Bataille de Fontaine-Française — Wikipédia

Bataille de Fontaine-Française
Description de cette image, également commentée ci-après
La Bataille de Fontaine-Française,
huile sur bois, premier quart du XVIIe siècle, château de Pau.
Informations générales
Date
Lieu Fontaine-Française (Bourgogne)
Issue Victoire décisive d'Henri IV
Belligérants
Armée royale Espagne
Ligue catholique
Commandants
Henri IV Juan Fernández de Velasco
Charles de Mayenne
Forces en présence
3 000 hommes + paysans > 12 000 hommes
Pertes
6 morts 120 morts, 200 blessés, 60 prisonniers

Huitième guerre de religion (1585–1598)

Batailles

Guerres de Religion en France


Prélude


Première guerre de Religion (1562-1563)


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Huitième guerre de Religion (1585-1598)
Guerre des Trois Henri


Rébellions huguenotes (1621-1629)


Révocation de l'édit de Nantes (1685)

La bataille de Fontaine-Française se déroula le et opposa d'un côté les troupes françaises, commandées par Henri IV, aux troupes espagnoles de Juan Fernández de Velasco et les ligueurs dirigés par Charles de Mayenne.

Les préparatifs

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Fontaine-Française était au Moyen Âge une seigneurie importante du duché de Bourgogne ; elle dépendait cependant de la couronne française (d'où son nom).

Début juin 1595, Juan Fernández de Velasco (gouverneur du Milanais et connétable de Castille) franchit les Alpes à la tête d'une armée forte de 12 000 hommes venus des garnisons d'Italie et de Sicile. À Besançon, il est rejoint par la petite troupe du duc Charles de Mayenne, chef de la Ligue catholique. Ensemble, ils entreprennent de passer la Saône, en crue, à Gray pour marcher vers Dijon, afin d'y secourir le vicomte de Tavannes, assiégé par l'armée royale dans les châteaux de Dijon et de Talant, et de reprendre la ville. Henri IV, prévenu de ce mouvement, accourt de Troyes avec les 3 000 hommes qu'il a réussi à rassembler et arrive à Dijon le 4 juin.

La bataille

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La confrontation a lieu le , devant Fontaine-Française : Henri IV, parti ce matin-là à quatre heures de Dijon, a donné rendez-vous à ses capitaines à une heure de l'après-midi à Lux et à trois heures à Fontaine. Ayant envoyé en reconnaissance, depuis Lux, le sieur d’Aussonville avec cent cavaliers et approchant lui-même en avance du second rendez-vous, il envoie à son tour, vers le village de Saint-Seine, le marquis de Mirebeau avec le dessein initial d'occuper « deux chasteaux, qui sont au village de Sainct Seine sur la riviere de Vigenne, pour leur empescher ce passage, d'autant que c'estoit le plus beau et le plus droict chemin que les ennemis pouvoient tenir pour venir à Dijon, avec leur armee »[1]. Mais l'armée espagnole occupe déjà Saint-Seine et Mirebeau doit bientôt se replier sur Fontaine, poursuivi par 300 à 400 cavaliers. Le maréchal de Biron s'offre alors à repartir en avant avec les cent cavaliers du baron de Lux et va jusqu'à la colline située « à moitié chemin dudit lieu à Sainct Seine (...), laquelle empesche que les villages ne se puissent veoir (...) pour veoir ce que l'ennemy faisoit derriere »[1]. Biron disperse « fort facilement » les soixante cavaliers qui occupaient la colline mais se heurte ensuite à une troupe bien plus nombreuse, qui chasse devant elle les cavaliers de d'Aussonville. Il bat alors en retraite vers Fontaine et vers la position où se tient le roi, mais se trouve encerclé.

Voyant cela Henri IV, sans se donner le temps de prendre son casque, harangue ses capitaines et, prenant avec lui 200 chevaux tout juste arrivés avec le comte de Tavannes, auxquels s'ajoutent quelques compagnies d’arquebusiers à cheval, contre-attaque dans plusieurs charges si impétueuses qu'il réussit à rejoindre Biron - entre-temps blessé « d’un coup d’espée sur la teste, & d’un coup de lance au petit ventre, qui toutesfois ne faisoit que luy couper la peau »[2] - et à disperser les Espagnols. Le roi se garde bien toutefois d'aller se mettre, plus loin, sous le feu des troupes cachées dans les bois qui précèdent la Vingeanne et d'où sortent d'ailleurs de nouveaux cavaliers. Sans hâte, pour que son assurance impressionne les Espagnols, il regagne la hauteur de Fontaine où arrivent enfin toutes les compagnies auxquelles il avait donné rendez-vous. Le connétable de Castille, persuadé qu'Henri IV dispose de toute une armée, n'insiste pas et se retire à Saint-Seine, laissant le roi « maistre d'un costé & d'autre de la coline, depuis le village de Fontaines jusques au bois dudict Sainct Seine »[3]. Les Ligueurs et les Espagnols repassent la Saône dès le lendemain.

Cette énième bataille durant la huitième Guerre de religion fut ainsi une victoire française. Elle marque la fin définitive de la Ligue, un des plus grands dangers que connût la monarchie française avant l’avènement de l’absolutisme. Il faut cependant attendre le pour que soit signée la paix de Vervins et que les Espagnols abandonnent les dernières places qu’ils tiennent en France.

