenir du terme illu, signifiant « cours d'eau », ou du terme ilu, se rapportant à la notion de divinité[4].

Généalogie et famille

[modifier | modifier le code]

Achélôos est le fils de la Titanide Téthys et de son frère, le Titan Océan[α],[5] ; il est parfois dit le fils du Soleil et la Terre[6]. Il est l'aîné des Potamoi (ou dieux-fleuves), au nombre de trois mille[5].

Il est aussi considéré soit comme le frère des Sirènes[5], soit comme leur père[β],[5],[6], avec Calliope[6], Melpomène[γ],[δ], Terpsichore[ε] ou Stéropé (princesse calydonienne, fille du roi Porthaon)[ζ],[5].

Avec Périmède (princesse thessalienne, fille du roi Éole et d'Énarété), il est le père d'Hippodamas et d'Oreste[η].

Plusieurs autres enfants lui sont connus (sans que leurs mères soient mentionnées) : la nymphe Callirrhoé (mère d'Acarnan et Amphotéros avec Alcméon)[θ],[ι],[7],[8], la nymphe corinthienne Pirène (en)[κ] et la naïade Castalie[λ],[9]. Dans les Bacchantes d'Euripide, il est le père de la nymphe Dircé (tandis que Callimaque en fait la fille de l'Isménos)[9]. Dans Phèdre, Platon évoque le fait que toutes les nymphes sont les filles d'Achélôos[9].

Dieu-fleuve épirote

[modifier | modifier le code]
Vue du fleuve Achéloos en Eurytanie.

Achélôos est le dieu du fleuve homonyme[b], aussi appelé Aspropotamos. Il s'agit d'un des plus longs fleuves de Grèce, situé en Épire, formant la frontière entre l'Étolie et l'Acarnanie et se jetant dans la mer Ionienne, près des îles Échinades[5],[6],[μ]. Il est appelé « fleuve de Calydon » par Ovide[ν]. En tant que dieu, Achélôos est le protecteur des eaux limpides[5].

Pausanias désigne Achélôos comme « le roi des fleuves », propos précisés comme ceux de Homère dans l’Iliade[μ].

Divinité aquatique panhellénique

[modifier | modifier le code]

La possible origine des eaux

[modifier | modifier le code]
« Non, il n’est pas possible de lutter contre Zeus, le fils de Cronos. À Zeus ne se comparent ni le royal Achélôos, [ni même la force puissante d’Océan,] d’où sortent tous les fleuves, toute la mer, toutes les sources et tous les puits profonds ; Océan lui-même craint la foudre du grand Zeus et son terrible tonnerre, quand il éclate au haut des cieux. »

Homère, Iliade, XXI, 192-199, le vers 195 étant indiqué entre crochets (Pancioni 2019, p. 24-26).

Dans une majorité des textes antiques (dont la Théogonie d'Hésiode), Téthys et Océan sont les parents et donc l'origine des cours d'eau[11]. Ainsi, au vers 195 du chant XXI de l'Iliade, il est indiqué qu'Océan est à l'origine de toutes les eaux de la terre ; or, certains textes, en retirant ce vers, attribuent ce rôle à Achélôos[11].

Cette thèse, notamment défendue par le chercheur Giambattista D'Alessio, se base sur deux scholies de Zénodote (IVe et IIIe siècles av. J.-C.), qui rédige une édition critique du texte d'Homère, dans laquelle il présente certains passages comme postérieurs, dont le vers 195[11]. Un papyrus attribué à un auteur nommé Ammonios (IIe siècle) présente également cette thèse[11]. Achélôos est donc, pour une période ancienne, l'origine des eaux (des cours d'eau comme des mers), avant que ce rôle ne soit attribué à Océan plus tardivement[11].

Un synonyme de l'eau

[modifier | modifier le code]

Dans les Saturnales, le philologue tardo-antique Macrobe rapporte l'emploi du nom d'Achélôos pour désigner l'eau dans des textes grecs puis latins, par exemple chez Aristophane ou Virgile[ξ],[11]. Cet usage viendrait du fait qu'il s'agit de l'aîné des Potamoi ; son nom désignerait également plusieurs autres fleuves (Pausanias cite deux homonymes du fleuve Achéloos : celui du mont Sipyle et celui du mont Lycée[μ]) et aurait ainsi pris un sens commun correspondant à l'eau, plus particulièrement celle utilisée dans une dimension rituelle ou religieuse[ξ],[11]. Cet usage peut également venir du caractère panhellénique et connu de tous les Grecs du dieu, en tant qu'ancienne divinité à l'origine des eaux[11].

