Chartreuse de Vauclaire — Wikipédia

Chartreuse de Vauclaire
Image illustrative de l’article Chartreuse de Vauclaire
Présentation
Nom local Centre hospitalier de Montpon-Ménestérol
Culte Catholique
Type chartreuse
Début de la construction avant 1315
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2014)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Dordogne
Commune Montpon-Ménestérol
Coordonnées 45° 01′ 58″ nord, 0° 11′ 09″ est
Géolocalisation sur la carte : Dordogne
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Chartreuse de Vauclaire
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Chartreuse de Vauclaire
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Chartreuse de Vauclaire

La chartreuse de Vauclaire est une ancienne chartreuse située à Montpon-Ménestérol, en Dordogne. Florissante au Moyen Âge, elle fut abandonnée durant les guerres de Religion. Les moines revinrent, mais furent à nouveau chassés par la Révolution française. Rachetée par les chartreux en 1858, la chartreuse connut de nouveau un important développement, mais les lois anticongrégationnistes de la Troisième République chassèrent définitivement les chartreux de leur monastère.

La chartreuse déserte servit durant la Première Guerre mondiale d'hôpital militaire pour les troupes américaines, puis elle fut transformée en hôpital psychiatrique.

Localisation

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La chartreuse est située environ à 3,5 kilomètres au nord-est du centre de Montpon-Ménestérol, au bord de l'Isle.

La chartreuse fut fondée grâce au soutien actif d'Hélie VII de Périgord (1261-1311) et de ses deux fils Archambaud IV et Roger-Bernard[1], qui décidèrent du lieu d'implantation, des buts fixés au monastère (prière en particulier dédiée aux morts de la famille du comte) et de leurs moyens de subsistance[2]. La date généralement retenue de construction (sans doute la date de dédicace) est 1315[3]. D'autres sources indiquent une fondation en 1328[4].

Fontaine devant la chartreuse.

Troubles durant la guerre de Cent ans

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La plupart des moines furent chassés par les Anglais qui régnaient alors sur la Guyenne. Quelques moines parvinrent à demeurer sur place, les autres furent recueillis à Bordeaux[2], où ils avaient bâti un petit ermitage, sur une propriété qui leur avait été donnée par Pierre Maderan, notaire de la ville ; l’acte date du . Arnaud Andra, chanoine et prévôt de l’église Saint-Seurin, leur fit aussi une donation le . Toutefois, ils quittèrent cet ermitage en 1460, pour retourner à Vauclaire.

Durant les guerres de Religion

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Pendant les guerres de Religion, de nombreux moines s'enfuirent. Les trois qui étaient demeurés furent tués par les troupes protestantes, et l'abbatiale fut incendiée[2].

Reconstruction et développement aux XVIIe et XVIIIe siècles

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La chartreuse en 1842[5].

À partir de 1616, les moines revinrent à la chartreuse, reconstruisirent celle-ci et reprirent la vie monastique[2].

La Révolution française

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En 1793, alors que le monastère comptait 17 religieux et 3 convers, la Terreur chassa les moines vers l'Italie et l'Espagne. Les bâtiments furent achetés par des propriétaires locaux, qui les gardèrent jusqu'en 1833.

Le retour des chartreux en 1858

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Statue représentant un ange.

Les chartreux rachetèrent leur établissement en 1858 et y rétablirent la vie monastique[6]. Le , les bâtiments sont victimes d'un incendie qui ravage une grande partie d'entre eux. Le substitut du procureur de Ribérac, Oscar Bardi de Fourtou, réalise un rapport au procureur impérial de Bordeaux. Il décrit précisément les conséquences et les causes de cet incendie important :

« Monsieur le Procureur Général, J’ai l’honneur de vous transmettre le rapport que vous m’avez demandé par votre dépêche au sujet de l’incendie de Vauclaire. Alors que je vous l’ai annoncé par ma lettre du 24, je me suis transporté à cette dernière date sur les lieux incendiés avec le juge d’instruction, nous avons constaté les ravages du feu, la manière dont l’incendie a éclaté, les causes apparentes et probables, et je dois dire que dès à présent que nos recherches ne nous conduisent pas à l’idée d’un crime. L’abbaye de Vauclaire, Monsieur le Procureur Général, est un grand établissement religieux. L’ordre des chartreux, qui en avait été dépouillé à la Révolution, l’a racheté en 1859, mutilé, mais considérable encore, d’un monsieur Privas riche propriétaire de ce pays, pour la somme de 350 000 francs environ. Quoiqu’elle ne se compose en ce moment que d’une vingtaine de religieux, elle offre déjà de très grandes proportions ; les moines l’agrandissent par des constructions journalières. Il y a donc de vastes ateliers et un mouvement de population ouvrière très actif… »

Un peu plus loin, il précise les causes de l'incendie :

