Dhuoda — Wikipédia

Dhuoda
Titre de noblesse
Countess of Barcelona (d)
Biographie
Naissance
Décès
Après Voir et modifier les données sur Wikidata
UzèsVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Mère
Eylo Aznárez d'Aragón (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Bernard de Septimanie (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Prononciation
Œuvres principales
Manuel pour mon fils (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Dhuoda, née vers 800 et morte après 843, est une femme de lettres de l'époque carolingienne, épouse du marquis Bernard de Septimanie, dont on a conservé un livre qui serait le tout premier livre connu écrit pour un jeune de quinze ans (son fils Guillaume) et son frère plus petit, écrit entre 841 et 843.

Épitaphe du manuel.

Elle est peut-être la fille du duc Sanche Ier Loup de Vasconie[1].

Le , elle épouse Bernard dans la chapelle du palais impérial d'Aix-la-Chapelle. Le , elle met au monde un fils qui reçoit le nom de Guillaume.

Après quelques pérégrinations à la suite de son mari, Dhuoda s'installe à Uzès, un des domaines du marquisat. Le naît un second fils, Bernard, dit Plantevelue.

Peu après, elle se retrouve seule. Guillaume, âgé de quinze ans, est envoyé à la cour du roi Charles le Chauve, peut-être comme otage ; le cadet, encore bébé, est avec son père en Aquitaine[réf. nécessaire][2]. Elle entreprend alors la rédaction d'un traité d'éducation pour Guillaume : Manuel pour mon fils.

Rien n'est connu de sa vie après l'écriture du Manuel. Mais on peut noter que Bernard de Septimanie est exécuté en 844 sur l'ordre de Charles le Chauve et que Guillaume le sera en 850.

Le Manuel pour mon fils

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Son traité d'éducation, le premier connu pour le Moyen Âge et l'un des premiers livres connus pour enfant[3], est écrit à Uzès, de 841 à 843, comme elle l'indique elle-même de façon très précisément datée[4]. Au moment où elle écrit, elle ne peut savoir vers quelles tragédies s’acheminent son époux et son fils aîné alors âgé de seize ans. Elle est séparée de l’un comme de l’autre, car après la naissance de son second fils, Bernard, (qui par la suite rejoindra également son père), elle a dû s’installer à Uzès et cesser de suivre son mari dans ses déplacements incessants. Et d’après ses écrits, on sait qu’elle est intervenue, comme beaucoup de dames de son rang à l’époque, de façon active dans l’administration et la défense du fief en l’absence de son époux et de ses fils. On peut entendre à travers son texte que c’est en raison de sa mauvaise santé et aussi de dangers qu’elle ne précise pas qu’elle se trouve séparée de son époux et de ses enfants : « Tu n’ignores pas combien, du fait de mes infirmités continuelles et de certaines circonstances – à l’image de ce que dit l’Apôtre : « dangers de la part de ceux de ma race, dangers de la part des Gentils, etc. » – j’ai eu à souffrir en un corps fragile… ». Le Manuel de Dhuoda est donc un peu pour elle une manière de rejoindre son mari et ses fils[5].

C'est un manuel de morale chrétienne, divisé en 73 chapitres : « Je t'engage, ô mon fils Guillaume, à ne pas te laisser absorber par les préoccupations mondaines du siècle et à te procurer un grand nombre d'ouvrages où tu puisses apprendre à connaître Dieu bien mieux que je ne puis le faire moi-même dans ce manuel que je t'adresse. »[6].

  • Manuel pour mon fils sur Gallica [843] (édition d'Edouard Bondurand), Paris, Picard, 1887 (réimpression : Mégaritios Reprints, Genève, 1978).
  • Manuel pour mon fils [843] (édition de Claude Mondésert et Pierre Riché), Paris, Cerf, coll. Sources Chrétiennes, 1987.
  • Rue Dhuoda : à Nîmes.
  • Lycée Dhuoda, aussi à Nîmes.
  • Rue Dhuoda : à Uzès.
  • Rue Dhuoda : à Toulouse.

Bibliographie

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  • Regine Pernoud « la femme au temps des cathédrales » Ed stock 1980.
  • Édouard Bondurand, « Le Manuel de Dhuoda », dans Manuel pour mon fils de Dhuoda, Genève, Mégaritios Reprints, 1978.
  • Marie Demazan, Étude du Manuel pour mon fils écrit par Dhuoda pour son fils Guillaume en ligne[7], 2007-2008.
  • Janine Durrens, Dhuoda duchesse de Septimanie, Paris, Claisud, 2003.
  • Peter Dronke, Women writers of the Middle Ages. A critical study of texts from Perpetua to Marguerite Porete, Cambridge, Cambridge University Press, 1984.
  • Michel Fabre, « La Princesse Dhuoda en exil à Uzès en 840 », Némausensis - Histoire, régionalisme, patrimoine, tradition en ligne[8], 1930.
  • Martin Gravel, Jean Meyers, Claudie Duhamel-Amado, Emmanuelle Santinelli-Foltz, Danièle Iancu-Agou, Dhuoda, belle-fille de saint Guilhem et autres femmes d'exception au Moyen Âge, Editions Guilhem, Saint-Guilhem-le-Désert (ISBN 979-10-93817-00-2), 2014.
  • Jocelyne Godard, Dhuoda la carolingienne, Le Sémaphore, 1997.
  • M. Katharina Wilson, Medieval Women Writers, Athen (Georgia), University of Georgia Press, 1984.
  • Jean Meyers, « Dhuoda, une princesse carolingienne d'exception », Revue d'histoire de Nîmes et du Gard, SHNG, no 33,‎ , p. 93-105 (ISSN 2607-9860, BNF 45471492).Voir et modifier les données sur Wikidata.

Liens externes

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Notes et références

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  1. Christian Settipani, La Noblesse du Midi Carolingien, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Occasional Publications / 5 », , 388 p. (ISBN 1-900934-04-3), p. 109.
  2. Qu'un guerrier comme Bernard se charge d'un bébé, et ne le laisse pas à sa mère, est pour le moins surprenant !
  3. Michel Manson, « Trois questions sur l’histoire des livres pour enfants », sur The Conversation, (consulté le ).
  4. « Ce livre a été commencé la seconde année de la mort de l'empereur Louis, la veille des calendes de décembre, à la messe de la Saint André, dans les premiers jours de l'Avent. Il a été terminé avec l'aide de Dieu le quatre des nones de février. » Bondurand, op. cit., p. 248.
  5. « Dhuoda - Femme de Lettres - Manuel pour mon fils », (consulté le ).
  6. Azaïs, op. cit.[réf. nécessaire](où est le titre de cet opus citatum ? Il n'y a pas d'autre mention de l'auteur "Azaïs"), p. 19.
  7. Étude du Manuel pour mon fils.
  8. LA PRINCESSE DHUODA.