Kon Ichikawa — Wikipédia

Kon Ichikawa
市川 崑
Description de cette image, également commentée ci-après
Kon Ichikawa en 1954.
Naissance
Ise (Japon)
Nationalité Drapeau du Japon Japonais
Décès (à 92 ans)
Ise (Japon)
Profession Réalisateur
Films notables La Harpe de Birmanie
Le Pavillon d'or
La Vengeance d'un acteur
Site internet www.konichikawa.com

Kon Ichikawa (市川 崑, Ichikawa Kon?), né le , à Ise, nouveau nom de Ujiyamada dans la préfecture de Mie, et mort le dans sa ville natale, est l'un des plus célèbres réalisateurs japonais.

Il réalise plus de quatre-vingts films, du milieu des années 1940 au milieu des années 2000, et, bien que peu d'entre eux soient diffusés en Occident, leur reconnaissance (nomination, parfois récompense) dans des festivals internationaux parmi les plus prisés, comme la Mostra de Venise ou le Festival de Cannes, lui valent une notoriété internationale. Son style a beaucoup varié durant sa longue carrière, mais on notera qu'il privilégie souvent les objectifs grand angle et le cinémascope pour restituer une esthétique visuelle proche du théâtre kabuki, et qu'il revient fréquemment à des thèmes pacifistes nuancés d'humour noir.

Kon Ichikawa en 1955.
Kazuo Miyagawa (à gauche) et Kon Ichikawa (à droite) en 1963.

Début de carrière

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En 1933, après des études de commerce à Osaka[1], Kon Ichikawa trouve un emploi dans la section animation de la société Jenkins-Osawa, à Kyoto, où il devient ensuite assistant de réalisateurs tels que Tamizō Ishida, Yutaka Abe et Nobuo Aoyagi[2]. Au début des années 1940, les studios Jenkins-Osawa fusionnent avec les sociétés de production Tōhō et Photo Chemical Laboratories (P.C.L.)[3]. Kon Ichikawa rejoint Tokyo à cette occasion. Il y rencontre Natto Wada (和田 夏十, Wada Natto?, parfois transcrit en Natsuto Wada[4]), alors traductrice pour la Tōhō, qui devient sa femme et écrit les scénarios de la plupart de ses films réalisés entre 1949 et 1965.

En 1946, la Tōhō lui donne l'occasion de réaliser un premier film, La Fille du temple Dojo[1],[6], une animation tournée avec des marionnettes et adaptée d'une pièce de bunraku.

Kon Ichikawa ne présente pas le script du film au comité de censure de l'occupant américain[7],[3] avant de le réaliser (peut-être parce qu'il avait peu de chances d'être accepté, les thèmes trop « médiévaux » étaient généralement rejetés[8],[9]) ; en conséquence, les autorités américaines confisquent les bobines, empêchant la diffusion du film qui, longtemps perdu — on l'a cru détruit — est désormais retrouvé et conservé, notamment par la Cinémathèque française.

Affirmation cinématographique et politique

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Le contrôle et la censure des médias par les forces d'occupation avaient des effets très sensibles sur l'industrie cinématographique japonaise[10], et se traduisirent notamment, dans l'immédiat après-guerre, par une montée en puissance des syndicats et l'apparition de conflits sociaux dans les sociétés de productions.

Fondé le [11] (seulement quatre mois après la fin de la guerre) le syndicat de la Tōhō est alors l'un des plus actifs et organise d'importantes grèves et manifestations dès début 1946. À partir de l'automne 1946, un mouvement de grève plus radical provoque une scission parmi les employés de la Tōhō et aboutit à la création en [12] d'une nouvelle société de production sous la bannière anticommuniste, la Shintōhō. S'étant opposé aux grévistes, Kon Ichikawa rejoint la Shintōhō. Ce parti pris n'était pas sans conséquences pratiques : il était à l'abri des « chasses aux sorcières » anticommunistes (qui commencèrent en 1948 lorsque les Américains changèrent radicalement leur politique à cet égard[13]), mais se trouvait désormais dans une société de production sans grands moyens financiers, privée de « tête d'affiche » (comme Mikio Naruse et Akira Kurosawa, qui étaient restés à la Tōhō) et qui se trouvait par conséquent contrainte de produire un cinéma grand public. C'est pourquoi, jusqu'au début des années 1950, Kon Ichikawa est contraint à la réalisation de films à vocations plus commerciales qu'artistiques.

Fin de carrière

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Kon Ichikawa meurt le à l'âge de 92 ans[14].

Filmographie

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Sauf indication contraire, les titres en français se basent sur la filmographie de Kon Ichikawa dans l'ouvrage Le Cinéma japonais de Tadao Satō[15].

Affiche de Mille et une nuits avec la Toho (1947).
Chikage Awashima dans Le Pont du Japon (1956).

Documentaires

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  • 1965 : Tokyo Olympiades (東京オリンピック, Tōkyō Orinpikku?)
  • 1968 : La Jeunesse (青春, Seishun?)
  • 1969 : Kyoto (, Kyōto?)
  • 1970 : Le Japon et les Japonais (日本と日本人, Nihon to Nihonjin?)
  • 1970 : Tsuru (つる?)
  • 1973 : Le Plus Rapide (最も速く, Mottomo hayaku?), 5e segment dans le film collectif Visions of Eight (時よとまれ、君は美しい/ミュンヘンの17日, Tokiyo tomare, kimi wa utsukushii?)

Télévision

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  • 1965 - 1966 : Le Dit du Genji (源氏物語, Genji monogatari?) (série TV)
  • 1972 : Kogarashi Monjirō (木枯し紋次郎?) (série TV de 4 épisodes)
  • 1986 : Le Conte des chatons (子猫物語, Koneko monogatari?) (téléfilm)
  • 1993 : Shinjitsu ichiro (真実一路?) (téléfilm)
  • 2002 : Tōbō (逃亡?) (série TV de 3 épisodes)
  • 2003 : Le Mariage de ma fille (娘の結婚, Musume no kekkon?) (téléfilm)

Filmographie (producteur)

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Distinctions

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Récompenses

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Notes et références

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  1. a et b (en) Ichikawa Kon, Encyclopædia Britannica.
  2. (en) Akira Kurosawa Award for 2006 Winers, Festival international du film de Tokyo.
  3. a et b (en) Jonathan Crow, « Kon Ichikawa Biography », All Movie Guide.
  4. L'écriture Natto Wada est généralement adoptée, y compris dans les ouvrages de référence. Il s'agit d'un nom d'artiste, son vrai nom de jeune fille est Yumiko Mogi (et après mariage, Yumiko Ichikawa).
  5. (en) Shintoho: Motion Picture Company, Encyclopædia Britannica.
  6. Certaines sources, indiquent que ce film fut tourné pour les studios Shintōhō. C'est un anachronisme : les studios Shintōhō n'existent pas encore en 1946, ils ne seront fondés que l'année suivante, en 1947[5].
  7. Satō 1997, p. 10.
  8. Richie 2005, p. 133.
  9. Satō 1997, p. 12.
  10. Donald Richie indique à ce sujet que le général Douglas MacArthur s'investit lui-même dans la réforme du cinéma japonais, dès 1945. (Richie 2005, p. 133).
  11. Satō 1997, p. 23.
  12. Satō 1997, p. 25.
  13. Richie 2005, p. 143.
  14. Jean-Luc Douin, « Kon Ichikawa », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. Satō 1997, p. 259-260.
  16. Bungawan Solo (1950) - MCJP.
  17. Le Milliardaire : titre français du film d'après le catalogue de Hideko Govaers, Reiko Inoue et La Cinémathèque française, Le Cinéma japonais de ses origines à nos jours (de janvier 1984 à avril 1985), Cinémathèque française, 1er trimestre 1984, 144 p. (lire en ligne), p. 136
  18. Le Train bondé (1957) - Cinémathèque française
  19. Tendre et folle adolescence (1960) - MCJP.
  20. (ja) « 1962年 第13回 ブルーリボン賞 », sur allcinema.net (consulté le )
  21. (en) Stuart Galbraith, Japanese Filmography : A Complete Reference to 209 Filmmakers and the Over 1250 Films Released in the United States, 1900 Through 1994, Mcfarland, , 509 p. (ISBN 978-0-7864-0032-4), p. 475
  22. (ja) « 17e cérémonie des prix du film Mainichi - (1962年) », sur mainichi.jp (consulté le )

Bibliographie

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  • Max Tessier, Le Cinéma japonais au présent : 1959-1984, Paris, Lherminier, (réimpr. 1984), 219 p. (ISBN 2-86244-028-0)
  • Tadao Satō (trad. du japonais par Karine Chesneau et al.), Le Cinéma japonais, Tome II, Paris, Cinéma/pluriel et Centre Georges Pompidou, , 324 p. (ISBN 2-85850-930-1).
  • Donald Richie (trad. de l'anglais par Romain Slocombe), Le Cinéma japonais, Paris, Édition du rocher, , 402 p. (ISBN 2-268-05237-0).
  • (en) James Quandt (dir.), Kon Ichikawa, Toronto, Cinematheque Ontario, , 445 p. (ISBN 0-9682969-3-9)
    L'ouvrage de référence sur Kon Ichikawa, dont les articles sont écrits par de célèbres auteurs ou réalisateurs (tels que Yukio Mishima ou Yasuzo Masumura), des experts renommés du cinéma japonais (Tadao Satō, Donald Richie, Max Tessier, Aaron Gerow) ou des proches du réalisateur (y compris sa femme, Natto Wada et lui-même).
  • (en) « Ichikawa, Kon », dans Britannica Book of the Year 2009 (lire en ligne), p. 137

Liens externes

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