Château de Maillé — Wikipédia

Château de Maillé
Présentation
Type
Destination actuelle
Propriété privée
Fondation
XIVe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Loïc et Isaure Danguy des Déserts
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

Le château de Maillé est situé sur la commune française de Plounévez-Lochrist dans le département du Finistère, en région Bretagne.

Le château de Coëtseizploë (Bois des sept paroisses en français), dénommé ainsi car sa juridiction s'étendant sur sept paroisses, était initialement un château en bois construit sur une motte féodale : Alain de Kermavan, né en 1220, époux de Jeanne de Rosmadec, mort en 1263 et inhumé dans l'église du prieuré de Lochrist en fut le seigneur au XIIIe siècle. C'est probablement son père François de Lesquelen (le château de Lesquelen se trouvait à Plabennec), marié à Béatrix de Kermavan, qui reprit le nom de Kermavan (le château de Kermavan (ou Carman) se trouvait dans la commune de Kernilis)[1]. François de Lesquelen était lui-même fils de Hervé de Lesquelen de Léon, mort en 1288 et descendait d'une branche cadette des comtes de Léon[2].

Le château en pierre est construit vers le XIVe siècle sous l’impulsion de Tanguy de Kermavan (ou Carman)[note 1]. Leur fils Tanguy II de Kermavan épouse Louise de la Forêt et la fille de ces derniers, Françoise de Kermavan épouse en 1541 Jean de Ploësquellec, seigneur de Bruillac (le château et la seigneurie de Bruillac se trouvaient à Plounérin), à condition que les enfants à naître de ce mariage prendraient le nom et les armes de Kermavan.

Le pavillon carré de l'aile gauche (style Renaissance).

C'est Maurice de Carman, leur fils, et son épouse Jeanne de Goulaine, sans doute influencé par Philibert Delorme, qui donnèrent au château sa forme actuelle, y ajoutant sa partie de style Renaissance, notamment un pavillon carré, divisé en trois étages avec trois rangs superposés de colonnes appartenant, de bas en haut, successivement aux ordres toscan, ionique et corinthien. Ils firent aussi construire en 1555 la chapelle de Kermeur. Une des pièces du château est toujours décorée de peintures murales et de meubles datant du XVIe siècle.

En 1577, leur fille Claude de Ploësquellec, dite de Kermavan, épousa François de Maillé, seigneur de Villeromain, et le domaine passe entre les mains des Maillé, riche famille tourangelle propriétaire du château de Luynes. François de Maillé fut tué en duel en 1600 par Guillaume Symon de Tromenec qui, profitant des Guerres de la Ligue, multipliait les actes de banditisme dans la région ; François de Maillé, sûr de son habileté d'escrimeur, provoqua en duel le sieur de Tromenec, mais celui-ci, très expérimenté, tua son adversaire et continua de plus belle ses exactions. Le gisant de François de Maillé se trouve dans la chapelle de Tromenec[3], située à Landéda.

« Après son forfait, il fut excommunié par l'Évêque [faisant du Seigneur de Tromenec un hors-la-loi passible du supplice de la roue] et n'en reçu absolution que moyennant ... et à condition d'élever dans la chapelle-même de Tromenec (...) un monument expiratoire à la mémoire de sa victime[4] »

Les terres relevant de la juridiction de Kermarvan (situées principalement en Kernilis[note 2]) sont érigées en marquisat par Louis XIII en au bénéfice de Charles de Maillé, fils de François de Maillé et Claude de Ploësquellec, décédé en 1628, époux de Charlotte d'Escoubleau (décédée en 1644). Donatien de Maillé, fils de Charles de Maillé, marquis de Carman, époux de Renée Mauricette de Plœuc, fut tué en duel le par Claude du Chastel au château de Tymeur en Poullaouen. Les terres relevant de la juridiction de Coëtseizploë furent érigées en comté le au bénéfice d'Henri de Maillé, petit-fils de François de Maillé et Claude de Ploësquellec, qui mourut le au château qui porte désormais le nom de château de Maillé. Leur fils Henri de Maillé[note 3] décéda le au château de Maillé ; il avait épousé en 1674 Marie-Anne du Puy de Murinais, amie de Madame de Sévigné et surnommée « la Murinette beauté »[note 4]. Leur fils Donatien II de Maillé (dit aussi Donatien de Maillé-Carman), né le à Paris, colonel d'infanterie, époux de Marie Binet de Marcognet, décéda le au château de Maillé ; leur fils Donatien III de Maillé, né en 1707 à La Rochelle, colonel du régiment de Bretagne-Infanterie, décéda par contre à Saint-Domingue le et leur fille Marie-Éléonore de Maillé[note 5] épousa en 1733 Jean-Baptiste de Sade et fut la mère du marquis de Sade[6].

