Guillaume de Flavy — Wikipédia
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Guillaume de Flavy, né vers 1398 et mort assassiné au château de Nesles-en-Tardenois le , est un capitaine français au service du dauphin puis roi Charles VII.
Issu d'une famille de vieille noblesse picarde, il était destiné à l'état ecclésiastique sous l'égide de son parent[1] Regnault de Chartres, mais se tourna très vite vers la carrière des armes, où il fit preuve d'une grande intrépidité.
En 1429, il est appelé par les habitants de Compiègne pour être leur capitaine-gouverneur. Peu après, la ville est assiégée par les troupes du duc de Bourgogne, et Flavy en organise la défense. Il y est rejoint par Jeanne d'Arc et sa troupe : c'est au cours d'une sortie imprudente qu'elle sera capturée (). Flavy, quant à lui, continue à défendre héroïquement sa ville six mois durant jusqu'à la levée du siège.
Ce n'est qu'en 1455 qu'on commença à parler de trahison[2] : le capitaine de Flavy aurait à dessein fait refermer les portes de la ville un peu trop tôt, empêchant ainsi toute retraite. Bien que peu probable en vérité[3] et qu'aucun auteur contemporain des faits ne mentionne cette prétendue trahison, la légende est tenace et la controverse subsiste encore aujourd'hui.
Mais comme bien des capitaines de son époque, Guillaume de Flavy commet de nombreuses exactions dans l'exercice de son gouvernement, et fait régner une certaine terreur dans le pays alentour.
Le connétable de Richemont, en justicier du royaume, le fait arrêter et destituer de ses fonctions en 1436 : quatre mois plus tard, Flavy reprend sa place par la force. En guise de représailles, il s'empare du maréchal de Rochefort (Pierre de Rieux), neveu de Richemont, et l'emprisonne dans son château de Nesles où il meurt après 8 mois de captivité (1439).
En 1436, il avait épousé Blanche d'Aurebruche (ou d'Overbreuc), vicomtesse d'Acy et dame de Nesles[4], riche héritière âgée de 9 ans. Il avait enfermé le père de cette dernière dans son propre château jusqu'à ce que mort s'ensuive. Celle-ci, lassée des brutalités et infidélités de son mari après 10 ans de mariage, décide de le supprimer avec la complicité de son amant Pierre de Louvain. Flavy est assassiné sous les yeux de sa femme le , au château de Nesles-en-Tardenois.
Un long procès s'ensuivra mais Blanche bénéficie très vite de lettres de rémission de Charles VII : Flavy avait mauvaise réputation. Il sera vengé 15 ans plus tard par son frère Raoul, qui assassine sauvagement Pierre de Louvain en 1464.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jules Quicherat, Aperçus nouveaux sur l'histoire de Jeanne d'Arc, Paris, Jules Renouard, , II-168 p. (lire en ligne), p. 77-85.
- Pierre Champion, Guillaume de Flavy, capitaine de Compiègne : contribution à l'histoire de Jeanne d'Arc et à l'étude de la vie militaire et privée au XVe siècle, Paris, Honoré Champion, , 308 p. (présentation en ligne, lire en ligne), [présentation en ligne].
- Claude Gauvard, « Entre justice et vengeance : le meurtre de Guillaume de Flavy et l'honneur des nobles dans le royaume de France au milieu du XVe siècle », dans Jacques Paviot et Jacques Verger (dir.), Guerre, pouvoir et noblesse au Moyen Âge. Mélanges en l'honneur de Philippe Contamine, Paris, Presses de l'université de Paris-Sorbonne, coll. « Cultures et civilisations médiévales » (no XXII), , 691 p. (ISBN 2-84050-179-1, présentation en ligne), p. 291-311.
- Philippe Contamine, « Un acteur du sacre de Charles VII : Georges de La Trémoille », Travaux de l'Académie Nationale de Reims, vol. 171 « L'histoire de Reims en questions », , p. 190-211.
Références
[modifier | modifier le code]- Regnault de Chartres et Guillaume de Flavy ont tous deux pour mère une Blanche de Nesle ; toutefois, un simple examen des chronologies (Regnault est né vers 1370 et n'est pas le seul de sa fratrie, Guillaume est né vers 1398 et le dernier de sa fratrie naît vers 1408) montre que ces deux Blanche de Nesle ne peuvent être une même personne et sont issues de deux générations différentes, l'une étant la probable tante de l'autre (Blanche Ire semble la fille du maréchal Guy II de Clermont-Nesle et la sœur de Jean II ; Blanche II est la fille de Jean II de Clermont-Nesle, fils de Guy II). Par ailleurs, malgré ce fait, le mariage de Flavy X Blanche de Nesle est pourtant généralement cité comme précédant le mariage de Chartres x Blanche de Nesle, ce qui confirme la confusion des Blanche de Nesle dans l'esprit des auteurs. Le site Medieval Lands a modifié sa page consacrée à la famille de Nesle en dédoublant cette Blanche de Nesle : MedLands : Clermont-Nesle
- Molinier, Auguste, « 4624. Sorel (A.), La prise de Jeanne d'Arc devant Compiègne, Paris, 1889 », Collections numériques de la Sorbonne, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 4, no 1, , p. 342–342 (lire en ligne , consulté le ).
- Les historiens Jules Quicherat (Quicherat 1850, p. 77-85, [lire en ligne]) et Pierre Champion (Champion 1906, p. 47-48, note 1, [lire en ligne]) ont réfuté la thèse de la trahison, suivis par Philippe Contamine (Contamine 1996, p. 208-209).
- Ne pas confondre Nesle et Falvy (Falvy fut un moment dans les biens des sires de Nesle, qui par ailleurs ont donné en lignée féminine les Clermont-Nesle) avec Nesles et Flavy (pour notre Guillaume de Flavy) !