Carlo Odescalchi — Wikipédia
Carlo Odescalchi Serviteur de Dieu | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Rome, États pontificaux | |||||||
Père | Baldassare Odescalchi (d) | |||||||
Mère | Catherine Giustiniani (d) | |||||||
Ordre religieux | Compagnie de Jésus | |||||||
Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | (à 56 ans) Modène, Duché de Modène | |||||||
Cardinal de l'Église catholique | ||||||||
Créé cardinal | par Pie VII | |||||||
Titre cardinalice | Cardinal-prêtre de Ss. XII Apostoli Cardinal-évêque de Sabina | |||||||
Démission | ||||||||
Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par Giulio Maria della Somaglia | |||||||
Dernier titre ou fonction | Prêtre jésuite | |||||||
Préfet de la Congrégation des évêques | ||||||||
– | ||||||||
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Archevêque de Ferrare | ||||||||
– | ||||||||
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Autres fonctions | ||||||||
Fonction religieuse | ||||||||
Archiprêtre de la Basilique Sainte-Marie-Majeure | ||||||||
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Carlo Odescalchi, né le à Rome (États pontificaux) et décédé le à Modène (Italie), est un prince et prêtre italien qui est cardinal-archevêque de Ferrare en 1823 puis cardinal-vicaire de Rome. Renonçant à tous ses titres et honneurs il devient jésuite en 1838.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille et début de carrière
[modifier | modifier le code]Né au palais Odescalchi de Rome le 5 mars 1785, Carlo Odescalchi appartient à une des grandes familles nobiliaires de l’époque: son père, Baldassare, est le duc de Sirmien (ou Sirmium?) (en Hongrie) et prince du Saint-Empire.
Carlo Odescalchi étudie en Hongrie de 1798 à 1800. Il obtient le double doctorat en droit civil et droit canon en 1809 et est ordonné prêtre le 31 décembre 1808. Peu après, il fait la rencontre du RP Pignatelli, supérieur des jésuites de Naples, exilés à Rome après leur expulsion de cette ville par Joseph Bonaparte (1806).
Dès que la Compagnie de Jésus est universellement restaurée (1814), il y demande son admission, mais plusieurs obstacles, surtout familiaux, l’empêchent d’entrer immédiatement au noviciat. Il attendra vingt-quatre ans. Une fois l’avenir de sa sœur assuré, il demande de nouveau son admission (1817). Cette fois Pie VII, qui le tient en haute estime, s’y oppose car il est nommé à la Sainte Rote. Il exerce d’autres fonctions de plus en plus importantes au sein de la Curie romaine. Cependant son insistance est telle qu’il obtient de Luigi Fortis une lettre (7 juin 1818) l’assurant qu’il peut se considérer comme admis dans la Compagnie et y commencer son noviciat quand et où il veut « lorsque, les temps étant meilleurs, certaines difficultés auront été résolues ».
Sa carrière se poursuit avec tout le succès qu’il peut espérer. En 1819, Carlo Odescalchi est légat pontifical à Vienne. À son retour à Rome, il est fait chanoine de la basilique Saint-Pierre, canoniste du pape (Pie VII) et conseiller pour les nominations épiscopales.
Cardinal et archevêque de Ferrare
[modifier | modifier le code]En mars 1823, quelques mois avant sa mort, Pie VII le crée cardinal (consistoire du ). Il est en même temps nommé archevêque de Ferrare : il est consacré évêque le 25 mars. Il n’a pas encore quitté Rome lorsque Pie VII meurt. Ainsi Odescalchi participe au conclave qui, le 28 septembre 1823, porte le cardinal Annibale della Genga sur le trône pontifical (Léon XII).
À Rome et à la Curie romaine
[modifier | modifier le code]Il renonce au gouvernement de son archidiocèse en 1826 pour devenir préfet de la Congrégation des évêques et des religieux. Il est actif dans la réforme de certains ordres anciens et surtout dans l’approbation de nouveaux dont il accepte d’être le protecteur, entre autres: les Sœurs du Bon Pasteur de la Mère Pelletier, les Dames du Sacré-Cœur de Sophie Barat, les Filles de la Charité de Vérone (de la marquise de Canossa) et d’autres.
