Hindou Kouch — Wikipédia

Hindou Kouch
Carte de localisation de l'Hindou Kouch (à l'ouest).
Carte de localisation de l'Hindou Kouch (à l'ouest).
Géographie
Altitude 7 708 m, Tirich Mir
Massif Grand Himalaya
Administration
Pays Drapeau de l'Afghanistan Afghanistan
Drapeau du Pakistan Pakistan

L'Hindou Kouch (en pachto et en persan : هندوكش ; en hindi : हिन्दु कुश) est une chaîne de hautes montagnes en Afghanistan et au Pakistan.

En sanskrit, cette chaîne de montagnes se nomme पारियात्र पर्वत (Pāriyātra Parvata), du verbe पारि (pāri, « faire traverser ») et यात्रा (yātrā, « voyage, expédition »)[réf. souhaitée].

Géographie

[modifier | modifier le code]
Carte topographique de l'Hindou Kouch.
Le col de Salang.

L'Hindou Kouch est une chaîne de hautes montagnes qui commence au centre de l'Afghanistan, au nord-est de la ville de Kandahar. Puis elle rejoint le Nord du Pakistan sur lequel elle déborde. La chaîne occupe aussi le corridor de Wakhan avant de se terminer contre le Pamir (au nord), le Karakoram (à l'est) et l'Himalaya (au sud-est). Ainsi, ces quatre chaînes font partie d'un vaste ensemble montagneux que l'on désigne par aire Hindou Kouch-Himalaya (HKH), qui chevauche huit pays et abrite plus de 140 millions de personnes.

L'Hindou Kouch est traversé par l'antique route de la soie. Son plus haut sommet est le Tirich Mir, situé au Pakistan (7 708 mètres d'altitude).

Les deux tiers des glaciers de l’Hindou Kouch pourraient fondre d’ici à la fin du siècle si la planète restait sur la même trajectoire d’émissions de gaz à effet de serre. Certains grands fleuves d'Asie s'en trouveraient destabilisés[1].

L'aire Hindou-Kouch-Himalaya est le résultat de la collision des plaques indo-australienne et eurasienne. Cette collision a commencé au crétacé supérieur (il y a environ 70 millions d'années), la plaque indienne, qui se dirigeait vers le nord à la vitesse de 15 centimètres par année, ayant heurté la plaque eurasienne. L'océan Téthys, qui les séparait, a totalement disparu il y a environ 50 millions d'années. La plaque indo-australienne continue à se déplacer à la vitesse constante d'environ 5 centimètres par an, s'enfonçant sous la plaque eurasienne et provoquant ainsi l'élévation de l'Hindou-Kouch et de ses hauts-plateaux septentrionaux en Afghanistan, Iran, Tibet, etc.

L'Inde se comporte ainsi comme un poinçon qui emboutit et déforme la lithosphère asiatique sur plus de 3 000 kilomètres au nord de l'Hindou-Kouch.

Si les hauts-plateaux sont coupés par de grandes failles qui absorbent, en partie, cette déformation, cette intense activité tectonique rend la région très active du point de vue sismique. D'ailleurs, des séismes historiques de magnitude 8 et plus sont documentés sur les fronts sud et nord de l'Hindou-Kouch, donc par exemple tant en Inde qu'en Iran ou Afghanistan.

Confluence de l'Indus et du Gilgit.

Les Grecs et les Macédoniens donnaient au massif le nom de « Paropamisades », qui comprenaient les antiques régions de Bactriane, région située entre les montagnes de l'Hindou-Koush et la rivière Amou-Daria, et la Sogdiane. Ces montagnes furent franchies par Alexandre le Grand au printemps de l'année 329 av. J.-C., lancé à la poursuite de l'assassin de Darius III, le satrape Bessos, puis de nouveau en 327 av. J.-C. lorsqu'il se dirigea vers la vallée de l'Indus[2]. Le roi séleucide Antiochos III les franchit de nouveau en 206 av. J.-C. lors de son Anabase[3].

Ibn Battûta, qui traverse la région vers 1333 pour se rendre dans le Sind, relève que lui et ses compagnons de voyage « [devaient] traverser la montagne Hindû Kûsk, ce qui veut dire « tueuse d'Hindous » : les esclaves, hommes et femmes, qu'on amène de l'Inde à la suite de la conquête musulmane, meurent en grand nombre sur cette route à cause de l'intensité du froid et l'épaisseur de la neige[4]. » Toutefois, les ethnologues Bernard Dupaigne et Gilles Rossignol relèvent qu'il s'agit d'une « étymologie probablement fantaisiste »[5].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Les deux tiers des glaciers de l’Himalaya et de l’Hindou Kouch pourraient fondre d’ici à la fin du siècle », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Catherine Grandjean (dir.), Gerbert-Sylvestre Bouyssou et al., La Grèce hellénistique et romaine : D'Alexandre à Hadrien, 336 avant notre ère-138 de notre ère (ISBN 978-2-410-02552-1), chap. 1 (« Alexandre le Grand : nouvel Achille et dernier des Achéménides »), p. 56-62.
  3. Catherine Grandjean (dir.), Gerbert-Sylvestre Bouyssou, Christophe Chandezon et Pierre-Olivier Hochard, La Grèce hellénistique et romaine : D'Alexandre à Hadrien, 336 avant notre ère-138 de notre ère, Paris, Belin, coll. « Mondes Anciens », , 815 p. (ISBN 978-2-410-02552-1), chap. 3 (« L'impossible stabilisation des royaumes hellénistiques »), p. 153-157.
  4. Ibn Battûta. Voyages et périples, dans Voyageurs arabes, textes traduits, présentés et annotés par Paule Charles-Dominique, Paris, Gallimard, coll. « Pléiade », 1995, p. 739.
  5. Bernard Dupaigne et Gilles Rossignol, Le guide de l'Afghanistan, Lyon, La Manufacture, 1989, p. 18.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]