Albert Forcinal — Wikipédia

Albert Forcinal
Illustration.
Albert Forcinal en 1932
Fonctions
Député français

(10 ans et 25 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
10 novembre 1946
17 juin 1951
Circonscription Eure
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Ire et IIe (Quatrième République)
Groupe politique RRRS (1945-1946)
UDSR (1946-1951)
RRRS (1951-1955)

(13 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 29 avril 1928
Réélection 8 mai 1932
3 mai 1936
Circonscription Eure
Législature XIVe, XVe et XVIe (Troisième République)
Groupe politique PRSSF (1928-1932)
PSF-PRS (1932-1935)
USR (1935-1942)
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Circonscription supprimée
Secrétaire d'État aux Anciens combattants et aux Victimes de guerre

(28 jours)
Premier ministre Paul Ramadier
Gouvernement Ramadier II
Prédécesseur François Mitterrand
Successeur François Mitterrand
Conseiller général de l'Eure

(6 ans)
Circonscription Canton de Gisors
Prédécesseur Raymond Marchandin
Successeur Raymond Marchandin

(15 ans)
Circonscription Canton de Gisors
Prédécesseur Rémy Heubert
Successeur Raymond Marchandin
Maire de Gisors

(8 ans)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Gisors
Date de décès (à 89 ans)
Lieu de décès Gisors
Parti politique PSU après 1960
Entourage Pierre Mendès France jusqu'en 1956
Profession négociant et industriel en verrerie
Résidence Eure
franc-maçon

Albert, Louis, Emile, Edmond Forcinal, né le à Gisors (Eure) où il est mort le , est un homme politique français, résistant et déporté.

Premières années

[modifier | modifier le code]

Albert Louis Forcinal naît le à Gisors, au 18 grande rue (aujourd'hui rue de Vienne), dans une famille de commerçants. Lui-même est négociant et industriel en verrerie.

Première Guerre mondiale

[modifier | modifier le code]

Mobilisé en 1914, il est blessé le à la bataille de la Marne. Il est considéré comme mort, son décès est annoncé à sa famille. Il est en fait très gravement blessé, mais il s'en sort. Volontaire pour le front en 1916, défenseur du Mont-Sans-Nom (Champagne), il est promu officier de la Légion d'honneur [1] le sur le champ de bataille. Il termine la guerre avec neuf citations.

Franc-maçon, engagé au sein de la Ligue des Droits de l'Homme, c'est un républicain convaincu.

Entre-deux-guerres

[modifier | modifier le code]

Après la guerre, il s'engage en politique sous l'étiquette "républicain-socialiste". Son premier mandat est celui de conseiller général de l’Eure qu'il obtient en 1925.

Trois ans plus tard, il est élu député de la circonscription des Andelys, et réélu en 1932.

À partir de 1935, il adhère au groupe parlementaire du parti nouvellement formé, l'USR, dont le chef de file est Aristide Briand, Il est élu secrétaire de la Chambre des députés, où il est un député actif, pacifiste, laïque profondément républicain. Il participe en tant que parlementaire à la commission d'enquête sur les événements du 6 février 1934.

Engagé dans la démarche du Front populaire, il est réélu en 1936. Il soutient alors les républicains espagnols et tente d'éviter la reconnaissance par Daladier du gouvernement Franco, en vain.

Seconde Guerre mondiale

[modifier | modifier le code]

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le , il ne prend pas part au vote accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il s'engage dans la Résistance au sein du mouvement Libération-Nord[2]. Arrêté le jour de ses 56 ans, le mardi [3], il est déporté à Buchenwald le samedi . Son épouse est déportée à Ravensbrück.

Après la Seconde Guerre mondiale

[modifier | modifier le code]

À la libération des camps, dans un état de santé précaire, il rentre [4] à Gisors en . Il participe à la création de l'Union nationale des associations de déportés, internés et familles de disparus[5]. Il siège alors à l'Assemblée consultative provisoire comme représentant des déportés et prisonniers.

En 1945, il retrouve son mandat de maire et conseiller général de Gisors.

Lors de l'élection de la première constituante, il se présente sous l'étiquette "républicain indépendant" et est élu. Il siège alors comme apparenté radical.

Pour l'élection de la deuxième constituante, il est deuxième sur la liste du rassemblement des gauches républicaines menée par Pierre Mendès-France, et est élu. Il rejoint alors le groupe UDSR. Il est réélu dans les mêmes conditions en . Il préside alors le groupe parlementaire de l'UDSR.

En 1947, après le renvoi des ministres communistes, il entre comme Secrétaire d'État aux Anciens combattants et aux Victimes de guerre dans le très bref gouvernement Paul Ramadier (2) ().

Par suite d'un différend avec René Pleven, il quitte le groupe UDSR en 1949 et s'apparente au groupe radical.

En 1951, il est réélu député, toujours second sur la liste de Mendès-France dans l'Eure.

Opposé à la communauté européenne de défense, il vote aussi contre le réarmement de l'Allemagne dans le cadre de l'OTAN, en 1954. À la fin de cette deuxième législature, il s'éloigne de Mendès-France, dont il trouve la ligne trop à gauche.

Il présente alors sa propre liste aux élections législatives de 1956, mais n'obtient que 5 % des voix.

En 1960, par opposition au retour du général De Gaulle, il rejoint le Parti socialiste unifié, et siège sous cette étiquette au conseil général jusqu'en 1976.

Il meurt le à Gisors.

Décorations

[modifier | modifier le code]

La ville de Gisors a donné son nom à une avenue, celle dont le prolongement conduit, vers l'est, à Trie-Château et Chaumont-en-Vexin.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Notice 19800035/1385/59986 - pièces inaccessibles », sur culture.gouv.frl, (consulté le ).
  2. Selon la source "Lutetia", il aurait appartenu à Ceux de la Libération. Selon son dossier personnel au SHD, Vincennes, réf. 16 P 228273, il aurait appartenu au réseau Cohors-Asturies sous le pseudo Chandon, et au réseau Brutus.
  3. Son dossier personnel SHD mentionne comme date d’arrestation le , rue d’Amsterdam à Paris.
  4. « L’arrivée des premiers déportés », sur lutetia.info (consulté le ).
  5. « Historique de l'UNADIF-FNDIR », sur unadif.fr (consulté le ).
  6. Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), tome V, PUF, 1968, p. 1711.
  7. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • « Albert Forcinal », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
  • Jean-Pierre Chaline (dir.) et Anne-Marie Sohn (dir.), Dictionnaire des parlementaires de Haute-Normandie 1871-1940, Publications de l'Université de Rouen, , 352 p., 24×16 cm (ISBN 2-87775-294-1).
  • Olivier Wieviorka, Les orphelins de la République : destinées des députés et des sénateurs français, 1940-1945, Paris, Seuil, coll. « L'univers historique », (1re éd. 2001), 472 p. (ISBN 978-2-02-128374-7, présentation en ligne), [présentation en ligne].
  • Édouard Barthe, Le combat d'un parlementaire sous Vichy, éd. Singulières, (ISBN 978-2-35478-005-0).
  • Articles de journaux :
    • Interview à son retour de Buchenwald dans L'Impartial, .
    • Michel Levé, « Même dans l'horreur, il avait continué la Résistance… Il y a 60 ans, Albert Forcinal revenait de Buchenwald », L'Impartial,‎ , p. 53.

Liens externes

[modifier | modifier le code]