Krump — Wikipédia

Un krumpeur de Grrilla Step, un crew australien

Le Krump est une danse née dans les années 2000 au cœur des quartiers pauvres de Los Angeles[1]. Cette danse, non violente malgré son apparence agressive à cause des mouvements exécutés très rapidement, de la rage ou la colère qui peut se lire parfois sur les visages des danseurs de Krump que l'on appelle les « Krumpers », se veut être une danse représentant la « vie » . En effet, il n'y a aucun conflit physique entre les danseurs.

Étymologie

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Le mot Krump est l'acronyme de Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise (kingdom = royaume ; radically = radicalement ; uplifted = levé, élevé, soulevé ; mighty = puissant ; praise = éloge)[1].

Si on veut le traduire en français, cela signifie « élévation du royaume par le puissant éloge »[1],[2],[3].

Cette danse est née dans le ghetto de Los Angeles au début des années 2000[2]. Marqué par les guerres de gangs, le trafic de drogue, les interpellations musclées de la police et les émeutes raciales de 1992, Thomas Johnson (1969-) décide dans un premier temps de créer le personnage de Tommy the Clown pour animer des goûters d'anniversaires dans les ghettos[1],[2]. Il invente à cette occasion une nouvelle danse rapidement imitée par les enfants des quartiers : le clown dancing. En grandissant, certains d'entre eux développent cette nouvelle forme d'expression en créant le K.R.U.M.P. : Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise, la forme évoluée du clown dancing.

Le Krump tout comme le clowning permettait aux jeunes de canaliser leur colère, leur agressivité, leur haine, leur rage, leurs revendications et de les ressortir sous une forme plus positive (même si elle paraît agressive)[2]. Pour les deux créateurs de cette danse, Tight Eyez et Big Mijo, cette danse est un don de Dieu et sa pratique est synonyme de louange. La pratique du Krump est de plus en plus courante, popularisée récemment en partie grâce aux « battles ». Chaque danseur évolue en fonction d'un personnage qu’il choisit d'incarner. L’inspiration manga, animalière, sonore, alimente la construction de ces personnages[2].

Le Krump fait timidement son arrivée en France au milieu des années 2000[4].

Dans la culture populaire

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La danse apparait dans les clips de Christina Aguilera, Prodigy ou encore The Chemical Brothers.

La danse apparaît dans le film Steppin (2007) dans lequel Chris Brown la pratique.

À la fin du troisième épisode de la première saison de la série Community diffusé en 2009, Joel McHale, Danny Pudi et Donald Glover dansent le Krump[5].

Tight Eyez et Jigsaw JR danse le Krump dans le clip de la chanson Papaoutai de Stromae en 2013[3].

En 2018, le court-métrage Les Indes Galantes (5 min 46 s) a été tourné par Clément Cogitore[6], et chorégraphié par Clément Cogitore et Bintou Dembélé, à l'Opéra de Paris[2].

Le krump apparaît dans le film Les Chatouilles (2018) d'Andréa Bescond et Éric Métayer[7].

Le krump est représenté dans la chorégraphie d'ouverture du film Climax de Gaspar Noé en 2018.

Notes et références

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  1. a b c et d Marie-Christine Vernay, « Krump, guerre des chorés », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d e et f Rosita Boisseau, « Le Krump, danse urbaine superbement énervée », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. a et b Rossana Di Vincenzo, « Le retour en force du krump, la danse “mal-aimée” du hip-hop », Télérama,‎ (lire en ligne)
  4. Marie-Christine Vernay, « Le Krump, nouvelle danse issue du hip- hop et des danses tribales africaines », sur INA - Danses Sans visa, (consulté le )
  5. Community: Krumping, Atheuz (, 0:33 minutes), consulté le
  6. Clémence Ducasse, « Le krump, des ghettos de Los Angeles à l’Opéra de Paris », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Emmanuelle Bouchez, « “Les Chatouilles” : entre hip-hop et krump, Andréa Bescond affûte sa “danse de la colère” », Télérama,‎ (lire en ligne)

Filmographie

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  • Rize (documentaire, 2005) de David LaChapelle
  • Krump. Get off (documentaire, 2022, 52 min) de Romain Cieutat

Bibliographie

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Article connexe

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Liens externes

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