Vue d'ensemble de la façade sud.
La chapelle actuelle, vue intérieure.

Le château de Maillé fut vendu en 1747 par Donatien III de Maillé, très endetté, à Louis-Antoine de Rohan-Chabot ; celui-ci délaisse le domaine et l'aile nord-ouest du château, sans toiture, est alors ruinée. En 1789, le château est revendu à Nicolas Ameline de Cadeville[note 6], qui démolit la partie ruinée et entreprend la restauration du reste. Le château est vendu comme bien national le 4 messidor an IV (). Récupéré après la Révolution par la famille de Cadeville, il fut vendu en 1812 au baron d'Empire Paul Dein (mort le au château de Maillé). En 1900, le baron Hugues Nielly s'en porta acquéreur (il reboisa le domaine) et en 1929 le domaine est acheté par le vice-amiral Alfred Richard[note 7] qui le restaura. Il était la propriété de madame Élisabeth Richard et de son époux monsieur Michel Danguy des Déserts, et est maintenant la propriété de leur fils Loïc Danguy des Deserts[10].

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi le château de Maillé (qu'il place par erreur dans la paroisse de Plougoulm) :

« Ce château est très ancien : il appartenait jadis à la famille de Carman, comme le prouvent les armoiries qu'on remarque dans la grande salle qui est au premier étage. On lit cette devise au bas de l'écusson : Carman, Dieu seul avant[11] »

.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château fut occupé par les Allemands. Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le (façades, toitures, escaliers, cheminées) et d'une inscription depuis le (domaine)[12].

Notes et références

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  1. Tanguy de Kermavan, fils d'Alain de Kermavan et Jeanne de Rosmadec, décédé en 1453, marié en 1409 avec Aliette de Quélen du Vieux-Chastel.
  2. La seigneurie avait des prééminences dans trente-six paroisses léonardes[5].
  3. Henri de Maillé, né le au château de Tymeur en Poullaouen.
  4. Marie-Anne du Puy de Murinais décéda en 1707 ; c'est d'elle que la marquise de Sévigné, écrivant à sa fille disait : « Quel dommage que Mme de Kermavan, dont le cardinal Ottoboni adore le mérite, ait son établissement au fond de la Basse-Bretagne. C'est une liseuse, elle sait un peu de tout ; j'ai aussi quelque petite teinture, de sorte que nos superficies s'accordent bien ensemble ».
  5. Marie-Éléonore de Maillé, née le , décédée le .
  6. Nicolas Ameline de Cadeville, né le à Hennebont, capitaine commandant au régiment du Roi, marié en 1781 avec Madeleine de Botmiliau[7].
  7. Alfred Louis Marie Richard, né le à Brest, mort le au château de Maillé en Plounévez-Lochrist[8], des suites d'un accident de bicyclette[9].

Références

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  1. « Léon », sur tudchentil.org (consulté le ).
  2. « Histoire de Lez-kelen », sur pagesperso-orange.fr (consulté le ).
  3. « Croix des Abers », sur lancaster.free.fr (consulté le ).
  4. Chanoine Paul Peyron, Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie 1916.
  5. Christel Douard et Jean Kerhervé, Manoirs : Une histoire en Bretagne, Châteaulin, Locus Solus, , 215 p. (ISBN 978-2-36833-338-9), p. 81.
  6. Félix Benoist, La Bretagne contemporaine, tome Finistère, Henri Charpentier imprimeur-éditeur, Nantes, 1865.
  7. Nobiliaire universel de France sur Google Livres.
  8. « Ecole Navale / Espace tradition / Officiers célèbres », sur ecole.nav.traditions.free.fr (consulté le ).
  9. L'Ouest-Éclair du , consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6358185/f1.image.r=Lochrist?rk=193134;0
  10. « Le château de Maillé », sur plounevez-lochrist.fr via Wikiwix (consulté le ).
  11. Jean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, (lire en ligne)
  12. Notice no PA00090263, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

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Articles connexes

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Liens externes

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