Joseph Léopold Sigisbert Hugo — Wikipédia

Joseph Léopold Sigisbert Hugo
Joseph Léopold Sigisbert Hugo
Joseph Léopold Sigisbert Hugo

Surnom Brutus[1]
Naissance
Nancy (Royaume de France)
Décès (à 54 ans)
Paris 10e ancien (Royaume de France)
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau du Royaume de Naples Royaume de Naples
Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau de l'Empire français pendant les Cent-Jours Empire français (Cent-Jours)
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Arme Infanterie
Grade Maréchal de camp
Lieutenant général honoraire
Années de service 17871824
Conflits Guerres de la Révolution
Guerres napoléoniennes
Distinctions Officier de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Commandeur de l'Ordre royal d'Espagne
comte de Sigüenza
Famille Père de Victor Hugo

Emblème

Joseph Léopold Sigisbert Hugo, né le à Nancy et mort le [2] dans l’ancien 10e arrondissement de Paris, est un officier français de la Révolution et de l’Empire, général, nommé comte par Joseph Bonaparte, également connu pour être le père de l'écrivain Victor Hugo.

Fils d'un ancien adjudant de l'armée royale, Joseph Léopold Hugo avait quatre frères combattant dans les armées de la République. Il s'engage à quatorze ans comme simple soldat, et est nommé officier en 1790. Il parcourt de la manière la plus brillante la série des guerres de la Révolution française et se signale surtout sur le Rhin, en Vendée lors des massacres de Nantes, et sur le Danube. Il s'engage dès 1791 dans l'armée du Rhin. Blessé devant Mayence, il est affecté dans l'Ouest de la France comme chef de bataillon pour lutter contre les insurgés de Vendée et de Bretagne. En , il est témoin du massacre du château d'Aux. En 1796, il rencontre à Châteaubriant Sophie Trébuchet, et l'épouse le à Paris. De ce couple vont naître Abel Hugo le à Paris, Eugène Hugo le à Nancy et Victor Hugo le à Besançon. Le , il escorte et mène Claude Javogues à son exécution[3].

Parmi ses faits d'armes : à Vihiers (Maine-et-Loire), avec 50 hommes seulement, il arrête 3 à 4 000 Vendéens[2]. À la bataille de Caldiero, il voit l'armée repoussée sur le point de repasser l'Adige. Simple chef de bataillon, il enlève à la baïonnette le village de Caldiero, s'y maintient pendant quatre heures malgré les efforts de l'ennemi, et laisse aux Français le temps de reprendre l'offensive et de vaincre. Il est en garnison un moment à Paris fin 1796. Dans les années 1800 à 1802, il est en garnison à Besançon au 20e régiment d'infanterie de ligne. C'est là le que naît Victor Hugo. À l'occasion de la signature du traité de Lunéville, Joseph Léopold fait la connaissance de Joseph Bonaparte, qu'il aurait aussi pu connaître à la loge du Grand Orient de Marseille.

Colonel puis général de l'Empire

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Il est ensuite muté à Marseille puis à Bastia. Il passe ensuite au service de Joseph Bonaparte, alors roi de Naples. Le pays était infesté de bandes de résistants qui tous obéissaient au terrible Fra Diavolo, à la fois chef de voleurs et chef d'insurgés de la région du Lazio, qui répandait la terreur dans les campagnes et jusque dans les villes. Hugo désagrège les bandes les unes après les autres, s'empare de Fra Diavolo et le fait juger, condamner et exécuter en deux heures, le . En récompense, le roi Joseph le nomme colonel le , maréchal du palais et chef militaire de la province d'Avellino.

Le Général Léopold Hugo avec deux de ses frères et son fils Abel[4] (Julie Hugo (Paris, 1797 ; Paris, 1869), entre 1820 et 1860, Maison de Victor Hugo).

Hugo suit bientôt Joseph en Espagne et y rend encore des services signalés, où il est nommé colonel du régiment Royal-Étranger, régiment espagnol composé d'étrangers. Nommé général et gouverneur des provinces centrales, d'Ávila, de Ségovie, de Soria, puis de Guadalajara, etc., il guerroie trois ans contre le célèbre Empecinado, le bat en trente-deux rencontres et parvient ainsi à délivrer tout le cours du Tage des « guérillas » qui l'infestaient, et à rétablir les communications entre les divers corps de l'armée française. On a estimé à la valeur de 30 millions de réaux le nombre des convois qu'il enlève aux insurgés pendant les années 1809, 1810 et 1811.

Dans ses Mémoires, le général Léopold Hugo affirme qu'en 1810, ayant eu vent d'un risque d'attentat contre l'empereur Napoléon Ier entre Mondragón et Bergera au moment où une rumeur annonce son retour en Espagne, il charge son frère Louis-Joseph de se rendre au devant de Napoléon pour le mettre en garde. Il doit prendre cette initiative en l'absence du roi Joseph alors en Andalousie, et du général Béliard qui est en Castille. Il les prévient tous deux par courrier. Selon Léopold, Louis, ne voyant personne sur la route des Pyrénées, pousse son voyage jusqu'à Paris et se rend aux Tuileries[5].

Léopold aurait été fait « comte Hugo de Cogolludo y Sigüenza » ou de Cifuentes[réf. à confirmer][6] par le roi Joseph durant la campagne d'Espagne. Toutefois, ce fait reste incertain.

Il prend Ávila le , qu'il fortifie et qui sert de point d'appui au maréchal Soult. Il est nommé général de brigade le . En 1810, il est nommé inspecteur général de l'armée, et créé commandeur de l'Ordre royal d'Espagne. Après avoir « pacifié » la province de Guadalajara, qu'il gouverne avec les villes d'Ávila et Ségovie, il obtient le titre de comte de Sigüenza, authentique titre espagnol, le . Alexandre Dumas dans ses mémoires rapporte que le colonel Hugo, aussitôt arrivé à Madrid fut fait général de brigade, gouverneur du cours du Tage, premier majordome et premier aide du camp du roi, grand d'Espagne, comte de Cogolludo et marquis de Cifuentès et de Siguença. En 1812 il est nommé au commandement de la place de Madrid, et il commande l'arrière-garde lorsque, peu de temps après, les Français doivent évacuer cette ville. Dans cette retraite désastreuse, il sauve plusieurs milliers de Français, et peut-être le roi lui-même, en arrêtant les Anglais à la hauteur d'Alagria.

Tombe de Joseph Léopold Sigisbert, comte Hugo (cimetière du Père-Lachaise, division 27)

Après la retraite d'Espagne et la bataille de Vitoria le , il est rétrogradé par ordre de Napoléon comme tous les officiers. C'est avec le grade de major qu'il reçoit la charge de défendre Thionville le . Il résiste quatre-vingt-dix-huit jours aux coalisés sans se rendre, avant de se rallier avec la garnison à Louis XVIII le (Napoléon abdique le ). Demi-solde à partir de , il reçoit néanmoins la croix de Saint-Louis, puis il est fait officier de la Légion d'honneur le . Le , il est à nouveau affecté à la défense de Thionville où, avec une faible garnison et des munitions insuffisantes, il soutient pendant 88 jours un blocus très serré auquel met fin la déchéance de Napoléon. Durant les Cent-Jours, c'est encore lui qui défend Thionville contre les Alliés qui voulaient la démanteler et en récupérer le matériel. Mis à la retraite par l'ordonnance de 1824, il se retire à Blois à l'actuel 65, rue du Foix[7]. Le général Hugo meurt à Paris 10e (ancien), frappé d'une apoplexie foudroyante le , à l'âge de 54 ans. Il laisse plusieurs enfants, notamment Victor Hugo. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 27)[8].

Reconnaissance

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  • Lors de l'attribution des noms Boulanger aux casernes, la caserne Saint-Jean, rue de Bregille à Besançon, a été rebaptisée caserne Hugo ; seul un bâtiment subsiste de nos jours.

Le nom du général Hugo n'a pas été retenu pour figurer sur l'Arc de triomphe, malgré les nombreuses interventions de son fils Victor auprès du ministère de la Guerre.

Publications

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Il s'occupe de plusieurs ouvrages qu'il publie sous le pseudonyme de Genti. On a de lui :

  • Mémoires sur les moyens de suppléer à la traite des nègres par des individus libres, etc., Blois, 1818 ;
  • Journal historique du blocus de Thionville en 1815, et des sièges de cette ville, Sierck et Rodemack en 1815, Blois 1819 ;
  • Mémoires du général Hugo, Paris 1820.

Il publie également un ouvrage sur la Défense des convois, plusieurs fois réimprimé, ainsi que quelques autres écrits.

Pour approfondir

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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Références

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  1. Agnès de Noblet, Un univers d'artistes : autour de Théophile et de Judith Gautier : dictionnaire, L'Harmattan, , 548 p. (lire en ligne)
  2. a et b Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, Poignavant et Compagnie, , t. 2 p. 66
  3. Georges Javogues, « Lamartine Et Claude Javogues », Annales révolutionnaires, vol. 15, no 4,‎ , p. 288–295 (ISSN 1150-0441, lire en ligne, consulté le )
  4. Sont présents sur ce tableau, de gauche à droite Abel Hugo, Louis-Joseph Hugo, Joseph Léopold Sigisbert Hugo, François-Juste Hugo.
    Joseph Léopold Sigisbert Hugo porte la croix de l'Ordre royal d'Espagne attachée au cou et la plaque de commandeur de cet ordre sur la poitrine (celle liée à un ruban bleu semble être la croix de l'Ordre des Deux-Siciles). Ses frères portent la croix de chevalier.
  5. Claude Millet, Saints et héros du Moyen-Orient contemporain, Maisonneuve & Larose, , 432 p. (ISBN 978-2-7068-1634-5, lire en ligne)
  6. Joseph Léopold Sigisbert Hugo, père de Victor Hugo, qui ne fut pas titré par Napoléon, aurait reçu un titre du roi Joseph. Aucune preuve n'en a jamais été apporté, et les divers auteurs qui font état de ce titre ne sont pas d'accord sur sa dénomination. Alexandre Dumas dans ses mémoires rapporte que le colonel Hugo, aussitôt arrivé à Madrid fût fait général de brigade, gouverneur du cours du Tage, premier majordome et premier aide du camp du roi, grand d'Espagne, comte de Cogolludo et marquis de Cifuentès et de Siguença. Quoi qu'il en soit, Victor Hugo préfère ne pas passer à la postérité sous le nom de Hugo de Cogolludo, et se titre lui-même « vicomte Hugo » titre sous lequel Louis-Philippe Ier l'appel à la pairie tandis que son frère se faisait appeler le « comte Hugo ». Ces titres n'ont pas été portés par les descendants du poète.
    Source
    « Napoléon et la noblesse impériale », sur www.napoleon.org (consulté le )
  7. « " Un délicieux rabâchage du passé " », sur La Nouvelle République, (consulté le )
  8. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 423-424