Baptême du Christ — Wikipédia

Le Baptême du Christ par El Greco (1597-1600), musée du Prado.

Le baptême du Christ est un des épisodes de la vie de Jésus-Christ : son baptême dans le Jourdain par Jean le Baptiste. Il est relaté dans les trois Évangiles synoptiques. Il s'inscrit dans les trois épiphanies du Messie de Dieu avec l'Adoration des mages et les Noces de Cana. Il marque la fin du temps de Noël. Le 'Baptême du Christ' est un thème que l'on trouve très fréquemment dans l'iconographie chrétienne.

Sources bibliques

[modifier | modifier le code]

Rapporté dans le Nouveau Testament (Matthieu 3, 13-17 ; Marc 1, 9-11 ; Luc 3, 21-22), l'épisode décrit le baptême de Jésus par Jean-Baptiste dans le Jourdain[1].

« Or, quand tout le peuple eut reçu le baptême, et que Jésus qui avait été baptisé priait, le ciel s'ouvrit, et l'Esprit-Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe, et du ciel il y eut une voix : « Tu es mon Fils bien-aimé : en toi j'ai mes complaisances ». »

— Luc 3-22

Néanmoins, les trois évangiles synoptiques racontent l'épisode très différemment et l'évangile de Jean reste encore plus elliptique.

« De ces quatre témoignages le plus primitif est sans doute celui de Marc : Matthieu et Luc présentent cet événement en fonction des concepts de doctrine les plus développés. Le quatrième évangile ne raconte pas le baptême, mais la proclamation solennelle, faite par le précurseur, de la théophanie baptismale, concorde admirablement avec les données synoptiques, portant cependant très marqué le signe de la théologie de Jean »

— A. Feuillet, « Le baptême de Jésus », Revue biblique, no 71, 1964, pp. 321-352.

Authenticité

[modifier | modifier le code]

En exégèse biblique, cet événement est considéré comme très probablement authentique car il correspond à l'un des cinq critères d'historicité définis par les spécialistes : celui de l'« embarras ecclésiastique », selon lequel un épisode plus ou moins gênant en termes d'apologétique chrétienne ne saurait avoir été inventé. Ce critère est expliqué par Simon Claude Mimouni et Pierre Maraval, qui prennent pour exemple le baptême du Christ : « Sont retenues les actions et les paroles de Jésus qui ont créé difficulté dans leur application au sein des premières communautés chrétiennes », par exemple le baptême de Jésus par Jean-Baptiste dans l'Évangile selon Matthieu (Mt 3,13-17) car ce récit « place le premier en situation de subordination par rapport au second, mettant l'Église en difficulté dans son conflit avec les groupes baptistes »[2].

Signification théologique

[modifier | modifier le code]

Le Jourdain dans la Bible

[modifier | modifier le code]
Carte de Madaba (VIe siècle) représentant le Jourdain avec l'indication de Bethabara et l'embouchure de la mer Morte.

Le lieu du Jourdain a une signification particulière dans la Bible : dans l'Ancien Testament, c'est l'une des limites de la Terre promise aux Hébreux menés par Moïse. Moïse n'ayant pas le droit d'entrer dans la Terre promise, il ne peut pas franchir le Jourdain.

Par ailleurs Jean-Baptiste baptise dans le Jourdain un baptême de conversion : les Juifs traversaient le Jourdain pour se faire baptiser par Jean-Baptiste, à travers ce baptême ils se reconnaissaient pécheurs, et pouvaient de nouveau entrer dans la Terre Promise après leur baptême[1].

C'est dans ce contexte qu'a lieu d'après les évangiles le baptême de Jésus-Christ. Jésus arrive aux bords du Jourdain pour se faire baptiser.

L'immersion et la théophanie

[modifier | modifier le code]
Mosaïque du baptistère des Orthodoxes à Ravenne, médaillon central de la coupole (VIe siècle).
Mosaïque du baptistère des Ariens à Ravenne, médaillon central de la coupole (VIe siècle).

L'immersion de Jésus dans le Jourdain a un lien avec le péché. La théologie qui se développe au sein du christianisme voit dans le baptême de Jésus une volonté de Jésus-Christ de prendre en charge le péché du monde.

Le récit de ce baptême décrit une théophanie, une manifestation du Dieu de la Trinité : Jésus-Christ, le Fils, se faisant baptiser, une colombe symbolisant l'Esprit Saint et la voix de Dieu le Père[1].

Célébrations

[modifier | modifier le code]

L'Église orthodoxe célèbre cet événement par la fête de la Théophanie qui est l'une des Douze Grandes Fêtes du christianisme orthodoxe, le 19 janvier (calendrier grégorien), notamment l'Église éthiopienne orthodoxe à travers le Timqet ou la Macédoine à travers le Vodici[3]. L'Église syriaque orthodoxe célèbre cet événement le 6 janvier.

L’Église catholique, dans le rite romain, fête le baptême du Seigneur le dimanche qui suit l'Épiphanie. Là où l'Épiphanie, n'étant pas de précepte, est transférée au dimanche 7 ou , le baptême du Seigneur est célébré le lendemain (lundi 8 ou 9). Dans sa forme extraordinaire, le baptême du Seigneur est fêté le .

Réception dans les arts

[modifier | modifier le code]

Thème artistique

[modifier | modifier le code]

Thème de l'iconographie de la peinture chrétienne, il rassemble Jean le Baptiste et Jésus de Nazareth dans une de ses premières manifestations publiques, donc accompagné d'autres personnages, contemplant la scène ou participant comme nouveaux baptisés. Théophanie trinitaire, le Saint-Esprit est souvent présent dans les représentations et certaines montrent le Père céleste qui dans l'Évangile vient dire sa reconnaissance et sa joie que lui procure Jésus-Christ, son Fils. La scène est champêtre avec en premier lieu, le fleuve Jourdain.

Quelques exemples de représentation dans les arts

[modifier | modifier le code]

En peinture

[modifier | modifier le code]

voir l'article Le Baptême du Christ

Le Baptême du Christ, église Saint-André de Taxat, c 1300-1330.

Les exemples sont innombrables, même les œuvres majeures. On peut distinguer Le Baptême du Christ :

Enluminures

[modifier | modifier le code]

On peut distinguer quelques exemples :

  • Par Carl de Bouché (1845-1920), église Saint-Jean de Lunebourg.
  • Panneau 7/ 8, baie 3 de la déambulatoire de la cathédrale de Troyes

En sculpture

[modifier | modifier le code]

En mosaïque

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
Représentation par Andrea della Robbia (Santa Fiora).
  1. a b et c (en) Daniel J. Harrington, SJ, Historical Dictionary of Jesus, Scarecrow Press, USA, 2010, p. 25
  2. Simon Claude Mimouni et Pierre Maraval, Le Christianisme, des origines à Constantin, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », 2006, p. 89.
  3. (en) Macedonian Orthodox celebrate Epiphany - Vodici
  4. Corot, Base Palissy

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :