Citadelle de Namur — Wikipédia

Citadelle de Namur
Image illustrative de l’article Citadelle de Namur
Namur, la Meuse, le parlement wallon et la citadelle. Embouchure de la Sambre à l'extrême droite.
Nom local La Citadelle
Type Citadelle
Architecte Donato de Boni, Sébastien van Noyen, Giovanni Maria Olgiati, Salomon Van Es, Jean Boulengier, Menno van Coehoorn, Sébastien Le Prestre de Vauban
Début construction au IIIe et IVe siècles par les Romains
Propriétaire initial Comtes de Namur
Destination initiale château fort
Propriétaire actuel Ville de Namur
Destination actuelle Monument, Musée
Protection Icône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine classé (1991, no 92094-CLT-0105-01)
Icône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine exceptionnel (2013, no 92094-PEX-0011-02)
Coordonnées 50° 27′ 29″ nord, 4° 51′ 31″ est[1]
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Province Drapeau de la province de Namur Province de Namur
Ville Namur
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Citadelle de Namur
Géolocalisation sur la carte : province de Namur
(Voir situation sur carte : province de Namur)
Citadelle de Namur
Site web http://www.citadelle.namur.be

La citadelle de Namur, à l'origine, le château des comtes de Namur, est un ancien château fort puis citadelle situé dans la ville de Namur, dans la province du même nom en Belgique. Dominant la ville à la confluence de la Sambre et la Meuse, il s'agit d'une des plus grandes citadelles d'Europe et son vaste réseau de souterrains lui aurait valu d'être surnommée « La termitière de l'Europe » par Napoléon Ier[2]. Des vestiges du château comtal aux bastions et terrasses à canons plus récents, elle témoigne de plus de mille ans d'histoire.

Le site est divisé en trois parties (strates) : Donjon, représentant la partie inférieure, Médiane pour la partie intermédiaire et Terra Nova pour la partie supérieure. Son sommet culmine à 190 m d'altitude.

Celle-ci est classée au patrimoine immobilier exceptionnel de la Wallonie. Elle est composée de nombreux quartiers résidentiels (arrière du château), d'un cœur historique (les trois strates : fortifications et château) et d'une longue forêt.

Un téléphérique relie le centre-ville à la citadelle.

Des origines à l’an 1000

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Les premières traces de campements humains sur le site du confluent remontent à environ 6000 avant Jésus-Christ. De nomade, l’habitat se fera progressivement permanent. Dès le Ier siècle, on note déjà, sur la rive gauche de la Sambre, une bourgade bien structurée, dotée d’un port à la pointe du Grognon. Les monnaies retrouvées attestent que Namur entretient des relations commerciales avec le reste de l’Empire romain. L’évolution du bourg s’accélère et l’importance du port s’intensifie du Ve siècle au IXe siècle. Les premières fortifications sur l’éperon rocheux qui deviendra la citadelle datent au moins de cette époque.

Période comtale : Xe siècle au XVe siècle

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Vingt-trois comtes vont se succéder du Xe siècle à 1429. Ils proviennent de l’Entre-Sambre-et-Meuse, puis du Hainaut, de France et de Flandre. Au château, s’ajoutent progressivement la collégiale Saint-Pierre et des habitations de chanoines. Dès la seconde moitié du Xe siècle, Namur est la capitale du comté. Mais le rayonnement de ce comté dépasse les frontières : le comte Baudouin II de Courtenay sera ainsi empereur de Constantinople, Yolande de Courtenayi deviendra reine de Hongrie et Blanche de Namur, reine de Suède. La ville s’agrandit et se fortifie. Elle compte 8 000 habitants au XVe siècle. Jean III, dernier comte de Namur, ruiné et sans héritier légitime, vend le comté à Philippe le Bon, duc de Bourgogne, qui en prend possession en 1429.

Turbulences : XVe siècle au XIXe siècle

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Jusqu’a l’indépendance de la Belgique, Namur ne cessera de changer de mains. Convoitée par tous pour sa situation stratégique, prise et reprise, la ville fera successivement partie du Saint-Empire et la restera sous la domination des comtes de Namur, puis sous celle de leurs successeurs les Habsbourg d'Espagne puis d'Autriche, ensuite sous la république et l'empire français et le royaume uni des Pays-Bas.

Suivant ainsi les aléas de l'histoire, en particulier le développement de l'artillerie et la convoitise de puissances voisines, le château comtal est renforcé au cours des XVe et XVIe siècles. Sous le règne de Charles Quint, une enceinte bastionnée, à laquelle on donnera le nom de Médiane, est construite dès 1542 par l'ingénieur italien Donato de Boni. Elle sera terminée en 1559 par Sébastien van Noyen et Giovanni Maria Olgiati[3].

Dans le courant du XVIIe siècle, la citadelle connait une grande expansion. Dans le contexte de la Guerre de Trente Ans et à la suite des ambitions de conquêtes de Louis XIV, une nouvelle partie est construite entre 1631 et 1675, composée de deux lignes bastionnées. Elle prendra bientôt le nom de Terra Nova, d'après les plans des ingénieurs Salomon Van Es (créateur de Charleroi) et Jean Boulengier[4].

Vers 1690, pour compenser la présence d'un point faible de la colline, le ravin de la Foliette, un nouveau fort est construit sur un autre pan du site. Nommé fort Guillaume ou fort d'Orange, ce grand ensemble fortifié est établi par Menno van Coehoorn, sous l'impulsion de Guillaume III d'Orange, allié des Espagnols[5].

