Foulque macroule — Wikipédia
Fulica atra
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Aves |
Ordre | Gruiformes |
Famille | Rallidae |
Genre | Fulica |
Répartition géographique
- zone de nidification
- présence annuelle
- aire d'hivernage
La Foulque macroule (Fulica atra) est une espèce d'oiseaux de la famille des Rallidae. Originaire d'une vaste partie de l'Ancien Monde et de l'Océanie, elle est la principale espèce de foulque naturellement présente en Europe.
C'est une espèce grégaire sur les étendues d'eau en hiver. Migratrice partielle, au vol d'apparence laborieuse, elle niche dans les roselières ou parmi les plantes palustres.
Elle est souvent confondue par le public avec la poule d'eau. Elle s'en différencie pourtant aisément par son gabarit plus massif, son bec blanc qui se prolonge par une plaque blanche sur son front, son plumage assez uniformément gris-noir et ses pattes plus courtes, verdâtres, avec de grands doigts lobés bleuâtres à la morphologie particulière. Plus aquatique, elle passe le plus clair de son temps à flotter à découvert sur les plans d'eau, ce qui rend cet oiseau abondant bien visible partout où il est présent. Elle plonge très fréquemment pour chercher sa nourriture, majoritairement végétale, jusqu'à plusieurs mètres de profondeur. Au contraire, la poule d'eau, plus farouche, se cache souvent dans la végétation dense des berges ou flottante, trouve sa nourriture plus près de la surface ou parmi les végétaux émergents et va fréquemment picorer sur la terre ferme. Les deux espèces cohabitent très souvent dans des zones humides diverses, car elles y occupent des niches écologiques différenciées.
Avec la poule d'eau et le canard colvert, la foulque macroule fait partie des oiseaux d'eau qui fréquentent souvent les plans d'eau anthropisés, comme les canaux et les étangs des parcs urbains. Là où elle n'est pas chassée, elle peut devenir très familière avec l'homme. On peut alors l'observer se nourrir de près, sans qu'elle soit effarouchée. Elle peut nicher près des habitations, voire dans les ports.
La foulque macroule est aussi appelée blairie en Picardie[1], judelle ou jodelle dans l'Ouest[2]. Elle était autrefois aussi nommée morelle selon Buffon[3], en raison de sa couleur noire.
Description
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Fichier audio | ||
Détail d'une tête de foulque (sur son nid, en Belgique). | ||
Appel de la foulque macroule | ||
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C'est un oiseau au corps arrondi ; la plupart des spécimens arborent un plumage presque entièrement gris-noir. Il mesure entre 32 et 42 cm de long. Il pèse de 300 g à 1,2 kg[4].
La foulque — souvent confondue avec la poule d'eau, un peu plus petite à l'âge adulte — s'en distingue par ses pattes verdâtres aux longs doigts lobés, un bec blanc surmonté d'une plaque frontale (ou écusson) également blanche, des yeux ronds et rouges et des rémiges secondaires bordées de blanc.
Elle plonge souvent et habilement pour chercher sa nourriture, et nage lentement, avec un hochement caractéristique de la tête. Elle défend son territoire et en chasse les intrus.
Chant : plutôt de nuit ou lors de ses vols au printemps ; son répertoire inclut une sorte de bref éternuement[5].
Alimentation : le régime est omnivore, à forte tendance végétarienne. Elle va chercher sa nourriture jusqu'à 2, voire 4 à 5 m de profondeur.
Habitat et répartition
[modifier | modifier le code]Cet oiseau vit et niche dans les berges de cours d'eau et dans presque tous les types de zones humides (hors tourbières acides). On le trouve occasionnellement sur des eaux saumâtres ou salées (baies de faible profondeur). Il est présent à travers le paléarctique, en Asie du Sud et en Océanie.
Ses deux plus importants sites d'hivernage en France demeurent la Camargue et le lac du Bourget : un peu plus 10 000 foulques y sont recensées chaque année.
