Histoire de l'architecture — Wikipédia

L'histoire de l'architecture est une partie de l'histoire de l'art qui étudie l'évolution historique de l'architecture d'une façon différente de l'histoire de la construction, c'est-à-dire qu'elle étudie ses principes d'arrangement, ses idées d'associations symboliques mises en place dans les réalisations concrètes plutôt que pour la construction uniquement l'aspect ornemental des matériaux et leur provenance géographique[1].

Cette discipline, comme toute autre forme de connaissances historiques, est soumise aux limitations[2] et aux forces de l'historiographie : il existe différents points de vue relatifs à son étude, dont la plupart exprimés sont occidentaux, jusqu'à l'aspect ethnographique dans l'étude des autres cultures. Ainsi, l'architecture se constitue parfois sans une personne déclarée par l'organisation sociale « le maître des œuvres » (concernerait l'architecture vernaculaire[3], en français : architecture courante ou vulgaire).

La personne qui exercerait à partir d'éléments matériels et immatériels[4] organisés l'« art de l'architecture » socialement est l'architecte.

Préhistoire

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La symbolique de la construction existe depuis l'âge des métaux, elle est attestée par les pierres levées partout dans le monde.

Dolmen de Tella, Sobrarbe, Aragón, Espagne. Photo Basotxerri

Dans plusieurs civilisations antiques, comme l'Égypte ou la Mésopotamie, l'architecture et l'urbanisme reflètent constamment le divin et le surnaturel. De plus, elles ont recours à la monumentalité pour symboliser le pouvoir politique des dirigeants, de l'élite, ou de l'État lui-même.

Les éléments les plus connus de l'architecture sacrée de l'Égypte antique sont les tombeaux, dont les pyramides, et quelques temples monumentaux. L'architecture domestique en terre crue est en revanche très peu connue, en raison d'un manque de vestiges visibles. Néanmoins, la découverte du site de Tell el-Amarna a permis de résoudre quelques énigmes sur le quotidien des égyptiens de « basse extraction ».

L'architecture et l'urbanisme des civilisations telles que la Grèce antique et la Rome antique évoluèrent à partir d'idéaux civiques plutôt que religieux, et de nouveaux types de constructions émergèrent.

Les amphithéâtres romains, théâtres antiques, arcs de triomphe, basiliques, aqueducs, thermes romains, marchés (macellum) et temples construits en pierre, en ciment et en briques sont caractéristiques de l'architecture romaine avec leurs systèmes de voûtes composites ou toscanes.

Des textes sur l'architecture ont été écrits depuis l'antiquité. Ces textes contiennent à la fois des conseils généraux, et des prescriptions et des canons formels. Les écrits de l'ingénieur militaire romain Vitruve au Ier siècle av. J.-C. contiennent de nombreux exemples de canons. Certains des plus importants exemples de l'architecture canonique sont religieux.

Architecture chrétienne

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L’architecture constituait au Moyen Âge occidental l’une des sept disciplines des « arts mécaniques ».

L'architecture occidentale du Moyen Âge contient trois principales périodes :

  • Architecture pré-romane (750-950) : petits bâtiments de plans droits, proches des basiliques romaines.
  • Architecture romane (950-1130) : les voûtes de pierre et les constructions aux murs de pierre épais sont caractéristiques de cette architecture. Les techniques sont héritées de l'architecture romaine.
  • Architecture gothique (1130-1500) : caractérisée par des nefs très élevées avec arcs-boutants, des ponts de pierre et de grandes baies vitrées divisées en petites sections par des croisillons de pierre. Les arcs sont en ogives, les sculptures très détaillées et les portes très ouvragées.
  • Art asturien
  • Art grotesque

L'architecture byzantine est caractérisée par les coupoles sur pendentifs en brique. Les extérieurs sont enduits sobrement, alors que les intérieurs sont décorés de mosaïques aux couleurs vives et de lambris de panneaux de marqueterie de marbre. Le meilleur paradigme de l'architecture byzantine reste Hagia Sophia.

