Île Maurice — Wikipédia

Île Maurice
Mauritius (mul)
Plage de l'île Maurice.
Plage de l'île Maurice.
Géographie
Pays Drapeau de Maurice Maurice
Archipel Mascareignes
Localisation Océan Indien
Coordonnées 20° 18′ 00″ S, 57° 35′ 00″ E
Superficie 1 865 km2
Point culminant Piton de la Petite Rivière Noire (828 m)
Géologie Île volcanique
Administration
Démographie
Population 1 222 340 hab. (2019)
Densité 655,41 hab./km2
Gentilé Mauricien
Plus grande ville Port-Louis (Capitale)
Autres informations
Fuseau horaire UTC+04:00
Géolocalisation sur la carte : Maurice
(Voir situation sur carte : Maurice)
Île Maurice
Île Maurice
Géolocalisation sur la carte : océan Indien
(Voir situation sur carte : océan Indien)
Île Maurice
Île Maurice
Île à Maurice

L'île Maurice (Moris en créole mauricien ; Mauritius en anglais), autrefois appelée l'isle de France (1717-1814), est l'île principale de la république de Maurice[1]. Elle est rattachée géographiquement à l'Afrique et est située dans l'Ouest de l'océan Indien, au cœur de l'archipel des Mascareignes, entre La Réunion à l'ouest et l'île Rodrigues à l'est[1].

Géographie

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Chamarel, « Terres des Sept Couleurs ».

Comme La Réunion, Rodrigues et les écueils de Saint-Brandon, l'île Maurice fait partie de l'archipel des Mascareignes. Elle est située à 2 000 km au large de la côte sud-est de l'Afrique, à 865 km à l'est-sud-est de la côte orientale de Madagascar et à 199 km à l'est-nord-est de Saint-Denis (La Réunion). Comprise entre les latitudes 19° 58,8' et 20° 31,7' S et les longitudes 57° 18,0' et 57° 46,5' E, c'est une île de 65 km de long sur 45 km de large, pour une superficie de 1 864,8 km2[2],[3].

L'île est entourée de plus de 150 km de plages de sable blanc, bordées de cocotiers et de filaos. L'altitude s'élève depuis les plaines côtières jusqu'à un plateau central où elle atteint 670 m. Les plaines et le plateau ont permis la culture extensive de la canne à sucre[4] et du thé. L'île inclut un anneau brisé de petites montagnes (300–800 m), avec pour point culminant le piton de la Petite Rivière Noire (828 m), dans le parc national des gorges de Rivière Noire[1]. Des ruisseaux et des rivières parsèment l'île, dont beaucoup s'insèrent dans des failles dans ou entre les coulées de lave.

Les lagons sont protégés du large par le troisième plus grand récif corallien au monde, qui entoure l'île[5]. Au large des côtes mauriciennes se trouvent quelque 49 îles et îlots inhabités, dont plusieurs ont été déclarés réserves naturelles pour les espèces menacées.

Les Mascareignes ont pour origine un point chaud qui est né sous le Deccan il y a environ 66 millions d'années (Ma), a migré vers le sud-ouest (relativement à la plaque indienne[a]) et se trouve aujourd'hui en dessous de La Réunion. La formation de l'île Maurice résulte d'éruptions volcaniques d'abord sous-marines il y a plus de 9 Ma, qui se sont succédé pendant presque 5 Ma[6]. L'anneau brisé et quelques hauteurs isolées sont les restes des murs d'une ancienne caldeira[7].

L'activité volcanique a ensuite décru au fur et à mesure que la lithosphère se déplaçait vers le nord-est mais le volcanisme ne s'est pas arrêté, des coulées de lave récentes recouvrent une partie de la surface de l'île. En 2024, de nouvelles datations potassium-argon montrent pour ces laves des âges compris entre 113 ± 7 et 14 ± 3 milliers d'années (ka), et les analyses chimiques que la composition des laves n'a guère varié depuis 1 Ma[6],[8].

