Bataille de Smoliani — Wikipédia

Bataille de Smoliani

Informations générales
Date 13 et
Lieu Smoliani, Biélorussie
Issue Victoire russe
Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire français Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Commandants
Claude-Victor Perrin
Nicolas-Charles Oudinot
Pierre Wittgenstein
Forces en présence
6 000 hommes le 1er jour
5 000 hommes le 2e jour
----------
~ 25 000 hommes disponibles
30 000 hommes
Pertes
3 000 hommes 3 000 hommes

Sixième Coalition

Batailles

Campagne de Russie (1812)


Campagne d'Allemagne (1813)


Campagne de France (1814)


Front italien :

Front des Pays-Bas :
Coordonnées 52° 33′ nord, 24° 35′ est
Géolocalisation sur la carte : Europe
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Bataille de Smoliani
Géolocalisation sur la carte : Biélorussie
(Voir situation sur carte : Biélorussie)
Bataille de Smoliani

La bataille de Smoliani se déroule les 13 et entre l'armée russe du général Pierre Wittgenstein et les forces françaises des maréchaux Victor et Oudinot. L'affrontement se solde par une victoire russe.

Apprenant la défaite à la bataille de Czaśniki, Napoléon, déjà préoccupé par la défaite à la bataille de Polotsk ordonne à Victor de reprendre immédiatement l'offensive pour repousser Wittgenstein[1] et rétablir la « ligne de la Dvina » censée protéger le flanc nord de la Grande Armée en Russie.

À l'heure de la rencontre de Smoliani, Napoléon projette de mener plus à l'ouest, à Minsk, sa Grande Armée qui se désintègre. Dans ce but, l'itinéraire de retraite doit être sécurisé. La position de Wittgenstein à Czaśniki, est à peine à plus de 60 kilomètres au nord de Bobrouisk, où Napoléon a prévu de passer pour atteindre Minsk.

Selon les ordres de Napoléon, que Victor approuve, celui-ci doit coordonner les actions de sa 9e division avec les 2e et 6e divisions du maréchal Oudinot pour attaquer de front Wittgenstein avec une seule division, tandis que les deux autres attaqueraient de flanc. Cependant, sur l'insistance d'Oudinot, qui estime plus avantageux d'attaquer de front Wittgenstein, ce projet est abandonné[2],[3].

États d'âme dans les états-majors

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À la suite des revers précédents, mais aussi à cause des erreurs de planification, et de l'indécision, les officiers français font preuve de pessimisme. Au contraire, à la veille de la bataille, à la suite des récentes victoires, la confiance et la fierté règne dans l'état-major de Wittgenstein, et l'optimisme est de rigueur parmi les chefs russes[4].

Usure des forces françaises

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Le moral des Français est également miné à mesure que monte la fatigue dans les rangs.

Dans les deux semaines qui ont suivi la bataille de Czaśniki, l'armée de Victor a beaucoup souffert du froid et des maladies. Le , seulement 25 000 soldats demeurent sous les ordres de Victor. Dans ce secteur, les forces de Wittgenstein sont maintenant légèrement supérieures en nombre. Mieux approvisionnées, mieux protégées des éléments que leurs ennemis, les troupes de Wittgenstein souffrent moins de la fatigue, des privations et des conditions météorologiques[5].

La bataille

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La bataille de Smoliani débute le , au village voisin d'Axenzi. Les Français sont d'abord victorieux. Les 6 000 hommes du général Partouneaux attaquent l'avant-garde de Wittgenstein, également composée de 6 000 hommes, menés par le général Alexeiev[6]. Chaque camp perd approximativement 500 soldats dans cette rencontre, et en dépit de renforts, les Russes sont forcés de reculer à Smoliani[3].

Le jour suivant, , le combat s'intensifie quand 5 000 soldats de Victor attaquent et prennent Smoliani. Mais les Français sont bien vite repoussés par une contre-attaque et perdent le village. Pendant ce temps, un petit détachement russe s'oppose aux forces d'Oudinot pourtant supérieures en nombre, pour le contrôle du village de Poczavizi, empêchant à ces troupes d'aller prêter main-forte à Victor[3].

Bien que le bilan de l'action soit neutre, chaque camp ayant regagné ses positions initiales avec des pertes équivalentes — environ 3 000 morts, blessés ou prisonniers — le moral des Français a beaucoup souffert. Le jour suivant, , Victor fait retraite 30 kilomètres au sud de Chereja[7].

Conséquences

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Cette bataille est la dernière tentative des Français pour rétablir la « ligne de la Dvina ».

Notes et références

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  1. Riehn 1990, p. 361 et 362.
  2. (en) Curtis Cate, The War of the Two Emperors : The Duel between Napoleon and Alexander : Russia, 1812, New York, Random House, , 487 p. (ISBN 0-394-53670-3), p. 356.
  3. a b et c Riehn 1990, p. 362.
  4. Riehn 1990, p. 362 à 364.
  5. Riehn 1990, p. 361.
  6. (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill Books, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9, BNF 38973152), p. 400 et 401.
  7. (en) Digby Smith, Napoleon Against Russia : A Concise History of 1812, Barnsley, Pen & Sword Military, , 235 p. (ISBN 1-84415-089-5), p. 181.

Bibliographie

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  • (en) Richard K. Riehn, 1812 : Napoleon's Russian Campaign, John Wiley & Sons, Inc., , 525 p. (ISBN 0-471-54302-0).