Armée révolutionnaire française — Wikipédia
Armées républicaines | |
Infanterie de ligne française, 1793. De gauche à droite : officier supérieur, soldats des compagnies du centre, sergent de grenadiers et officier subalterne. | |
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Les Armées républicaines françaises constituent la puissance militaire de la République française, chargée d'assurer la défense des idéaux républicains et l'ordre public pendant la période de troubles révolutionnaires qui suit la Révolution française. Quand la Révolution française s'est radicalisée, elle a rapidement été menacée par des ennemis extérieurs et intérieurs. Cet état de guerre permanent a mené à une succession de réformes des armées qui existaient en 1791, à savoir : l'armée du Rhin, l'armée du Nord et l'armée du Centre.
Ces trois armées ont d'abord été partagées en sept, puis en onze, avant de culminer à quinze armées après la réorganisation par Lazare Carnot, membre du Comité de salut public, à l'automne 1793.
Souvent nommées d'après le département d'où elles opéraient, elles disposaient chacune d'un journal qui lui était propre.
Parmi les principaux généraux figurent Napoléon Bonaparte, Jean-Baptiste Jourdan, André Masséna et Jean Victor Marie Moreau.
Histoire
[modifier | modifier le code]1791 : trois armées
[modifier | modifier le code]La première organisation des armées françaises qui attribue à chacune une région à défendre date de . Elle est le fait du ministre de la guerre, Narbonne[1].
L'Armée du Nord est commandée par Rochambeau, l'Armée du Centre par La Fayette et l'Armée du Rhin par Luckner.
1792 : dix armées
[modifier | modifier le code]Les dix armées en 1792 sont :
- l'Armée du Nord, cantonnée dans le Nord, elle est séparée le pour former l'Armée des Ardennes, cantonnée dans les Ardennes, issue de la séparation de l'armée du Nord le ;
- l'Armée du Centre, créée le , cantonnée en Champagne ;
- l'Armée du Rhin, elle est séparée le pour former l'Armée des Vosges, issue de la séparation de l'armée du Rhin le ;
- l'Armée du Midi, créée le , sur ordre du Roi, elle est scindée en deux le et donne naissance à l'Armée des Pyrénées et l'Armée des Alpes. Cette dernière donne elle-même naissance à deux nouvelles armées le : l'Armée de Savoie, qui reprend l'appellation Armée des Alpes le et l'Armée d'Italie, par absorption des unités en provenance de l'Armée du Var () qui n'avait pas d’existence officielle ;
- l'Armée de l'Intérieur.
1793
[modifier | modifier le code]Alors qu'en , la France n’avait que 200 000 hommes sous les drapeaux, une levée en masse gonflera énormément les effectifs ; en juillet, on compte 500 000 soldats, en septembre, 732 000, et 804 000 en décembre[2], un chiffre considérable pour l'époque. Les effectifs seront répartis en un maximum de 15 armées (marine incluse)[3] :
- le , l'Armée des Côtes est créée, mais elle est scindée en deux le donnant naissance à :
- l'Armée des Ardennes dont la 1re division rejoint l'armée du Nord le ;
- l'Armée du Nord ;
- l'Armée intermédiaire créée en sur les arrières de l’armée du Nord, elle est intégrée à cette dernière le ;
- l'Armée des Vosges qui est réintégrée le dans l'Armée du Rhin ;
- l'Armée du Rhin ;
- l'Armée de la Moselle ;
- l'Armée des Alpes ;
- l'Armée du camp devant Lyon, issue de la séparation de l'armée des Alpes, le , qui réintègre le , après le siège de Lyon, l'armée des Alpes ;
- l'Armée d'Italie ;
- l'Armée devant Toulon, créée le pour le siège de Toulon, issue d'une partie de l'armée d’Italie et d'une partie de l'armée des Alpes et supprimée le ;
- l'Armée des Pyrénées est scindée en deux le :
- l'Armée des Pyrénées occidentales, cantonnée dans les Pyrénées Occidentales (aujourd'hui Pyrénées-Atlantiques),
- l'Armée des Pyrénées orientales, cantonnée dans les Pyrénées-Orientales ;
- l'Armée de l'Intérieur prend le nom Armée de Réserve, le , avant de devenir, le , Armée des côtes de La Rochelle et enfin Armée de l'Ouest, le par absorption de l'Armée des côtes de Brest opérant dans le département de la Loire-Inférieure et de l'armée de Mayence ;
- Armée de Pacification également appelée armée de l'Eure absorbée par l'Armée des côtes de Cherbourg le .
1794
[modifier | modifier le code]Contrairement aux précédentes années, les armées nouvellement créées porteront, plutôt que le nom du département d'où elles opèrent, celui du pays qu'elles envahissent.
