Gilbert Stellardo — Wikipédia

Gilbert Stellardo
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Conseiller régional
Biographie
Naissance
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Gilbert Stellardo, né le à Vichy (Allier)[1], est un chef d'entreprise et homme politique français. Longtemps propriétaire d'hôtels, il est de à l'un des actionnaires du club de football de l'Olympique gymnaste club Nice Côte d'Azur[2], dont il est président de à .

Origine et famille

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Ses parents et grands-parents sont des immigrés italiens, venus à pied à Nice depuis le Piémont, dans les années 1920[1]. La famille s'installe rue Prince-Maurice dans le quartier Vernier. Sa mère travaillant lors de l'été 1939 à l'hôtel Carlton de Vichy, c'est dans cette ville que naît Gilbert Stellardo[1]. Le reste de l'année, ses parents travaillent comme domestiques à l'hôtel Mirabeau de Nice, avenue Malausséna. En 1945, ils deviennent propriétaires d'un bistrot, rue Barbéris, puis en rachetant les appartements situés au-dessus et en rajoutant un troisième étage à l'immeuble, ils créent l'hôtel Sportmen en 1958[1].

Hôtellerie

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Gilbert Stellardo se lance lui aussi dans le domaine de l'hôtellerie. Il s'associe à Alain Tronconi et ensemble ils rachètent progressivement plusieurs hôtels à partir de 1969. Quatre hôtels sont ainsi acquis à Nice : l'Atlantic (aujourd'hui Boscolo Exedra Nice), le Francia, le Park Hôtel et le Plaza[1]. Il devient ainsi administrateur du groupe PAP (sigle pour Plaza, Atlantic, Park Hôtel)[3]. Ailleurs en France sont achetés le Grand hôtel de Lyon puis le Méditerranée à Menton. Le , il cède ses hôtels au groupe italien Boscolo[4]. L'opération rapporte 400 millions de francs[1],[4].

Engagement socio-professionnel

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Il occupe diverses responsabilités durant plusieurs décennies dans le domaine socioprofessionnel. En 1970, il devient président du syndicat local des hôteliers puis en 1973, président de l'union patronale dans les Alpes-Maritimes[1]. En 1988 il est élu président de la chambre de commerce et d'industrie de Nice-Côte d'Azur, poste qu'il occupera jusqu'en 1994, avant de prendre la tête de la chambre de commerce et d'industrie de région Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1995 à 1998. Il est également président de l'Union des chambres de commerce et établissements gestionnaires d'aéroports[5] (aujourd'hui Union des aéroports français) de 1988 à 1995[1].

Carrière politique

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Parallèlement à ses activités professionnelles, il s'engage en politique, modestement d'abord des années 1970 à 1980, puis plus amplement à partir de 1994. De 1977 à 1983, il est conseiller municipal de Jacques Médecin. Lors des élections législatives de 1978, il est le trésorier de Charles Ehrmann (UDF) se présentant dans la première circonscription des Alpes-Maritimes[6]. En 1994 il décide de rallier Jacques Peyrat, qui venait de quitter le Front national, en vue de l'élection municipale de 1995 à Nice. Il lui apporte une sorte de « caution d'honorabilité[7] » ainsi que la confiance du milieu du tourisme, important dans cette ville[8].

Une fois Peyrat élu, il est nommé premier adjoint de la municipalité, chargé des finances. Il doit alors régler le problème de la dette de la commune, la plus importante de France à cette époque (2 300 euros par habitant de passif)[9]. Profitant de la faiblesse des taux d'intérêt des emprunts, il parvient à assainir les finances de la ville[6]. En sept années, la dette est divisée par deux et les possibilités d'autofinancement atteignent 91 millions d'euros en 2002 alors qu'elles étaient nulles en 1995[9]. Il est également quelque temps président de l'Office public des Alpes-Maritimes (OPAM), organisme qui gère les logements sociaux à Nice. Néanmoins, à la fin du premier mandat municipal, les relations entre Jacques Peyrat et lui se détériorent. Il est toutefois réélu en 2001 au conseil municipal, toujours avec Peyrat. Cependant, un mois après l'élection, il annonce qu'il sera candidat à la mairie en 2007 ce qui déplaît fortement au maire[8]. Il lance alors une campagne d'affichage dans la ville afin de mieux se faire connaître auprès des Niçois. Utilisant des panneaux publicitaires, ses affiches portent les slogans : « Tout le monde l'appelle Gilbert » ou encore « Même la gauche l'appelle Gilbert ! »[8]. Jacques Peyrat le conserve toutefois dans son équipe municipale, mais lors de la création de la communauté d'agglomération Nice Côte d'Azur en , il l'empêche de siéger à l'assemblée communautaire[8]. Par la suite la situation entre les deux hommes se normalise pendant quelque temps[9].

Lors des élections régionales de 1998, il figure en troisième position sur la liste RPR-UDF dans les Alpes-Maritimes, et est élu au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur[10].