L'île ne compte pas de volcans actifs[4] mais des restes de cratères, dont le Trou-aux-Cerfs dans le centre de l'île à Curepipe, une attraction touristique[1]. Les datations et les analyses chimiques publiées en 2024 impliquent cependant que le magmatisme est resté stable de la source à la surface, sans différenciation importante. L'île Maurice doit donc être considérée comme encore active, le volcanisme peut reprendre. Cependant, vu le volume relativement faible des laves récentes et le fait qu'il semble n'y avoir eu que trois périodes d'activité depuis 100 ka, la probabilité d'une éruption dans un avenir proche est faible[6],[8].

Les navigateurs portugais furent les premiers Européens à découvrir et visiter l'île, à une date comprise entre 1500 et 1513. Ils l'appelèrent Cirné, du nom du navire du capitaine de l'expédition Diogo Fernandes Pereira[9].

Cependant, l'île demeura longtemps inhabitée jusqu'à l'arrivée des premiers colons hollandais en 1598[10], qui la nomment Mauritius en l’honneur du prince Maurice de Nassau, stathouder de la République néerlandaise. Elle fut ensuite colonisée par des Français de 1715 à 1810[10]. Vinrent ensuite des Britanniques qui l'occupèrent par la force, avant que cette possession ne leur soit confirmée par le traité de Paris de 1814. L'occupation britannique dura jusqu'à l'indépendance de l'île, le [10].

La population de l'île s'élève en juin 2024 à 1 213 974 habitants[11], soit la majorité de celle de la république de Maurice. Ses habitants sont appelés les Mauriciens comme tous les habitants du pays[12].

Depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1968, Maurice est passée d'une économie agricole à faible revenu à une économie diversifiée à revenu élevé, basée sur le tourisme, le textile, le sucre et les services financiers[13]. L'histoire économique de l'île Maurice depuis son indépendance a été qualifiée de « miracle mauricien » et de « succès de l'Afrique » (Romer, 1992 ; Frankel, 2010 ; Stiglitz, 2011)[14].

Ces dernières années, les technologies de l'information et de la communication, les produits de la mer, l'hôtellerie et le développement immobilier, les soins de santé, les énergies renouvelables, l'éducation et la formation sont devenus des secteurs importants, attirant des investissements considérables de la part d'investisseurs locaux et étrangers[13].

Maurice n'a pas de réserves de combustibles fossiles exploitables et dépend donc des produits pétroliers pour répondre à la plupart de ses besoins énergétiques. Les sources d'énergie locales et renouvelables sont la biomasse, l'énergie hydraulique, solaire et éolienne[15].

Maurice est bien classée sur le plan de la compétitivité économique, du climat d'investissement favorable, de bonne gouvernance et d'économie libre[16]. Le produit intérieur brut (PIB) était estimé à 14 milliards de dollars américains en 2019 et le PIB (PPA) par habitant était supérieur à 10 600 dollars américains, le deuxième plus élevé d'Afrique[17],[18]. En 2023, le pays est classé en 57e position (45e en 2022) pour l'indice mondial de l'innovation[19],[20].

L'indice de facilité de faire des affaires 2020 de la Banque mondiale classe Maurice au 13e rang mondial sur 190 économies pour la facilité de faire des affaires[21]. Selon le Ministère mauricien des affaires étrangères, les défis du pays sont la forte dépendance à l'égard de quelques secteurs industriels, l'importante fuite des cerveaux, la rareté de la main-d'œuvre qualifiée, le vieillissement de la population et l'inefficacité des entreprises publiques et des organismes parapublics.

Maurice a bâti son succès sur une économie de marché libre. Selon le rapport 2019 sur la liberté économique dans le monde, Maurice est classée comme ayant la 9e économie la plus libre au monde[22].

Environnement

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Représentation du dodo

Jusqu'à la fin du XVIIe siècle, l'île abritait le dodo, une espèce endémique qui s'est éteinte moins d'un siècle après sa découverte, principalement victime de l'homme[23].

Depuis le début du XXe siècle, 32 espèces de plantes ont disparu de l'île Maurice, principalement victimes de la déforestation[24].

