Bourg-Moyen — Wikipédia

Bourg-Moyen
Bourg-Moyen
La rue des Orfèvres vue depuis la place Louis XII.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Centre-Val de Loire
Département Loir-et-Cher
Ville Blois
Code postal 41000
Démographie
Gentilé blésois, -e
Géographie
Coordonnées 47° 35′ 08″ nord, 1° 20′ 00″ est
Superficie 200 ha = 2 km2
Transport
Bus 1 ligne régulière : N2
1 ligne scolaire : S13
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
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Bourg-Moyen

Bourg-Moyen (en latin : Burgus Medius)[1] est un quartier historique de Blois, qui correspond aujourd'hui à la partie occidentale du centre-ville, dans la ville basse et à l'ouest de l'actuelle rue du Commerce, autour de la place Louis XII.

Géographie

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Le quartier s'est développé sur la rive droite de la Loire et sur la rive droite de l'Arrou, et au pied du château.

Bourg-Moyen est entouré par l’Arrou qui le contourne par le nord et l'est, et le sépare du Puits-Châtel, par la Loire qui le contourne par le sud, et par l'église Saint-Laumer et le faubourg du Foix à l'ouest.

Quartiers de Blois limitrophes de Bourg-Moyen
Promontoire du Château Haut-Bourg Puits-Châtel
Quartier du Foix Bourg-Moyen
Blois-Vienne

Bien que les plus anciennes traces d'occupation humaine aient été retrouvées en Vienne[2], le Bourg-Moyen constitue l'un des deux bourgs à l'origine de la formation de Blois en tant que commune, avec le quartier du Puits-Châtel, sur l'autre rive de l'Arrou.

Histoire et évolution

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Lorsque les Romains conquièrent la Gaule au Ier siècle av. J.-C., ils construisirent un premier pont de bois (dit pont antique), dont les fondations sont visibles de nos jours, lorsque la Loire est à l’étiage[3]. Auparavant, il est probable que les locaux utilisèrent les duits encore visibles à Blois au niveau de l’actuelle église Saint-Nicolas, pour traverser le fleuve[4],[5].

Néanmoins, lors du processus de romanisation, entamé au Ier siècle avec l’établissement des civitas, les locaux souhaitant intégrer l’Empire se réunirent sur la rive droite[6]. Des fouilles conduites par l'INRAP ont mis en valeur des thermes et une fontaine construits entre les Ier et IIe siècles au niveau l'actuel parking Valin de la Vaissière[7], ainsi qu'un aqueduc au niveau des Basses-Granges, redécouvert dès 1511[8].

Bien qu'en plein développement grâce à une position stratégique, le bourg aurait néanmoins été abandonné pendant près d'un siècle à compter de 275, avant d'être occupé par des Bretons qui, à partir 411, font de Blois la capitale d'un royaume indépendant au sein d'un Empire romain en déclin. La ville passe sous juridiction franque en 497 lors de la conquête de Clovis[9].

Entre les VIe et VIIe siècles, des sanctuaires sont établis, comme celui de Saint-Lubin ou celui de la Vierge. En 696, l'abbaye Notre-Dame de Bourg-Moyen est fondée à l'emplacement du monastère de la Vierge Sainte-Marie[10],[11].

Le pont médiéval, permettant de rejoindre Vienne, est érigé quant à lui sous le comte Eudes II, au XIe siècle. La ville se féodalise avec la constitution de fiefs, dont celui du Quartier sur le Bourg-Moyen, à partir de 1025[12].

Au XIIe siècle, sous Thibaut IV, l'abbaye Saint-Laumer est fondée à l'ouest de Bourg-Moyen. Pendant le deuxième quart du XIIIe siècle, le bourg se retrouve à l'intérieur des remparts de la ville, à l’instar du Puits-Châtel et de Saint-Laumer[13]. Son unique accès à la Loire donnait ainsi sur le Port Vieil via une tour-porte. En même temps, le comte Jean Ier de Blois-Châtillon commande la construction de l'église Saint-Martin-aux-Choux en bas du château en 1238, puis le couvent des Jacobins en 1273 en remplacement de l'abbatiale Saint-Gervais.

Renaissance

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Après l'avènement du blésois Louis XII en 1498, le bourg se remplit d'hôtels particuliers à mesure que la cour royale se réunit à Blois. De nombreuses fontaines sont également construites ou rénovées, comme la fontaine de l'Arsis. L'Arrou, misérable ruisseau dans lequel les habitants avaient l'habitude de jeter leurs déchets, entame un processus d'enseblissement.

C'est lors des XVIIIe et XIXe siècles que le bourg voit son hydrologie évoluer. En effet, en 1724, Bourg-Moyen perd le privilège d'avoir un moyen de traverser la Loire : en effet, le nouveau pont part du Puits-Châtel. Entre 1789 et 1850[14],[15], l'Arrou est petit à petit recouvert : les deux rives, et donc les quartiers de Bourg-Moyen et du Puits-Châtel, sont alors définitivement connectées.

