Digimon Adventure (film) — Wikipédia

Digimon Adventure
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo de Digimon Adventure.
Titre original デジモンアドベンチャー
Réalisation Mamoru Hosoda
Scénario Reiko Yoshida
Musique Takanori Arisawa
Sociétés de production Toei Animation
Pays de production Drapeau du Japon Japon
Genre Action, aventure, comédie dramatique, science-fiction
Durée 20 minutes
Sortie 1999

Série Digimon, le film

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Digimon Adventure (デジモンアドベンチャー, Dejimon Adobenchā?)[1] est un court métrage d'animation réalisé par Mamoru Hosoda à ses débuts pour l'évènement '99 Spring Toei Anime Fair pour promouvoir la diffusion, le lendemain matin, de la première série télévisée homonyme Digimon. Cette production de Toei Animation d'une durée de vingt minutes sort au Japon le et est distribuée par Bandai Visual[2]. Pour le distinguer de la version télévisée homonyme, ce prologue est également nommé et distribué sous le titre Digimon Adventure, le film (劇場版 デジモンアドベンチャー?)[3].

Le métrage est réuni en un récit homogène dans le long métrage Digimon, le film de 2000, avec Bokura no Uō Gēmu! et Digimon 02, distribué par UFD en France[4],[5]. Un succès au box-office, en rapportant plus de 16 millions de dollars dans le monde pour un budget de production de 5 millions de dollars[6]. Ce succès à l'international lance ensuite la carrière du réalisateur[7],[8],[9].

En pleine nuit dans le complexe résidentiel de Tokyo, un œuf émane de l'écran d'ordinateur du père de deux jeunes enfants : Tai et sa petite sœur Kari[10]. L'œuf éclot et une étrange créature en sort. Le monstre se développe progressivement, et se révèle être doué de paroles. Cette créature se présente en tant que Koromon.

Koromon évolue et devient de plus en plus massif, ce qui ne manque pas de poser problème lorsqu'il décide de parcourir la ville avec la petite Kari sur son dos. Tai se lance à leur poursuite, constatant les dégâts que la créature provoque. C'est alors que dans le ciel, un second œuf, cette fois gigantesque, apparaît et une autre créature, ressemblant à une sorte d'aigle surgit alors. Les deux monstres se lancent dans un féroce combat au cours duquel Koromon, la créature, se transforme une nouvelle fois en une sorte de dinosaure encore plus impressionnant. Tai et Kari, ainsi que plusieurs autres enfants, assistent à la confrontation. Grâce aux encouragements des deux enfants, l'ennemi est terrassé dans une immense explosion[10]. Au petit matin, il ne reste plus aucune trace du monstre et de Koromon. Seules les traces du combat subsistent. Quelques années plus tard, tous les enfants ayant assisté à ce combat deviendront les « digisauveurs » et vivront d'étonnantes aventures dans le digimonde.

Fiche technique

[modifier | modifier le code]
  • Réalisation : Mamoru Hosoda[11]
  • Scénario : Reiko Yoshida
  • Production : Toei Animation[12],[2]
  • Distributeur : Bandai Visual
  • Musique : Takanori Arisawa (utilisation du Boléro de Ravel)
  • Direction artistique : Ken Tokushige
  • Directeur de l'animation : Takaaki Yamashita
  • Photographie : Shigeru Ando
  • Durée : 20 minutes
  • Date de sortie :
Mamoru Hosoda, réalisateur de Digimon Adventure.

À l'origine, il s'agissait d'un projet indépendant non lié à un projet télévisuel[réf. souhaitée]. Le métrage est produit autour du virtual pet Digimon créé par WiZ[13],[14]. Alors que les dessins du character designer Katsuyoshi Nakatsuru avaient une proposition de rétro comics des années 1960-1970, un style plus inspiré du manga Digimon Adventure V-Tamer 01 du V Jump (de Tenya Yabuno) est néanmoins imposé pour des raisons de cohérence publicitaire[15] ; dans le cadre du projet multimédia entre Toei Animation et le V Jump, le métrage devait également inclure le personnage Tai Kamiya[15].

