Jean Jacobs — Wikipédia

Jean Jacobs
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Bruxelles (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Date de baptême

Jean Jacobs (Bruxelles, - Bologne, ) est un orfèvre bruxellois, fondateur à Bologne du Collège Jean Jacobs, ou Collegium Belgarum dit aussi "Collegio dei Fiamminghi".

Jean Jacobs fut baptisé en l'église de la Chapelle le , fils de Jean Jacobs et d'Élisabeth van Oosten, petit-fils de Jean Jacobs et de Marie Pannis, issue des lignages Sweerts et Sleeuws.

Pour un motif ignoré, Jean Jacobs décida de parfaire sa formation d'orfèvre à Bologne, et quoiqu'il possédât encore des biens fonciers à Bruxelles, situés Pré aux-Laines, où se trouve actuellement la place Jean Jacobs, il préféra continuer son activité dans sa ville d'adoption.

Il avait épousé le Judith van der Lip, originaire des Provinces-Unies, qui mourut le .

Il perdit également son fils unique Pietro Jacobs, né le emporté par la peste le 18 novembre 1630.

Ces drames successifs le poussèrent sans doute à consacrer sa fortune à l'éducation de la jeunesse bruxelloise en fondant un collège à leur intention.

Le peintre Guido Reni, ami de Jacobs, a laissé de lui un beau portrait.

Il devint rapidement un des plus fameux orfèvres de Bologne.

Il reste de lui des productions d'orfèvrerie religieuse, tels que des chandeliers d'argent exécutés en 1611 pour l'autel majeur de l'église des pères Augustins de Saint-Jacques.

De lui également le recouvrement en argent ciselé de l'image la plus vénérée à Bologne, celle de la Madone de saint Luc, qui aurait été peinte par l'apôtre lui-même. En 1641 encore il exécuta un calice pour le sanctuaire de Saint-Luc.

La fondation Jean Jacobs

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Jean Jacobs est surtout connu pour la fondation du Collège Jean Jacobs où de nombreuses générations de jeunes Bruxellois ont pu, dès 1651, recevoir une formation à l'étranger dans une des plus brillantes universités d'Europe.

Outre le Palais à Bologne, la fondation possède encore une villa à la campagne, dite il Palazzino, « où loin des rumeurs du monde les boursiers peuvent se livrer durant cinq ans dans un cadre idyllique aux bonnes études ».

Par son testament rédigé le , Jean Jacobs donne ainsi les conditions pour être admis à son collège :

  • le candidat doit être citoyen de Bruxelles ou à défaut de ceux-ci, d'Anvers ou du moins habitant du Brabant ;
  • il doit être né d'un mariage légitime et non légitimé ;
  • il doit être âgé de dix-huit ans ou d'au moins seize ;
  • il doit connaître le latin ;
  • il doit être sain de corps et avoir une belle présentation.

Il sera donné préférence, avant tout autre candidat :

  • aux descendants de la famille Jacobs, restée à Bruxelles ;
  • aux descendants de la famille Jacobs en ligne féminine ;
  • aux descendants d'Henri Wellens, ami de Jean Jacobs ;
  • aux parents de Pierre van der Lip, d'Utrecht, beau-frère du fondateur.

Le droit de désigner les boursiers appartenait aux doyens ou jurés de la Corporation des Orfèvres de Bruxelles.

La fondation Jean Jacobs, fort discrète et peu connue du grand public, existe toujours actuellement et chaque année des étudiants peuvent jouir de ce cadre et de cette ambiance unique. Actuellement, les candidats sont choisis parmi des étudiants de niveau universitaire originaires de la Belgique francophone et néerlandophone, ainsi que des étudiants de l'université d'Utrecht. Les conditions du testament de Jean Jacobs ayant été assouplies, le Collège Jean Jacobs de Bologne offre chaque des bourses à des étudiants ou chercheurs de la Communauté française de Belgique, de la Communauté Flamande et de la ville d'Utrecht, d’une durée de dix mois, d'octobre au mois de juillet suivant, pour y poursuivre une spécialisation post-universitaire[1].

