Awadh — Wikipédia

L'Awadh (en rouge) sur la carte de l'Inde.

L'Awadh (en hindi : अवध, en ourdou : اودھ), Oudh en anglais et Aoude en français, connue avant l'indépendance de l'Inde sous le nom de Provinces unies d'Agra et d'Oudh[1] est une région du centre de l'État indien actuel de l'Uttar Pradesh.

Géographie

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L'Awadh correspondait à la région occupée par les districts actuels de Ambedkar Nagar, Bahraich, Balrampur, Barabanki, Faizabad, Gonda, Hardoi, Lakhimpur Kheri, Lucknow, Pratapgarh, Raebareli, Shravasti, Sitapur, Sultanpur and Unnao dans l'Awadh et des districts de Farrukhabad, Etawah, Kannauj, Auraiya, Kanpur Nagar, Ramabai Nagar, Fatehpur, Kaushambi et Allahabad du Doab inférieur.

L'Awadh est conquise par les musulmans au XIIe siècle, puis devient une province de l'Empire moghol sur laquelle règne un Nawâb - un gouverneur provincial - de cet empire. Avec l'affaiblissement des institutions centrale de l'empire au XVIIIe siècle, la province et son Nawâb deviennent quasiment indépendants, formant même une principauté des Indes de 1818 à 1856. Elle signe un traité avec la Compagnie anglaise des Indes orientales en 1765, ce qui la rend vassale de la compagnie à laquelle elle cède d'ailleurs des parties importantes de son territoire. La Compagnie y recrute plusieurs de ses troupes et y maintient un résident.

En 1856, la Compagnie masse ses troupes sur les frontières de l'Awadh avant de l'annexer formellement. Le Nawâb d'alors, Wajîd Alî Shâh, est emprisonné puis exilé. Lors de la révolte des Cipayes et de la rébellion de Lucknow qui suit en 1857, Birjis Qadr, le fils de sa quatrième épouse, la begum Hazrat Mahal, est couronné Nawâb à l'âge de onze ans. Mais après sa défaite, il s'enfuit en compagnie d'autres chefs rebelles; ils obtiennent asile au Népal.

Les troupes de la Compagnie recrutées dans l'État ainsi qu'une partie de la noblesse locale sont des acteurs importants de la révolte des Cipayes. L'action de la Compagnie, ainsi que le pillage consécutif à la révolte furent une cause de l'appauvrissement de la région. En 1877, l'Awadh est finalement intégré à la région d'Âgrâ pour former la « Province d'Âgrâ et d'Oudh ».

La ville de Lucknow fut la capitale de l'Awadh durant une grande partie de son histoire.

Les Nawâb de l'Awadh (1722–1856)

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L'Awadh est dirigé par les Nawâbs aux XVIIIe et XIXe siècles. Les Nawâbs sont originaires de Perse[2].

Portrait Nom officiel Nom propre Naissance Règne Décès notes
Saadat Khan Burhan ul-Mulk Mir Muhammad Amin Musawi 1680 1722–1739 1739 [3]
Abul-Mansur Khan Safdar Jung Muhammad Muqim 1708 1737–1754 1754
Shuja-ud-Daula
Jalal-ud-din Haider Abul-Mansur Khan 1732 1754–1775 1775
Asaf-ud-Daula Muhammad Yahya Mirza Amani 1748 1775–1797 1797
Asif Jah Mirza Wazir Ali Khan 1780 1797–1798 1817
Yamin-ud-Daula Saadat Ali Khan II 1752 1798–1814 1814
Rafa'at-ud-Daula
Padshah-i-Awadh
Abul-Muzaffar Ghazi-ud-din Haydar Khan 1769 1814–1827 1827
Nasir-ud-din Haidar Shah Jahan Abul-Mansur Qutb-ud-din Sulaiman Jah 1827 1827–1837 1837
Abul Fateh Moin-ud-din Muhammad Ali Shah 1777 1837–1842 1842
Najm-ud-Daula Abul-Muzaffar Musleh-ud-din Amjad Ali Shah 1801 1842–1847 1847
Begum Hazrat Mahal Muhammadi Khanum 1879
Abul-Mansur Mirza Wajid Ali Shah (en) 1822 1847–1856 1887 [4]
Birjis Qadr (en) Ramzan Ali 1845–1893 1893

L'Ahwad dans la fiction

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Le film indien Les Joueurs d'échecs, de Satyajit Ray, se déroule dans l'Awadh au moment de l'abdication de Wajîd Alî Shâh en 1856.

Le roman Dans la ville d'or et d'argent de Kenizé Mourad retrace la résistance et la chute de Lucknow, lors de la révolte des Cipayes, sous la conduite principalement de la Begum Hazrat Mahal.

Notes et références

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  1. Connue aussi par les Britanniques sous le nom de l'Oudh ou Oude, mot dérivé de Ayodhya.
  2. (en) Sacred space and holy war: the politics, culture and history of Shi'ite Islam By Juan Ricardo Cole
  3. Marchand chiite persan, fondateur de la ville de Faizâbâd, qui se proclamera roi de Lucknow
  4. Le dernier Nawâb (qui possédait un harem de 300 femmes) est contraint par le Résident britannique à s'exiler à Calcutta, où il meurt en 1887.

Liens externes

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