L'histoire et la légende

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On a écrit qu'après sa charge décisive, Henri IV, en homme rusé, avait recruté les habitants des alentours (des paysans principalement) les avait fait manœuvrer, armés de faux ou d'autres outils métalliques, pour faire croire à la présence d'une forte infanterie[4]. Ni d'Aubigné, ni Sully, ni Matthieu, ni le roi lui-même n'évoquent cette manœuvre. On raconte aussi qu'invité à coucher à la Tour de Saint-Seine pour marquer le terrain conquis, Henri IV déclina l'offre, préférant coucher à Fontaine[5]. Le soir de la bataille, tout en laissant sa cavalerie légère à Fontaine, le roi retourna en fait loger à Lux[3],[6], de façon à pouvoir retourner rapidement à Dijon.

« Fontaine Henri-IV », monument commémoratif, sur le champ de bataille, à 800 m à l'est de Fontaine-Française, sur la route de Saint-Seine-sur-Vingeanne.

Monument commémoratif

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Sous le Consulat un monument commémoratif est érigé, sur le lieu de la bataille, autour de la principale source du lieu-dit « le Pré-Morot »[7]. L'inscription

BON PRINCE, GRAND GUERIER
IL VAINQUIT SES RIVAUX ET SUT LEUR PARDONNER
VICTOIRE REMPORTÉE PAR HENRI IV
1595

encadre un médaillon à l'effigie d'Henri IV. Le pont voisin, sur lequel passe la route de Fontaine à Saint-Seine, portait déjà, au moins depuis le XVIIIe siècle, l'inscription « HIC HENRICUS MAGNUS HOSTES DEBELLAVIT »[8].

Références

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  1. a et b Discours du combat faict par le roy ..., p. 8
  2. Matthieu, p. 59.
  3. a et b Matthieu, p. 60
  4. Gascon, p. 234.
  5. Gascon, p. 235.
  6. Girault, p. 20.
  7. Yves Beauvalot, « Le monument érigé à la gloire d'Henri IV près de Fontaine-Française (1804-1807) » [PDF] (consulté le )
  8. Courtépée, p. 393.

Bibliographie

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  • Discours du combat faict par le roy le cinquiesme jour de juin 1595, Paris, Fédéric Morel, (lire en ligne)
  • Discours de l’arrivée du Roy en la ville de Dijon, & de la charge faicte par sa Majesté, sur l'armée du Connestable de Castille, pres le village de Fontaine-Françoise, Lyon, Guichard Jullieron & Thibaud Ancelin, (lire en ligne)
  • Henri IV (Jules Berger de Xivrey), Recueil des lettres missives de Henri IV, t. IV, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 363 et suivantes.
  • Gabriel Breunot (Joseph Garnier), Analecta Divionensia : journal de Gabriel Breunot, conseiller au Parlement de Dijon, t. II, Dijon, J.-E. Rabutot, (lire en ligne), p. 552-553
  • Pierre Matthieu, Histoire des derniers troubles de France, (lire en ligne), p. 57-60
  • Guillaume de Tavannes, « Mémoires de messire Guillaume de Saulx, seigneur de Tavannes », dans Collection universelle des mémoires particuliers relatifs à l'histoire de France, t. XLIX, Londres, (lire en ligne), p. 378-381
  • Agrippa d'Aubigné, Histoire universelle, t. 9, livre 14, Paris, Librairie Renouard, (lire en ligne), « VIII - Combat de Fontaine-Françoise et autres affaires de Bourgongne », p. 53-59
  • Sully, Mémoires de Sully, principal ministre de Henri-le-Grand, t. II, Paris, Jean-François Bastien, (lire en ligne), p. 200 à 207, ou Mémoires du Duc de Sully, t. II, livre 7, Paris, Étienne Ledoux, (lire en ligne), p. 191 à 198.
  • Hardouin de Péréfixe, Histoire du roy Henry le Grand, Amsterdam, Louys & Daniel Elzevier, (lire en ligne), p. 225-226
  • Jacques-Auguste de Thou, Histoire universelle : depuis 1543 jusqu'en 1607, t. XII, Londres, (lire en ligne), p. 362-365
  • Henri Caterin Davila, Histoire des guerres civiles de France sous les règnes de François II, Charles IX, Henri III et Henri IV, t. III, Amsterdam, (lire en ligne), p. 552-557
  • Jobard et N. Chalmandrier, Carte générale du Bourg de Fontaine Françoise et de ses Environs, ou se trouve le plan de la Bataille qu'Henry IV gagna sur le Duc de Mayenne en 1595, et le plan particulier du Chateau, Jardin et Parc appartenants à Messire Bollioud de Saint-Jullien, Seigneur du dit Bourg, Receveur Général du Clergé de France, (lire en ligne)
  • Claude Courtépée, Description générale et particulière du duché de Bourgogne, précédé de l'abrégé historique de cette province, vol. 2, Dijon, Causse, (lire en ligne), p. 392-393
  • Henri Zosime de Valori, Journal militaire de Henri IV, depuis son départ de la Navarre, rédigé et collationné sur les manuscrits originaux, précédé d'un discours sur l'art militaire du temps, Paris, Firmin Didot, (lire en ligne), p. 83-92
  • C.-X. Girault, Combat de Fontaine-Française, soutenu par Henri IV en personne, et qui mit fin aux troubles de la Ligue, Paris, Delaunay, (lire en ligne)
  • Auguste Poirson, Histoire du règne de Henri IV, t. II, Paris, Didier, (lire en ligne), p. 47-68
  • Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique, littéraire, artistique, scientifique, etc., etc., t. 8, Paris, Administration du grand Dictionnaire universel, (lire en ligne), p. 571
  • Richard-Édouard Gascon, Histoire de Fontaine-Française, Dijon, Imprimerie Darantière, (lire en ligne), p. 219-249
  • Jean-Pierre Babelon, Henri IV à Fontaine-Française : dans Henri IV et la Bourgogne, actes de la journée d'études de Dijon, ABSS, (ISSN 1141-5118)

Articles connexes

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