Benoît Vidal — Wikipédia

Benoît Vidal
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Benezet Vidal par Gendraud vers 1920
Nom de naissance Benoît Vidal
Alias
Benezet Vidal
Naissance
Pontgibaud
Décès (à 74 ans)
Saint-Ours (Puy-de-Dôme)
Auteur
Langue d’écriture
  • Occitan, (majoritaire)
  • français (minoritaire)
Mouvement Renaissance occitane

Œuvres principales

  • La Serva,
  • Flors de Montanha,
  • Un Amor,
  • Lo Cid auvernhat,
  • Jan Combralha,
  • Grammatica auvernhata, etc.

Benoît Vidal (Benezet Vidal en occitan), né à Pontgibaud en 1877 et mort à Saint-Ours en 1951) est un écrivain et poète de langue occitane originaire d'Auvergne.

Il est un des premiers auteurs modernes de cette langue à réadapter l'écriture occitane classique au dialecte auvergnat[1].

Vidal est à ce titre un des principaux représentants du mouvement littéraire de la Renaissança Occitana (« renaissance occitane ») en Auvergne (début XXe siècle)[2]. Il est aussi une des figures les plus importantes pour la littérature occitane contemporaine de Basse-Auvergne[3].

Vie privée

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Benezet Vidal — dont le prénom veut dire « béni » en occitan — ou Benoît Vidal en français, est né en 1877 à Pontgibaud, bourg de Combraille méridionale située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Clermont-Ferrand. Locuteur dès son plus jeune âge de l'occitan en plus du français, il devient à l'âge adulte instituteur puis percepteur, emplois qui le mèneront à rapidement s'intégrer et investir le monde urbain. Il exerce d'abord cette fonction dans plusieurs petites villes d'Auvergne comme Billom ou encore Lezoux. Il se fixe après, et pour la majeure partie de sa vie, dans la capitale auvergnate, Clermont-Ferrand.

Il meurt à Saint-Ours-les-Roches le 5 août 1951, alors qu'il se rendait à proximité de son village natal.

Langue occitane

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Place de la Victoire, à Clermont-Ferrand, le cœur de la « citat » (vieille ville) est aussi celui d'une grande partie de ses textes et de sa vie.

Benoît Vidal est une figure pour les parlers nord-occitans et notamment le dialecte auvergnat. Membre du Félibrige, il fonde en 1922, sur le modèle de l'Escola Occitana dont il fait partie, l'Escola de Limanha dont il restera longtemps le président (capiscol)[4]. Il organise en 1925 la Santa Estela à l'opéra-théâtre de Clermont-Ferrand, il est à cette occasion nommé majoral du Félibrige mais également lauréat du prix de la Cigala lemosina[5]. Il sera aussi lauréat de l'Académie des Jeux Floraux, à Toulouse, en 1922[6].

Il est aussi avant tout connu pour avoir relancé la norme classique de l'occitan en Auvergne. Avec cette graphie, il écrit de très nombreux textes qui forment une des œuvres les plus complètes pour l'occitan dans le nord de l'Auvergne[7].

Tous les genres sont utilisés. Le roman avec La Serva en 1926[8], Un Amor en 1930[9] mais également Flors de Montanhas écrite à Châteldon et l'œuvre de ses débuts, Jan Combralha, dont le personnage principal porte le nom de la région dont il est originaire, la Combraille[10]. S'il le souligne souvent dans ces œuvres, son attachement à la Sioule et sa vallée l'est tout particulièrement dans Jan Combralha. Ce dernier texte d'abord non publié avait été donné en 1962 au linguiste Joseph Salvat par la famille de Vidal[11]. Ayant disparu entre-temps il a été retrouvé en 2013 à l'état de manuscrit, il passe sous la protection du Centre International de Recherche et de Documentation Occitanes (CIRDÒC) qui le numérise en 2017[12].

L'opéra de Clermont-Ferrand où a été joué le 30 mai 1925 sa pièce Lo Cid auvernhat.

