Jean Raymond Charles Bourke — Wikipédia

Jean Raymond Charles Bourke
Jean Raymond Charles Bourke
Le général Jean Raymond Charles Bourke.

Naissance
Lorient, Morbihan
Décès (à 75 ans)
Ploemeur, Morbihan
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Empire français pendant les Cent-Jours Empire français (Cent-Jours)
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 17881829
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Expédition d'Espagne
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur
Commandeur de Saint-Louis
Baron de l'Empire
Comte
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile
Autres fonctions Pair de France

Jean Raymond Charles Bourke, né le à Lorient dans le Morbihan et mort le à Plœmeur, dans ce même département, est un général français de la Révolution et de l’Empire.

Bourke entre au service le comme cadet-gentilhomme dans le régiment de Walsh infanterie (brigade irlandaise). Nommé sous-lieutenant le suivant (il n'a alors que 16 ans) dans le même régiment, il fait partie, la même année, de l'expédition de Cochinchine, et continue de servir dans les Indes jusqu'en 1790.

Officier de l'armée révolutionnaire française

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En , il part pour Saint-Domingue et reçoit le un coup de feu à la poitrine en défendant le poste de Genton. Nommé lieutenant le et capitaine le dans son régiment, devenu le 92e régiment d'infanterie de ligne, il est destitué le par les commissaires civils (Polverel et Sonthonax), et déporté de Saint-Domingue avec Blanchelande, d'Esparbès et une soixantaine d'officiers.

Un décret de la Convention nationale, du , déclare qu'il n'y a pas lieu à les poursuivre. Il attend à Bordeaux, dans les fonctions de son grade, à la suite de l'état-major de la place, un embarquement pour l'Amérique, lequel n'a pas lieu. Employé comme adjoint provisoire aux adjudants-généraux de l'armée des côtes de Cherbourg, il rentre comme capitaine dans le 92e régiment dans le mois de brumaire an IV et fait avec lui les campagnes des ans IV et V à l'armée de l'Ouest.

Expédition de Saint-Domingue (1801-1802)

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Chef de bataillon provisoire le 6 fructidor an VI au régiment d'O'Méara de la brigade étrangère, organisé par le général Hoche pour l'expédition d'Irlande, le bâtiment qui doit l'y mener, commandé par le capitaine de vaisseau Jean-Baptiste-François Bompart, est pris par les Anglais.

Bourcke rentre en France sur parole et est mis au traitement de réforme le 7 nivôse an VII. Adjoint à l'état-major de l'armée de l'Ouest le 20 floréal an VIII, il remplace en l'an IX le général Humbert dans le commandement supérieur de Lorient, Port-Louis (Morbihan) et l'Arrondissement de Lorient.

La paix d'Amiens a rendu à Bourke son entière liberté et celui-ci peut reprendre son service actif. Il fait partie, au mois de brumaire an X, de l'armée expéditionnaire de Saint-Domingue. Au moment du débarquement, il contribue puissamment, avec 300 hommes de marine, à la prise du Port-de-Paix. À la suite de cette affaire (10 pluviôse), il devient premier aide de camp du général en chef Leclerc. La même année, il commande l'avant-garde du corps d'armée du général Debelle et reçoit un coup de baïonnette au bas-ventre à la première attaque de la Crête-à-Pierrot. À la seconde, il est chargé de diriger la marche de la division Boudet et commande la réserve de l'armée, ayant sous ses ordres Pétion, depuis président de la république haïtienne. Après la prise de la Crête-à-Pierrot et l'accomplissement d'une mission auprès du commandant des forces anglaises à la Jamaïque, Bourke, qui est chef de brigade depuis le 24 messidor an X, est blessé le 11 vendémiaire an XI, à l'attaque de la ville du Cap par les noirs révoltés.

Général de l'Empire

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De retour en France le 27 nivôse an XI, et choisi, le 11 fructidor, pour aide de camp par le général Davout, il prend part en cette qualité à toutes les affaires de la flottille française qui ont lieu entre Flessingue et Ambleteuse, notamment à celle du Cap Gris-Nez, au mois de messidor an XIII. Membre et officier de la Légion d'honneur les 4 germinal et 25 prairial an XII, il obtient le grade d'adjudant-commandant le 25 fructidor an XIII.

