Hélène Fleury-Roy — Wikipédia

Hélène Fleury-Roy
Hélène Fleury vers 1904 (cliché Eugène Pirou).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
Saint Martory
Nom de naissance
Hélène Gabrielle FleuryVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Louis Maurice Roy (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement

Hélène Fleury-Roy, née Hélène Gabrielle Fleury le à Carlepont et décédée le à Saint Martory[1], est une compositrice, pianiste et pédagogue française.

Elle est la première femme lauréate du concours de composition musicale du prix de Rome, obtenant en 1904 un second grand prix.

Hélène Fleury est née le à Carlepont[2], dans l'Oise, mais c'est depuis La Ferté-sous-Jouarre qu'elle remporte ses premiers succès musicaux comme compositrice, à partir du milieu des années 1890, grâce à plusieurs envois primés à la Revue musicale Sainte-Cécile (de Reims)[3] : une mélodie en 1897[4], une pièce pour piano à quatre mains en 1898[5], et surtout un Allegro symphonique pour orgue en 1899[6], devançant ainsi Théodore Sourilas, Albert Roussel et Raoul de Lescazes[7].

Elle étudie au Conservatoire de Paris dans les classes de Dallier, Gédalge et Widor[7].

En 1903, les femmes sont autorisées pour la première fois par le ministre de l'Instruction publique à concourir pour le prix de Rome[8] et, dès cette année, Hélène Fleury devient la première femme à se présenter au concours de composition musicale[9],[10]. Dans une interview donnée au journal La Fronde[11], elle raconte « n'avoir aucun espoir de remporter le Grand prix » mais trouver « brave...et amusant [...] de concourir pour un objet qui n'a jusqu'ici été réservé qu'aux hommes »[11]. Et de poursuivre : « je pense que cette initiative doit forcément produire de bons résultats mais je n'ai pas la prétention d'en profiter moi-même. D'autres viendront qui récolteront ce que j'aurais semé... Et cela suffit à me contenter »[11]. Si elle échoue à l'épreuve de fugue, elle donne ses impressions de retour de première mise en loge quelques jours plus tard dans le même journal[12] : « cela s'est très bien passé ! J'ai bien travaillé, et quoique éliminée au premier concours, je suis enchantée de mon séjour à Compiègne et j'ai bien l'intention de renouveler l'épreuve, l'année prochaine »[12].

De fait, Hélène Fleury est de nouveau candidate en 1904, réussit cette fois l'épreuve préliminaire[13] et compose lors de la mise en loge réglementaire d'un mois une cantate qui obtient le deuxième second grand prix[14],[15], devenant ainsi la première femme lauréate du prestigieux concours[16].

En 1906 elle compose une Fantaisie pour le concours de sortie de la classe d'alto de Théophile Laforge du Conservatoire de Paris[17],[18]. Le morceau sera rejoué en concerts à plusieurs reprises[19].

À la suite de ses succès académiques, Hélène Fleury est professeure de piano et d'harmonie à Paris, épouse le scientifique Louis Roy en 1906, puis emménage dans le midi de la France où elle enseigne à partir de 1928 l'harmonie, le piano et la composition au sein du conservatoire de Toulouse[20]. Parmi ses élèves, se distinguent le chef d'orchestre Louis Auriacombe, le compositeur Charles Chaynes ou le violoniste Pierre Doukan[7]. Ses œuvres orchestrales Trois esquisses Symphoniques et Soir de Bataille sont données au Théâtre du capitole de Toulouse en 1924 et 1934[21]

Elle réside à Castres[1] et décède le dans une maison de retraite[22] à Saint-Martory[23].

