Jeanne d'Arc (prénom) — Wikipédia

Jeanne d'Arc
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Jeanne d'Arc par Albert Lynch, Le Figaro illustré, 1903
Prononciation
Genre féminin
Fêté le
Origine
Régions
Régions francophones : Canada français, Rwanda, Burundi
Langue
Variantes
Orthographes alternatives
Jeanne-d'Arc
Autres formes
Jeanne, Jeannette, Jeannine, Johanne, Johanie[1]

Jeanne d'Arc (variante orthographique : Jeanne-d'Arc) est un prénom féminin français qui est apparu au début du XXe siècle dans certaines régions francophones à la suite de la béatification (1909), puis de la canonisation (1920) de Jeanne d'Arc.

Popularité et occurrences

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L'un des rares prénoms dont on peut expliquer la naissance, selon le démographe Louis Duchesne[1], Jeanne d'Arc fait son apparition chez la population canadienne-française en 1909, année de la béatification de l'héroïne française du même nom[2]. Sa popularité s'accroît au cours de la Première Guerre mondiale, si bien qu'en 1918, une fille sur cent est ainsi prénommée au Québec[1]. La canonisation de Jeanne d'Arc, en 1920, pousse la ferveur à ses sommets : une nouvelle-née québécoise sur trente-deux reçoit alors ce prénom. Au cours des années 1920 et 1921, Jeanne d'Arc atteint le second rang des prénoms féminins les plus populaires, derrière Rita[2]. Se maintenant au-dessus du seuil du 1 % des prénoms choisis durant une dizaine d'années, il perd ensuite rapidement du terrain, pour disparaître avec la fin de la décennie 1950[1].

En Acadie, le prénom a été plus rare qu'au Québec[3].

La plus célèbre des porteuses de ce prénom au Québec est la chanteuse Jeanne-d'Arc Charlebois (1920-2001)[4]. Trouvant difficile de faire carrière en France en 1955 en faisant usage du prénom de la Pucelle qui y était peu usité, elle adopte le nom d'artiste de Jeanne Darbois, version raccourcie de son nom véritable[5],[6], expliquant : « Autrement les articles commençaient immanquablement par "Jeanne d'Arc brûle les planches". »[7].

Parmi les autres porteuses canadiennes-françaises, on peut citer la spécialiste de la littérature Jeanne d'Arc Lortie (1915-2012), d'origine franco-ontarienne; les Québécoises Jeanne d'Arc Jutras (1927-1992), journaliste, romancière et militante, ainsi que Jeanne-d'Arc Bouchard (née en 1929), religieuse et infirmière; ou encore l'Acadienne Jeanne d'Arc Gaudet (née en 1947), spécialiste des sciences de l'éducation.

Le prénom Jeanne d'Arc est usité au Rwanda parmi les jeunes générations.

Parmi les porteuses notables, on compte les femmes politiques Jeanne d'Arc Mujawamariya, Jeanne d'Arc Mukakalisa (toutes deux nées en 1970) et Jeanne d'Arc Debonheur (née en 1978), la chanteuse Knowless (née Jeanne d’Arc Ingabire Butera en 1990[8],[9]) ainsi que la cycliste Jeanne d'Arc Girubuntu (née en 1995).

Le prénom est usité au Liban, principalement au sein de la communauté maronite[10],[11].

Les porteuses les plus connues sont la comédienne Jeanne d'Arc Zarazir (1932-2017), dite Jaco[12],[13],[14] et la présentatrice télé et journaliste Jeanne d'Arc Abou Zeid[15].

En France, le prénom est très rare[1],[16].

Dans la fiction

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La romancière américaine d'origine canadienne-française Grace Metalious (1924-1964), née Marie Grace DeRepentigny, prétendra plus tard avoir reçu à la naissance le nom de « Marie Grace Antoinette Jeanne d'Arc de Repentigny », joignant ainsi à son état-civil fictif les prénoms d'une reine de France et d'une héroïque guerrière[17].

Dans la télésérie Le Temps d'une paix, la fille de Raoul et de Juliette, petite fille de Rose-Anna, se prénomme Jeanne-d'Arc.

Références et notes

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Bibliographie

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  1. a b c d et e Duchesne 1997, p. 209.
  2. a et b Duchesne 1997, p. 42, 209.
  3. Gallichan 2018, p. 57.
  4. Georges Mosser, « Sainte Jeanne d'Arc, fêtée en mai au Québec », sur Société Française de Québec (SFQ), (consulté le ).
  5. Hélène Hazera, « La ritournelle de Jeanne d'Arc » [archive du ], sur Libération, (consulté le ).
  6. « Jeanne-d'Arc Charlebois meurt à 81 ans », sur TVA, (consulté le ).
  7. Cité par Hazera 1999.
  8. (en) Aimable Twagilimana, Historical Dictionary of Rwanda, Lanham, Rowman & Littlefield, , 2e éd. (1re éd. 2007), 358 p. (ISBN 978-1-4422-5590-6, 1442255900 et 9781442255913), p. 43.
  9. (en) Peterson Tumwebaze, « What is behind a stage name? », sur The New Times, (consulté le ).
  10. Abdallah Naaman, Le Liban : histoire d'une nation inachevée, Éditions Glyphe, (ISBN 978-2-36934-015-7 et 2-36934-015-0, OCLC 932391543, lire en ligne), p. 387.
  11. Vénus Khoury-Ghata, « Labaki M., Mon pays au passé simple » (compte rendu de livre), Europe, vol. 71, no 770,‎ , p. 212-213 (ISSN 0014-2751).
  12. Carla Henoud, « Jeanne d’Arc, « le numéro 9 » » [archive du ], sur L'Orient-Le Jour, (consulté le ).
  13. Rania Raad Tawk, « La femme la plus drôle au Liban s’appelle Jaco et elle a plus de 70 ans » [archive du 2017-0505], sur L'Orient-Le Jour, (consulté le ).
  14. (en) « Lebanese Comedian “Jaco” Just Passed Away », sur The 961, (consulté le ).
  15. Patricia Khoder, « Jeanne d’Arc Abou Zeid, une femme de tête qui ne mâche pas ses mots », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  16. Gallichan 2018, p. 49, 51.
  17. (en) Emily Toth, Inside Peyton Place : The Life of Grace Metalious, University Press of Mississippi, , 409 p. (ISBN 1-57806-268-3), p. 8.

Pour aller plus loin

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