L'origine du fleuve

[modifier | modifier le code]

Maurus Servius Honoratus, grammairien du IVe siècle, fait le récit de l'origine du fleuve Achéloos : Achélôos, fils de Gaïa, accablé par le chagrin après la mort de ses filles les Sirènes, invoque sa mère qui la reçoit en son sein, faisant jaillir un fleuve éponyme[12].

Combat contre Héraclès

[modifier | modifier le code]
Héraclès affrontant Achélôos changé en serpent de mer. Stamnos, entre et , British Museum.

Achélôos affronte Héraclès pour la main de Déjanire[ν],[ο],[13]. Vaincu une première fois, le dieu-fleuve se métamorphose en long serpent de mer, que Héraclès étouffe. Il se change alors en taureau, mais le héros parvient à lui briser une corne[η]. Le dieu, vaincu et humilié, se réfugie dans les roseaux[ν],[5].

Hercule et Achélôos. Peinture murale du collèges des Augustales de Herculanum, Ier siècle.

Héraclès jette la corne brisée dans le fleuve Toante ou Thoas, qui devient l'Achéloos[5],[6]. Dans les Métamorphoses d'Ovide, les naïades la consacrent en corne d'Abondance[ν],[5],[6] ; dans d'autres récits, la corne est consacrée par les Hespérides[5], ou d'abord à la Fortune, qui la confie à l'Abondance[5]. Selon le pseudo-Apollodore, Achélôos échange à Héraclès sa corne contre celle de la chèvre Amalthée[η],[5],[6].

Le combat contre Héraclès et les différentes métamorphoses d'Achélôos ont fait l'objet d'interprétations. La métamorphose et l'identification d'Achélôos en taureau est commune à de nombreux fleuves : elle représente le bruit et la force dévastatrice du torrent[π],[5]. La métamorphose en serpent illustre le cours sinueux du fleuve[π],[5]. La figure d'Héraclès vient alors dompter le cours en le dévient, voire en le détournant[π],[ρ] ; la corne cassée symbolise alors deux affluents unifiés[5]. La corne d'Abondance représente le bienfait du fleuve et la fertilité de la région[5]. Ce combat serait ainsi une métaphore des travaux effectués dans la région de la Parachéloïtide afin de dévier le fleuve Achélôos[14].

Le banquet d'Achélôos

[modifier | modifier le code]
Le banquet d'Achélôos. Plat en majolique de Domenico da Venezia, v. 1550-1570, Metropolitan Museum of Art.

Aux livres VIII et IX des Métamorphoses d'Ovide, Thésée et ses compagnons, rentrant de la chasse du Sanglier de Calydon, sont invités chez Achélôos, dans une grotte, pour un banquet[15], où différents récits de métamorphoses sont racontés[ν],[σ], en rapport avec les pouvoirs des dieux[16].

Achélôos raconte d'abord le récit des origines des Îles Échinades[16],[15] : situées à l'embouchure du fleuve, dans la mer Ionienne, ce sont initialement cinq nymphes, filles d'Échinus, ayant subi la colère d'Achélôos. En effet, ces dernières, ayant organisé un festin et sacrifiant dix taureaux pour les divinités champêtres, ont oublié d'inviter le dieu-fleuve. Celui-ci, en colère, les submerge et les emporte jusqu'à la mer ; Neptune, pris de pitié, les métamorphose en îles[σ],[6].

Le dieu fait ensuite le récit de Périmèle : la jeune femme, éprise de la divinité fluviale, est poussée d'une falaise par son père ; elle est elle aussi métamorphosée en île par Neptune, grâce à la prière d'Achélôos[σ],[15],[16].

Le dieu continue ses récits en narrant l'histoire de la fille du roi Érysichthon, qui s'échappe de sa condition d'esclave en se métamorphosant[15]. Il évoque aussi le combat contre Héraclès[15].

Les invités du dieu-fleuve le croient, sauf Pirithoüs, qui remet en question le pouvoir de métamorphose des dieux ; un autre compagnon de Thésée, Lélex, vient alors le contredire en racontant l'histoire de Philémon et Baucis, couple changé en arbres, qu'il a eu l'occasion de voir[σ],[16].