Pendant la campagne d'Autriche en 1805, à la tête de 100 chevaux, il culbute les Russes et leur prend deux pièces de canon. Lors de la bataille d'Austerlitz, avec une partie du 15e léger, il contient les efforts de l'ennemi pour prendre en flanc la droite de l'armée française. Dans la campagne de Prusse, le , il pénètre à la tête de 100 chevaux dans la ville de Naünbourg, enlève un équipage de pont sur la Saale et porte les postes de cavalerie légère jusqu'à Freiberg. Le 14, à la bataille d'Auerstaedt, il enlève à l'ennemi 11 dragons et un officier supérieur, et le même jour il reçoit une balle qui lui traverse le poignet. Il combat à Eylau et à Friedland, avant d'être nommé commandeur de la Légion d'honneur le .

Il n'a pas encore quitté l'Allemagne quand l'Autriche, en 1809, oblige Napoléon Ier à reprendre les armes. Le , pendant le combat de Thann, Bourke commande une partie du 48e, le seul régiment qui reste en réserve. Le 23, à deux heures du matin, il conduit les grenadiers des 25e et 85e régiments de ligne à l'assaut de la place de Ratisbonne, et après avoir occupé la ville une heure, l'ennemi le culbute et le rejette sur l'escarpe. Dans un second assaut, il parvient à s'emparer d'une porte de la ville, et 3 000 Autrichiens tombent en son pouvoir. Il devient général de brigade sur le champ de bataille de Wagram, où il a deux chevaux tués sous lui.

Après cette campagne, envoyé en toute hâte à Anvers contre les Anglais débarqués dans l'île de Walcheren, il entre le , à la tête de sa brigade, dans le fort de Bath, puis à Flessingue le suivant.

Passé en Espagne en 1808, il commande en chef à l'affaire de Lumbier, où il met en déroute les bandes de Mina. Attaché ensuite à l'armée d'Aragon, il contribue puissamment à l'investissement de Valence le . Nommé gouverneur de Lérida et chargé des opérations militaires dans la Haute-Catalogne, il est blessé d'un coup de feu à la tête et d'une balle au genou à l'affaire de Roda contre le baron d'Eroles, le .

En 1813, il fait la campagne de Saxe, reçoit le titre de chevalier de Saint-Henri de Saxe le , le grade de général de division le et le gouvernement de Wesel par décret du . Assiégé dans cette place, il s'y défend jusqu'au et ramène en France toute sa garnison et 40 bouches à feu.

L'expédition d'Espagne

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Mis en non-activité à cette époque, et fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis le , gouverneur des places de Givet et de Charlemont le , il se maintient dans celle de Givet contre les attaques de l'armée prussienne et ne la remet qu'en exécution des traités de Paris de 1814 et de celui de 1815.

Placé de nouveau en non-activité le , il passe le au commandement de la 10e division militaire. Nommé le inspecteur-général d'infanterie, le roi le crée comte la même année. Pendant l'expédition d'Espagne en 1823, il commande, sous le maréchal Oudinot, la 2e division du 1er corps. Il s'empare, le , du port du Passage et de Fontarabie ; conduit l'attaque de San Sebastián des 9 et , et enlève le toutes les positions qui entourent et dominent La Corogne, qu'il oblige, le , à capituler. Cette campagne fait pleuvoir sur lui les honneurs et les dignités.

Il est cité à l'ordre du jour avec sa division et reçoit la décoration de commandeur de Saint-Louis le suivant. Grand officier de la Légion d'honneur le , pair de France le , le roi d'Espagne le fait le grand-croix de l'ordre royal de Saint-Ferdinand. Le , l'empereur de Russie lui envoie le cordon de l'ordre de Saint-Alexandre Nevski.

Avec la campagne d'Espagne se termine, à bien dire, sa vie active : car, avant d'être placé dans le cadre de réserve, il se borne à remplir en 1829 les fonctions d'inspecteur-général d'infanterie. Placé dans le cadre de réserve en vertu de la loi du , cela ne l'empêche pas d'être nommé le , grand-croix de la Légion d'honneur. À la Chambre des pairs, il soutient le gouvernement royal jusqu'à la fin du règne de Charles X.

