Aléxandros Mavrokordátos — Wikipédia

Aléxandros Mavrokordátos
Αλέξανδρος Μαυροκορδάτος
Illustration.
Aléxandros Mavrokordátos
Fonctions
Président du Conseil exécutif de Grèce
(chef de l'État)

(1 an, 3 mois et 27 jours)
Gouvernement Exécutif grec de 1822
Prédécesseur Aucun
Successeur Pétros Mavromikhális
Premier ministre de Grèce

(7 mois et 19 jours)
Monarque Othon Ier
Prédécesseur Spirídon Trikoúpis
Successeur Ioánnis Koléttis

(1 mois et 16 jours)
Monarque Othon Ier
Prédécesseur Othon Ier
Successeur Othon Ier

(4 mois et 7 jours)
Monarque Othon Ier
Prédécesseur Konstantínos Kanáris
Successeur Ioánnis Koléttis

(1 an, 4 mois et 13 jours)
Monarque Othon Ier
Prédécesseur Konstantínos Kanáris
Successeur Dimítrios Voúlgaris
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Constantinople (Empire ottoman)
Date de décès (à 74 ans)
Lieu de décès Égine (Grèce)
Nationalité grecque

Aléxandros Mavrokordátos
Président du Conseil exécutif de Grèce

Aléxandros Mavrokordátos (en grec moderne : Αλέξανδρος Μαυροκορδάτος) né à Constantinople en février 1791 et mort à Égine le , est un protagoniste de la Guerre d'indépendance grecque et homme d'État qui est plusieurs fois Premier Ministre de Grèce.

Phanariote membre de la Philiki Etairia et de la franc-maçonnerie[1], installé en Italie, il gagna rapidement la Grèce au déclenchement de l'insurrection grecque en 1821 et joue un rôle important dans la mise en place du premier État grec dont il est le premier président. Écarté de la tête du pouvoir, il continue à jouer un rôle politique important tout au long de sa vie.

Proche des Britanniques, il appartient à la mouvance libérale.

Origines familiales

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Issu d'une famille phanariote, fils de Nicolas (mort en 1818) et de Smaragda Caradja, il était l'arrière-petit-fils de Nicolas Mavrocordato et le petit-fils de Nicolas Caradja. En 1812, il rejoint la cour d'un de ses parents, Jean Georges Caradja, en Valachie. Il le suit en exil en Russie puis en Italie à partir de 1817.

Guerre d'indépendance

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Installé à Pise dans l'entourage de Caradja, il apprend la nouvelle de l'insurrection en Grèce qui a éclaté début  ; il liquide alors sa fortune et emprunte auprès de son protecteur pour acheter des armes à destination des insurgés et affréter un navire, puis embarque le depuis Marseille, accompagné de philhellènes européens et de quelques Grecs de la diaspora. Projetant d'aller à Patras, il est finalement obligé de débarquer le à Missolonghi, en Grèce continentale. Il y reste une semaine puis se rend dans le Péloponnèse, visitant le camp grec qui assiège Patras, puis le camp de Trikorpha depuis lequel les insurgés assiègent Tripolizza le . Il y rencontre les chefs grecs, dont Ypsilántis et Kolokotrónis avec lesquels il entre en rivalité, et se lie à d'autres phanariotes alors opposés à ces derniers, dont Théodore Négris, Alexandre Cantacuzène et Constantin Caradja[2].

Il retourne le à Missolonghi afin d'organiser le mouvement en Grèce continentale. Il réussit à obtenir une importante influence dans la région, présidant en novembre l'Assemblée de Grèce occidentale et devenant le chef du gouvernement local provisoire désigné par celle-ci.

Il participe activement à la mise en place de la Première Assemblée Nationale Grecque d'Épidaure dont il préside les travaux en , et est nommé président du Conseil exécutif.

Malgré ses fonctions gouvernementales et son absence de formation militaire, il prend le commandement d'une armée à destination de l'Ouest de la Grèce continentale la même année; l'objectif est de s'assurer la possession de cette région stratégique, et d'aider les Souliotes assiégés par les troupes ottomanes après la mort d'Ali Pacha en janvier. Il débarque à Missolonghi en , mais est lourdement défait le à Péta. Il réussit cependant à défendre victorieusement Missolonghi ( à ).