La première proposition de Hosoda est alors de se démarquer et d'avoir le père de Tai comme protagoniste accompagné de son Digimon, avec comme décor les Jeux Olympiques d'été de 1964 à Tokyo dans une comédie où les deux font les quatre cents coups dans toute la ville. Cette proposition a été rejetée et on lui demanda plutôt une production de « kaijū »[15]. Cette idée précise de faire du cinéma de kaijū en vingt minutes a été jugée irréalisable par Hosoda et son équipe, la proposition de l'équipe est d'axer l'histoire avant tout sur la rencontre entre les enfants et le(s) Digimon, et de produire un grand spectacle autour pour marquer le coup[15].

Le métrage se passe avant les présentations dans la série, un flou sur si les Digimon étaient amis ou ennemis est gardé, l'idée était d'illustrer le(s) Digimon comme de vrais animaux dans le règne animal. Dans la réalisation, les enfants se trouvaient face à la confrontation dans leur complexe résidentiel comme dans un Colisée, en observant la scène depuis les hauteurs tout en exprimant leurs impressions, « Je me souviens d'avoir dit au comédien [de Joe] de donner l'impression qu'il regardait un match de baseball. » Une manière de représenter l'attraction de la nature et de son monde d'un point de vue objectif ; Agumon (Koromon) attaque d'abord l'autre créature (Parrotmon) afin de brouiller la notion de bien et de mal[15].

Il n'était pas décidé de s'ils parleraient ou non dans la future série télévisée, le projet initial du métrage prévoyait que non, quelques lignes ont ensuite été ajoutés à Koromon dans les storyboards, de sorte à donner un tournant à l'histoire avec sa transformation en Agumon ; le réalisateur parle d'un ajout d'un peu de profondeur au Digimon en tant que personnage, en montrant différentes facettes. « Je ne voulais pas qu'ils soient des animaux de compagnie, mais plutôt des êtres qui doivent être respectés, et qui sont égaux aux humains. ».

L'ébauche de départ de Katsuyoshi Nakatsuru pour Kari l'illustrait déjà avec un sifflet, l'idée vient alors d'en faire un personnage qui communique à moitié avec ce sifflet et où cet instrument serait utilisé pendant l'apogée du métrage. Le concept d'un frère et d'une sœur qui rencontrent un monstre et qui ont des perceptions divergentes l'un de l'autre, dans l'écriture et la relation de Kari avec son frère Tai, prend son inspiration du film L'Esprit de la ruche de 1973[16],[15].

Le métrage sort le au Japon, la veille de la diffusion de la série homonyme, pour la Toei Spring Anime Fair de 1999 avec Yu-Gi-Oh! et Dr Slump Arale's Surprise Burn!.

Différences avec Digimon, le film

[modifier | modifier le code]

La version internationale de 85 minutes produite par Saban Entertainment est un composite des courts métrages promotionnels Digimon Adventure, le film (1999), Bokura no Uō Gēmu! et du métrage Digimon 02 de 2000[17] et procède à plusieurs changements dans le ton, les dialogues et l'intrigue afin de former un tout cohérent en raison d'obligations contractuelles avec Toei Animation et Bandai[18]. Davantage de dialogues sont intégrés, l'écriture est dans le style plus nerveux de la série d'animation en Amérique du Nord et en France[19]. Kari en assure une narration afin de créer un lien entre les trois courts indépendants notamment en faisant allusion au troisième métrage et à son protagoniste, Willis.

La partition de Digimon, le film est une bande orchestrale originale élaborée pour le long métrage par les compositeurs Udi Harpaz et Amotz Plessner, exécutée par l'orchestre symphonique de Tel Aviv[20] ; la bande-son est influencée par notamment le pop rock et le ska punk[21] et elle retrouve également les morceaux de la série télévisée.

