Jean-Victor Tharreau — Wikipédia
Jean-Victor Tharreau | ||
Naissance | Logis de Bégrolles, May-sur-Èvre | |
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Décès | (à 45 ans) Mojaïsk, Russie | |
Origine | Royaume de France | |
Allégeance | République française Empire français | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1792 – 1812 | |
Conflits | Guerres de la Révolution française, Guerres napoléoniennes | |
Faits d'armes | Bataille de la Moskova | |
Distinctions | officier de la Légion d'honneur, Baron de l'Empire | |
Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile (11e colonne) | |
Autres fonctions | Chef d'état-major de l'armée des Ardennes | |
Famille | Pierre-Jean-François Tharreau (frère) François-Charles Tharreau (cousin) | |
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Jean-Victor Tharreau est un général français de la Révolution et de l’Empire, né le au logis de Bégrolles au May-sur-Èvre et mort le à Mojaïsk en Russie, des suites de blessures reçues à la bataille de la Moskova.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jean-Victor Tharreau nait le au logis de Bégrolles[1] qui faisait partie à l'époque de la commune du May-sur-Èvre. Le , il épouse à Colmar une jeune dame de Nancy[2] d'excellente famille, Anne-Marguerite-Charlotte Martin, fille unique de Charles-Félix Martin, directeur de l’enregistrement et des domaines du département du Haut-Rhin.
En 1810, afin de se rapprocher de ses frères et sœurs installés à Nantes, il acquiert le château de Plaisance à Orvault[3].
Le , il meurt à Mojaïsk des suites de ses blessures. Conformément à ses dernières volontés, son cœur est rapatrié dans un bocal d'esprit-de-vin[1], à Orvault où son épouse habite le manoir familial. En 1852, au décès de son épouse, ils sont réunis dans le cimetière de cette ville où la tombe est toujours visible.
Famille
[modifier | modifier le code]Particulièrement bien établie dans les Mauges, sous l'Ancien Régime, la famille Tharreau a donné des notaires, des fermiers généraux de l’abbaye de Bellefontaine, des procureurs fiscaux tandis que d'autres de ses membres se sont adonnés au très lucratif commerce des toiles de Cholet. Elle occupe donc sous la Révolution et le Premier Empire une position de tout premier plan, résultat d'une évolution sociétale de plus d'un siècle ; chaque génération s'appliquant en cela à élargir progressivement son cercle d'influence, ce qui va se traduire tout naturellement par des alliances avec les plus anciennes familles bourgeoises de la région et amener progressivement, comme il se doit, ses membres à assumer des responsabilités de plus en plus importantes aussi bien au point de vue politique et administratif qu'économique et ceci en débordant largement des Mauges, son berceau originel. Elle marque donc, à tous ces titres, cette période de l'histoire régionale.
Son oncle, Jean-Mathieu Tharreau, sieur de la Moncellière, négociant, né en 1721, épouse en 1749 à Bressuire Anne-Jeanne Richard de La Maisonneuve. De cette union vont naître huit enfants : cinq garçons et trois filles. Le couple va quitter le berceau familial de Bégrolles vers 1755 et va s'établir dans le bourg du May-sur-Èvre, dans une fort belle demeure, désignée à tort comme étant la maison natale du général Tharreau. Parmi les huit enfants de Jean-Mathieu Tharreau on trouve :
- François-Charles, l'ainé (1751-1829), maire du May-sur-Èvre en 1789 puis de Cholet de 1800 à 1808, député au Corps législatif de 1808 à 1812 et de nouveau maire de Cholet de 1821 à 1826 ;
- Jeanne-Anne-Renée (1752-1803), épouse de Louis Angélique de Hargues, sieur de La Jarrie ;
- Victoire-Marie (1753-1828), épouse de Michel Tristan Benoît Cesbron, maire de Chemillé et frère de Charles-Jean Cesbron-Lavau ;
- Luc-Louis (1755-1816), dît Tharreau-Mouraire, maire du May-sur-Èvre de 1800 à 1803 ;
- Jean-Baptiste (1757-1819), prêtre, vicaire au May-sur-Èvre en 1783 puis curé de Saint-Mesmin ;
- Marie-Augustin (1762-1816), médecin installé à Beaupréau, maire de cette ville en 1792 et en l'an VI puis médecin des hôpitaux militaires à Angers sous l'Empire.
Sa tante Aimée Françoise Charlotte (née en 1729) épouse en 1749 Jean Durant seigneur de La Pibolière, La Pastellière et autres lieux, petit-fils de Charles 1er Durant de La Pastellière, le premier maire de Bressuire[4].