Les différents récits montrent des aspects différents du dieu-fleuve, ainsi qu'un caractère ambivalent : sa colère et son impétuosité dans le mythe des Îles Échinades, évoquant les crues du fleuve, ses envies sexuelles, ayant pris la virginité de Périmèle, mais aussi son caractère protecteur, entourant l'île créée de ses bras[15].

Purification d'Alcméon

[modifier | modifier le code]

Achélôos intervient dans le mythe d'Alcméon. Fondateur légendaire d'Argos Amphilocienne en Acarnanie, il commet un matricide contre sa mère Ériphyle. Pourchassé par les Érinyes, il est protégé par le roi Phégée de Psophis, qui le purifie et lui offre la main de sa fille Arsinoé. Il lui offre en cadeau le collier et le peplos d'Harmonie. Sa terre d'accueil étant devenue stérile, Alcméon part à la recherche d'Achélôos, qui le purifie une seconde fois, et lui donne la main de sa propre fille, Callirohé[θ],[ι],[6]. Cette dernière demande les parures d'Harmonie, qu'Alcméon récupère à Phégée. Les frères d'Arsinoé le tuent ; Achélôos demande alors que les parures soient consacrées à Delphes[ι],[7].

Bas-relief votif, avec un masque d'Achélôos dans le coin inférieur gauche. IIIe siècle av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes.

Le culte d'Achélôos est attesté dans différentes parties du monde grec, aussi bien en Grèce continentale, en Grande-Grèce, dans les Cyclades qu'à Cyrène[17]. Il est souvent associé à celui des nymphes[17],[18].

Pausanias rapporte que dans l'Amphiaréion d'Oropos, à la frontière entre l'Attique et la Béotie, un des autels (le cinquième) était consacré à Achélôos, ainsi qu'au dieu-fleuve Céphise, aux Nymphes et à Pan[τ],[6],[19]. Il évoque un autre autel à Achélôos à Mégare, construit par le tyran Théagène sur le lit d'un ancien cours d'eau[υ],[19]. Le trésor des Mégaréens à Olympie présentait des figurines en bois marqueté d'or, figurant notamment Achélôos, en tant qu'offrandes[φ]. Le fait que Achélôos soit vénéré en dehors de sa région d'origine, contrairement à d'autres dieux-fleuves aux cultes locaux, montre le caractère panhellénique du dieu[19].

Dans certains sanctuaires dédiés au dieu Asclépios, Achélôos et les nymphes font l'objet d'un culte : liées à l'eau, utilisée dans les rites guérisseurs asclépieiens, ces divinités sont complémentaires à Asclépios et ses pouvoirs de guérison[17]. Dans le sanctuaire de Lébèna (en), en Crète, un culte des nymphes et d'Achélôos antérieur à celui d'Asclépios est ainsi attesté grâce à une inscription du IIe siècle av. J.-C.[17].

L'historien grec de l'époque classique Éphore de Cumes rapporte, dans un fragment de son œuvre cité par Macrobe, qu'Achélôos joue un rôle dont les rituels de l'oracle de Dodone, des serments et des offrandes étant réalisés en son nom[ξ],[20].

Dans la culture

[modifier | modifier le code]

Représentations antiques

[modifier | modifier le code]

Achélôos est représenté comme un personnage au visage humain, barbu et moustachu, avec des cornes et des oreilles d'animaux. Il possède aussi un corps d'animal, soit de taureau, soit de serpent de mer[13].

Dans l'art grec

[modifier | modifier le code]
Tétradrachme sicilienne figurant un taureau androcéphale, identifié comme Achélôos ou le fleuve Gela. Entre et , Gela.

Aux Ve et IVe siècles av. J.-C., Achélôos figure sur des bas-reliefs grecs en marbre[13], accompagnant les dieux Hermès, Pan ou des nymphes[18]. Une des scènes figurées sur le trône de l'Apollon du temple des Grâces à Amyclès représente le combat d'Achélôos et Héraclès. Sculptée par Bathyclès de Magnésie, cette œuvre est décrite par Pausanias[χ].

Dans la céramique grecque, il est souvent représenté en train d'affronter Héraclès[13]. Dans un stamnos du Ve siècle av. J.-C., conservé au British Museum, Héraclès affronte Achélôos changé en créature mi-homme, mi-serpent, dans un combat semblable à celui de lutteurs. L'artiste développe l'idée de nudité héroïque, avec Héraclès vainqueur, sur le point de briser la corne du dieu-fleuve[21].