Il n'y a aucune narration dans la version japonaise de ce premier métrage, hormis les quelques interventions de Tai au début et à la fin. Une scène où le père des deux enfants rentre ivre chez lui est supprimée. Le métrage utilise le Boléro de Ravel comme unique partition dans sa version originale, une bande sonore entrée dans le domaine public au Japon dix ans plus tôt.

Distribution

[modifier | modifier le code]

Voix japonaises

[modifier | modifier le code]

Voix françaises

[modifier | modifier le code]

Adaptation : Laurence Salva

Digimon Adventure sort le au Japon en location et le en cassette VHS. Le DVD sort le en location et le à la vente. Un coffret Blu-Ray, Digimon The Movies Blu-ray 1999-2006, sort le chez Happinet[22].

Aux États-Unis, l'éditeur américain Discotek Media annonce l'acquisition des droits de Digimon, le film en pour une première sortie en Blu-ray, qui comprend également un doublage en anglais pour les métrages individuels, réunis en une seule collection avec le casting historique de cette production, notamment Joshua Seth, Michael Reisz et Lara Jill Miller[23],[24].

Le Digimon Movie Book sort aux éditions Shueisha V Jump Books en [25]. Il s'agit d'un livre de commentaires autour des métrages Digimon. Digimon Adventure Storyboard - Mamoru Hosoda sort aux éditions Animestyle Archive en , c'est un recueil de storyboards dédiée aux deux courts métrages. Digimon Series Memorial Book: Digimon Animation Chronicle sort aux éditions Shinkigensha le , contenant des line-arts pour chaque métrage de la franchise et des séries respectives et également différents interviews avec les producteurs.

Au Japon, l'évènement '99 Spring Toei Anime Fair (avec Digimon Adventure, Yu-Gi-Oh! et Doctor Slump) rapporte 650 millions de yens[26],[27],[28].

Les producteurs de Gamera 3: The Revenge of Iris, à l'affiche le même jour, auraient fait l'éloge du métrage et ont déclaré que ce dernier les avait motivés à vouloir faire des divertissements semblables[29]. Pour Crunchyroll, il s'agit d'un « court-métrage attachant », malgré l'objectif largement commercial de cette production des studios Toei Animation[30]. Pour Polygon, le métrage est attaché à la « machine-type lancée par Pokémon », et contient du « cœur et de l'humour »[31] ; Chris Cimi d'Otaquest note également que si le métrage est « fait pour vendre des jouets et des jeux, Hosoda démontre clairement ses aptitudes à trouver une résonance et à raconter des histoires visuellement charismatiques »[32].

Digimon, le film

Aux États-Unis, Digimon, le film rapporte un total de 9 631 153 $ au niveau national[33]. En France, ce film enregistre un nombre total de 89 340 entrées[34], soit le 8e film d'animation japonais à licence dans le box office français (jusqu'en 2013)[35]. Le film rapporte plus de 16 millions de dollars dans le monde pour un budget de production de 5 millions de dollars[6]. Ce succès à l'international lance la carrière du réalisateur[7],[8],[9].