Pierre-Alexis Tharreau des Germonières, né vers 1725, fournisseur de la marine, frère de Jean-Mathieu, épouse Marie-Geneviève Gentet. C'est dans cette famille de négociants aisés que naît Jean-Victor, au logis de Bégrolles. Ses parents, le font baptiser le lendemain en l'église Saint Michel du May-sur-Èvre.
Son frère aîné, Pierre-Jean-François (1755-1806), bénéficie déjà sous l'Ancien régime d'une intéressante situation. Il est en effet conseiller du roi en 1781, président de l'élection de Châtillon. Sous la révolution, il devient successivement procureur-syndic de Bressuire, représentant au Conseil des Anciens (1795-1798) sous le Directoire puis adjoint au maire d'Angers en 1803.
Henry Félix Tharreau (1826-1909), baron, petit-fils de Pierre Jean-François et petit neveu du général, est le premier sous-préfet de Cholet en 1857[5].
Carrière militaire
[modifier | modifier le code]Sous la Révolution et le Consulat
[modifier | modifier le code]Jean-Victor Tharreau s'enrôle le comme volontaire dans la Garde nationale du district de Cholet. Dès le il est élu par ses pairs adjudant-major au 2e bataillon de volontaires de Mayenne-et-Loire. Son frère cadet Honoré-Chrysostome Tharreau le suit dans le 3e bataillon de volontaires de Mayenne-et-Loire avec le même grade le et devient rapidement aide de camp de Jean-Victor aux armées de Mayence et du Danube. Honoré-Chrysostome meurt à son domicile, rue des Juifs à Colmar, le des suites d'une maladie contractée au camp de Boulogne.
Aide de camp provisoire du général de Tourville le puis du général Ferrand, Tharreau est nommé adjudant-général chef de brigade le puis général de brigade et chef d'état-major de l'armée des Ardennes le , par les représentants en mission Massieu, Roux et Garnier de Saintes. Les représentants Saint-Just et Gillet ordonnent le une expédition contre les brigands de Chimaye qui s'en prennent aux convois de vivres et menacent les communications. Le général en chef Desjardin et Tharreau diffèrent cet ordre, considérant que cela ne faisait pas partie des priorités de leur mission. Saint-Just propose alors la destitution de Tharreau au Comité de salut public, destitution qui est entérinée par le Comité le .
Tharreau rassemble dans un premier temps ses compagnons d'armes, pour tout d’abord faire lever sa destitution et, par la suite, obtenir la réintégration dans ses fonctions. Ses nombreuses démarches auprès du Comité, appuyées notamment par son état-major et les généraux Jourdan, Desjardins, Ferrand, Marceau et Kléber, lui permettent d'obtenir gain de cause. Tharreau est réintégré dans ses fonctions le et affecté à l'armée du Rhin et Moselle, sous le commandement en chef de Moreau. Il s'illustre pendant la retraite de cette armée d'où il ramène sa division presque sans perte. Il passe à l'armée d'Allemagne le .
Le Tharreau est envoyé à l'armée d'Angleterre, en poste à Cherbourg. Cette expédition échoue lamentablement en raison de la tempête incessante, de la faiblesse de la marine révolutionnaire mais aussi et surtout des surveillances rapprochées des Anglais. Le il est nommé à l'armée de Mayence, puis à celle du Danube dans la division Férino en . Il combat à Pfullendorf le et à Stockach le 25 du même mois.
Promu général de division le , il est nommé commandant de la 3e division du centre de l'armée d'Helvétie mais se trouve à nouveau destitué. Rappelé à Besançon le , Tharreau se voit chargé de l'organisation des bataillons auxiliaires de la 6e division militaire. Le il est employé à l'armée du Rhin et commande la place de Strasbourg puis la 3e division du corps du centre sous Gouvion-Saint-Cyr, le . Il se distingue ensuite à Biberach le . Cette campagne se termine peu après pour Tharreau par un violent désaccord avec Moreau, général en chef de cette armée. Le il sert à l'armée d'observation du Midi où il commande une division d'élite sous Murat avec lequel il entretient de véritables rapports d'amitié et de compréhension réciproques. Chargé de la conquête de l'île d'Elbe, Tharreau investit Portoferraio le puis est employé près des corps de troupes françaises stationnées en République cisalpine le .