Le dieu figure sur des intailles et des pièces de monnaie de Sicile et de Grande-Grèce, produites entre les VIe et IIIe siècles av. J.-C.[13], et dans d'autres parties du monde grec, sous les traits d'un taureau androcéphale[22]. Néanmoins, de nombreuses œuvres retrouvées en Italie ne représentent peut-être pas le dieu Achélôos lui-même, mais des fleuves locaux, reprenant les attributs du dieu d'Acarnanie[23] ; il pourrait également s'agir du dieu Achélôos, dont les fleuves locaux ne seraient que des ramifications[23].

Une statuette en bronze d'un Achélôos péplophoros (portant un péplos), daté autour du Ve siècle av. J.-C., a été découvert au début du XXe siècle sur l'île d'Eubée[24]. Le péplos étant un habit féminin, cette représentation du travestissement pourrait être lié à un rite d'initiation, ou pouvant avoir une fonction courotrophe (en) (protectrice de l'enfant)[24].

Dans l'art étrusque

[modifier | modifier le code]
Pendentif étrusque en or avec une tête d'Achélôos, v. , musée du Louvre.

Aux Ve et IVe siècles av. J.-C., le visage d'Achélôos est un motif récurrent dans l'art étrusque, où il est un élément décoratif : on le retrouve à la base de miroirs, sur des pendentifs en or ou en appliques en terre cuite[13].

Dans la tombe à char de Lavau, sépulture celte datée du début du Ve siècle av. J.-C. et fouillée de à , les archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives ont découvert un chaudron en bronze, mesurant environ un mètre de diamètre[25],[26],[27]. Ce chaudron possède quatre anses décorées de têtes d'Achélôos[25],[26],[27]. Réalisé par un artisan étrusque[26],[27], il s'agit sans doute d'un présent offert par des Grecs originaires de Marseille à l'aristocrate celte inhumé[27].

Représentations modernes

[modifier | modifier le code]

Le combat entre Héraclès et Achélôos est représenté sur une plaque en ivoire d'époque carolingienne, découpée et fixée sur la chaire de saint Pierre à une date inconnue. Cette scène est placée au sein d'un ensemble de dix-sept autres figures, représentant notamment les douze travaux du héros grec. Cet ensemble de représentations permet de comprendre que les récits antiques sont toujours connus pendant la période médiévale, mais peut-être adaptés : selon la source utilisée pour produire cette œuvre, le combat contre Achélôos a pu faire partie des douze travaux d'Héraclès[28].

Le Banquet d'Achéloüs. Peinture de Pierre Paul Rubens et Jan Brueghel l'Ancien, v. , Metropolitan Museum of Art.

À l'époque moderne, certaines œuvres figurent Achélôos, surtout en Italie mais aussi en France[13].

Vers , alors qu'ils collaborent sur de nombreux tableaux mythologiques et religieux, Pierre Paul Rubens et Jan Brueghel l'Ancien peignent Le Banquet d'Achéloüs. Ils représentent le récit d'Ovide, et plus particulièrement le moment où le dieu conte à Thésée la métamorphose de Périmèle en île par Neptune. Rubens est responsable du dessin et de la peinture du groupe de figures, tandis que Brueghel l'Ancien peint le reste. Les deux figures principales, Thésée et Achélôos, sont inspirés de la sculpture classique[29].

Entre et , l'artiste Noël Coypel peint le tableau Hercule combattant Achéloüs, destiné à orner l'appartement de Louis XIV aux Tuileries : il représente les victoires militaires du roi, comparé au héros grec. Le peintre traite aussi ce sujet dans un décor du Grand Trianon[30].

Littérature

[modifier | modifier le code]

Le récit du combat entre Héraclès et Achélôos est fait dans de nombreuses sources antiques grecques et latines, notamment dans la tragédie Les Trachiniennes de Sophocle (par Déjanire et le chœur[ψ]), dans les Métamorphoses d'Ovide et dans la Géographie de Strabon[31].

Crâne d'Achelousaurus au Museum of the Rockies.

Le dieu donne son nom à Achéloos, un cratère d'impact de Ganymède, satellite naturel de Jupiter. Cet astre porte lui-même le nom de Ganymède, fils de Callirrhoé et donc petit-fils du dieu-fleuve dans la mythologie[32].