En 1829 il assiste spirituellement Léon XII durant sa dernière maladie, et participe aux deux conclaves qui élisent à quelques mois d'intervalle Pie VIII en 1829 et Grégoire XVI en 1830. Au consistoire de 1833, Odescalchi est promu au rang de cardinal-évêque, du siège suburbicaire de Sabine. Ne se contentant pas du titre, il s’y engage dans l’activité pastorale dont le succès fait qu’il est nommé cardinal-vicaire de Rome le 22 novembre 1834. À chaque nouveau pape, il exprime son souhait d’entrer dans la Compagnie de Jésus, dont il a déjà la lettre d’admission.
Cardinal-vicaire de Rome
[modifier | modifier le code]Durant ses quatre années comme vicaire de Rome, il met en chantier diverses œuvres apostoliques et caritatives. Il soutient la Société de l’apostolat catholique de Vincent Pallotti, et introduit l’œuvre pour la propagation de la foi fondée en 1832 à Lyon par Pauline Jaricot. Grâce à lui également Frédéric Ozanam a ses entrées à Rome : les conférences de Saint-Vincent de Paul y ont leur début.
En 1837 lorsque le choléra fait irruption à Rome, Odescalchi est au front. Non seulement il arrange rogations et pèlerinage, mais surtout il organise l’aide médicale et ouvre des orphelinats pour les enfants ayant perdu leurs parents durant l’épidémie. Attention est également donnée aux funérailles et messes pour les nombreux morts.
Le 31 décembre 1837, il confère l'ordination comme prêtre[1] à Vincenzo-Joachim Pecci, qui deviendra le pape Léon XIII.
Dans une cérémonie religieuse d’action de grâce (en janvier 1838), lorsque l’épidémie est conjurée, il rend un hommage appuyé aux jésuites du Gesù qui furent à ses côtés tout au long de l’année tragique. En 1838, il est fait grand prieur de l'Ordre de Malte à Rome.
Sa demande d’entrer chez les jésuites étant persistante, Grégoire XVI demande l’opinion d’une commission de quatre cardinaux. Ceux-ci émettent un avis négatif: les services du cardinal-vicaire sont trop précieux à l’Église de Rome. Odescalchi accepte ce refus comme étant la volonté de Dieu dans sa vie.
Entrée chez les jésuites
[modifier | modifier le code]Durant l’été de 1838 sa santé commence à lui donner des soucis. Avant de quitter Rome pour une période de repos à Pérouse, il écrit une nouvelle fois une longue lettre au pape lui faisant part de son désir religieux (23 octobre 1838). Quelques jours plus tard à sa grande surprise, il reçoit à Pérouse une lettre manuscrite de Grégoire XVI acceptant explicitement sa requête, même si « à regret », .
L’annonce en est faite au consistoire du 30 novembre 1838. Grégoire XVI explique que son cardinal-vicaire souhaite vivre en « simple religieux jésuite » et renoncer dès lors à tous ses titres et honneurs. Les cardinaux, donnent leur accord un à un.
Le 6 décembre 1838, Carlo Odescalchi commence son noviciat à Vérone. Dans une lettre à sa sœur (signée: Carlo Odescalchi, novice de la Compagnie de Jésus) il exprime sa joie de vivre comme simple religieux. Il fait les exercices spirituels de trente jours et décide de ne plus exercer aucune fonction épiscopale. Si sa solitude est protégée durant ces mois de noviciat il n’en est plus de même une fois qu’il a fait sa profession religieuse (2 février 1840) et entre dans la vie apostolique.
Odescalchi est excellent prédicateur et il est abondamment sollicité pour donner des retraites spirituelles au clergé des diocèses du nord de l’Italie. Il accepte également des missions dans les paroisses des alentours. Durant trois ans il est directeur spirituel des jeunes jésuites.
Sa santé décline cependant. Carlo Odescalchi n’a que 56 ans lorsqu’il meurt à Modène, le 17 août 1841. La correspondance qui suit son décès montre qu’il était de son vivant considéré comme un saint. Un procès en vue de sa béatification est ouvert en 1933, qui se conclut, au niveau diocésain en 1941. La cause de ce serviteur de Dieu semble être aujourd’hui abandonnée.
Sources
[modifier | modifier le code]- (it) Pietro Pirri: Vita del servo di Dio Carlo Odescalchi, Cardinale, morto religioso della Compagnia di Gesù, Isola del Liri, 1935.
- (en) Nicholas Wiseman: Recollection of the last four popes, London, 1858.
- (en) Jerome Aixala: Black and red, Bombay, 1968.
- Fiche du cardinal Carlo Odescalchi sur le site fiu.edu
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Carnoy, Henry, Dictionnaire biographique des membres du clergé catholique, Paris, Armorial, (lire en ligne)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
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