Charles Goybet — Wikipédia
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Décès | (à 84 ans) |
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Activités | Officier, militaire |
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Archives conservées par | Service historique de la Défense (GR 9 YD 89)[1] |
Charles Louis Goybet, né le à Yenne et mort le à Yenne, était un général de division, inspecteur général du 2e arrondissement d’inspection permanente de cavalerie français. Il fut grand officier de l'ordre de la Légion d'honneur.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Charles-Louis Goybet né à Yenne, le [2],[3],[4] est un membre de la famille Goybet.
Il est le fils d'Antoine Goybet, propriétaire terrien[5],syndic de Yenne sous le régime sarde[2] puis maire et conseiller d'arrondissement après la réunion à la France 1860[6] et d'Élisabeth Piollet[3], qui eurent 4 fils (Charles, Pierre, Laurent et Alexis)[7].
Carrière
[modifier | modifier le code]Dans l’armée sarde
[modifier | modifier le code]Charles Goybet intègre, à l'âge de douze ans, l'Académie royale militaire de Turin, le [2],[3],[8]. Il est le premier membre de la famille à embrasser une carrière militaire[2]. Il est promu à sa sortie de l'Académie (), alors qu'il est âgé de 22 ans, avec le grade de sous-lieutenant au régiment de Savoie-Cavalerie[3],[7],[9],[8], créé le [10].
En , il intègre le bataillon de chasseur francs, jusqu'en mai où il retourne dans le régiment de Savoie-Cavalerie. En , il devient lieutenant au même régiment[8].
Il participe aux campagnes de Lombardie, pour l'indépendance italienne, de 1848 à 1849, contre l'Autriche. Il se distingue notamment lors de la bataille de Volta, le [3], obtenant ainsi une mention honorable par décision royale[11].
Désigné comme aide de camp du général de division comte Trotti, à Chambéry, il l’accompagne en Crimée[12] (campagne de 1855 et 1856). Il se distingue au combat de Tchernaïa[12].
Il est promu capitaine le [8],[13]. Pour une période de quelques mois, d' à septembre de l'année suivante, il est mis en expectative pour raison de santé[8]. À son rappel en activité le , il est affecté aux Chevau-légers d'Aoste[8],[3]. Il participe ainsi à la campagne de libération de l'Italie en 1859[3]. Il assiste aux combats de Palestro et de San Martino[3]. Sa conduite lui vaut d’être nommé major des lanciers de Florence le [8],[3],[13],[7].
Le choix de la France
[modifier | modifier le code]À la suite du plébiscite organisé en , après le traité de Turin, sur la question de la réunion du duché de Savoie à la France, il opte, sous la pression de sa famille, pour la France[7]. Il est licencié de l'armée du Piémont le [8].
Il passe de l’armée sarde au service de son nouveau pays en étant promu le chef d’escadrons dans la cavalerie impériale[7],[14], au 4e Dragons de Lyon[8],[3]. Il est nommé lieutenant colonel le [8],[3].
Guerre franco-prussienne de 1870
[modifier | modifier le code]Il se trouve à Lille au moment de la déclaration de guerre à la Prusse, le . Il en part pour se rendre à la 2e brigade de la division de cavalerie du 3e Corps (Bazaine puis de Caen), et est un des premiers à la frontière. Il combat à Borny, où son général de division est blessé et charge avec le 4e Dragon à Mars-la-Tour le . Le , il combat à Saint-Privat. Il participe à la défense de Metz.
Pour son action lors de la Bataille de Gravelotte, il est promu officier de la Légion d'Honneur par décret du , pour prendre rang à compter du [8],[3].
Il est prisonnier en Allemagne d' à .
Après la guerre de 1870
[modifier | modifier le code]De retour d’Allemagne, il réintègre son régiment. Il est promu colonel du 20e Dragons, le [8].
Le , il est promu général de brigade et nommé commandant de la 1re brigade de chasseurs à cheval à Épinal[8],[3]. Il intègre ensuite la 5e Division de Cavalerie à Fontainebleau.
Le , il termine sa carrière comme général de division, inspecteur général du 2e arrondissement d’inspection permanente de cavalerie[8],[15].
Retraite
[modifier | modifier le code]Le , il est placé dans le cadre de réserve[8], après quarante-six ans de services, quatre campagnes et une citation[16]. Charles Goybet (1759-1846), négociant à Lyon légue le domaine de Volontaz à son petit neveu Charles Goybet. Il partage son temps entre son château de Volontaz reconstruit par ses soins et sa maison de Yenne[17]. Il meurt le à Yenne[3],[8].