Il vit retiré à la campagne, dans la commune de Plœmeur, près de Lorient, lorsqu'il meurt le . L'un des plus intrépides soldats de cette légion irlandaise qui comptait tant de braves et qui se montre si fidèle à la France, sa patrie adoptive, Bourke n'est pas un tacticien de premier ordre, mais son impétuosité le rend terrible dans un coup de main. Nul ne lui est supérieur comme officier d'avant-garde. Rien ne peut refroidir son ardeur, ni l'âge, ni les blessures, ni la richesse. Il aime la France avec passion et donne de nombreuses preuves de son patriotisme.

Vie familiale

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Jean Raymond Charles Bourke est le fils de Richard Bourke, écuyer et Marie-Jacquette Saint-John. Il descend de la famille irlandaise de Burgh, qui suit, en 1688, les Stuart en France après la défaite de la Boyne et le traité de Limerick.

État de service

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  • Cadet-gentilhomme dans le régiment de Walsh-infanterie (brigade irlandaise) le  ;
  • Sous-lieutenant dans le même régiment le  ;
  • Lieutenant le  ;
  • capitaine dans son régiment, devenu le 92e régiment d'infanterie de ligne le  ;
  • Destitué le  ;
  • Adjoint provisoire aux adjudants-généraux de l'armée des côtes de Cherbourg ;
  • Chef de bataillon au régiment d'O'Méara de la brigade étrangère le 6 fructidor an VI () ;
  • Mis au traitement de réforme le 7 nivôse an VII ;
  • Adjoint à l'état-major de l'armée de l'Ouest le 20 floréal an VIII ;
  • Commandant supérieur de Lorient, Port-Louis (Morbihan) et l'Arrondissement de Lorient en l'an IX ;
  • Aide de camp du général en chef Leclerc ;
  • Commandant de l'avant-garde du corps d'armée du général Debelle ;
  • Chef de brigade le 24 messidor an X () ;
  • Aide de camp du général Davout le 11 fructidor an XI ;
  • Adjudant-commandant le 25 fructidor an XIII () ;
  • Affecté à la Grande Armée de 1805 au  ;
  • Général de brigade le  ;
  • Affecté à l'armée d'Espagne du au  ;
  • Commandant de la 2e brigade de la 1re division du corps d'observation de réserve en Espagne du à  ;
  • Affecté à l'armée d'Aragon de au  ;
  • Général de division le  ;
  • Gouverneur de Wesel du au  ;
  • Gouverneur de Givet-Charlemont du au  ;
  • Mis en non-activité le  ;
  • Inspecteur général d'infanterie dans les 11e, 12e, 20e et 21e divisions militaires du au  ;
  • Commandant de la 10e division militaire du à  ;
  • Inspecteur général d'infanterie dans les 1re et 2e divisions militaires du au  ;
  • Membre de la Commission mixte des Règlements administratifs du au  ;
  • Inspecteur général d'infanterie dans la 8e division militaire du au  ;
  • Mis en disponibilité du au  ;
  • Commandant, sous le maréchal Oudinot, de la 2e division d'infanterie du 1er corps de l'armée des Pyrénées du à  ;
  • Mis en disponibilité du au  ;
  • Inspecteur général d'infanterie dans les 4e, 12e et 13e divisions militaires du au  ;
  • Mis en disponibilité du au  ;
  • Inspecteur général d'infanterie dans les 11e et 20e divisions militaires du au  ;
  • Mis en disponibilité du au  ;
  • Inspecteur général d'infanterie dans les 13e, 14e et 15e divisions militaires du au  ;
  • Mis en disponibilité du au  ;
  • Mis en non-activité le  ;
  • Placé dans la section de réserve le .

Décorations

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Hommage, honneurs, mentions…

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Autres fonctions

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  • Pair de France (baron-pair le , lettres patentes du ).
Figure Blasonnement
Armes des Bourke de Burgh

Coupé d'or sur argent, à la croix de gueules, brochant sur le coupé, cantonnée au 1, d'un lion de sable et au 2 d'une main dextre appaumée de gueules.[2]

Armes du baron Bourke et de l'Empire (décret du , lettres patentes du (Palais de Saint-Cloud))

D'or ; à la croix de gueules, cantonnée en chef à dextre d'un lion rampant de sable, et à sénestre du quartier des barons militaires.[3],[4]

Livrées : jaune, rouge et noir nuancé[4].

Armes du comte Bourke, pair de France

Coupé d'or sur hermine, à la croix de gueules, brochant sur le tout, cantonnée au 1, d'un lion de sable, armé et lampassé de gueules, et au 2 d'une main de sable.[2],[5]

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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