Reproduction
[modifier | modifier le code]Comme la poule d'eau, la foulque construit généralement un nid de branchages et matières végétales, posé sur une souche ou des végétaux à la surface de l'eau, souvent à faible profondeur et bien visible. Le nid peut être renforcé et surélevé si l'eau ne monte pas trop rapidement.
La femelle pond de 5 à 9 œufs blanc cassé brillant légèrement mouchetés (plus volumineux et plus clairs que ceux de la poule d'eau). L'incubation dure un peu plus de 21 jours et les poussins sortent souvent de l'œuf sur plusieurs jours, fin avril pour les premières portées (d'autres pouvant suivre en cas de perte des petits) jusqu'en fin juillet. Les jeunes quittent le nid après quelques jours, encadrés en sous-groupes par les deux parents. La femelle niche avec une moitié de la portée alors que le mâle construit une nouvelle plate-forme pour les poussins qu'il élève. Les jeunes mangent de manière autonome après 4 semaines. Il leur faut encore 4 semaines avant de pouvoir voler. Les jeunes ont une tête et un bec rouge à la naissance.
Pathologies
[modifier | modifier le code]Une étude sérologique récente (2018) aux Pays-Bas[6] a montré que les foulques pouvaient être infectées par le virus tropical Usutu, qui remonte vers le nord, et considéré comme source d'une maladie émergente, qui a été trouvée en Europe depuis le début du XXIe siècle chez diverses autres espèces d'oiseaux[7], un virus pouvant parfois toucher l'homme, probablement inoculé par des moustiques Culex pipiens, mais rarement à ce jour, tant que ce virus ne mute pas en s'adaptant à notre organisme.
Galerie
[modifier | modifier le code]- Fulica atra au nid
- Foulque au nid
- Foulque, Amsterdam
- nid et œufs
- Fulica atra - MHNT
Notes et références
[modifier | modifier le code]- François Sueur et Xavier Commecy, Guide des oiseaux de la baie de Somme, .
- « Judelle », sur CNRTL, (consulté le )
- Oiseaux.net, « La Foulque », La Foulque vue par Buffon, sur Oiseau.net (consulté le ).
- Collectif (trad. Marine Bellanger), Le règne animal, Gallimard Jeunesse, , 624 p. (ISBN 2-07-055151-2), Foulque macroule page 300
- Cd (chants enregistrés) « Tous les Oiseaux d'Europe » de Jean C. Roché, Ed : Sittelle.
- (en) S. M. Lim, M. Geervliet, J. H. Verhagen, G. J. D. M. Müskens, F. A. Majoor, A. D. Osterhaus et B. E. E. Martina, « Serologic evidence of West Nile virus and Usutu virus infections in Eurasian coots in the Netherlands », Zoonoses and public health, no 65(1), , p. 96-102 (résumé).
- (en) Michel, F., Fischer, D., Eiden, M., Fast, C., Reuschel, M., Müller, K., Lühken, R. et al., « West Nile Virus and Usutu Virus Monitoring of Wild Birds in Germany », International journal of environmental research and public health, vol. 1, no 15, , p. 171 (lire en ligne).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (fr) Référence Oiseaux.net : Fulica atra (+ répartition)
- (en) Référence Congrès ornithologique international : Fulica atra dans l'ordre Gruiformes (consulté le )
- (fr + en) Référence Avibase : Fulica atra (+ répartition) (consulté le )
- (en) Référence Zoonomen Nomenclature Resource (Alan P. Peterson) : Fulica atra dans Gruiformes
- (en) Référence Fauna Europaea : Fulica atra Linnaeus, 1758 (consulté le )
- (fr + en) Référence ITIS : Fulica atra Linnaeus, 1758
- (en) Référence Animal Diversity Web : Fulica atra
- (en) Référence NCBI : Fulica atra (taxons inclus)
- (en) Référence BioLib : Fulica atra Linnaeus, 1758
- (fr) Référence INPN : Fulica atra Linnaeus, 1758 (TAXREF)
- (en) Référence UICN : espèce Fulica atra (consulté le )