Diaspora bulgare — Wikipédia

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La diaspora bulgare est un terme désignant les communautés de bulgares ethniques installées hors du territoire de la Bulgarie. Sur une population bulgare mondiale estimée entre 10 et 11 millions de personnes, seuls 6,4 millions résident en Bulgarie et à peine plus d'un million en Macédoine du Nord. Ainsi, 33% des Bulgares vivent en dehors de ces deux pays, et 42% en dehors des frontières de la Bulgarie. Cependant, jusqu'à la Première Guerre mondiale, les Bulgares étaient majoritaires sur un territoire aujourd'hui à cheval entre la Bulgarie, la Macédoine du Nord, la Turquie (Thrace orientale et Mysie), la Grèce (Macédoine et Thrace occidentale) et la Roumanie (Dobroudja)^[1],[2],[3]. La Bulgarie, pays le plus pauvre de l'UE, est aussi un des pays du monde qui subit le plus fort déclin démographique (passant de 8,2 millions en 2000 à 6,4 millions en 2024), en raison de la forte tendance de sa population à quitter le pays pour s'installer en Europe de l'Ouest ou en Amérique^[4],[5],[6].

La diaspora bulgare apparaît dès le haut Moyen-Âge, avec les premiers groupes individuels de Bulgares quittant leurs terres pour s'installer en Europe de l'Ouest au Vème siècle, et aux XIIème et XIIIème siècles, avec l'installation d'hérétiques bulgares dans toute l'Europe, venus répandre le bogomilisme, courant religieux qui fournit une grande partie de la base théologique du catharisme. Les Cathares et les Albigeois étaient d'ailleurs également connus sous le nom de bougres, déformation du mot bulgare^[7]. Ces migrations restent anecdotiques, puisque les communautés bulgares qui en sont issues se sont vite fondues dans la population, en abandonnant donc leur culture, leur langue et leurs traditions.

La diaspora bulgare ne prend réellement de l'ampleur qu'à partir de 1918, lorsque, suite à la Révolution russe, la Bessarabie est rattachée à la Roumanie, provoquant un exode massif des Bulgares de la région vers la Bulgarie, mais aussi vers l'Amérique. Ainsi, une importante partie des Bulgares du Brésil descendent des Bulgares de Bessarabie^[8]. Dans les années 1920, les persécutions politiques en Bulgarie forcent certains membres du parti communiste à quitter le pays, comme Pétŭr Roussev, le père de Dilma Rousseff, qui s'installe provisoirement en France avant de partir pour le Brésil^[9].

Après le Coup d'État de 1944 et l'arrivée au pouvoir des communistes, il devient presque impossible d'entrer ou de sortir du pays sans dérogation spécifique du gouvernement. Entre 1944 et 1990, la Bulgarie voit donc sa population augmenter, allant jusqu'à frôler les 9 millions d'habitants entre 1982 et la chute du régime^[10],[11].

Depuis 1990, le nombre de Bulgares vivant hors de la Bulgarie a fortement augmenté. À la réouverture des frontières, ce sont plus d’un million de Bulgares qui ont quitté le pays pour s'installer en Europe de l'Ouest et en Amérique, soit provisoirement, comme main-d’œuvre temporaire, soit définitivement. À la dislocation de la Yougoslavie, ce sont 100 000 Bulgares macédoniens qui quittent le pays. C'est le début de la perte de population massive de la Bulgarie, qui perdra 2 millions d'habitants entre 1990 et 2000. De nombreux Bulgares ont profité du système de loterie pour la carte verte aux États-Unis ou du système de points d'immigration pour la carte de résident permanent au Canada. Cette tendance à l'émigration s'est accentuée après l'élargissement de l'Union européenne de 2007, lorsque la Bulgarie est devenue un pays membre^[10].

La plupart des causes de la propagation de la diaspora bulgare après les années 1990 en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord sont liées au travail et à l’éducation. Par conséquent, la majorité des émigrants ont été autorisés à résider dans d’autres pays en tant que travailleurs qualifiés ou étudiants^[12]. La Bulgarie a donc subi l'émigration de petite main-d’œuvre, généralement composée de citoyens issus de la classe la plus pauvre, qui travaillent principalement dans les domaines du bâtiment, de la plomberie, ou de la viticulture, et l'émigration de l'élite du pays issue de la classe la plus riche (fuite des cerveaux), qui travaille principalement dans les domaines de l'ingénierie, de l'informatique, de la chimie, de la high-tech ou de la médecine^[13],[14].

