Duché d'Aoste — Wikipédia
(frp) Payis d'Aoûta
(gsw) Herzogtum Augschtal
1310 (1536) – 1861
Statut | Duché du Duché de Savoie (1536) - Saint-Empire |
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Capitale | Aoste |
Langue(s) | Français (officielle), arpitan, alémanique (walser), italien allemand |
Religion | Catholicisme romain |
Entités précédentes :
- Duché de Savoie :
- Aoste
Entités suivantes :
- Saint-Empire :
- Duché d'Aoste
Le duché d'Aoste est un fief impérial érigé en duché à partir du duché de Savoie en Vallée d'Aoste, en 1536.
Gardant son allégeance avec la maison de Savoie et à la foi catholique, il constitue un des États de Savoie et est gouverné par un Conseil des Commis jusqu’en 1773.
Géographie
[modifier | modifier le code]Histoire
[modifier | modifier le code]Le val d'Aoste est considéré par l'historiographie traditionnelle comme un ducatus dès le XIIIe siècle, donnant régulièrement l'année 1238[1]. Cette date correspondrait à l'érection par l'empereur du Saint-Empire, Frédéric II, de la vallée ainsi que du Chablais, en faveur du comte de Savoie Amédée IV, qui l'a soutenu[2].
Une autre version se fonde notamment sur les écrits d'Emmanuel-Philibert de Pingon (1525-1582), qui affirme que d'après un diplôme de l'empereur Richard de Cornouailles (1209-1272), le comte Pierre II de Savoie est « ducatibus Chablasii et Augustæ », le [Note 1]. Toutefois les travaux de cet historiographe, au service du duc Emmanuel-Philibert de Savoie, font débat puisqu'ils reposent bien souvent sur une « reconstruction spéculative », comme a pu le rappeler dans une note le médiéviste Laurent Ripart dans sa thèse (1999)[4]. Ce diplôme a bien existé, mais de Pingon l'aurait travesti[4]. Pour Laurent Ripart, le titre de ducatus Augustense n'a pu apparaître en réalité qu'au début du XIVe siècle[4]. Le médiéviste Bernard Demotz explique qu'il s'agit du comte Amédée V de Savoie, en 1310, qui utilise le premier ce titre[5]. Le comte de Savoie reçoit en effet, de la part de l'empereur Henri VII de Luxembourg, à la suite de son passage à Chambéry, capitale du comté de Savoie, le , à Asti, le titre de prince d'Empire[5],[6]. Dès lors, dans les titres énoncés dans les protocoles sont « comte de Savoie, duc de Chablais et d'Aoste, marquis en Italie et vicaire général d'Empire »[5], titulature qui sera reprise et complétée par ses successeurs[5]. Dès lors, la vallée d'Aoste est perçue comme un ducatus au sein des États de Savoie[4].
En 1326, Édouard de Savoie, comte de Savoie et duc d'Aoste, depuis la mort de son père d’Amédée V, en 1323, accorde des libertés à la ville d'Aoste lors des Audiences générales[6].
En 1496, la dignité de « gouverneur et de lieutenant du duché d’Aoste » est instituée qui fait perdre de l’importance au poste du bailli de la vallée.
Le 29 février 1536, alors que les États de Savoie sont occupés par François Ier, se réunissent à Aoste les États généraux présidés par le bailli Mathieu de Lostan. Le 7 mars, l’Assemblée des États généraux crée le Conseil des Commis.
À l'année de sa création, en 1536, c'est le premier État en Europe à abandonner officiellement le latin comme langue écrite pour adopter le français, avant l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) en France[7],[8],[9].
En 1770, Charles-Emmanuel III refuse de prêter serment aux prérogatives valdôtaines, qu’il considère féodales : les Royales Constitutions du royaume de Sardaigne remplacent le Coutumier. En 1773, le Conseil des Commis perd son pouvoir.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- « Ricardus Romanorum rex investit Petrum comitem Sabaudie de vicariatu imperii perpetuo, de comitatu Sabaudie et de ducatibus Chablasii et Augustæ. Datum apud Berkamesces, XVII die octobris, indictione VIIa, anno Domini MCCLXIII, regni regis VII »[3].
Références
[modifier | modifier le code]- Alexis Bétemps, « Aoste, val d' » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Édouard Aubert, La Vallée d'Aoste, Amyot, , 279 p. (lire en ligne), p. 26.
- L. V. Wurstemberger, Peter Der Zweite, Graf Von Savoyen, Markgraf in Italien, Sein Haus Und Seine Lande, t. IV, Nabu Press, , 476 p. (ISBN 978-1-276-20531-3), chap. 626, p. 312.
- Laurent Ripart, Les fondements idéologiques du pouvoir des comtes de la maison de Savoie (de la fin du Xe au début du XIIIe siècle), vol. 1, Université de Nice, coll. « thèse sous la dir. de Henri Bresc », , 833 p. (lire en ligne), p. 249-250.
- Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05-101676-3), p. 275.
- Valdôtains et la maison de Savoie, 2015, p. 10.
- Joseph-Gabriel Rivolin, Langue et littérature en Vallée d'Aoste au XVIe siècle, Aoste, Assessorat de l'éducation et de la culture, , 7 p. (lire en ligne), p. 3.
- Marc Lengereau, La Vallée d'Aoste, minorité linguistique et région autonome de la République italienne, Éditions des Cahiers de l'Alpe, , 216 p. (lire en ligne), p. 32.
- (fr)+(it) « Pays d'Aoste - 7 marzo 1536 », sur www.paysdaoste.eu (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Joseph-Gabriel Rivolin, Les Valdôtains et la maison de Savoie : un aperçu historique, Aoste, (lire en ligne [PDF])Historien, chercheur aux Archives historiques régionales d'Aoste.