Parmi ses compositions, figurent[24] :

  • Ne pleurez pas !, mélodie pour voix et piano (1897) ;
  • Pensée, pièce pour piano (1897) ;
  • Menuet pour piano à quatre mains (1898) ;
  • La Nuit, pièce pour piano (1898) ;
  • Scherzo pour piano (1898) ;
  • Étude pour la main gauche seule (1899) ;
  • Allegro symphonique pour orgue (1899) ;
  • Djinns et farfadets pour piano ;
  • Sonate pour piano et violon ;
  • Medora, cantate pour le Prix de Rome, sur un texte d'Édouard Adenis (1904) ;
  • Soir de Bretagne, mélodie pour voix et piano (1904) ;
  • Rêverie pour violoncelle et piano (1904) ;
  • Fantaisie pour alto et piano, op. 18, morceau de concours du Conservatoire de Paris en 1906[17] ;
  • Quatuor pour piano et cordes (1909) ;
  • Trois pièces faciles pour violon et piano (1911) ;
  • Pastorale pour orgue, publiée dans le quatrième volume des Maîtres contemporains de l’orgue (1914)[7] ;
  • Trois esquisses symphoniques, donné en première audition à Toulouse en 1924[25] ;
  • Soir de Bataille, poème symphonique pour voix et orchestre, donné en première audition à Toulouse en 1934[26],[27].

Notes et références

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  1. a et b Archives Hautes Garonne, « Succession et absence » Accès libre.
  2. Archives départementales de l'Oise, année 1876, acte no 569, consulté en ligne le 29 septembre 2019
  3. Notice BnF de la revue
  4. Résultats du 10e concours de composition in Revue musicale Sainte-Cécile, 4e année, no 15, 21 mai 1897
  5. Résultats du 15e concours de composition in Revue musicale Sainte-Cécile 5e année, no 19, 5 août 1898
  6. Résultats du 17e concours de composition in Revue musicale Sainte-Cécile 6e année, no 16, 2 juin 1899
  7. a b c et d Denis Havard de la Montagne, « Prix de Rome 1900-1909 : Hélène Fleury-Roy (1876-1957) », sur musimem.com, mai 2010-janvier 2014.
  8. Mention dans Le monde artiste, 43e année, no 14, 5 avril 1903, p. 222
  9. Mention dans Le Ménestrel, 3758, 69e année, no 14, 5 avril 1903, p. 111
  10. Fauser 1998, p. 104-105.
  11. a b et c No 1972, 7e année, lundi 4 mai 1903, à lire en ligne
  12. a et b La Fronde no 1984, 7e année, samedi 16 mai 1903, à lire en ligne
  13. Mention dans Le Ménestrel, 3817, 70e année, no 21, 22 mai 1904, p. 167
  14. Mention dans La Fronde, no 2102, 8e année, 1er juillet 1904
  15. Annonce des résultats in Le Ménestrel, 3823, 70e année, no 27, 3 juillet 1904, p. 215
  16. Fauser 1998, p. 84.
  17. a et b Launay 2006, p. 136.
  18. « Fantaisie (Hélène Fleury) », sur Bru Zane Media Base (consulté le ).
  19. Archives articles sur le site Retronews
  20. Informations de Nicole Jacquemin, bibliothécaire du CRR de Toulouse, données sur le site musimem
  21. Dezede, « Archive Dezede ».
  22. Mention dans l'acte de décès délivré par la mairie de Saint-Martory.
  23. Archives Haute Garonne, « Succession et absence » Accès libre.
  24. Recherche dans le catalogue de la BnF et dépouillement presse
  25. Yannick Simon, « Trois esquisses symphoniques (Fleury (H.) [comp.]) », sur dezede.org (consulté le ).
  26. Recension du concert dans Le Ménestrel, 5107, 96e année, no 11, 16 mars 1934, p. 110
  27. Yannick Simon, « Soir de bataille (Fleury (H.) [comp.], Roy (A.) [poète]) », sur dezede.org (consulté le ).

Bibliographie

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  • Florence Launay, Les compositrices en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, , 544 p. (ISBN 2-213-62458-5).
  • (en) Annegret Fauser, « "La Guerre en dentelles": Women and the "Prix de Rome" in French Cultural Politics », Journal of the American Musicological Society, vol. 51, no 1,‎ , p. 83-129 (lire en ligne Inscription nécessaire).

Liens externes

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