Lors des élections législatives de 2002, il se porte candidat dans la première circonscription des Alpes-Maritimes contre l'avis du RPR dont il fait partie et qui le suspend, mais avec — dans un premier temps seulement, avant que le RPR ne fasse pression sur eux — le soutien de Jacques Peyrat et de la plupart des conseillers municipaux de la ville[6]. Il échoue finalement avec 12,11 % des suffrages, n'atteignant pas le second tour[11], lequel voit la victoire du candidat officiel de l'UMP Jérôme Rivière. Après cette défaite, en , le maire lui retire toutes ses délégations ainsi que la présidence de l'OPAM[8].

En 2008, lors de l'élection municipale, Gilbert Stellardo ne se présente finalement pas et apporte son soutien à Christian Estrosi.

En , lorsque le club de football de Nice, l'Olympique gymnaste club Nice Côte d'Azur, est menacé, pour des raisons financières, de relégation en national alors qu'il a acquis sportivement sa montée en ligue 1, Gilbert Stellardo apporte une caution personnelle de 770 000 euros[8]. Cet apport participe au sauvetage du club, dont il devient l'un des principaux actionnaires. Avec Maurice Cohen, Marcel Governatori, Louis Bacchialoni et Jean Bessis, il détient la moitié de la société Occicen (l'autre moitié est détenue par Jean-Claude Perrin) qui possède 68 % de la SASP OGC Nice[12]. En , avec le départ de Franck Giudicelli, un autre actionnaire du club, qui vend les 27 % de parts qu'il détient, Gilbert Stellardo augmente son poids dans l'actionnariat du club, passant de 31 à 42 %, tout comme Marcel Governatori[13].

En , Maurice Cohen le président de l'OGC Nice démissionne et vend aux actionnaires restants les 5 % d'actions qu'il détient[14]. Gilbert Stellardo prend à cette occasion la présidence du directoire du club dont il possède alors avec Marcel Governatori, 85 % du capital[15]. En , l'arrivée de l'homme d'affaires niçois Jean-Pierre Rivère en tant que nouvel actionnaire majoritaire du club, par le biais d'une augmentation de capital de 11 à 12 millions d'euros, diminue la part de Gilbert Stellardo, qui ne détient désormais plus que 22,5 % des actions[16]. Celles-ci sont regroupées avec celles des autres actionnaires Marcel Governatori, Louis Bacchialoni et Jean Bessis, au sein d'une holding qui détient 49 % du capital[17]. Le , Gilbert Stellardo cède officiellement son poste de président de l'OGC Nice à Jean-Pierre Rivère[18], et préside dès lors le conseil de surveillance du club[17]. Le , avec les autres actionnaires minoritaires Patrick Governatori, Jean Bessis et Louis Bacchialoni, il vend ses parts dans le club à des investisseurs sino-américains[2],[19]. La transaction rapporte à ces quatre actionnaires huit à dix millions d'euros d'après l'AFP[20].

Notes et références

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  1. a b c d e f g et h Roger-Louis Bianchini, « Nice Une affaire de familles : Les Stellardo », L'Express, . Consulté le 27 juillet 2010.
  2. a et b Mathilde Frénois, « Des investisseurs chinois entrent au capital de l'OGC Nice », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Les 100 qui font bouger Nice : Vie économique », L'Express, . Consulté le 27 juillet 2010.
  4. a et b « Vente du Plaza Concorde, de l'Atlantic et du Park Hôtel », L'hôtellerie, n°2683, 14 septembre 2000.
  5. « Les aéroports de province dans l'ombre de la capitale », Les Échos, , p. 4. Consulté le 27 juillet 2010.
  6. a b et c Charles Ehrmann, Les devoirs de mémoire d'un homme d'honneur, Serre Éditeur, 2005, (ISBN 9782864104360) p. 196 [lire en ligne].
  7. Selon l'expression du responsable de l'opposition socialiste locale, Patrick Mottard.
  8. a b c d e et f Thomas Lebègue, « Le roi Peyrat décapite son bras droit », Libération, . Consulté le 27 juillet 2010.
  9. a b et c Roger-Louis Bianchini, « Un duo-duel avec Gilbert Stellardo », L'Express, . Consulté le 27 juillet 2010.
  10. « Régionales 1998. Résultats Provence-Alpes-Côte d'Azur », Libération, .
  11. Législatives 2002 - Première circonscription des Alpes-Maritimes, historique des élections, Le Figaro. Consulté le 27 juillet 2010.
  12. Roger-Louis Bianchini, « La "solution niçoise" », . Consulté le 27 juillet 2010.
  13. « Franck Guidicelli a cédé ses parts », OGCN.net, . Consulté le 27 juillet 2010.
  14. « Football : Maurice Cohen quitte Nice » sur Le Monde.fr, , AFP. Consulté le 27 juillet 2010.
  15. « Ligue 1 : Stellardo nouveau président de l'OGC Nice » sur Le Monde.fr, , AFP. Consulté le 27 juillet 2010.
  16. Alexandre Coiquil, « Nice, on change tout », Le Figaro, .
  17. a et b « Ligue 1 Nice: Rivère officiellement président », football.fr, . Consulté le 11 juillet 2011.
  18. « Nice : Rivère président », sur Eurosport.fr, . Consulté le 11 juillet 2011.
  19. William Humberset, « Qui sont les investisseurs chinois et américains entrés au capital de l'OGC Nice », Nice-Matin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. AFP, « L'OGC Nice racheté par des Chinois et des Américains », sur Sport24.com, (consulté le )

Articles connexes

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