En , le paléontologue Scott D. Sampson (en) nomme un genre de dinosaure Achelousaurus, littéralement « lézard d'Achélôos ». Le nom fait référence aux pouvoirs de métamorphose du dieu, par rapport à la morphologie de l'animal (entre deux genres) ; il y a aussi une allusion à la perte de la corne d'Achélôos, puisque le dinosaure ne possède pas la corne caractéristique de sa famille[33].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Par syncrétisme, Achélôos correspond à l'Achlae étrusque[1].
  2. Pour les Anciens, le dieu-fleuve n'est pas seulement un dieu tirant sa puissance du fleuve éponyme : le fleuve et le dieu-fleuve sont une seule et même entité[10].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Hans-Peter Isler, « Achelous: greek water-god », Brill's New Pauly,‎ (lire en ligne Accès limité).
  2. Anatole Bailly, Dictionnaire grec-français, Paris, Hachette, , 2085 p. (lire en ligne), p. 334.
  3. « Achelous », sur gaffiot.fr (consulté le ).
  4. (en) Francis Thackeray, « An Exploratory Study of Greek Coins from Neapolis », Digging Stick, vol. 35, no 3,‎ , p. 17 (lire en ligne).
  5. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Belfiore 2010, p. 10-11.
  6. a b c d e f g h i et j Commelin 1960.
  7. a et b Belfiore 2010, p. 34-35.
  8. Belfiore 2010, p. 120.
  9. a b et c Pancioni 2019, p. 38-42.
  10. Pancioni 2019, p. 14.
  11. a b c d e f g et h Pancioni 2019, p. 25-30.
  12. (en) William Smith, Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, Londres, John Murray, (lire en ligne), « Achelous ».
  13. a b c d e f et g Aghion, Barbillon et Lissarrague 2008, p. 9-10.
  14. Pancioni 2019, p. 110.
  15. a b c d e et f Pancioni 2019, p. 35-38.
  16. a b c et d Turquety 2013, p. 205-223.
  17. a b c et d Sineux 2006.
  18. a et b Pancioni 2019, p. 183-189.
  19. a b et c Pancioni 2019, p. 118.
  20. D'Alessio 2004, p. 32.
  21. Pancioni 2019, p. 95-96.
  22. Pancioni 2019, p. 133.
  23. a et b Pancioni 2019, p. 168.
  24. a et b Pancioni 2019, p. 255-257.
  25. a et b « Découverte d'une tombe princière celte exceptionnelle », sur futura-sciences.com, (consulté le ).
  26. a b et c Sophie Bécherel, « Un prince vieux de 25 siècles intrigue les chercheurs parisiens », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  27. a b c et d Jacqueline Saint-Médar, « Lavau : dans la tombe princière celte », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. Laëtitia Halgrain, « Du demi-dieu au héros chrétien : Hercule sur la plaque d’ivoire centrale de la Chaire de Saint Pierre », sur Investigatio (consulté le ).
  29. (en) « The Feast of Acheloüs », sur metmuseum.org (consulté le ).
  30. « Hercule combattant Acheloüs / Peintures XVIe – XXIe siècles / Chefs-d'Œuvre / Collections - Palais des Beaux Arts de Lille », sur pba.lille.fr (consulté le ).
  31. Pancioni 2019, p. 17.
  32. (en) « Planetary Names: Crater, craters: Achelous on Ganymede », sur planetarynames.wr.usgs.gov (consulté le ).
  33. (en) Scott D. Sampson, « Two new horned dinosaurs from the upper Cretaceous Two Medicine Formation of Montana ; with a phylogenetic analysis of the Centrosaurinae (Ornithischia : Ceratopsidae) », Journal of Vertebrate Paleontology,‎ , p. 743-760 (DOI 10.1080/02724634.1995.10011259).

Sources antiques

[modifier | modifier le code]
  1. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], 340.
  2. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], IX, 34, 3.
  3. Pseudo-Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], I, 3, 4.
  4. Pseudo-Apollodore, Épitome [détail des éditions] [lire en ligne], VII, 18.
  5. Apollonios de Rhodes, Argonautiques [détail des éditions] [lire en ligne], IV.
  6. Pseudo-Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], I, 7, 10.
  7. a b et c Pseudo-Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], I, 7, 4-5.
  8. a et b Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], VIII, 24, 9.
  9. a b et c Pseudo-Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], III, 7, 5-7.
  10. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], II, 2.
  11. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], X, 8, 9.
  12. a b et c Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], VIII, 38, 9-10.
  13. a b c d et e Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne], IX, 1-100.
  14. a b et c Macrobe, Saturnales (lire en ligne), V, XVIII.
  15. Pseudo-Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], I, 8, 1.
  16. a b et c Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], X, 2.
  17. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 35.
  18. a b c et d Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne], VIII, 547-884.
  19. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], I, 34, 3.
  20. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], I, 41, 2.
  21. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], VI, 19.
  22. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], III, 18.
  23. Sophocle, Les Trachiniennes [détail des éditions] [lire en ligne].