Quelques années plus tard, cette citadelle, devenue une des plus vastes et des plus puissantes d’Europe, connaîtra plusieurs sièges. Les plus fameux étant celui de 1692, par Louis XIV et Vauban, et celui de 1695, par Guillaume d'Orange et Coehoorn. Ayant subi des destructions, les fortifications seront reconstruites et renforcées par le célèbre ingénieur français, puis par son rival hollandais[6].

À la fin de la guerre de Succession d'Espagne, les Pays-Bas espagnols deviennent autrichiens. Les traités d'Utrecht conclus entre les Provinces-Unies et l'Autriche font de Namur une forteresse de la Barrière, occupée et gérée par une garnison hollandaise. En 1746, lors de la guerre de Succession d'Autriche, les troupes de Louis XV assiègent Namur. L'explosion d'une poudrière a causé la destruction d'une partie du Donjon, dont la collégiale Saint-Pierre-au-Château et l'ancienne résidence comtale. Plus tard, la garnison hollandaise procédera à de nouveaux travaux de transformation de la citadelle, comme l'ajout de bâtiments et de souterrains[7].

Mais la fin du XVIIIe siècle mettra bientôt un coup d'arrêt à l'expansion et l'exploitation du site. En 1782, Joseph II fait démanteler la place forte et détruire le fort d'Orange. La garnison hollandaise quitte Namur et est remplacée par des soldats autrichiens. Sous le régime français, Napoléon, qui a étendu les frontières de la France bien loin, fera démilitariser le site, qui tombera peu à peu à l'abandon et en ruine[8].

XIXe siècle et XXe siècle

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À la suite du Congrès de Vienne, en 1815, les anciens Pays-Bas autrichiens et les Provinces-Unies sont fusionnées pour former le nouveau royaume uni des Pays-Bas. Une nouvelle barrière de citadelles est créée dans le but de reformer une ligne de défense face à la France. La citadelle de Namur est relevée et reconstruite par des ingénieurs hollandais. Après l’indépendance de la Belgique, les forces armées vont rester sur ce site, et entameront la construction de nouveaux bâtiments de stockage[9].

Hélas, dans le courant du XIXe siècle, le développement de l'artillerie rayée, dont la puissance de tir atteint jusqu'à 5-6 kilomètres, rend les fortifications bastionnées obsolètes et inefficaces. La citadelle perdra donc son rôle de défense, au profit une nouvelle barrière de forts ceinturant la ville : la position fortifiée de Namur, construite entre 1887 et 1892 par Henri Alexis Brialmont[10]. Dès lors, devenant simple lieu de casernement et d'entraînement, une grande partie de la citadelle est démilitarisée à partir de 1891 par Léopold II[11]. De grands travaux d’aménagement de la citadelle sont alors entamés, d'après des plans directeurs d'Élie Lainé[12].

En 1937, est inauguré au sommet de la citadelle un nouveau bâtiment qui héberge le Panorama des batailles de la Meuse, toile immense due au peintre Alfred Bastien.

En 1975, le Ministre de la Défense rend à la ville les clés de la citadelle et en 1977, les paracommandos quittent les derniers bastions[13].

XXIe siècle

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Devenue une attraction touristique, la citadelle de Namur propose différentes activités à ses visiteurs :

Tout d'abord, une promenade en pleine nature dans les différents lieux emblématiques de la citadelle est possible. Ensuite, les visiteurs peuvent suivre une visite guidée immersive d'environ 1 kilomètre (dont 450 mètres dans les souterrains) dans « la Termitière de l'Europe » grâce à des animations 3D mêlant sons et lumières. Le Centre du Visiteur Terra Nova raconte également l'histoire de la citadelle et la vie namuroise, accessible en visite libre ou guidée. Enfin, le site de Terra Nova propose une promenade commentée en train touristique afin de découvrir la citadelle et de nombreux points de vue sur la ville et la vallée de la Meuse.

Tout au long de l'année, le site de la citadelle de Namur accueille de nombreux événements culturels, historiques et touristiques, organisés par le Comité Animation citadelle ou des organisateurs extérieurs. Il est également possible de louer certaines salles de la caserne Terra Nova pour des événements privés ou d'entreprise.

Un téléphérique est mis en service le [14].

Dans la culture populaire

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Dans le film Le Vélo de Ghislain Lambert de Philippe Harel, le personnage de Benoît Poelvoorde part, lors d'une course cycliste, à l'« assaut de la citadelle de Namur ».

Notes et références

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  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. Philippe Bragard, Vincent Bruch, Jacques Chainiaux, Dominique François et Jacky Marchal, La termitière de l'Europe, Namur, Les Amis de la Citadelle de Namur ASBL, , 116 p. (ISBN 978-2-9600661-7-3), p. 4
  3. Les Amis de la Citadelle de Namur, Namur. Une citadelle européenne", Namur, 2018, p. 10-15.
  4. Ibid., p. 15-16.
  5. Ibid, p. 16.
  6. Ibid., p. 19-23.
  7. Ibid., p. 24-25.
  8. Ibid., p. 31.
  9. Ibid. p. 32.
  10. Ibid., p. 32-38
  11. Jean-Louis GIOT, avec la collaboration de Jean LEURQUIN et d’André d’OCQUIER, « Numéro 2 : La Citadelle de Namur, de la géologie à l'histoire », Les Cahiers des Naturalistes de la Haute Lesse,‎ , p. 26-29 (lire en ligne [PDF])
  12. Catherine Dhem et Collectif, Miscellanées, Editions Mardaga, (ISBN 978-2-8047-0038-6, lire en ligne)
  13. « Histoire | Citadelle de Namur », sur citadelle.namur.be (consulté le )
  14. « Le téléphérique de Namur sera opérationnel à partir du 8 mai », sur RTBF (consulté le )

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Articles connexes

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Liens externes

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