Architecture islamique

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Depuis ses débuts au VIIe siècle apr. J.-C., l'architecture islamique se manifeste par la construction de nombreux édifices religieux et profanes tant dans l'Orient que dans l'Occident musulman[5]. Parmi les mieux préservés, figure la Grande Mosquée de Kairouan (en Tunisie). Fondée en 670 apr. J.-C. et reconstruite au IXe siècle par les souverains de la dynastie aghlabide, elle est considérée comme l'ancêtre de toutes les mosquées de l'Occident musulman[6]. Par son plan et ses caractéristiques architecturales et décoratives, elle servit de prototype à de nombreuses mosquées de l'Occident musulman[7] et servit de modèle dans divers pays de l'Afrique du Nord, en Sicile et en Andalousie[8].

Renaissance

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L'architecture de la Renaissance voit son apogée durer de 1494 dates des guerres d'Italie à 1620. Elle réadapte l'architecture grecque et romaine, avec des dômes, des colonnes rectangulaires (pilastre) souvent intégrées aux murs.

Architecture baroque

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Le style baroque est un style « chargé », avec des sculptures complexes. Ce style se développa surtout en Italie mais eu une influence dans toute l'Europe (exemple : église Saint-Paul à Paris).

Architecture classique et néoclassique

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L'architecture classique se développe au XVIIe siècle, dans les pays du nord de l'Europe et en France, empruntant ses formes à l'architecture antique (colonnes, trophées, frontons…). L'exemple le plus grand est le château de Versailles. Le classicisme est un art au service du pouvoir : les lignes sont rectilignes, la symétrie et les rigueurs de la géométrie sont respectées. Dans le nord de l'Europe (pays protestants), les églises ont un décor simple. Leur style tranche avec les exubérances du baroque. Certains historiens (comme Ernst Gombrich) considèrent la partie du château de Versailles dessinée par Louis Le Vau comme baroque[9].

L'Architecture néoclassique, dure environ de 1750 à 1830[10]. Elle procède d'un second retour à l'antiquité gréco-romaine depuis la Renaissance.

Époque contemporaine

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Dans l'époque contemporaine, l'architecture reste un moyen d'afficher la splendeur, entre autres par le gigantisme dans la hauteur (édifices verticaux) ou le gigantisme dans la portée horizontale.

  • XIXe siècle : Émergence de la préfabrication. Émergence de l'éclectisme multiculturel exprimé sur une seule œuvre par l'ornementation.
  • XXe siècle : Émergence du nouvel ordre architectural « pureté dépouillée » donnée par le nouveau béton de ciment, donnant un nouveau monolithisme et une plasticité de la forme. Les aspects politiques de la démographie de la population concernée par la nouvelle architecture-plan urbain sont abordés. Émergence de la notion du dedans et dehors liés par l'énergétique.
  • XXIe siècle : Émergence de la notion du dedans et dehors liés par la nouvelle connectivité. Les aspects politiques des implications environnementales de l'architecture sont abordés.

Les progrès techniques des XIXe et XXe siècles ont largement étendu les possibilités de réalisation qui doivent suivre les besoins démographiques et les normes d'hygiène nouvelles. On ne peut plus se limiter à bâtir avec de la pierre naturelle ou artificielle et ses contraintes d'ouvrage. Délaissant assez tardivement la mise en place organisée des chefs-d'œuvre artisanaux, les architectes adopteront intégralement la technologie nouvelle et la situation du « standard » du bâtiment.

les différents mouvements et écoles

Architectures avec autres approches symboliques

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Architecture asiatique

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Architecture pré-colombienne

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Architecture africaine

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Monument de la réunification à Yaoundé.