Depuis les années 2015, la tendance à l'émigration baisse, notamment grâce à la hausse des salaires et à l'implantation d'entreprises d'ingénierie ou de high-tech en Bulgarie, ce qui n'empêche pas les prévisions d'être assez pessimiste, notamment à cause du décès de la classe la plus âgée, qui représente la majorité de la population. Ainsi, d'ici 2040, la population de la Bulgarie pourrait baisser jusqu'à atteindre les 5,4 millions d'habitants^[15]. La Bulgarie reste le pays du monde qui a subi l'émigration la plus massive suite à la Chute du mur, perdant 22% de sa population entre 1990 et 2020^[10].

Classement	Pays	Capitale	Foyers de population bulgare	Nombre de Bulgares
1	Bulgarie	Sofia	Le pays entier	5 960 000
2	Macédoine du Nord	Skopje	Sud et est du pays	1 070 000
3	Ukraine	Kiev	Boudjak, Odessa et Oblast de Zaporijjia	600 000
4	Allemagne	Berlin	Berlin, Munich, Duisbourg, Brême, Hambourg, Francfort, Cologne, Mannheim, Nuremberg, Offenbach, Hanovre	521 000
5	États-Unis	Washington, D.C.	Chicago, Détroit, New-York, Los Angeles, Miami, Houston, Gary, Atlanta, Philadelphie, Kansas City	500 000
6	Canada	Ottawa	Ottawa, Vancouver, Montréal, Québec, Toronto, Calgary	380 000
7	Turquie	Ankara	Istanbul, Edirne, Kırklareli, Bursa, Izmit	350 000
8	Grèce	Athènes	Thrace occidentale et Macédoine (Kilkís, Thessalonique, Alexandroúpoli)	280 000
9	Espagne	Madrid	Madrid, Barcelone, Valladolid, Malaga, Palma	250 000
10	Australie	Canberra	Adélaïde, Melbourne, Sydney, Perth	215 000
11	Royaume-Uni	Londres	Londres, Birmingham, Southampton	210 000
12	Italie	Rome	Milan, Naples, Celle di Bulgheria, Rome, Nettuno, Anzio, Cesena, Gênes	180 000
13	Portugal	Lisbonne	Lisbonne, Porto	115 000
14	Brésil	Brasilia	São Paulo, Rio de Janeiro	115 000
15	Argentine	Buenos Aires	Buenos Aires, Berisso, Mar del Plata, Presidencia Roque Sáenz Peña, Las Breñas, Comodoro Rivadavia	110 000
16	France	Paris	Paris, Marseille, Strasbourg, Lille, Nice, Cannes, Toulouse, Metz	110 000
17	Moldavie	Chișinău	Tiraspol, Chișinău, Bender, Taraclia, Tvardița, Corten, Colibabovca, Comrat	90 000
18	Belgique	Bruxelles	Bruxelles, Nieuwerkerken, Liège	70 000
19	Serbie	Belgrade	Bosilegrad, Dimitrovgrad, Pirot, Senta, Belgrade, Pančevo, Kačarevo	62 000
20	Autriche	Vienne	Vienne, Salzbourg, Innsbruck	60 000
21	Russie	Moscou	Moscou, Saint-Pétersbourg, Novosibirsk, Iekaterinbourg	52 000
22	Chypre	Nicosie	Nicosie, Limassol, Paralímni	50 000
23	Israël	Tel Aviv-Jaffa	Jérusalem, Tel Aviv-Jaffa	50 000
24	Albanie	Tirana	Kukës, Dibër, Bulqizë, Librazhd, Pogradec, Pustec, Devoll, Korçë	45 000
25	Tchéquie	Prague	Prague, Tábor	40 000
26	Suède	Stockholm	Stockholm, Göteborg	30 000
27	Hongrie	Budapest	Budapest, Debrecen, Miskolc, Győr, Kecskemét	25 000
28	Croatie	Zagreb	Zagreb, Split, Pula, Osijek, Rijeka, Bjelovar	25 000
29	Afrique du Sud	Pretoria	Johannesbourg, Midrand, Pretoria	20 000
30	Slovénie	Ljubljana	Kranj, Ljubljana, Jesenice	17 000
31	Roumanie	Bucarest	Timișoara, Dudeștii Vechi, Denta, Deta, Sânnicolau Mare, Vinga	14 000
32	Suisse	Berne	Bienne, Berne, Genève, Zurich	13 000
33	Bosnie-Herzégovine	Sarajevo	Banja Luka, Sarajevo, Zenica, Bijeljina, Doboj, Derventa, Mostar, Zvornik, Prijedor	10 000
34	Émirats arabes unis	Abou Dabi	Dubaï, Abou Dabi	7000
35	Kazakhstan	Astana	Astana, Bolgarka, Razoumovka, Andreyevka, Oktyabŭrskoe	7000
36	Malte	La Valette	La Valette	6000
37	Mexique	Mexico	Mexico, Cancún	5000

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