Décorations
[modifier | modifier le code]- Grand officier de la Légion d'honneur le [8]
- Commandeur de la Légion d'honneur le [8]
- Officier de la Légion d'honneur le [8]
- Chevalier de la Légion d'honneurle [8]
- Officier de l'Instruction publique
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Joseph René Clocher, « De la Savoie à la France, la destinée d'un grand militaire, le général de Division Charles Goybet », Le Bugey, no 97, , p. 123-146 ;
- Henri Putz, « Une éducation militaire sarde, Charles Goybet », Mémoires et Documents, vol. LXXXVIII (88), , p. 7 ;
- Henri Putz, « La vie à l'Académie royale militaire de Turin en 1838 », dans Congrès national des sociétés savantes, 85e Congrès national des sociétés savantes, Limoges, 1977, Paris, Imprimerie Nationale, , p. 135-142.
- Henri Putz, « Une éducation militaire sarde, Charles Goybet », (compte-rendu de Jacques Lovie, communication du )
- Henri Putz, De Chambéry à Sébastopol. Lettres de Charles Goybet, aide de camp savoyard, 1855-1856, Rouen, Imprimerie CRDP, , 75 p. ;
- Henri Putz, « L'option d'un officier savoyard », dans Congrès national des sociétés savantes, 85e Congrès national des sociétés savantes, Chambéry-Annecy, 1960, Paris, Imprimerie Nationale, , p. 197-213 ;
- Alfred Anthonioz (préface du général Jean-François Borson), Généraux savoyards, édition Atar, Genève, 1912, 292 pages ;
- Livre de famille de Mariano Goybet. Œuvre enluminée consultable aux archives départementales de la Savoie (cote IJ 288), rédaction 1898-1931, 200 pages enluminées numérotées sur parchemin, CD ROM consultables ;
- Théophile Lamathiere, Le Panthéon de la Légion d’honneur, E. Dentu, Paris, tome VIII, 1875-1911.
Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Charles Goybet », base Léonore, ministère français de la Culture
- « Famille du Chevalier Goybet », sur goybet.e-monsite.com (consulté le )
- DOSSIER AHH famille Goybet
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
- Putz, 1977, p. 135.
- Michel Germain, Personnages illustres des Savoie : "de viris illustribus", Lyon, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-915688-15-3).
- Hubert Heyriès, Les militaires savoyards et niçois entre deux patries, 1848-1871 : Approche d'histoire militaire comparée : armée française, armée piémontaise, armée italienne, vol. 30, Montpellier, UMR 5609 du CNRS, Université Paul-Valéry-Montpellier III, coll. « Études militaires », , 575 p. (ISBN 978-2-84269-385-5), p. 36.
- Putz, 1961, p. 198.
- Annuaire du département de la Savoie, 1869, p. 150 (lire en ligne).
- Hubert Heyriès, Les militaires savoyards et niçois entre deux patries, 1848-1871 : Approche d'histoire militaire comparée : armée française, armée piémontaise, armée italienne, vol. 30, Montpellier, UMR 5609 du CNRS, Université Paul-Valéry-Montpellier III, coll. « Études militaires », , 575 p. (ISBN 978-2-84269-385-5), p. 291.
- Base Léonore : dossiers de la Légion d'honneur : dossier LH/1183/54 Charles Goybet
- Putz, 1977, p. 142.
- Comte Alexandre de Saluces, Histoire militaire du Piémont, 1818, p. 367.
- Hubert Heyriès, Les militaires savoyards et niçois entre deux patries, 1848-1871 : Approche d'histoire militaire comparée : armée française, armée piémontaise, armée italienne, vol. 30, Montpellier, UMR 5609 du CNRS, Université Paul-Valéry-Montpellier III, coll. « Études militaires », , 575 p. (ISBN 978-2-84269-385-5), p. 130.
- Hubert Heyriès, Les militaires savoyards et niçois entre deux patries, 1848-1871 : Approche d'histoire militaire comparée : armée française, armée piémontaise, armée italienne, vol. 30, Montpellier, UMR 5609 du CNRS, Université Paul-Valéry-Montpellier III, coll. « Études militaires », , 575 p. (ISBN 978-2-84269-385-5), p. 86, 109.
- Putz, 1961, p. 197.
- Hubert Heyriès, Les militaires savoyards et niçois entre deux patries, 1848-1871 : Approche d'histoire militaire comparée : armée française, armée piémontaise, armée italienne, vol. 30, Montpellier, UMR 5609 du CNRS, Université Paul-Valéry-Montpellier III, coll. « Études militaires », , 575 p. (ISBN 978-2-84269-385-5), p. 251.
- Hubert Heyriès, Les militaires savoyards et niçois entre deux patries, 1848-1871 : Approche d'histoire militaire comparée : armée française, armée piémontaise, armée italienne, vol. 30, Montpellier, UMR 5609 du CNRS, Université Paul-Valéry-Montpellier III, coll. « Études militaires », , 575 p. (ISBN 978-2-84269-385-5), p. 447.
- Revue savoisienne, Académie florimontane, Annecy, Volumes 67 à 69, p. 133
- Henri Jaillard, Les Goybet de la vallée de yenne, 1964, p. 23-24