Notes et références

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  1. CNRTL, définition architecture, « Au vrai, l'architecture offre l'aspect émouvant d'une géométrie vivante, ce qui ne peut être obtenu qu'à condition de ne pas observer une rigueur absolue dans les distances, les mesures et les proportions. L'inscription approximative de tout édifice bien construit dans des cercles et des rectangles appartient à l'éternelle architecture… », É. Faure, L'Esprit des formes, 1927, p. 169.
  2. « Tout inventaire artistique est ordonné par des valeurs ; il n'est pas le résultat d'une énumération, mais d'un filtrage. » André Malraux 25 mars 1969, frontispice "L'Inventaire", in Architecture méthode et vocabulaire, Éditions du Patrimoine, 1re ed. 1972, (ISBN 978-2-85822-593-4).
  3. Pierrick TRAUCHESSEC Séminaire Architecture, Environnement, Paysage - L’interprétation de l’architecture vernaculaire par les architectes. Architecture, aménagement de l’espace. 2014. dumas-01148254 (Consulté le ) ; Chap. Introduction à l'architecture vernaculaire… depuis la culture véhiculée par la langue anglaise :
    p. 7-11 « Architectes… Mary Colter, Franck Lloyd Wright et Rick Joy… trois contextes historiques différents… pour la même architecture populaire des civilisations Pueblos. On se rendra compte que celle-ci a été au centre d’un enjeu identitaire lié à l’architecture américaine » ;
    p. 11-15 Il envisage les architecture populaire ou primitive - architecture rurale - architecture anonyme ou sans architectes - architecture marginale - architecture spontanée - régionalisme et régionalisme critique ;
    Voir le tableau ressources/culture p. 17.
  4. Voir par exemple le son que fait le plancher sur lequel on marche dans l'architecture Japonaise du Château de Nijō à Kyôto, le Canon de lumière dans l'architecture de Le Corbusier au Couvent Sainte-Marie de La Tourette en France.
  5. William J. Duiker et Jackson J. Spielvogel, World History, Volume 1, éd. Cengage Learning, 2006, p. 203-205
  6. (en) John Richard Hayes, The Genius of Arab civilization : source of Renaissance, éd. Taylor & Francis, 1983, p. 104
  7. Michel Terrasse, Islam et Occident méditerranéen : de la conquête aux Ottomans, éd. Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS), 2001, p. 60
  8. (fr) Grande Mosquée de Kairouan (Qantara patrimoine méditerranéen)
  9. Ernst Hans Gombrich, The story of art, éd. Phaidon, Londres, 1995, p. 447
  10. Daniel Rabreau, Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806): l'architecture et les fastes du temps, éd. Art et Arts, Bordeaux, 2000, p. 21, (ISBN 9782911059162)
  11. Jan Gympel, Story of Architecture, éd. Könemann, 2006, p. 70
  12. Anna Jackson et Morna Hinton, The V&A guide to period styles : 400 years of British art and design, éd. V & A Publications, Londres, 2002, p. 158
  13. (fr) Sylvie Mazaraky et Jos Vandenbreeden, L'Art nouveau : passerelle entre les siècles et les arts, éd. Lannoo Uitgeverij, 2006, p. 13
  14. Tarek Mohamed Refaat Sakr, Early twentieth-century Islamic architecture in Cairo, éd. American University in Cairo Press, 1993, p. 63
  15. Cahiers d'études romanes, Numéro 4, Parties 1 à 2, éd. Université de Provence (Aix-Marseille 1), 2000, p. 321
  16. (en) Kathleen Morgan Drowne et Patrick Huber, The 1920's, éd. Greenwood Publishing Group, 2004, p. 74

Bibliographie

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  • Gérard Monnier, Histoire de l'architecture, éd. Presses Universitaires de France, 2010
  • Jan Gympel, Histoire de l'architecture : de l'antiquité à nos jours, éd. Éditions Place des Victoires, 2005
  • Patrick Nuttgens, Histoire de l'architecture, éd. Phaïdon, 2002
  • Michel Ragon, Histoire mondiale de l'architecture et de l'urbanisme modernes, Casterman, 1978

Articles connexes

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Lien externe

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