De 1651 à 2000, plus de 300 étudiants ont bénéficié de bourses de la fondation, parmi lesquels Isidore Plaisant et Léo Moulin, respectivement en 1815 et en 1926[2].

Liste des étudiants bénéficiaires de la fondation Jean Jacobs aux XVIIe et XVIIIe siècles

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Nous donnons ici la liste[3] des boursiers de la fondation Jean Jacobs pour l'Ancien Régime avec la date d'arrivée des étudiants. Pour les époques plus récentes, aucune liste n'est disponible.

  1. « Bourse de la Fondation Jean Jacobs au Collège des Flamands de Bologne » [PDF], sur cref.be, (consulté le ).
  2. Jacques Hellemans, « Le Collège Jean Jacobs et ses livres anciens », dans Libri in Collegio, Bologne-Bruxelles, 1995, pp. 41-48.
  3. Voir: Venanzio Amoroso, "I borsisti del collegio dei Fiamminghi all'Università di Bologna alla fine del '700", dans Atti del Congresso internazionale Bologna, la cultura italiana e le letterature straniere moderne, Bologne, 17-22 octobre 1988, Ravenne, Longo, 1992, vol. I, p. 75-83. Voir la liste des étudiants dans: Jacques Hellemans, "Le Collège Jean Jacobs et ses livres anciens", dans Libri in Collegio, Bologne-Bruxelles, 1995, pp. 41-48.
  4. Beydaels: José Anne de Molina, "Le dernier roi d'armes Beydaels et sa famille", dans, Brabantica, IV, 1959, p. 60: Daniel Beydaels épousa Marie Helduwier.
  5. Il est le frère de Catherine Christine Marie van Gestel, née à Bruxelles le 25 février 1756, morte le 27 avril 1823, épousa Pierre Joseph Stas, né à Bruxelles le 17 juillet 1760, étainier, doyen de la Corporation des Étainiers en 1791. Leur fille Isabelle Stas, née à Bruxelles le 26 mars 1794 et décédée à Bruxelles le 17 décembre 1873, épousa Jean-Philippe Poelaert (1790-1875). Ils sont les parents du grand architecte Joseph Poelaert. Sur la famille van Gestel, voir: Guy Waltenier, "Quartiers d'ascendance de Joseph Poelaert", dans l'Intermédiaire des Généalogistes, Bruxelles, année 1978, n° 195, pp. 224-225. Ainsi que: Charles Poplimont, La Belgique héraldique, Paris, tome IV, 1866, pp.399-400. (van Gestel); Annuaire de la Noblesse de Belgique, 1861, 149-163 (Famille van Gestel); Herckenrode, Nobiliaire des Pays-Bas, II, Gand, 1865, pp. 812-813; Goethals, Dictionnaire..., II, Bruxelles, 1849, pp. 410-420; J. Vander Heyden, Nobiliaire de Belgique, Anvers, 1853, p. 442.

Bibliographie

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  • Libri in collegio. Jean Jacobs e il Collegio dei Fiamminghi in Bologna tra passato e presente, Bologna-Bruxelles, 1995.
  • Messager des Sciences et des Arts, Bruxelles, 1834, p. 41
  • Venanzio Amoroso, "I borsisti del collegio dei Fiamminghi all'Università di Bologna alla fine del '700", dans Atti del Congresso internazionale Bologna, la cultura italiana e le letterature straniere moderne, Bologne, 17-, Ravenne, Longo, 1992, vol. I, p. 75-83.
  • Jacques Hellemans, "Le Collège Jean Jacobs et ses livres anciens", dans : Libri in Collegio, Bologne-Bruxelles, 1995, p. 41–48.

Articles connexes

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Liens externes

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Site officiel du "Collegio dei Fiamminghi".