Les armées en activité sont :
- l'Armée du Nord ;
- l'Armée de Sambre-et-Meuse () : créé à partir de l'aile droite de l'Armée du Nord, de l'aile gauche de l'Armée du Rhin et de l'Armée des Ardennes (qui disparaît) ;
- l'Armée de la Moselle ;
- l'Armée du Rhin ;
- l'Armée devant Mayence créée le pour permettre au général Kléber de reprendre Mayence. Cette armée est composée de l'aile droite de l'armée de Moselle et de l'aile gauche de l'armée du Rhin. Elle n'est pas considérée comme une véritable armée, car elle reste sous l'autorité de l'Armée du Rhin ;
- l'Armée des Alpes ;
- l'Armée d'Italie ;
- l'Armée des Pyrénées occidentales ;
- l'Armée des Pyrénées orientales ;
- l'Armée de l'Ouest ;
- l'Armée des côtes de Brest ;
- l'Armée des côtes de Cherbourg.
Autres armées créées par la suite
[modifier | modifier le code]D'autres armées ont été créées par la suite :
- l'Armée de Rhin-et-Moselle, créée le est une réunion des armées du Rhin et de la Moselle ;
- l'Armée de Rome (issue de l'armée d'Italie) ;
- l'Armée d'Angleterre, créée en , est formée pour contrer le dernier ennemi encore actif en 1797, elle devient l'armée d'Orient et part pour la campagne d'Égypte ; elle se divise en :
- l'Armée de Syrie,
- l'Armée d'Égypte ;
- l'Armée d'Allemagne, formée de la fusion l'armée de Rhin-et-Moselle et de l'armée de Sambre-et-Meuse et divisée fin 1797 en armée de Mayence et en armée du Rhin ;
- l'Armée du Danube ;
- l'Armée de Hollande ;
- l'Armée de Batavie créée le ;
- l'Armée Gallo-Batave, créée le , après l'ajout des troupes bataves à l'armée française de Batavie le ;
- l'Armée de Réserve, formée à Dijon en 1800 (voir Armée d'Italie) ;
- l'Armée des Grisons ;
- l'Armée des côtes d'Angleterre, créée en 1802 ;
- l'Armée des côtes de l'Océan, créée en 1804, est formée pour l'invasion de l'Angleterre et devient la Grande Armée en 1805.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Arthur de Ganniers, « Le général Jarry et l'incendie de Courtrai par l’armée française en 1792 », Revue des questions historiques, tome XXIII, livre LXVII, 1900, p. 525
- Michel Mollat, Histoire de l'Ile-de-France et de Paris, Éditions Privat, , 599 p.
- [PDF]« Situation militaire de 1789 à 1815 », sur racineshistoire.free.fr, Racines & Histoire (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Frank Attar, Aux armes, citoyens ! : naissance et fonctions du bellicisme révolutionnaire, Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'univers historique », , 394 p. (ISBN 978-2-02-088891-2, BNF 42200081).
- Marc Belissa, « Du droit des gens à la guerre de conquête (septembre 92-vendémiaire an IV) », dans Michel Vovelle (dir.), Révolution et République : l'exception française, Paris, Kimé, , 699 p. (ISBN 2-908212-70-6), p. 457-466.
- Allain Bernède, « Les guerres de la Révolution et leur enseignement à l'École supérieure de guerre », dans Michel Vovelle (dir.), Révolution et République : l'exception française, Paris, Kimé, , 699 p. (ISBN 2-908212-70-6), p. 438-451.
- Jean-Paul Bertaud, La Révolution armée : les soldats-citoyens et la Révolution française, Paris, Robert Laffont, coll. « Les Hommes et l'histoire », , 379 p. (ISBN 978-2-221-00364-0, BNF 36143026, présentation en ligne).
- Jean-Paul Bertaud, La Vie quotidienne des soldats de la Révolution, 1789-1799, Paris, Hachette, coll. « La Vie quotidienne », , 326 p. (ISBN 978-2-01-009044-8, BNF 34780553).
- Jean-Paul Bertaud (dir.) et Daniel Reichel (dir.), L'Armée et la guerre, Paris, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), coll. « Atlas de la Révolution française » (no 3), , 79 p. (ISBN 978-2-7132-0927-7, présentation en ligne).
- Annie Crépin, « Le mythe de Valmy », dans Michel Vovelle (dir.), Révolution et République : l'exception française, Paris, Kimé, , 699 p. (ISBN 2-908212-70-6), p. 467-478.
- Alan Forrest, « L'impact du jacobinisme dans l'armée de l'an II », dans Michel Vovelle (dir.), Révolution et République : l'exception française, Paris, Kimé, , 699 p. (ISBN 2-908212-70-6), p. 418-427.
- (en) Jordan R. Hayworth, « Evolution or Revolution on the Battlefield ? The Army of the Sambre and Meuse in 1794 », War in History, vol. 21, no 2, , p. 170-192 (JSTOR 26098306).
- Thierry Roquincourt, « Le mythe du « Vengeur » », dans Michel Vovelle (dir.), Révolution et République : l'exception française, Paris, Kimé, , 699 p. (ISBN 2-908212-70-6), p. 479-495.
- Samuel F. Scott, « L'armée royale et la première République », dans Michel Vovelle (dir.), Révolution et République : l'exception française, Paris, Kimé, , 699 p. (ISBN 2-908212-70-6), p. 428-437.