Digimon, le film reste le plus gros succès au box-office américain du réalisateur Mamoru Hosoda, vingt-deux ans après sa sortie[36]. En France, il a été le plus gros succès du réalisateur en France jusqu'en 2012[37],[38] et est en 2021, le 5e film du réalisateur au box-office français[38].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « DIGIMON ADVENTURE - TOEI ANIMATION LIST OF WORKS », sur lineup.toei-anim.co.jp (consulté le )
  2. a b c d e f g h et i (en) « Digimon Adventure: Born of Koromon (movie) », sur Anime News Network (consulté le ).
  3. (ja) « 劇場版 デジモンアドベンチャー |バンダイチャンネル », sur バンダイチャンネル (consulté le ).
  4. Beck, Jerry., The animated movie guide, Chicago Review, (ISBN 978-1-55652-683-1, 1-55652-683-0 et 1-55652-591-5, OCLC 191932886, lire en ligne)
  5. « DIGIMON (DIGIMON: THE MOVIE) - Box Office », sur www.cbo-boxoffice.com
  6. a et b « Digimon: The Movie », sur Box Office Mojo (consulté le )
  7. a et b (en) Brian Leak, « 'Mirai' Director Mamoru Hosoda On The Importance Of Family And Childhood Memories », sur Forbes (consulté le )
  8. a et b (en) Tara Brady, « Mamoru Hosoda's poignant and strange inversion of It’s a Wonderful Life », sur The Irish Times (consulté le )
  9. a et b Paris Match, « Mamoru Hosoda («Belle») », sur parismatch.com (consulté le )
  10. a et b (en) « Digimon Adventure the Movie Review », sur orendsrange, (consulté le ).
  11. (en) Brian Camp, « Mamoru Hosoda Exclusive Interview », sur Otakuusmagazine, (consulté le ).
  12. (fr) « Digimon Adventure : Born of Koromon / Digimon Movie 01 », sur nautiljon.com (consulté le ).
  13. (ja) デジタルモンスター ART BOOK Ver.1~5&20th, Bandai,‎ , « 渡辺けんじスペシャルインタビュー ».
  14. デジタルモンスター ART BOOK Ver.PENDULUM, Bandai,‎ , « デジモンペンデュラム開発者インタビュー ».
  15. a b c d e et f (ja) DIGIMON MOVIE BOOK, Shueisha, .
  16. (ja) この人に話を聞きたい, 細田の発言.
  17. « Fiche du film sur Animeka » (consulté le )
  18. « Digimon: Space Digital Monster », Boxoffice Pro,‎ , p. 16
  19. Patricia Saperstein, « Kids warm to new crop of Japanese toons », Variety, vol. 377, no 9,‎ , N22
  20. Générique de fin du film
  21. (en) Digimon [Warner Bros.] - Original Soundtrack | Songs, Reviews, Credits | AllMusic (lire en ligne)
  22. « Digimon The Movies Blu-ray 1999-2006 Blu-ray (Blu-ray 3D + Blu-ray) (Japan) » (consulté le )
  23. « Crunchyroll - Anime News | Crunchyroll News », sur www.crunchyroll.com (consulté le )
  24. (en) « Discotek Media Announces Uncut Release of The Digimon Movie », sur MovieWeb, (consulté le )
  25. (ja) DIGIMON MOVIE BOOK, Shueisha, (ISBN 978-4087790955).
  26. (ja) Kinema-Junposha.Co.Ltd, « キネマ旬報ベスト・テン85回全史 1924-2011 », Kinema Junpō,‎ , p. 586 (lire en ligne)
  27. (ja) キネマ旬報ベスト・テン85回全史 1924-2011, キネマ旬報社,‎ , 586 p..
  28. (ja) « 洋画配給収入 », sur www2s.biglobe.ne.jp (consulté le ).
  29. Nikkei Entertainment (JP), 2007, Volume January 2001, Nikkei Business Publications
  30. Jehros, « LE FILM DU DIMANCHE : Digimon Adventure: Bokura no War Game! », sur Crunchyroll (consulté le ).
  31. (en-US) Allegra Frank, « Getting fired from a Miyazaki movie was ‘a good thing’ for this anime director », sur Polygon,
  32. « Mamoru Hosoda's TOEI Origins and What Could Have Been – OTAQUEST », sur web.archive.org,
  33. (en) « Miyazaki's Ponyo Slips to #13 with US$2 Million », sur Anime News Network (consulté le )
  34. « Digimon, le film - Lumiere », sur lumiere.obs.coe.int (consulté le )
  35. « Cinéma et statistiques: une observation chiffrée du cinéma japonais d’animation dans les salles françaises – Néant Vert » (consulté le )
  36. « Box-office US : Scream fait un bain de sang et détrône le mastodonte Spider-Man », sur EcranLarge.com (consulté le )
  37. Dépassé par Les Enfants loups, Ame et Yuki
  38. a et b David Maingot, « Cinéma Japonais : le bilan des sorties 2021 en France - Cinéma & Japanime », sur Journal du Japon, (consulté le )

Liens externes

[modifier | modifier le code]