« Or, dans les appartements qui composent cette partie de l’établissement, il avait été réuni une quantité considérable de bois de construction et de chauffage. Dans la menuiserie, on avait entassé tous les copeaux provenant de la façon des bois déjà mis en œuvre, et d’une combustion encore plus facile, ce que dans le langage de l’atelier on appelle des rubans de bois. Ces rubans étaient répandus jusque dans la forge. L’incendie s’est manifesté dans la forge, le 17 août à 2 heures par une fumée assez épaisse, pendant que les ouvriers étaient au repos. Les flammes ont été vues presqu’aussitôt que la fumée, et alimentées par les bois réunis dans la forge et la menuiserie, elles ont fait de tels progrès que l’incendie a été bientôt général. La cause la plus insignifiante peut avoir produit ce terrible désastre. La forge mal éteinte a pu laisser échapper quelques étincelles, un ouvrier en fumant, a pu laisser tomber au milieu des rubans de bois dont la forge et la menuiserie étaient pleines, quelques flammèches incendiaires. Quoi qu’il en soit, Monsieur le Procureur Général, on ignore d’une manière absolue comment le feu a été déposé dans le lieu où il a pris d’une manière soudaine et effroyable[7]. »

La fin de la vie monastique

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En 1901, les lois Combes sur les associations obligèrent les moines à s'enregistrer pour solliciter une autorisation d'association ; mais celle-ci leur fut refusée par les autorités de la Troisième République et ils furent donc chassés manu militari. La plupart s'établirent dans la Chartreuse d'Aula Dei, près de Saragosse. Nombre d'œuvres présentes dans l'église furent dispersées. Ainsi, deux statues ont été conservées dans l'église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption. Datant du XVIIe siècle, elles représentent deux moines agenouillés, et sont classées monuments historiques au titre d'objet depuis le [8]. Le grand retable et le maître-autel furent déplacés dans l'église de Saint-Laurent-des-Hommes, le petit retable dans la chapelle de Montignac, une partie des stalles dans l'église de Ménestérol[9].

L'hôpital militaire

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L'hôpital militaire.

Durant la Première Guerre mondiale, l'armée américaine transforma les bâtiments vides en hôpital militaire[3]. La chapelle devint le mess des officiers[9].

L'hôpital psychiatrique

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Dès 1906, le conseil général de la Dordogne songe à réquisitionner les bâtiments de la chartreuse pour en faire un « asile d'aliénés et de vieillards », mais les premiers malades n'arrivent qu'après la guerre, en . En 1936, l'institution prend le nom d'« hôpital psychiatrique », puis de « centre hospitalier spécialisé » en 1970[3]. La chapelle devient un débarras pour meubles et outils[9].

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'hôpital accueille des malades évacués d'Alsace-Lorraine. Alors que les capacités de la structure sont de 700 places, on compte 1500 pensionnaires. Ils souffrent de sous-nutrition, malgré les efforts du médecin-directeur, le docteur Bobé, pour organiser le ravitaillement en nourriture. En raison de la ligne de démarcation toute proche, les morts ne peuvent plus êtres enterrés au cimetière de Ménésterol : un cimetière est donc créé sur le plateau de Vauclaire en août 1941 ; il compte 1600 tombes, les inhumations se poursuivant jusqu'en 1993[10].

Le , la chartreuse est inscrite au titre des monuments historiques[11].

L'église conventuelle

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Comme la plupart des chartreuses construites à cette époque, l'église conventuelle de Vauclaire est pourvue d'un chevet rectangulaire et d'une abside à plusieurs pans[12].

L'église est en particulier renommée pour ses fresques datant du XIVe siècle[6].

Notes et références

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  1. Office de Tourisme de Montpon Ménestérol, « La Chartreuse de Vauclaire », sur cg24.fr, Conseil général de la Dordogne (consulté le ).
  2. a b c et d Laurent Suchet, « Les 5 périodes du Centre Hospitalier de Montpon-Ménestérol », sur ch-montpon.fr, Centre Hospitalier de Montpon-Ménestérol (consulté le ).
  3. a b et c JGS25, « Montpon-Ménestérol : la chartreuse de Vauclaire et son reflet sur l'Isle », sur panoramio.com, Panoramio, (consulté le ).
  4. Aniel 1983, p. 46.
  5. Alexandre ducourneau, La Guienne historique et monumentale, vol. 1, Bordeaux, P. Coudert, , 511 p. (disponible sur Internet Archive), pages 43-45.
  6. a et b « Montpon-Ménestérol en Périgord », sur tourismefrance.org, Portail du voyage et du tourisme en France (consulté le ).
  7. Ce document inédit provient des archives privées du ministre Fourtou.
  8. Notice no PM24000246, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  9. a b et c « Histoire de la Chapelle », sur montpon-les-orgues.fr, Association des Concerts Spirituels de Montpon (consulté le ).
  10. « La chartreuse de Vauclaire durant les deux guerres mondiales », dépliant du Groupe d'étude et mémoire du Montponnais.
  11. « Ancienne chartreuse de Vauclaire », notice no PA24000087, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  12. Aniel 1983, p. 57.

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Bibliographie

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Articles connexes

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Site externe

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