En , il se rend avec une centaine d'hommes et plusieurs capetans dans le Péloponnèse pour participer à l'Assemblée nationale d'Astros ; il est alors nommé Ministre des Affaires étrangères, sous la présidence de Pétros Mavromichális ; devant les troubles aboutissant aux guerres civiles de 1823-1824, il doit rapidement céder son poste et se réfugie à Hydra.

Arrivée de Byron à Missolonghi (Mavrokordátos est l’homme en redingote noire).

À la fin de l'année, il arrive à convaincre Lord Byron, récemment arrivé dans les îles Ioniennes, de rejoindre Missolonghi. Arrivant lui-même en décembre dans la ville à bord d'une flottille d'Hydra et Spetses destinée à lever le blocus ottoman, il accueille le poète en . Les plans échafaudés pour la conquête de Lépante ne se réalisent pas, et les dissensions entre chefs militaires irréguliers, entre eux et avec les autorités civiles, paralysent l'action des Grecs. En avril, Mavrokordátos fait juger et condamner Yeóryios Karaïskákis pour haute trahison, au cours d'un procès considéré comme injuste.

La mort de Byron le le prive de son principal soutien. La victoire du parti gouvernemental en juin à la fin de la première guerre civile, et l'arrivée des fonds du prêt anglais à la Grèce améliorent sa situation. Il commande à nouveau une armée en Acarnanie d'août à  ; l'armée grecque, très inférieure en nombre à l'armée ottomane commandée par Omer Vrioni et basée à Caravansera (Amphilochie), reste sur ses positions. Omer Vrioni, de son côté, avait à faire face à une situation troublée en Albanie et ne tente pas non plus d'action décisive ; il finit par regagner ses bases en novembre, traversant les défilés du Makrynoros sans être inquiété[3]. Mavrokordátos organise ensuite un congrès provincial à Anatoliko fin décembre, afin de régler divers problèmes et d'organiser sa succession ; il quitte Missolonghi pour le Péloponnèse en , et devient le conseiller du président de l'Exécutif, Koundouriótis[4].

Lorsque les troupes d'Ibrahim Pacha débarquent en Grèce (), Mavrokordátos reprend les armes et se rend à Navarin. Il faillit alors être capturé ou tué lors du désastre de Sphactérie en mai.

Après la chute définitive de Missolonghi (), il se retire de la vie politique jusqu'à ce que Ioánnis Kapodístrias en fasse un des membres du comité de gestion des fournitures de guerre. Il quitte ce poste en 1828.

Il entre dans l'opposition à Kapodístrias et est l'un des chefs de l'insurrection d'Hydra contre ce dernier en 1831. Après l'assassinat de Kapodístrias le et la démission de son frère et successeur Augustínos, Mavrokordátos est nommé Ministre des Finances. Il est aussi Vice-Président de l'Assemblée Nationale Grecque d'Argos[Laquelle ?].

Royaume de Grèce

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Le roi Othon le nomme Ministre des Finances, puis en 1833 Premier Ministre. Il est à partir de 1834, Ambassadeur à Munich, Berlin et Londres. Après avoir été à nouveau Premier Ministre de Grèce, il devient Ambassadeur à Constantinople en 1841.

Membre du parti anglais, le coup d'État du 3 septembre 1843 le fait revenir à Athènes. Il est alors Ministre sans portefeuille puis, après la défaite du parti russe Premier Ministre d'avril à . Dans l'opposition, il s'attaque violemment au gouvernement Koléttis. Il dirige à nouveau le pays, quelques mois en 1854-1855.

Il occupe le poste de Premier ministre durant les périodes suivantes :

  • au
  • au
  • au
  • au 29 juillet, 1854

Décorations

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Famille et descendance

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Il épouse en 1830 Chariklia Argyrópoulos, issue d'une famille phanariote, avec laquelle il a 6 enfants dont deux parviennent à l'âge adulte. Sa sœur épouse l'orateur et homme politique Spirídon Trikoúpis.

Bibliographie

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  • (en) Thomas Gordon, History of the Greek Revolution, t. 1, Édimbourg, Blackwood, , 504 p.
  • (en) Thomas Gordon, History of the Greek Revolution, t. 2, Édimbourg, Blackwood, , 508 p.

Notes et références

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  1. (en) L'histoire de la Grande Loge de Grèce sur le site officiel de la Grande Loge de Grèce.
  2. Gordon T1 1832, p. 231-233.
  3. Gordon T2 1832, p. 170-171.
  4. Gordon T2 1832, p. 172-173.

Liens externes

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