Ghost Dog : La Voie du samouraï — Wikipédia
Titre original | Ghost Dog, the Way of the Samurai |
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Réalisation | Jim Jarmusch |
Scénario | Jim Jarmusch |
Acteurs principaux | |
Pays de production | Allemagne États-Unis France Japon |
Genre | Film d'action, drame |
Durée | 116 minutes |
Sortie | 1999 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Ghost Dog : La Voie du samouraï (Ghost Dog: The Way of the Samurai) est un film américain de Jim Jarmusch sorti en 1999.
Synopsis
[modifier | modifier le code]Dans l'État du New Jersey, plus précisément dans la ville de Jersey City, un tueur à gages afro-américain vit selon les préceptes du Hagakure, code d'honneur des samouraïs du Japon médiéval. Il vit seul, très simplement, en nourrissant ses pigeons, se faisant appeler « Ghost Dog », littéralement en français « chien fantôme » ou « chien invisible ». Son sauveur à la suite d'un incident survenu huit ans auparavant, qu'il considère comme son « Maître », fait partie de la mafia italo-américaine locale. Quand la fille du « Parrain » devient le témoin d'un des contrats de « Ghost Dog », celui-ci semble alors bien gênant pour les mafieux qui décident de s'en débarrasser au plus vite.
Fiche technique
[modifier | modifier le code]- Titre original : Ghost Dog: The Way of the Samurai
- Réalisation : Jim Jarmusch
- Scenario : Jim Jarmusch
- Directeur de la photographie : Robby Müller
- Producteur : Richard Guay et Jim Jarmusch
- Montage : Jay Rabinowitz (en)
- Musique: RZA
- Décors : Ted Berner
- Costumes : John A. Dunn
- Société de distribution : Bac Films (France)
- Budget : 2 000 000 $[1]
- Langue : anglais, français
- Durée: 116 minutes
- Dates de sortie :
- France : lors du Festival de Cannes
- France :
- Suisse :
- Belgique :
- États-Unis :
Distribution
[modifier | modifier le code]- Forest Whitaker (VF : Jean-Yves Berteloot) : Ghost Dog
- John Tormey (VF : Jean Lescot) : Louie
- Cliff Gorman (VF : Jean-Yves Chatelais) : Sonny Valerio
- Tricia Vessey[2] (VF : Clotilde Morgiève) : Louise Vargo
- Henry Silva (VF : Jean Dautremay) : Ray Vargo
- Richard Portnow (VF : Hervé Furic) : Frank
- Isaach de Bankolé : Raymond le glacier
- Camille Winbush : Pearline
- Damon Whitaker : Ghost Dog jeune
- Gary Farmer : Le Cayuga
- Frank Minucci (de) : Big Angie
- Frank Adonis (VF : Dominik Bernard) : garde du corps de Valerio
- Victor Argo (VF : Jo Doumerg) : Vinny
- Tony Rigo : Tony
- Alfred Nittoli : Al
- RZA : passant en tenue de camouflage
Bande originale musicale du film
[modifier | modifier le code]Deux versions différentes sont sorties, l'une aux États-Unis, l'autre au Japon : la version américaine est un album inspiré du film tandis que la japonaise se focalise sur la musique instrumentale du film.
Version sortie aux États-Unis
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Sortie | |
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Enregistré | 36 Chambers, New Jersey |
Durée | 51 min 52 s |
Genre | hip-hop |
Producteur | RZA |
Label | Razor Sharp/Epic/SME Records |
Ghost Dog - The Way of the Samurai est l'album constituant la bande originale inspirée du film produite, mixée, et arrangée par RZA et sortie le aux États-Unis. RZA a également fait appel à Wu-Tang Clan, Killah Priest et Flavor Flav pour l'écriture de la musique inspirée du film.
Liste des titres
[modifier | modifier le code]- Samurai Code Quote (15 s) – Forest Whitaker
- Strange Eyes (5 min 04 s) – Sunz of Man/12 O'Clock/Blue Raspberry (en)
- 4 Sho Sho (4 min 43 s) – Northstar (en)/RZA/Blue Raspberry
- Zip Code (3 min 07 s) – Black Knights
- Samurai Code Quote (17 s) – Forest Whitaker
- Cakes (5 min 00 s) – Kool G Rap (avec RZA)
- Samurai Code Quote (18 s) – Forest Whitaker
- Don't Test/Wu Stallion(5 min 18 s) – Suga Bang Bang
- Walking Through the Darkness (5 min 17 s) – Tekitha
- The Man (4 min 13 s) – Masta Killa/Superb
- Samurai Code Quote (14 s) – Forest Whitaker
- Walk The Dogs (4 min 04 s) – Royal Fam/La the Darkman
- Stay With Me (3 min 23 s) – Melodie/12 O'Clock
- East New York Stamp (2 min 04 s) – Jeru the Damaja et Afu-Ra
- Samurai Code Quote (32 s) – Forest Whitaker
- Fast Shadow (3 min 02 s) – Wu-Tang Clan
- Samurai Code Quote (20 s) – Forest Whitaker
- Samurai Showdown (3 min 59 s) – RZA
- Samurai Code Final Quote (34 s) – Forest Whitaker
Version japonaise
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Sortie | |
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Durée | 34 min 06 s |
Genre | hip-hop |
Label | JVC |
Cette version se focalise sur la partie instrumentale du film et contient des morceaux inédits qui n'apparaissent pas dans la version sortie aux États-Unis. Elle contient aussi des morceaux du Wu-Tang Clan et de RZA qui n'apparaissent pas dans le film.
Liste des titres
[modifier | modifier le code]- Ghost Dog Theme (1 min 39 s) - avec la participation de Dogs et de EFX
- Opening Theme ("Raise Your Sword") (3 min 23 s) [Instrumentale]
- Flying Birds (1 min 13 s)
- Samurai Theme (1 min 19 s)
- Gangsters Theme (1 min 06 s)
- Dead Birds (49 s)
- Fast Shadow [Version 1] (1 min 25 s) – avec la participation du Wu-Tang Clan
- RZA #7 (1 min 48 s)
- Funky Theme (2 min 31 s)
- RZA's Theme (2 min 31 s)
- Samurai Showdown ("Raise Your Sword") (3 min 58 s) – avec la participation de RZA
- Ghost Dog Theme II (1 min 17 s)
- Fast Shadow (version 2) (2 min 47 s) – avec la participation du Wu-Tang Clan
- Untitled #8 (2 min 01 s) – Non utilisé dans le film
- Untitled #12 (2 min 46 s) - Jazz (non utilisé dans le film)
- Wu-World Order [Version 1] (3 min 33 s) – avec la participation du Wu-Tang Clan (non utilisé dans le film).
Accueil
[modifier | modifier le code]Le film a connu un succès commercial modéré, rapportant environ 9 380 000 $ au box-office mondial, dont 3 308 000 $ en Amérique du Nord, pour un budget de 2 000 000 $[3]. En France, il a réalisé 584 787 entrées[4].
Il a reçu un accueil critique favorable, recueillant 82 % de critiques positives, avec une note moyenne de 7/10 et sur la base de 94 critiques collectées, sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes[5]. Sur Metacritic, il obtient un score de 67/100 sur la base de 31 critiques collectées[6].
Les Cahiers du cinéma le classent au 9e rang de leur liste des meilleurs films de 1999[7].
Commentaires
[modifier | modifier le code]Ambiguïté quant au statut de sauveur de Louie
[modifier | modifier le code]Comme dit dans le synopsis, Ghost Dog considère Louie comme son sauveur, c'est pourquoi il le traite comme son maître, qu'il se doit de protéger à tout prix. En effet, au début du film, un flashback (retour en arrière) nous montre Ghost Dog passé à tabac par des gangsters, puis Louie arrive et en abat un. Ceci est la version de Ghost Dog. Mais la version de Louie est différente : lorsqu'il raconte cette histoire à son chef mafieux, on voit un gangster le braquer, avant d'être abattu. Louie passe alors de sauveur de Ghost Dog à sauveur de sa propre peau. L'ambiguïté n'est pas levée dans le film et met en cause la seule raison de vivre de Ghost Dog. On peut néanmoins penser que Louie dit avoir été mis en joue pour se justifier d'avoir sauvé la vie d'un Noir auprès de ses patrons racistes.
Influence hip-hop
[modifier | modifier le code]Toute la musique originale du film a été composée par RZA, membre du Wu Tang Clan, groupe de hip-hop américain. On peut d'ailleurs apercevoir RZA lui-même en arrière-plan dans plusieurs scènes du film. Au début de la scène du camion de glace, des rappeurs proches du collectif Wu-Tang improvisent sur le titre Ice Cream, dont le texte sert de base à la discussion de la scène qui suit.
Le meilleur ami de Ghost Dog, immigré haïtien ne parlant que le français[8], propose une glace au chocolat à la petite Pearline, en affirmant « même si la vanille est le parfum le plus populaire au monde, le chocolat reste le meilleur ». La chanson Ice Cream joue sur la métaphore entre les glaces aux parfums vanille, chocolat et citron et les couleurs de peau associées.
Influence du Samouraï de Jean-Pierre Melville
[modifier | modifier le code]Le film emprunte des références à de très nombreux films de genre (western, film noir, comédie, etc.) mais l'hommage le plus important est celui fait par Jim Jarmusch à Jean-Pierre Melville pour son film Le Samouraï de 1967. Les différentes sources d'inspiration et éléments empruntés sont :
- le titre évidemment, plus la référence au Hagakure, pensées et enseignement d'un samouraï, qui est lu tout au long du film de Jarmusch et qui rappelle le début du film de Melville ;
- le rôle du tueur à gage solitaire dont les seuls compagnons sont les oiseaux : un canari par opposition aux pigeons ;
- les scènes de vol de voiture de luxe au début des deux films avec une évolution technologique : un trousseau de clés pour une DS Citroën contre un scanner électronique pour des Mercedes ou des Lexus. Puis plus tard, le changement des plaques minéralogiques ;
- le port et l'utilisation de gants blancs par les deux tueurs ;
- le rôle des oiseaux dans chacun des deux films qui alertent de l'intrusion de l'ennemi ;
- le rapport au milieu de la mafia qui, dans chacun des deux films, commandite les contrats et décide d'abattre le tueur à gage ;
- la fin du film pour lequel Ghost Dog, comme Jef Costello, va volontairement se faire abattre avec un pistolet non chargé pour mettre fin à son parcours solitaire.
Autour du film
[modifier | modifier le code]- Gary Farmer jouant le rôle de Nobody (Personne) dans Dead Man (autre film plus ancien de Jarmusch) prononce à un moment du film la même phrase que dans Ghost Dog : « Stupid fucking white man » (« Foutu con de Blanc »).
- Le personnage de Raymond, vendeur de glace et ami de Ghost Dog, ne parle que le français, de sorte que ses paroles sont incompréhensibles des autres personnages et réciproquement. Ses interventions ne sont d'ailleurs pas doublées, laissant le spectateur non-francophone dans la même situation que les personnages principaux du film. Pour conserver ce jeu sur la barrière de la langue dans la version doublée en français du film, Raymond parle le yoruba. Cependant, Ghost Dog répète souvent ce que Raymond dit, mais cette fois-ci en anglais.
- De nombreux extraits de dessins animés plus ou moins anciens sont utilisés dans le film, notamment Betty Boop, Woody Woodpecker, Itchy et Scratchy, Félix le Chat. Tous ont un lien avec des scènes du film : Betty Boop fait voler les oiseaux comme Ghost Dog sur les toits, des balles sont tirées dans des canalisations…
Distinctions
[modifier | modifier le code]- 1999 : en compétition officielle pour la Palme d'or lors du Festival de Cannes 1999
- 2000 : nommé pour le César du meilleur film étranger
- 2000 : nommé pour le Grand prix de l'Union de la critique de cinéma
- 2001 : nommé pour l'Independent Spirit Awards
Références
[modifier | modifier le code]- Ghost Dog sur The Numbers.
- Photo de Tricia Vessey dans Ghost Dog.
- Ghost Dog sur Box Office Mojo.
- Ghost Dog sur JP‘s Box-Office.
- Ghost Dog sur Rotten Tomatoes.
- Ghost Dog sur Metacritic.
- « Classements Cahiers du cinéma », sur alumnus.caltech.edu (consulté le ).
- (en) Richard Crouse, The 100 Best Movies You've Never Seen, ECW Press, , 275 p. (ISBN 978-1-55490-540-9, lire en ligne), p. 94.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à l'audiovisuel :