Agilolfinges — Wikipédia
La maison des Agilolfinges, Agilolfings, Agilolfingiens ou Agilolfides, est une famille nobiliaire du haut Moyen Âge.
Elle règne sur le duché de Bavière et le royaume lombard entre le VIe siècle et le VIIIe siècle. Elle se donne pour ancêtre un mythique Agilolphe ou Agilulf.
Au VIe siècle, la Bavière entre sous la domination du royaume franc. Ses souverains, rattachés dans les sources anciennes aux Agilolfinges, sont dès lors investis par les rois francs selon la Lex Baiuvariorum, mais en sont dépouillés par Charlemagne à la fin du VIIIe siècle. Ils oscillent durant cette période entre la fidélité aux rois francs et l'alliance avec les Lombards.
Sous leur règne, le territoire est christianisé, et quatre diocèses sont fondés : Ratisbonne, également siège du pouvoir, Freising, Passau et Salzbourg.
Histoire
[modifier | modifier le code]Garibald († vers 593) reçoit la Bavière des mains du roi Thibaut ou Théodebald. L'appartenance de Garibald aux Agilolfinges est discutée, certains historiens lui prêtant une origine burgonde[1], hérule[2], lombarde[3], ou thuringienne[4]. Cependant, plusieurs se rallient à une origine franque, comme Karl Ferdinand Werner, Eduard Hlawitschka, Reiner Butzen, Jörg Jarnut ou Christian Settipani[5]. Il serait fils ou petit-fils d'un Agilulf, beau-frère de Clodéric[6], roi de Cologne en 508-509, et selon l'hypothèse de Jörg Jarnut, descendant par les femmes d'Agiulf, roi des Suèves († 458)[7].
Vers 555, après la mort de Thibaut ou Théodebald, sa veuve Vuldetrade ou Waldrade, fille de Waccho, roi des Lombards, est temporairement épousée par Clotaire, le temps de s'emparer du royaume de son petit-neveu, puis répudiée. Elle est alors donnée en mariage à Garibald. De cette union est issue Théodelinde. Par la suite, Garibald se rapproche des Lombards pour affirmer l'indépendance de son duché face aux rois francs. Il scelle une alliance en 584 avec Authari, roi des Lombards, à qui il donne en mariage sa fille Théodelinde en 589. Authari étant mort l'année suivante, Théodelinde épouse son successeur, Agilulf, désigné par les princes lombards. Cette alliance provoque l'intervention de Childebert vers 590-593 : Garibald est chassé du trône et remplacé par Tassilon, peut-être l'un de ses fils.
Par ailleurs, à la faveur du traité entre les Bavarois et les Lombards, un fils de Garibald, Gundoald, devient duc d'Asti en épousant une noble lombarde. Plus tard, le fils de Gundoald, Aripert, évince le fils d'Agilulf en 591 en s'emparant du trône de Lombardie, et poursuit la lignée des Agilolfinges en Italie où elle s'éteint avec Aripert II (+712).
Vers 735-737, le duché de Bavière passe à Odilon, fils probable de Godefred, duc d'Alémanie, et se rattachant sans doute aux Agilolfinges par sa mère[8]. Son fils Tassilon III, allié à Didier, roi des Lombards, au terme d'une longue lutte avec Charlemagne, est dépossédé en 794 de son domaine qui est alors incorporé dans le royaume franc[9].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- E. Zöllner, « Die Herkunft der Agilolfinger », Mitteilungen des Instituts f. Österreich. Geschichtsforschung, 59 (1951), p. 245-264.
- Karl August Eckhardt, Merowinger blut, I, Die Karolinger und ihre Frauen, II, Agilolfinger und Etichonen, Witzenhausen 1965.
- Werner Goez, « Über die Anfänge der Agilulfinger », Jahrburch für Fränkische Landesgeschiichte, 35/5 (1974/5), p. 145-161.
- A. Friese, Studien zur Herrschaftsgeschichte des fränkischen Adels. Der mainländisch-thüringische Raum vom 7. bis11. Jahrundert, Stuttgart 1979.
- Settipani 2015, p. 176.
- Yaniv Fox, Power and Religion in Merovingian Gaul. Columbianian Monasticism and the Frankish Elites, Cambridge, 2014.
- Settipani 2015, p. 213.
- Settipani 2015, p. 268-277.
- Settipani 2015, p. 175.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Christian Settipani, Les ancêtres de Charlemagne : les 2048 quartiers du premier empereur franc, Oxford, P & G, Prosopographia et Genealogica, , 2e édition revue et corrigée éd. (ISBN 9781900934169).
- Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », (réimpr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3, présentation en ligne)
- Jean-Charles Volkmann, Bien connaître les généalogies des rois de France, Éditions Gisserot, , 127 p. (ISBN 978-2-87747-208-1)
- Michel Mourre, Le Petit Mourre. Dictionnaire d'Histoire universelle, Éditions Bordas, (ISBN 978-2-04-732194-2)
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :