Denosumab — Wikipédia
Le denosumab est une substance active de médicaments développée par la société AMGen (commercialisés sous les marques Prolia et Xgeva[1]) utilisés contre l'ostéoporose et les métastases osseuses, et présentés en solution pour injection sous-cutanée. C'est un anticorps monoclonal humain de type IgG2 qui a pour cible le système RANK/RANKL (receptor activator of nuclear κ B ligand). Il inhibe la formation, la fonction et la survie des ostéoclastes, diminuant ainsi la résorption osseuse dans l’os cortical et trabéculaire.
Le denosumab se lie spécifiquement et d'une façon importante au Ligand de RANK, ce qui empêche son interaction avec le récepteur RANK sur les cellules de la lignée ostéoclastique[2].
Efficacité
[modifier | modifier le code]Ce produit montre une augmentation de la masse osseuse équivalente ou supérieure à celle observée avec les bisphosphonates, une étude montrant l’augmentation de la masse osseuse au niveau de la colonne lombaire allant de 3,0 % à 6,7 %[2]. Il permet une diminution de l’incidence de fractures vertébrales[3].
Il n'a pas d'efficacité supérieure à celle du traitement de référence pour les métastases osseuses, à savoir les diphosphonates (acide parmidronique ou acide zolédronique)[4].
Selon la Haute autorité de santé (France), le denosumab n'a pas d'intérêt clinique dans la stratégie thérapeutique et n'est recommandé qu'en deuxième intention, le traitement de référence étant par un disphophonate, du fait de « l’absence de supériorité démontrée en termes d’efficacité anti-fracturaire par rapport aux autres traitements disponibles, de son profil de tolérance comportant des ostéonécroses et des fractures atypiques, de fractures vertébrales multiples survenant à l’arrêt du traitement (effet rebond) et des inconnues sur l’observance en vie réelle. »[5]
En décembre 2021, Prescrire classe le denosumab à 60 mg comme « médicament à écarter des soins » au motif que sa balance risque-bénéfices est défavorable pour l'ostéoporose et qu'il n'a pas de supériorité clinique par rapport aux disphophonates pour le traitement des métastases osseuses. À 120 mg, il constitue une alternative possible aux autres traitements[6].
Selon l'INESS (Québec) il est aussi préconisé « pour réduire le risque de développer des complications osseuses chez les patients atteints de métastases osseuses découlant du cancer du sein, du cancer de la prostate, du cancer du poumon non à petites cellules et d'autres tumeurs solides »[7].
Effets secondaires et risques en cas d'arrêt du traitement
[modifier | modifier le code]L'arrêt du traitement par le denosumab peut se traduire par une élévation des marqueurs du remodelage osseux, des fractures vertébrales multiples[8],[9] ainsi qu'une perte de densité minérale osseuse, parfois même jusqu'à un niveau inférieur à celui constaté avant le début du traitement[10],[11].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « Denosumab (Prolia, Xgeva) », sur General cancer information, Cancer Research UK, (consulté le ).
- J.-J. Body, « Traitement de l’ostéoporose post-ménopausique : actualités et perspectives », Revue médicale de Bruxelles, vol. 29, , p. 301-309 (lire en ligne).
- Asmaa Nasreddine, Wafae Rachidi, Saadia Janani, Ouafae Mkinsi, « Les ostéoporoses iatrogènes », Rev Mar Rhum, vol. 25, , p. 28-36 (ISSN 1113-206X, lire en ligne).
- « "Dénosumab et métastases osseuses (X GEVA °) Pas mieux qu’un diphosphonate" Revue Prescrire Mars 2012/Tome 32 N° 341 page 174 », sur www.prescrire.org (consulté le )
- « PROLIA (denosumab) », sur Haute Autorité de Santé (consulté le )
- « Dénosumab dosé à 60 mg (Prolia°) - un médicament à écarter des soins », sur www.prescrire.org (consulté le )
- « XGEVA MC – Prévention des événements osseux (cancer du sein) », Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS) - Québec, (consulté le ).
- « Ostéoporose: le remède peut être pire que le mal - Vidéo - Play RTS », sur Play RTS (consulté le )
- Lise Barnéoud, « Ostéoporose : le piège du Prolia, médicament « miracle » », Le Monde, 25 juin 2018
- Serge Ferrari, Olivier Lamy, « Les métamorphoses du traitement de l’ostéoporose », Revue médicale suisse (RMS), vol. 13, , p. 835-836 (lire en ligne).
- HCI Solutions SA, « Prolia® », sur Compendium Suisse des Médicaments, (consulté le ).