Général de l'Empire
[modifier | modifier le code]Créé baron de l’Empire le , il est nommé commandant de la 2e division de grenadiers d'Oudinot le , à larmée d'Allemagne, puis de la 1re division. Il est blessé à l'attaque de Vienne les 11 et . Bien qu'insuffisamment rétabli de ses blessures, il tient à rester à la tête de ses troupes et prend une part importante à la bataille d'Essling le , qui se déroule en grande partie dans l'île de Lobau en Autriche. Il sert une nouvelle fois à Wagram le , où il contribue pour beaucoup à la victoire malgré la perte de plusieurs de ses officiers, parmi lesquels son aide de camp Leroux. Il est fait officier de la Légion d'honneur le .
Tharreau participe à la campagne de Russie à la tête de la 23e division westphalienne, dont il prend le commandement le à Cassel. Il succède ensuite au général Vandamme en qualité de commandant provisoire du 8e corps de la Grande Armée, sous Jérôme Bonaparte. Ne cherchant pas les honneurs, il revient finalement au commandement de sa 23e division, la direction du 8e corps étant confiée à Junot. Tharreau marque tout d'abord sa déception de voir ainsi une promotion prestigieuse lui échapper et qui lui semble promise, puis l'accepte rapidement. Le Tharreau a à sa merci l'arrière-garde de Bagration. Le maréchal Ney lui enjoint de poursuivre cette action d'éclat mais la jalousie perfide de Junot s'opposant aux ordres met Tharreau en demeure de cesser cette manœuvre.
Le , Tharreau tente une attaque sur les premières redoutes de Chevardino. Il en revient sans grande perte et avec quelques prisonniers russes. Le lendemain lors de la bataille de la Moskova, Tharreau, toujours à la pointe du combat, est grièvement blessé de deux coups de feu. Évacué à Mojaïsk, il y meurt des suites de ses blessures.
Distinctions et hommages
[modifier | modifier le code]Jean-Victor Tharreau est Officier de la Légion d'honneur par décret du [6].
Il fait partie des six cent soixante personnalités à avoir leurs noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile. Il apparaît sur la 11e colonne sous son seul patronyme (Tharreau).
Un buste du général Tharreau est conservé au musée de Versailles[7].
Une place de Bégrolles-en-Mauges, où se trouve le lieu de sa naissance, porte son nom[2].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Gaspard Mathé, « Rendre visible le général Tharreau », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le )
- « Journal du », sur tlc-cholet.com, Télévision locale du Choletais (consulté le ), (minutage : 14 min 28 s à 16 min 7 s)
- Jean-Victor THARREAU - Général d'Empire - (1767 -1812)
- Archives départementales du Maine et Loire, registres d'état civil du 15 juillet 1749, Le May-sur-Èvre.
- Jean-Claude Michon, « Cholet. La saga des trois Tharreau, sous-préfet, maire et général », Courrier-de-L'Ouest, (lire en ligne, consulté le )
- Base Leonore, « Légion d'honneur », sur culture.gouv.fr, (consulté le )
- « Archives des musées nationaux, Château de Versailles et Trianon » [PDF], sur siv.archives-nationales.culture.gouv.fr, (consulté le ), p. 96
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacky Hudon, Biographie abrégée du général de division Jean-Victor Tharreau, in Société des sciences, lettres et arts de Cholet et de sa Région p. 64, No 135-juillet/
- Michel Merlet, Recherches généalogiques sur la parentèle de Jean-Victor Tharreau général de division né à Bégrolles-en-Mauges Maine et Loire en 1767-décédé à Mojïask, en Russie en 1812, in S.L.A de Cholet et de sa Région 2013.
- Jean-Joseph Chevalier, Les bleus de Cholet en 1793, Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, tome 99, 1992, numéro 4, p. 356
- Claude Petitfrère, Les Paysans des Mauges au XVIIIe siècle
- Paul Cottin, Mémoires du sergent Bourgogne (1812-1813) 1910, sixième édition (préface de Jean Tulard, introduction et notes de Marcel Spivak)
- Pierre Furet, Cholet, étude de géographie historique, Imp. Farré et Freulon; Cholet, 1950.
- Jean Tulard, La France de la Révolution et de l'Empire, Presses universitaires de France; .
- Jean Tulard, Napoléon 1er, le magazine du Consulat et de l'Empire, No 2 Napoléon en campagne. No 5,8,15,23.
- François Furet, La Révolution française, Le Club, 2007 (préface de Mona Ozouf)
- Louis-Gabriel Michaud, « Tharreau (le baron Jean-Victor) », Biographie universelle ancienne et moderne, vol. 84e, Paris, 1811, 1er éd.chez Michaud frères, (lire en ligne), p. 8-11
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux de la Révolution et de l'Empire, Georges Saffroy éditeurs, Paris 1934.
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :