Couvent de Maria Engelport — Wikipédia

Couvent de Maria Engelport
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Le couvent de Maria Engelport, ou couvent Unsere Liebe Frau von Engelport, ou encore couvent de Maria Porta Angelica (en français : couvent Notre-Dame-Porte-des-Anges) est un couvent situé non loin de Treis-Karden en Allemagne, au bord du Hunsrück dans la vallée du Flaumbach et le Land de Rhénanie-Palatinat.

Histoire du couvent jusqu'en 1900

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Le couvent est fondé en 1220 par le chevalier Emelrich de Monreal qui y fait venir des cisterciennes du couvent de Kumbd. Mais en raison du peu de soutien économique de la famille fondatrice, le couvent est bientôt délaissé. Une deuxième fondation a lieu en 1262 par le chevalier Philippe de Wildenburg (dont les possessions sont dans l'Eifel) et sa femme Irmgard de Braunshorn. Le couple y installe ses trois filles et des dominicaines venues d'un couvent des Ardennes. Elles s'affilient le aux prémontrées. Le couvent de femmes se met à partir du sous la juridiction de l'abbé de Sayn. Il est dirigé nominalement par un prieur (à l'exception de la période 1617-1672, où il est dirigé par le prieur de Rommersdorf) et entretient aussi par période un chapelain[1], tandis que la direction effective se fait par une « maîtresse » (tenant le rôle de prieure).

Pendant la guerre de Trente Ans, les troupes suédoises incendient le couvent. En 1641, Elisabeth von Metzenhausen refait construire hâtivement l'aile d'habitation et les bâtiments d'exploitation endommagés avant une reconstruction plus solide en 1661. L'église et le cloître avaient été heureusement épargnés[2].

Le couvent comprend en moyenne environ vingt-cinq religieuses de chœur (sans compter les converses) au siècle suivant, jusqu'à ce qu'il soit occupé par les troupes révolutionnaires françaises le 4 . Les religieuses en sont chassées et le le couvent est définitivement abrogé. En 1818, le propriétaire détruit l'église et les bâtiments conventuels pour en faire une carrière de pierres, mais une partie est laissée intacte et donnée en location; telle est la situation jusqu'à ce qu'en 1903 les oblats rachètent l'ensemble comme propriété agricole.

Une personnalité se distingue dans l'histoire du couvent; il s'agit de la bienheureuse Beatrix. Il est possible qu'elle ait été la première prieure d'Engelport. On a longtemps admis qu'elle était une fille du refondateur Philippe de Wildenburg, avant d'émettre l'hypothèse qu'elle aurait appartenu plutôt à la maison des Frei von Treis[3].

De 1450 à 1532, c'est la direction de la bienheureuse Marguerite Kratz von Scharfenstein (1430–1532) qui marque cette longue période; en effet la bienheureuse dirige pendant quatre-vingt-deux ans le couvent avec le titre de « maîtresse » (prieure) et meurt à l'âge de cent-deux ans[4]. Sous sa direction, elle augmente d'un tiers les possessions du couvent, tout en se dévouant au secours des pauvres. Elle est l'arrière-grand-tante du prince-évêque de Worms, Philippe II Kratz von Scharfenstein[5].

Engelport après 1900

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Reconstruction

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Après que le couvent eut été laissé à l'état de ruines au début du XIXe siècle, il est acquis par le curé Peter Haubrich (originaire de Pommern) en 1903 qui le met à disposition de la province allemande de la congrégation missionnaire des oblats de Marie-Immaculée. Ceux-ci font construire un nouveau bâtiment en 1904-1905[6]. Après avoir construit une église à Kail, l'abbé Peter Haubrich âgé de soixante ans fait de cette nouvelle fondation l'œuvre de sa vie.

L'église conventuelle est en style néogothique ; elle n'est pas orientée car elle donne au nord-ouest. Le corps principal du couvent se trouve au sud-est, ce qui donne un aspect allongé à l'édifice avec le clocher de l'église au milieu qui se dresse au-dessus de l'entrée principale.

Maria Engelport est un lieu de pèlerinage en l'honneur de la Vierge Marie et de sa mère, sainte Anne. On y trouve aussi des reliques du fondateur de la congrégation, le Français saint Eugène de Mazenod (1782-1861).