Le théâtre est également un domaine littéraire dont il fait usage sur plusieurs registres. La tragédie avec Tristor (1922) et inversement la Comédie avec Lo Cid auvernhat qui est d'ailleurs joué le 30 mai 1925 à l'opéra de Clermont-Ferrand. Ce dernier texte, d'abord publié dans la revue L'Auvergne Littéraire, est une transposition et traduction d'un ouvrage de son ami proche, également écrivain, Georges Desdevises du Dézert. Ce dernier, avec qui il est très proche, le soutenait régulièrement pour ses travaux d'adaptation de la graphie classique en Auvergne, qu'il félicita : « Conformément à l’intérêt véritable de la Renaissance occitane et à la bonne tradition de Vermenouze, il adopte l’orthographe étymologique et rejette la graphie phonétique, qui est - littérairement parlant - une erreur formidable »[13].

Auteur d'un nombre important de poèmes, il en a réuni une partie dans le recueil Lo vielh Clarmont qui traite de la vie urbaine dans la citat, la vieille ville de Clermont. De manière inverse, il parle dans Vauziron, à l'aide de sonnets, de la vie contemporaine des paysans de montagne.

Il participe également à de nombreuses revues littéraires. Certaines en français, comme la revue L'Auvergne littéraire et artistique dont il est un des principaux auteurs, L'Avenir, Le Feu, l'Almanach chantant de l’Auvergne, l'Almanach de Brioude (poème Los ios rojes)[14] ou encore les Échos d’Auvergne. Membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand, Vidal est aussi connu, mais d'une manière moindre, dans le milieu littéraire auvergnat francophone et il apparaît plusieurs fois cité dans les correspondances d'Henri Pourrat ou Alexandre Vialatte[15]. Il écrit aussi dans le journal Le Moniteur du Puy-de-Dôme. Concernant les revues en occitan, il fait partie des écrivains apparaissant dans La Revue des pays d’Oc ou encore L'Alauza d'Auvèrnha dont il est un des principaux contributeurs.

Parallèlement à ses écrits littéraires, il milite pour l'enseignement de l'occitan de l'école primaire jusqu'au lycée. Il rédige ainsi des livres et manuels à destination des instituteurs dont il a partagé la profession. Il publie donc en 1936 avec Louis Delhostal, le Libret de l'escolan auvernhat qui est une anthologie de la poésie et littérature occitanes en Auvergne[16],[17]. Une grammaire de l'occitan auvergnat, nommée Grammatica auvernhata, a également été rédigée[18] à la fin de sa vie mais n'a pas pu être publiée à cause de son décès. Son œuvre fait encore aujourd'hui l'objet de recherches universitaires, notamment en linguistique comme celles de Jean Roux[19],[20],[21].

Benoît Vidal à la fin de sa vie, moment où il rédigea sa Grammatica auvernhata (grammaire du dialecte occitan auvergnat).

Liste non-exhaustive par ordre chronologique

  • Flors de Montanha [roman], éditions de La France littéraire, Paris, 1921.
  • Tristor [pièce de théâtre : drame], Clermont-Ferrand, 1922.
  • Vauziron [poèmes], Clermont-Ferrand, 1922.
  • Lo Cid auvernhat [pièce de théâtre : comédie], Clermont-Ferrand, 1925. [lire en ligne (page consultée le 04 août 2020)]
  • La Serva [roman], éditions Occitania, Toulouse, 1926, 279 p. (BNF 31572637).
  • Los ios rojes [poèmes], édition par l'Almanach de Brioude, Brioude, 1928.
  • Nostra Dama dau Pòrt [roman], éditions Échos d'Auvergne, Clermont-Ferrand, 1929.
  • Jan Combralha [roman], Clermont-Ferrand, 1930, inédit.
  • Un Amor (un jornau) [roman], Imprimerie Moderne, Aurillac, 1930.
  • Libret de l'escolan auvernhat [manuel scolaire], édition La Mantenensa d'Auvernha, Clermont-Ferrand, 1936.
  • Lo vièlh Clarmont [poèmes], Clermont-Ferrand, 1942, inédit.
  • Grammatica auvernhata [grammaire de l'occitan auvergnat], Clermont-Ferrand, 1950, inédit.

