Comté de Meulan — Wikipédia

Le comté de Meulan était au Moyen Âge un comté d'Île-de-France.

La seigneurie de Meulan s'apparentait à l'origine à une vicomté dont la place forte initiale se situait sur l’Ile aux Forts[1] de Meulan. Cette île enserrée par la Seine avait facilité la création d'un pont[2] depuis l'époque gallo-romaine, que le château défendait[3]. Cette place devient essentielle pour contrôler la vallée de la Seine face aux Normands. La seigneurie s'appuyait[4] sur le nord du pagus de Madrie et, de l'autre côté de la Seine, sur une étroite frange s'étendant d'environ cinq kilomètres, détachée du comté du Vexin[5], comprenant des villages comme Vaux ou Triel.

Meulan et le pagus du Madrie furent sous l'administration des Nibelungides à la fin du IXe siècle. Avant 900 le comte Herbert Ier en hérite par sa mère avec d'autres honneurs des Nibelungides[6]. Lors du partage de l'héritage d'Herbert II entre ses enfants vers 944, sous l'arbitrage[7] du duc Hugues le Grand, Meulan avec Beauvais revient à Lietgarde, épouse de Thibaud le Tricheur[8]. Les comtes Thibaldiens sont représentés à Meulan par des seigneurs (vicomtes) dont le premier qui apparaît dans les sources est Hugues de Meulan[9].

Peu avant 1015, son titulaire, Galeran est nommé dans une lettre de Fulbert de Chartres, comte alors que son père Hugues possédait ne possédait pas encore ce titre à la fin du Xe siècle[10]. Cette promotion s'accompagne d'un détachement de la fidélité des vicomtes de Meulan envers Eudes II de Blois au profit du roi de France[11], ainsi qu'un rapprochement avec le duc de Normandie, adversaire jusqu'alors de la maison de Blois.

C'est dans le courant du XIe siècle que les comtes de Meulan édifièrent un second château en rive droite de la Seine, sur le coteau[1].

En 1080/1081, quand Robert Ier de Meulan succède à son oncle Hugues III, le comté entra dans l'orbite normande.

En 1109, le roi Louis VI le Gros ravagea le comté mais deux ans plus tard le comte de Meulan envahit l'île de la Cité à Paris et mit à sac le palais royal en partant de l'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais[12] qui dépendait du prieuré Saint-Nicaise de Meulan.

En 1120, c'est Galéran IV de Meulan (1104-1166) qui hérite du comté à la suite de son père Robert Ier[13].

En 1199, Robert II de Meulan, longtemps indécis entre le roi d'Angleterre et le roi de France, choisit de soutenir Jean sans Terre. Philippe Auguste lui retire son comté et le réunit à la couronne en 1204[12].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b André Châtelain, Châteaux forts et féodalité en Ile-de-France du XIe au XIIIe siècle, Nonette (Puy-de- Dôme), Éditions Créer, , p. 270-271
  2. « Le port gallo-romain des Mureaux », sur Service archéologique départemental des Yvelines
  3. David Crouch, « Robert of Beaumont, count of Meulan and Leicester : his lands, his acts and his self-image », Henry I and the Anglo-norman World. Studies in Memory of C. Warren Hollister, éd. Donald F. Fleming, Janet M. Pope, Boydell Press, 2007, p. 92
  4. Raphaël Bijard, « Les Thibaldiens : origines, premières alliances et ascension politique », sur Academia, , p. 56-57
  5. Cartulaire de l'abbaye de St-Martin de Pontoise, édité et commenté. par Jules Depoin, Pontoise, 1895.
  6. Christian Settipani, La préhistoire des Capétiens (481-987), tomes I, Villeneuve d’Ascq, P. Van Kerrebrouck, , p. 214-215
  7. Michel Bur, La formation du comté de Champagne v. 950 – v. 1150, Nancy, Mémoires des Annales de l’Est 54, , p. 97-99
  8. Raphaël Bijard, « Les Thibaldiens : origines, premières alliances et ascension politique », sur Academia, , p. 52-53
  9. 'Hugonis Melletensis' dans Recueil des historiens des Gaules et de la France - Volume X - [édité par Dom Martin Bouquet], 1760, p. 574.
  10. Pierre Bauduin, La première Normandie (Xe – XIe siècles), Presses Universitaires de Caen, 2004, p. 261.
  11. Raphaël Bijard, « Les Thibaldiens : origines, premières alliances et ascension politique », sur Academia, , p. 74-76
  12. a et b André Châtelain, Châteaux forts et féodalité en Île de France, du XIe au XIIIe siècle, édition Créer, 1983, p. 171
  13. Anne-Marie Flambard Héricher (préf. Vincent Juhel), Le château de Vatteville et son environnement, de la résidence comtale au manoir de chasse royal, XIe – XVIe siècle, vol. Mémoire de la Société des antiquaires de Normandie, t. XLVIII, Caen, Société des antiquaires de Normandie, , 393 p. (ISBN 978-2-919026-27-2), p. 34.