Statue miraculeuse

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La statue miraculeuse de Notre-Dame d'Engelport est une statue de bois finement, sculptée, dorée et peinte avec l'Enfant Jésus. Elle date du XVe siècle et sort de l'atelier d'un maître de Cologne ou de Mayence. La statue, qui se trouve dans une chapelle de côté, aurait été offerte au couvent par un habitant de Cologne et la dernière maîtresse (prieure) du couvent l'aurait emportée avec elle à Treis pendant la tourmente révolutionnaire. Cette version n'est pas confirmée par les historiens aujourd'hui[7].

Le vicaire de la cathédrale de Trèves, Josef Hulley, certifie que c'est l'abbé Haubrich qui en 1913 a offert au couvent cette statue (retrouvée selon certains), après l'avoir fait restaurer. Un détail intéressant de cette représentation, c'est le pain bénit que la Vierge tient dans la main gauche[8].

Statue de sainte Anne

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Une remarquable statue de sainte Anne de bois du XVIe siècle se trouve au-dessus d'un autel latéral; il s'agit d'une Trinité de sainte Anne, ou d'une sainte Anne trinitaire c'est-à-dire une représentation avec sainte Anne, la Sainte Vierge et l'Enfant Jésus, fort en vogue de la fin du Moyen Âge jusqu'au XVIIe siècle, notamment dans les pays germaniques. Ici la Sainte Vierge est représentée comme une grande personne, mais de la grandeur d'une petite enfant. La statue mesure 42 cm et elle est faite en bois de poirier. Elle provient de la collection Hulley[8].

Illustrations

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Activités et fonctions du couvent de 1904 à aujourd'hui

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Vue du côté nord-ouest.

Dès son inauguration en 1904, le couvent sert de maison de formation pour la province allemande des frères missionnaires de la congrégation des oblats de Marie-Immaculée. Ils sont surtout destinés à travailler dans la colonie allemande du Sud-Ouest africain allemand (actuelle Namibie). Après la chute de l'Empire allemand et la fin de la Première Guerre mondiale, le couvent perd cette fonction et devient le noviciat de la province allemande, jusque dans les années post-conciliaires où il est fermé à cause de la chute brutale et soudaine des vocations. Le couvent subit la persécution pendant les années du national-socialisme. Les Pères Friedrich Lorenz et Engelbert Rehling, ainsi que Mgr Rudolf Maria Koppmann (vicaire apostolique de Windhoek), ont prononcé ici leurs premiers vœux. Le Père Josef Metzler y a été formé avant d'aller au couvent Saint-Boniface.

Les lieux idylliques qui entourent le couvent sont propices à la promenade surtout en été dans la vallée du Flaumbach. Les derniers oblats se sont consacrés pendant des années à accueillir des groupes de pèlerins, pour des retraites, des exercices spirituels, des sessions, ou simplement du repos dans un lieu de spiritualité, surtout après la grande restauration de 1998. Les habitants de la région (de la vallée de la Moselle, de l'Eifel et du Hunsrück) aiment s'y retrouver pour les dimanches et jours de fête.

Les derniers oblats âgés quittent leur couvent le faute de vocation et à cause des charges d'entretien élevées. Il est racheté par l'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre qui y installe ses religieuses le [9]. Les religieuses suivent la forme extraordinaire du rite romain; c'est-à-dire que la messe et les prières sont dites en latin selon le missel romain de 1962[10].

