Antonio Capece Minutolo — Wikipédia

Antonio Capece Minutolo
Fonctions
Ministre de la Police du royaume des Deux-Siciles

(5 mois et 26 jours)
Prédécesseur Luigi de' Medici
Successeur Francesco Patrizi
Ministre de la Police du royaume des Deux-Siciles

(3 mois et 14 jours)
Successeur Ilario de Blasio
Biographie
Dynastie Maison Capece
Date de naissance
Lieu de naissance Naples
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Pesaro
Nationalité Drapeau du Royaume des Deux-Siciles Royaume des Deux-Siciles

Antonio Capece Minutolo

Antonio Capece Minutolo, prince de Canosa, né le à Naples et mort le à Pesaro, est un homme politique napolitain. Il a été Ministre de la Police du royaume des Deux-Siciles.

Issu d'une des plus illustres familles napolitaines, il entra, en 1798, dans le conseil de la ville de Naples. L'année suivante, lorsque le roi s'enfuit à l'approche de Championnet, il proposa de constituer un gouvernement aristocratique comme celui de Venise. Mis en prison sous la république parthénopéenne pour son hostilité contre le nouveau gouvernement, il fut condamné a cinq ans de prison, au retour de Ferdinand IV, pour sa proposition antimonarchique : mais, à la paix de Florence, il recouvra la liberté.

Au service des Bourbons (1805-1815)

[modifier | modifier le code]

Ayant offert ses services à la reine Marie-Caroline d'Autriche (1805), il devint son principal agent, et quand, en 1806, le capitaine Cailhassou entre à Naples avec les troupes de Masséna, il s'enfuit en Sicile avec la cour.

En 1807 il fut chargé par la reine Marie-Caroline de préparer, depuis sa base de Ponza, la reconquête du trône napolitain, notamment en maintenant le contact avec le continent et en proposant des actions clandestines.[1] Canosa fit de Ponza le quartier général de la contre-révolution bourbonienne et des intrigues ourdies contre Murat[2]. Saliceti, Ministre de la Police du royaume de Naples sous Joseph Bonaparte et Murat, aurait essayé de faire empoisonner Canosa, il échoua.[3] Il promit alors, mais sans plus de succès, 25 000 ducats à qui lui livrerait le prince.[3] Il fit emprisonner les membres de sa famille demeurés à Naples.[3]

Restauration (1816-1821)

[modifier | modifier le code]

Quand Ferdinand reprit possession du trône de Naples, Canosa reçut le ministère de la police (1816). Il semble avoir projeté la destruction du carbonarisme, avec l'aide des Calderari (chaudronniers), fraternité secrète ultraroyaliste. Il donna, à cet effet, une nouvelle constitution aux Calderari, et les classa en curies, sous la surveillance d'une curie centrale. Chaque province avait une curie. Le complot fut découvert et Metternich et Ficquelmont exigèrent qu'on le renvoyât. Il continua à jouir de la faveur du Roi et fut de nouveau ministre en 1822. Cette fois, c'est le ministre Luigi de' Medici qui obtint son départ.

L'exil (1821-1838)

[modifier | modifier le code]

Envoyé en exil, Canosa se retira pendant un certain temps à Pise, puis il alla vivre a Gênes. En 1831 on le retrouve à Modène, où François IV de Habsbourg-Este lui confie la police. Il cherche à promouvoir la coopération policière entre les différentes polices des États italiens. Il fonda, sous le patronage de François IV, un journal ultra-réactionnaire intitulé la Voce della Verità, auquel collaborèrent l'Abbé Cesare Galvani, la Duchesse Marie-Béatrice de Savoie et le Comte Monaldo Leopardi[4]. L'œuvre et I'influence de Leopardi et de Canosa sur le mouvement conservateur italien des années 1800-1850 ont été considérables.[5] Canosa mourut à Pesaro le .

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Maturi 1944, p. 47-48.
  2. Jean-Paul Garnier, Murat, roi de Naples, Plon, , p. 118.
  3. a b et c Godechot 1976.
  4. César Vidal, Louis-Philippe, Metternich et la crise italienne de 1831-1832, Paris, E. de Boccard, , p. 117.
  5. Leoni 1971, p. 59–76.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Benedetto Croce, « Il principe di Canosa », dans Uomini e cose della vecchia Italia, vol. II, Bari, , p. 225–252 ;
  • Giulio Bertoni, « Il principe di Canosa nel ducato Estense », La Cultura, vol. VI,‎ , p. 100–8 ;
  • Domenico Petrini, « Tra i legittimisti dell'800 negli ultimi anni del principe di Canosa », Nuova rivista storica, vol. XII,‎ , p. 513–53 ;
  • Giuseppe Paladino, « CANOSA, Antonio Capece Minutolo, principe di », dans Enciclopedia Italiana, Istituto dell'Enciclopedia Italiana, (lire en ligne) ;
  • Walter Maturi, Il principe di Canosa, Florence, Le Monnier,  ;
  • Pasquale Villani, « Il dibattito sulla feudalità nel Regno di Napoli dal Genovesi al Canosa », dans Saggi e ricerche sul Settecento, Naples, Istituto Italiano per gli Studi Storici, , p. 252–331 ;
  • Francesco Leoni, « El pensamiento reaccionario en la historia de Italia », Revista de estudios políticos, vol. 175,‎ , p. 59–76 (ISSN 0048-7694, lire en ligne) ;
  • Jacques Godechot, « Saliceti ministre du royaume de Naples sous Joseph Bonaparte et Murat », dans Studi in memoria di Nino Cortese, Rome, Istituto per la storia del Risorgimento italiano, , p. 255–272 ;
  • Nicola Del Corno, « 'Un dispotismo vigoroso ed estremamente attivo'. La Restaurazione secondo il Principe di Canosa », dans Dinamiche del potere e dell'ideologia nell'Europa contemporanea, Florence, CET, , p. 85–110 ;
  • John A. Davis, « The Restoration », dans Naples and Napoleon: Southern Italy and the European Revolutions, 1780-1860, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-820755-9, DOI 10.1093/acprof:oso/9780198207559.003.0015), p. 275–294 ;
  • Francesco Maurizio Di Giovine, « Il Principe di Canosa nella bufera della Restaurazione », Aportes, vol. XXX, no 87,‎ , p. 47–79 (ISSN 0213-5868, lire en ligne) ;
  • Nicola Del Corno, « Modène, figure de proue de la culture réactionnaire en Italie », Siècles, vol. 43,‎ (DOI 10.4000/siecles.3057) ;
  • Nicola Del Corno, « Una polemica controrivoluzionaria in Italia. Le sette segrete nelle riflessioni del Principe di Canosa », Signos Históricos, vol. XXIII, no 46,‎ , p. 88–119 (ISSN 1665-4420, lire en ligne).

Liens externes

[modifier | modifier le code]