Elmenteitien — Wikipédia
Autres noms | Culture d'Elmenteita |
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Lieu éponyme | lac Elmenteita |
Auteur | Louis Leakey |
Répartition géographique | Kenya (grotte de Gamble, site de Ngamuriak, chutes de Gogo Falls, grotte de la rivière Njoro) |
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Période | Néolithique pastoral |
Chronologie | 3300 AP - 1200 AP |
Objets typiques
lames d'obsidienne
L'Elmenteitien[1],[2] (ou culture d'Elmenteita) est une industrie lithique et céramique, ainsi qu'un modèle spécifique d'usage des terres, fondée sur la chasse et le pastoralisme, qui apparaît et se développe dans les savanes occidentales de ce qui est de nos jours le Kenya, durant le Néolithique pastoral, entre 3300 AP et 1200 AP environ[3],[4]. Elle est nommée par l'archéologue Louis Leakey d'après le lac Elmenteita[5], un lac salé de la vallée du Grand Rift, situé à cent vingt kilomètres au nord-ouest de Nairobi.
Historique
[modifier | modifier le code]La culture d'Elmenteita est décrite en premier par Louis Leakey à partir de fouilles effectuées dans la grotte de Gamble (le site type) en 1931 et dans la grotte de la rivière Njoro en 1938. Leakey consigne l'existence d'une industrie lithique spécifique à un groupe de sites, associée à des poteries ; la zone est circonscrite aux plaines occidentales du centre de la vallée du Grand Rift et à l'escarpement de Mau[6].
Artefacts et caractéristiques
[modifier | modifier le code]Dans les sites de l'Elmenteitien, les assemblages lithiques se distinguent par la forte proportion de longues lames symétriques à deux tranchants, faites d'obsidienne, utilisées telles quelles ou qui servaient de matrice pour une grande variété d'outils microlithiques[7].
Les artefacts typiques comprennent également des bols en céramique et des récipients en pierre peu profonds. Les récipients en céramique sont principalement non décorés. Plusieurs motifs ornementaux rares, mais très distinctifs, tels que des points disposés irrégulièrement et des bords moulés, ont cependant été trouvés. On a également découvert de petits bols aux bords retournés, des anses percées de trous ou présentant des ergots horizontaux[8].
Les populations pratiquaient l'élevage de bétail et de petits animaux domestiques outre la chasse, la pêche et la cueillette. Les modèles et les niveaux d'économie de subsistance varient grandement en fonctions des endroits et du climat qui y régnait à un moment donné[9],[10]. La crémation des morts, dans des cavernes (grottes d'Egerton et de Keringet, par exemple) était pratiquée régulièrement. La grotte de la rivière Njoro, fouillée pour la première fois en 1938 par Mary Leakey, servait de site d'enterrement de masse. Les restes associés comprennent des perles, des lames, des bols en pierre, des palettes et des récipients en poterie[11].
Anthropologie physique
[modifier | modifier le code]Des exemples d'avulsions dentaires (dents arrachées) ont été trouvés dans des sites d'enterrement ; cela a conduit à les associer avec l'expansion précoce de groupes parlant des langues nilotiques méridionales dans le sud-ouest du Kenya. Le chemin emprunté pour pénétrer dans le sud du Kenya demeure incertain[12]. Des analyses génétiques récentes menées sur des fossiles de l'Elmenteitien ont montré que la population était similaire à celle du Néolithique pastoral de savane qui vivait dans la vallée du Grand Rift à la même époque[13].
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Elmenteitan » (voir la liste des auteurs).
- Jean Hervieu, Évolution du milieu naturel en Afrique et à Madagascar. Partie I. Faits d'observation régionaux, IRD Éditions, (lire en ligne), p. 35
- UNESCO, Histoire de l'humanité, vol. 1 : De la préhistoire aux débuts de la civilisation, (ISBN 9789232028105), p. 1020
- Marie Balasse et Stanley H. Ambrose, « Mobilité altitudinale des pasteurs néolithiques dans la vallée du Rift (Kenya) : premiers indices de l’analyse du δ13C de l’émail dentaire du cheptel domestique », Anthropozoologica, vol. 40, no 1, , p. 147-166 (p. 155) (lire en ligne)
- (en) Paul J. Lane, « The Archaeology of Pastoralism and Stock-Keeping in East Africa », dans The Oxford Handbook of African Archaeology, (lire en ligne)
- (en) Peter Robertshaw, « The Elmenteitan: an early food‐producing culture in East Africa », World Archaeology, vol. 20, no 1, , p. 57–69 (DOI 10.1080/00438243.1988.9980056)
- (en) Christopher Ehret et Merrick Posnansky, The Archaeological and Linguistic Reconstruction of African History, (lire en ligne), p. 127
- (en) Bassey Andah, Alex Okpoko, Thurstan Shaw et Paul Sinclair, The Archaeology of Africa: Food, Metals and Towns, Routledge, (1re éd. 1993) (lire en ligne), p. 369
- (en) L. S. B. Leakey, « Notes on the Stone Age cultures of East Africa », Journal of The East Africa and Uganda Natural History Society, , p. 200-204 (lire en ligne)
- (en) « Elmenteitan », Archaeology Wordsmith (consulté le )
- (en) Karega Munene, A contribution to the study of subsistence patterns of elmenteitan populations with reference to animal bones from Gogo falls in Sourh Nyanza District, Kenya (thèse), University of Nairobi, Institute of Anthropology, Gender and African Studies, (lire en ligne)
- (en) « Archaeological Sites Njoro River Cave », sur actforlibraries.org (consulté le )
- (en) S.T. Goldstein, « The Technological and Socio-Economic Organization of the Elmenteitan Early Herders in Southern Kenya (3000-1200 BP) », Azania: Archaeological Research in Africa, vol. 54, no 1, (DOI 10.1080/0067270X.2018.1524439)
- (en) M. E. Prendergastet et al., « Ancient DNA reveals a multistep spread of the first herders into sub-Saharan Africa », Science, vol. 365, no 6448, eaaw6275, (DOI 10.1126/science.aaw6275, lire en ligne)
Bibliographie complémentaire
[modifier | modifier le code]- (en) Peter White et Timothy Denham, The Emergence of Agriculture: A Global View, Routledge, .
- (en) Chapurukha M. Kusimba et Sibel B. Kusimba, East African Archaeology: Foragers, Potters, Smiths, and Traders, University of Pennsylvania Press, , p. 26.
- (en) Andrew Brown Smith, African Herders: Emergence of Pastoral Traditions, Rowman Altamira, .
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) « Excavations in Baringo, Fieldwork Pt. 2 », Resilience in East African Landscapes (consulté le ).