Notes et références

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  1. (de) Norbert J. Pies: Zur Geschichte von Kloster Maria Engelport. Band II,1 Die männlichen Geistlichen des ehemaligen Frauenklosters. Erftstadt-Lechenich, 1997.
  2. (de) Ernst Wackenroder: Die Kunstdenkmäler des Landkreises Cochem. Unveränderter Nachdruck der Ausgabe von 1959, Deutscher Kunstverlag, Berlin, 1989, (ISBN 3-422-00561-7), S. 340.
  3. (de) Norbert J. Pies: Die Frei v. Treis und ihre Verwandten. Erftstadt-Lechenich, 2011, (ISBN 978-3-927049-51-2).
  4. (de) Norbert J. Pies: Meisterin Margaretha Cratz von Scharffenstein. Anmerkungen zu ihrer Herkunft und ihrem Wirken in Engelport. Jahrbuch 1988 für den Kreis Cochem-Zell, Monschau 1987, pp. 138–141.
  5. (de) Site à propose de la bienheureuse Marguerite Kratz von Scharfenstein
    Zu Margaretha Kratz von Scharfenstein, aus dem Rheinischen Antiquarius, Seite 741
  6. (de) Norbert J. Pies: Vom Flaumbach in die weite Welt. 100 Jahre Oblatenkloster Maria Engelport und seine Vorgeschichte. Erftstadt-Lechenich, 2003, (ISBN 3-927049-34-4).
  7. (de) Norbert J. Pies: Zwei Alt-Engelporter Madonnen: Das Ergebnis einer spannenden Spurensuche. In: Hunsrücker Heimatblätter 144. Jhrg. 50, Dezember 2010, pp. 233–237.
    (de) Norbert J. Pies: Maria in Engelport. 100 Jahre Engelporter Gnadenbild 1913-2013. Erftstadt-Lechenich, 2013, (ISBN 978-3-927049-54-3)
    (de) Norbert J. Pies: Die Engelporter Marienverehrung: Hintergründe, Einsichten & Ansichten. Erftstadt-Lechenich, 2013, (ISBN 978-3-927049-55-0)
  8. a et b (de) Ernst Wackenroder: Die Kunstdenkmäler des Landkreises Cochem, Teil 1 (= Die Kunstdenkmäler von Rheinland-Pfalz 3). Deutscher Kunstverlag, München 1959, (de) « Publications de et sur Couvent de Maria Engelport », dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale allemande (DNB)., S. 342–343. Unveränderter Nachdruck: 1984, (ISBN 3-422-00561-7).
  9. (de) Oblaten geben Kloster Engelport zum Jahresende auf. Rhein-Zeitung, Coblence,
    (de) Giuseppe Nardi: Anbetungsschwestern übernehmen Kloster Maria Engelport – Überlieferter Ritus, Anbetung und Jugendarbeit. katholisches.info, 7 mai 2013
  10. (de) Site officiel du couvent

Bibliographie

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Statue de Notre-Dame d'Engelport
  • (de) Alfons Friderichs: Kloster Maria-Engelport. Rheinische Kunststättenhefte, Heft 3/1976.
  • (de) Norbert J. Pies: Zur Geschichte von Kloster Maria Engelport. 13 volumes, Cologne, Frechen et Erftstadt-Lechenich, 1989–2000.
  • (de) Norbert J. Pies: Vom Flaumbach in die weite Welt. 100 Jahre Oblatenkloster Maria Engelport und seine Vorgeschichte. Erftstadt-Lechenich, 2003, (ISBN 3-927049-34-4)
  • (de) Norbert J. Pies: Engelporter Kopiare, Manuale und Narrationen. Zur Geschichte von Kloster Maria Engelport – Neue Reihe (Jubiläumsreihe) Band I. Erftstadt-Lechenich 2017 (ISBN 978-3-927049-61-1).
  • (de) Norbert J. Pies: Beatrix von Engelport. Fakten, Legenden und Irrtümer. Zur Geschichte von Kloster Maria Engelport – Neue Reihe (Jubiläumsreihe) Band II. Erftstadt-Lechenich 2018 (ISBN 978-3-927049-37-6).
  • (de) Norbert J. Pies: Alt-Engelporter Ansichten. Impressionen und Rekonstruktionen. Zur Geschichte von Kloster Maria Engelport – Neue Reihe (Jubiläumsreihe) Band III. Erftstadt-Lechenich 2018 (ISBN 978-3-927049-53-6).
  • (de) Norbert J. Pies: Alt-Engelporter Lesebuch. 800 Jahre Klostergeschichte in 80 Kapiteln. Zur Geschichte von Kloster Maria Engelport – Neue Reihe (Jubiläumsreihe) Band IV. Erftstadt-Lechenich 2020 (ISBN 978-3-927049-63-5).
  • (de) Norbert J. Pies: 800 Jahre Kloster Maria Engelport. 71 ausgewählte Kapitel aus seiner Geschichte. Erftstadt-Lechenich 2020 (ISBN 978-3-927049-64-2).

Liens externes

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Source de la traduction

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