Balantes — Wikipédia
Langues | Balante |
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Religions | Islam, religion traditionnelle, catholicisme |
Les Balantes sont un peuple d'Afrique de l'Ouest surtout présent en Guinée-Bissau, mais également au Sénégal (particulièrement en Casamance) et en Gambie.
Ethnonymie
[modifier | modifier le code]Selon les sources, on observe de multiples variantes : Alante, Balanda, Balanga, Balanta-Brassa, Balanta, Balantes, Balanti, Balant, Balente, Belante, Bolenta, Brasa, Brassa, Bulanda, Bulante, Frase[1].
L'ethnonyme Balante vient de i balanta, ce qui signifie « ils ont refusé »[2]. Au début du XVIe siècle ils avaient en effet refusé de suivre le roi Koli Tenguella lors de sa remontée vers le Fouta-Toro.
Langues
[modifier | modifier le code]Leur langue est le balante, une langue bak qui fait partie des langues nigéro-congolaises.
- Le balante-ganja[3] est parlé dans le sud-ouest du Sénégal où il est l'une des langues officielles, mais le mandingue est également utilisé. Le nombre de locuteurs était d'environ 82 800 en 2006.
- Le balante-kentohe[4] est parlé en Guinée-Bissau – où le créole de Guinée-Bissau est également pratiqué – ainsi qu'en Gambie. On a dénombré 397 000 locuteurs en 2006.
Distribution géographique
[modifier | modifier le code]Avec 343 000 Balantes, cette ethnie est la plus nombreuse de Guinée-Bissau (2014 J. Leclerc). Peuple côtier, dont la vie économique, socio-culturelle et sacrée tourne autour de la riziculture[5], ils sont également éleveurs bovins et porcins.
Le peuple balante du Sénégal occupe principalement la zone appelée moyenne Casamance jusqu'à la frontière (Guinée-Bissau), ce qui témoigne de leur appartenance pour la plupart à ce pays. Ils sont surtout présents dans la zone forestière et près de la côte.
Selon le recensement de 1988 au Sénégal, le nombre de Balantes y était de 54 398, sur une population totale estimée à 6 773 417 habitants, soit 0,8 %[6].
Histoire
[modifier | modifier le code]Le , un traité est signé entre la France et les chefs de Cougnaro et Souna pour la cession à la France du littoral balante[7].
Les jeunes Balantes ont apporté une contribution considérable à la lutte pour l'indépendance de Guinée-Bissau. Une certaine rancœur subsiste, du fait de l'impression (réelle ou infondée), de ne pas avoir été suffisamment pris en compte dans les organes de décision depuis l'indépendance en 1974.
Culture
[modifier | modifier le code]Les Balantes, à l'image des Diolas, organisaient des cérémonies de circoncision jusque vers 1950-1958.
Religion
[modifier | modifier le code]Le peuple balante, comme bon nombre de Casamançais, est partagé entre le catholicisme, l'islam et la religion traditionnelle, surtout dans la zone frontalière.
En Guinée-Bissau, la majorité des Balantes pratique une religion traditionnelle. La société balante n'a pas, contrairement à certaines ethnies « cousines » (Pepels, Manjacos et Mankagnes) de chef : les pouvoirs politiques, religieux, etc. sont répartis entre différentes classes qui choisissent leur représentant…
Ce peuple est constitué de cultivateurs planteurs, la cohabitation avec les premiers missionnaires évangélisateurs a permis à cette ethnie d'envoyer ses enfants à l'école française pour s'instruire.
Patronymes
[modifier | modifier le code]En raison de la colonisation portugaise, les patronymes ont souvent une consonance portugaise, par exemple Lopes, Marques, Pereira et Vieira. Autres: Sadio, Yalla, Diatta, Mansal, Mané.
Personnalités
[modifier | modifier le code]L'ancien président bissau-guinéen Kumba Yala est d'origine balante[8], ainsi que la plupart des officiers de l'armée bissau-guinéenne.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Source RAMEAU, Balante (peuple d'Afrique) sur data.bnf.fr
- Oumar Ba, « Royaume du Kabou : enquêtes lexicales », Éthiopiques, no 28 (numéro spécial), (lire en ligne)
- (en) Fiche langue
[bjt]
dans la base de données linguistique Ethnologue. - (en) Fiche langue
[ble]
dans la base de données linguistique Ethnologue. - Pauline Lançon, « Guinée-Bissau, le peuple des mangroves », Le Figaro Magazine, , p. 60-68 (lire en ligne).
- Chiffres de la Division de la statistique de Dakar, cités dans Peuples du Sénégal, Éditions Sépia, 1996, p. 182.
- Recueil des traités de la France, publié sous les auspices du Ministère des affaires étrangères par M. Jules de Clerq, IDC, Leiden, 1987, p. 577 (Archives de la Marine)
- (pt) Mário Matos e Lemos, Política cultural portuguesa em África: o caso da Guiné-Bissau (1985-1998), Edição do Autor, 1999, p. 140
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Laurent Jean Baptiste Bérenger-Féraud, Les peuplades de la Sénégambie. Histoires, ethnographie, mœurs et coutumes, légendes, etc., Paris, Ernest Leroux, 1879, p. 299
- M. Biaye, « Origine des Balantes », Bulletin mensuel du Centre régional d'information de Ziguinchor, n° 5,
- E. Bonvalet, « Au pays des Balantes », Bulletin de la Société de géographie de Lille, tome 18, 1892, p. 234-239
- A. M. Diagne, « Contribution à l'étude des Balantes de Sédhiou », Outre-Mer, n° 1, , p. 16-42
- A. Keita, La production des connaissances et solutions techniques chez les riziculteurs de mangrove ouest-africains : l’exemple des riziculteurs balantes de la Guinée-Bissau, Genève, Institut universitaire d’études du développement, 2000 (mémoire de diplôme)
- Éric Penot, Structuration sociale et économique, liens et nécessité matériels dans une société de réciprocité : le cas des Balantes de la région de Tombali, Guinée-Bissau , in New Economics Papers, 2006
- Dr. Maclaud, Ordalies collectives par le poison chez les Balantes de la Casamance, Institut français d'anthropologie, n° 6, séance du , p. 105-108
- Christian Roche, « Les Balant », in Histoire de la Casamance : Conquête et résistance 1850-1920, Karthala, 2000, p. 46-52 (Thèse Université de Paris I, remaniée) (ISBN 2865371255)
- Balla Moussa Sadio, Les Balante de Gan-Jaa (Bijaa Ngan-Jaa) : Répartition spatiale, organisation sociale et administrative, évolution socio-culturelle et politique, de l’éviction des Baïnounk à la mise en place de l’administration coloniale : 1830-1899, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 2002, 111 p. (Mémoire de Maîtrise)