Dégâts causés par le vraquier japonais MV Wakashio

En , l'île est touchée par une marée noire causée par le vraquier japonais MV Wakashio, qui heurte le 25 juillet un récif à Pointe d'Esny et s'échoue ensuite sur la barrière de corail face au village. L'île est en état d'urgence, le bateau pouvant se briser à tout moment et laisser s'échapper ses 4 000 tonnes de pétrole[25]. Le , ce dernier se scinde en deux, laissant s'échapper 1 000 tonnes de carburant dans les eaux mauriciennes. Néanmoins, les traces de la catastrophe ont pratiquement disparu au bout d'une année, grâce à la mobilisation des habitants dans la lutte contre cette pollution.

Personnalités liées à l'île

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Notes et références

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  1. En réalité, le point chaud de La Réunion est resté relativement fixe dans le manteau terrestre, c'est la plaque indienne qui a migré vers le nord-est.

Références

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  1. a b c et d « Géographie de l'île Maurice : Tout savoir », sur Info ile Maurice
  2. (en) « Meteorological Services − Monthly Bulletin of Climatological Summaries », Mauritius Meteorological Services, , p. 3.
  3. (en) « General Info – Geography », Mauritius.net.
  4. a et b « Géographie Île Maurice, Rodrigues », sur Le routard.
  5. (en) « Tourism − Overview of Mauritius », sur Government of Mauritius.
  6. a b et c Xavier Quidelleur et Vincent Famin, « Les volcans de l'île Maurice peuvent-ils être considérés comme actifs ? », sur CNRS Terre & Univers, (consulté le ).
  7. (en) « Geography of Mauritius », sur Pro Mauritius (consulté le ).
  8. a et b (en) Xavier Quidelleur et Vincent Famin, « Last 150 kyr volcanic activity on Mauritius island (Indian ocean) revealed by new Cassignol-Gillot unspiked K–Ar ages », Quaternary Geochronology, vol. 82,‎ , article no 101534 (DOI 10.1016/j.quageo.2024.101534 Accès libre).
  9. Denis Piat, Sur la route des épices, l'île Maurice, 1598-1810, Paris, Pacifique, , 208 p. (ISBN 2-87868-082-0).
  10. a b et c « Histoire de l'Ile Maurice », sur Info ile Maurice
  11. (en) « Population and Vital Statistics - Republic of Mauritius - January – June 2024 » Accès libre, sur statsmauritius.govmu.org, (consulté le )
  12. « Mauricien », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  13. a et b « Economie », sur ile Maurice
  14. (en) Katsiaryna Svirydzenka et Martin Petri, « Mauritius: The Drivers of Growth—Can the Past be Extended? », IMF Working Paper,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  15. (en) JOSEPH E. STIGLITZ, « The Mauritius Miracle » Accès libre, sur Project Syndicate, (consulté le )
  16. (en) « 2012 Investment Climate Statement - Mauritius » Accès libre, sur U.S Department of State, (consulté le )
  17. (en) « GDP (current US$) - Mauritius » Accès libre, sur The World Bank (consulté le )
  18. (en) « GDP per capita (constant 2015 US$) - Mauritius », sur The World Bank (consulté le )
  19. WIPO, « Indice mondial de l'innovation 2022 », sur Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (consulté le )
  20. WIPO, « Global Innovation Index 2023, 15th Edition », sur www.wipo.int (consulté le )
  21. (en) « Ease of Doing Business rankings », sur The World Bank (consulté le )
  22. (en) James Gwartney, Robert Lawson, Joshua Hall et Ryan Murphy, « Economic Freedom of the World », Fraser Institute Annual Report,‎ (lire en ligne Accès libre)
  23. « Le dodo, un célèbre oiseau tristement disparu », sur RTBF.be, (consulté en )
  24. Futura, « Biodiversité : le taux d'extinction des plantes est alarmant », sur Futura (consulté le ).
  25. « Le bateau échoué à l’île Maurice menace de se briser », sur www.20minutes.fr (consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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