Après la Révolution

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La Révolution de 1789 affecte notamment les lieux de cultes, puisque leur disparition crée de nouveaux espaces. L'église Saint-Martin-aux-Choux est d'abord démantelée pour laisser place aux actuels Grands degrés du Château depuis 1806, puis, en 1808, l'abbaye de Bourg-Moyen devient le siège du collège royal, qui finit par adopter le nom du blésois Augustin Thierry en 1872. L'ouverture des enceintes du couvent des Jacobins et de l'église Saint-Nicolas permet également la réorganisation du faubourg avec le percement de nouvelles rues, à l'image de la rue de Département[16] (actuel quai de l'abbé Grégoire) ou de la rue Madeleine (actuelle rue Jean-Eugène Robert-Houdin, en lieu et place du mur Le Comte).

À partir de 1820, la place Louis XII est aménagée[17].

Depuis sa connexion avec le Puits-Châtel en 1850, Bourg-Moyen a principalement souffert des guerres. Enfin, lors de la Seconde Guerre mondiale, les bombardements américains ont détruit presque 80% du quartier, dont la halle Louis XII et l'ancienne abbaye de Bourg-Moyen. Entre le château et l'actuel pont Jacques-Gabriel, la fontaine Louis XII figure parmi les rares édifices y ayant échappé. Le collège Augustin-Thierry, intégralement détruit, est transféré dans les bâtiments de l'ancien asile départemental de Loir-et-Cher.

Époque actuelle

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Le quartier actuel résulte ainsi des reconstructions d'après-guerre. Les abords de la rue Denis Papin furent reconstruits presque à l'identique, tandis que la place Louis XII est désormais dégagée. Un parking souterrain, ayant mis en évidence des traces d'occupation humaine préhistoriques, se tient à l'endroit où se tenait jadis l'abbaye de Bourg-Moyen, dont la place fait actuellement l'objet d'une rénovation. De son côté, une fontaine et des escaliers ont aujourd'hui pris la place de l'église Saint-Martin.

Monuments existant encore

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Monuments aujourd’hui disparus

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Anciens odonymes

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Naturellement, de nombreuses rues ont changé de nom au cours de l'histoire, dont :

  • la Grande route du Quai, puis le quai du Département, rebaptisé quai de l'Abbé Grégoire,
  • la Grande rue du Foix, devenue la rue des Trois Marchands,
  • la rue Madeleine, devenue la rue Jean-Eugène Robert-Houdin.

D'autres rues ont tout simplement disparu, comme :

  • l'impasse de l'Hôtel-Dieu,
  • la place des Boucheries,
  • la rue Baudrerie,
  • la rue de la Tupinière.

Notes et références

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Références

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  1. Louis de La Saussaye, Blois et ses environs : Guide artistique et historique dans le Blésois et le Nord de la Touraine, , 407 p. (lire en ligne), p. 5
  2. Collectif, Blois, de la préhistoire à nos jours, Éditions Petit à Petit, , 82 p., p. 10 et 11.
  3. Guy Barruol, Jean-Luc Fiches et Pierre Garmy, Les ponts routiers en Gaule romaine, Montpellier-Lattes, Actes du colloque du Pont-du-Gard, 41e suppl. à la Revue archéologique de Narbonnaise, , p. 335-338.
  4. Emmanuelle Miejac, « La Loire aménagée: du Moyen Âge à l'époque Moderne entre Cosne-sur-Loire et Chaumont-sur-Loire », Archéologie médiévale, n° 29,‎ , p. 169-190 (lire en ligne Accès libre).
  5. (fr + en) Stéphane Grivel, Fouzi Nabet, Emmanuèle Gautier, Saïda Temam, Gary Gruwé, Julien Gardaix et Matthieu Lee, « Héritages et influences contemporaines des anciens ouvrages de navigation de la Loire moyenne (France) », Vertigo, vol. 18, n° 3,‎ (lire en ligne Accès libre).
  6. Louis de la Saussaye, Essai sur l'origine de la ville de Blois et sur ses accroissements jusqu'au Xe siècle, Centre, Hachette, , 84 p. (ISBN 978-2-01-450888-8).
  7. Annie Cospérec, 1994, p. 26.
  8. Annie Cospérec, 1994, p. 23.
  9. Annie Cospérec, 1994, p. 29.
  10. Michel-Jean-François Ozeray, Histoire générale, civile et religieuse de la cité des Carnutes et du pays Chartrain, vulgairement appelé la Beauce, depuis la première migration des Gaulois jusqu'à l'année de Jésus-Christ 1697, époque de la dernière scission de notre territoire par l'établissement du diocese de Blois - Volume 2, Munich, Garnier Fils, , 408 p. (ISBN 978-1-271-14435-8, lire en ligne), p. 94
  11. Annie Cospérec, 1994, p. 34.
  12. Annie Cospérec, 1994, p. 36.
  13. Marie Lafont, « L’enceinte médiévale de Blois : quelques précisions sur un ensemble méconnu », Revue archéologique du centre de la France, vol. 56,‎ (lire en ligne Accès libre [doc])
  14. Blois de Vienne-lez-Blois, « Le ravin de l'Arrou » Accès libre, sur Google (consulté le )
  15. « Une vallée dans la ville », Vallée de la Loire,‎ non daté, p. 131 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  16. Louis-Catherine Bergevin et Alexandre Dupré, Histoire de Blois, Volume 1, Blois, Chez tous les libraires, , 679 p. (ISBN 978-1-160-10666-5, lire en ligne), partie II, chap. VIII (« Les édifices publics »), p. 525–527
  17. Alain Vildart, « Seul roi de France né à Blois, Louis XII y a laissé des souvenirs », La Nouvelle République,‎ (lire en ligne Accès limité)

Bibliographie

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