Bibliographie

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Références

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  1. Joseph Salvat, « Provençal ou Occitan ? », Annales du Midi, Toulouse, Éditions Privat,‎ , p. 18-30 (ISSN 0003-4398, lire en ligne)
  2. Jean Roux, De la renaissance d'une langue occitane littéraire en Auvergne au début du XXe siècle, perspectives et avenir (Thèse en études occitanes sous la direction d'Hervé Lieutard), Montpellier, Université Paul-Valéry, soutenue en 2020 (lire en ligne)
  3. (fr + oc) Jean Roux, Huit siècles de littérature occitane en Auvergne et Velay, Lyon, EMCC, , 218 p. (ISBN 978-2-35740-509-7, lire en ligne), « Benezet Vidal », p. 276-280
  4. Charles Camproux, Histoire de la littérature occitane, Paris, Payot, , 296 p. (ISBN 978-2-402-30718-5, lire en ligne)
  5. (oc) Mirèio Durand, « Laus de Carle Rostaing (1904-1999) », Cigalo Limousino. Santo-Estello de Seto,‎ (lire en ligne)
  6. Académie des jeux floraux, Recueil de l'Académie des jeux floraux, Toulouse, (lire en ligne)
  7. (fr + oc) Jean Roux, L'auvergnat de poche, Chennevières-sur-Marne, Assimil, coll. « Assimil évasion », , 246 p. (ISBN 2-7005-0319-8, ISSN 1281-7554, BNF 38860579), p. 196
  8. Camille Gandilhon Gens d'Armes, « La Serva, roman en dialecte auvergnat par Bénézet Vidal, majoral du Félibrige », L'Auvergnat de Paris, Paris,‎ (ISSN 2778-3812)
  9. Camille Gandilhon Gens d'Armes, « Un Amor de Benezet Vidal », L'Auvergnat de Paris, Paris,‎ (ISSN 2778-3812)
  10. (oc) J.-P. Godonesca, « Pichon lexic d'occitan auvernhat de las Combralhas », Parlem ! Vai-i qu'as paur !, Thiers / Clermont-Ferrand, Institut d'études occitanes, vol. 123,‎
  11. « Benezet Vidal / Jan Combralha », sur calames.abes.fr ; Catalogue en ligne des archives et des manuscrits de l'enseignement supérieur.
  12. (oc) « L'òbra perduda de Benezet Vidal retrobada », sur cooperativa.occitanica.eu, .
  13. (fr + oc) « Vidal, Benoît (1877-1951) », sur occitanica.eu ; site officiel de la bibliothèque numérique Occitanica [pendant et collaborateur de Gallica pour les productions de langue occitane].
  14. « Auteurs de l'Almanach de Brioude », sur brioude-almanach.com ; site officiel de la société savante Almanach de Brioude, Brioude.
  15. Dany Hadjaj, Catherine Milkovitch-Rioux, Alain Schaffner, Correspondance Alexandre Vialatte : Henri Pourrat : 1916-1959, vol. 2 : Lettres de Rhénanie. Février 1922, Avril 1924, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, , 1re éd., 439 p. (ISBN 978-2-84516-689-9, lire en ligne)
  16. Noël Lafon, Louis Delhostal, Aurillac, Lo Convise / Mémoires d'Auvergne, coll. « Les Cahiers du Convise » (no 1), , 80 p.
  17. (oc) Benoît Vidal et Louis Delhostal, Libret de l'escolan auvernhat, Clermont-Ferrand, La Mantenensa d'Auvernha, , 78 p.
  18. Jean Roux, « Une grammaire occitane jamais publiée : La Gramatica Auvernhata de Benezet Vidal » [« Una gramatica occitana pas jamai editada : La Gramatica Auvernhata de Benezet Vidal »], Lengas - revue de sociolinguistique, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol. 87 « Perceptions, représentations, lexicographie et grammaticographie en occitan »,‎ (ISSN 2271-5703, OCLC 898289916, lire en ligne)
  19. « De la renaissance d'une langue occitane littéraire en Auvergne au début du XXe siècle, perspectives et avenir (thèse en cours de Jean Roux) », sur theses.fr ; site officiel du Fichier central des thèses.
  20. T. C., «Pour que vivent nos langues»(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur zoomdici.fr, Puy-en-Velay, .
  21. (oc) Cristian Bonet (Université Clermont-Auvergne), « Tèsa Joan Ros », Parlem !, Thiers, Institut d'études occitanes (section IEO Puy-de-Dôme), vol. 147,‎ (ISSN 0338-2249)

Liens externes

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