Sur les autres projets Wikimedia :

Auteurs antiques

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Aghion 2008] Irène Aghion, Claire Barbillon et François Lissarrague, Héros et dieux de l'Antiquité, Paris, Flammarion, coll. « Tout l'art », (1re éd. 1994), 319 p. (ISBN 978-2-0812-0785-1), p. 9-10. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Emma Aston, « Mixanthropy and masks – the iconography of Acheloos », Mixanthrôpoi : Animal-human hybrid deities in Greek religion,‎ , p. 287-298 (lire en ligne).
  • [Belfiore 2010] Jean-Claude Belfiore, Grand dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Éditions Larousse, (1re éd. 2003), 672 p. (ISBN 978-2-03-585638-8), p. 10-11. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Maria Raffaella Ciuccarelli, « L’usage religieux des vases plastiques de la Grèce de l’Est en Sicile, Grande Grèce et Étrurie : le cas de la tête d’Acheloos », dans Arthur Muller et Ergün Lafli, Figurines de terre cuite en Méditerranée grecque et romaine : 2 - Iconographie et contextes, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, (ISBN 9782757427804), p. 145-149.
  • [Commelin 1960] Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, Paris, Garnier Frères, coll. « Classiques Garnier », (1re éd. 1907), 516 p. (lire en ligne Accès libre [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [D'Alessio 2004] (en) Giambattista D'Alessio, « Textual Fluctuations and Cosmic Streams : Ocean and Acheloios », The Journal of Hellenic Studies, vol. 124,‎ , p. 16-37 (lire en ligne).
  • (it) Helga Di Giuseppe, « Acheloo e le acque deviate », dans Helga Di Giuseppe, Mirella Serlorenzi, I riti del costruire nelle acque violate : Atti del Convegno Internazionale Roma, Palazzo Massimo 12-14 giugno 2008, Rome, (ISBN 978-88-88620-83-1, lire en ligne).
  • (de) Arne Effenberger, « Zur Interpretation des megarischen Acheloos-Reliefs », Forschungen und Berichte, vol. 12,‎ , p. 77-95 (lire en ligne).
  • (de) Hans Peter Isler, Acheloos : Eine Monographie, Berne, A. Francke Verlag, , 206 p.
  • Jean-René Jannot, « Achéloos, Le Taureau Androcéphale et Les Masques Cornus Dans l’Étrurie Archaïque », Latomus, vol. 33, no 4,‎ , p. 765-789 (lire en ligne).
  • (en) Mireille M. Lee, « Acheloös Peplophoros : A Lost Statuette of a River God in Feminine Dress », Hesperia : The Journal of the American School of Classical Studies at Athens, vol. 75, no 3,‎ , p. 317-325 (lire en ligne).
  • (en) Nicholas J. Molinari et Nicola Sisci, ΠΟΤΑΜΙΚΟΝ : Sinews of Acheloios : A Comprehensive Catalog of the Bronze Coinage of the Man-Faced Bull, with Essays on Origin and Identity,‎ , 354 p. (ISBN 9781784914011).
  • (en) Nicholas J. Molinari, « Sophocles’ Trachiniae and the Apotheosis of Herakles : The Importance of Acheloios and Some Numismatic Confirmations », KOINON,‎ , p. 1-29.
  • [Pancioni 2019] Florian Pancioni, « Les dieux-fleuves dans le monde grec (Grèce, Grande-Grèce, Sicile, Asie mineure) : mythes, cultes et représentations », HAL,‎ (HAL dumas-02892000, lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Sineux 2006] Pierre Sineux, « Asklépios, les Nymphes et Achéloos : réflexions sur une association cultuelle », Kentron, no 22,‎ , p. 177-198 (lire en ligne Accès libre, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Turquety 2013] Hélène Turquety, « Hérodote parodié, espace manipulé : Comment bâtir une fiction crédible dans l'épisode de Philémon et Baucis (Ovide, Métamorphoses, VIII, 573-728) », dans Christophe Bréchet, Anne Videau et Ruth Webb, Théorie et pratique de la fiction à l’époque impériale, Paris, Picard, , 320 p. (lire en ligne), p. 205-223. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]