Jerome Pacman — Wikipédia
Nom de naissance | Jérôme Elia |
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Activité principale | Disc jockey, compositeur |
Activités annexes | designer sonore, producteur, remixer |
Genre musical | House, deep house, electro, alternatif |
Instruments | boîtes à rythmes, synthétiseurs, échantilloneurs |
Années actives | Depuis 1990 |
Jérôme Pacman est un DJ, compositeur et producteur de musique électronique. Il fait partie des pionniers du genre en France[1],[2],[3],[4].
Biographie
[modifier | modifier le code]Débuts
[modifier | modifier le code]Adolescent, il suit l'émergence du mouvement Hip-hop des années 1980[5], puis découvre quelques années plus tard la House music en vacances à Ibiza et la ramène dans ses valises[6],[7],[1]. Très vite, il accumule des vinyles spécialisés de genre House, Acid house, Ambient et Techno et devient Dj au début des années 1990[8].
Il commence à jouer dans les After hours[1] puis se produit rapidement et principalement dans les rave parties françaises qui ont lieu les weekends en région parisienne[9],[10].
Ses performances aux soirées dites Mozinor (en référence au Bâtiment industriel Mozinor) évoluaient pendant des heures et se terminaient aux alentours de midi[11]. Ces soirées qui étaient organisées par un ancien journaliste à L'Express[12] sont aujourd'hui évoquées sur un ton dithyrambique. Elles semblent avoir marqué une génération[13].
En 1992, il participe à la première rave « officielle » promotionnée par le journal Libération aux côtés de Laurent Garnier, Erik Rug , ainsi que du groupe anglais LFO, réputé Outre-Manche[14].
Reconnaissance
[modifier | modifier le code]Parallèlement à ses prestations hebdomadaires[15],[16],[17], il compose, produit et sort ses premiers morceaux avec pour seul instrument un échantilloneur Akai S950[18]. sur le label indépendant Omnisonus racheté quelques années plus tard par BMG Entertainment[19].
Il réalise la première sortie française d'une série de CD mixés et élaborés par des Djs[20], et commence sa carrière internationale par une prestation au club E-Werk à Berlin[21] en 1993.
Il est par la suite invité, en décembre de cette même année, à se produire pour le final du Mayday et depuis enchainera les festivals Mystery Land, United Frequencies of Music, Francofolies.
Face à la controverse
[modifier | modifier le code]En 1994, il s'entretient avec Jean Ristat pour la revue Digraphe qui consacre un numéro entier à la Techno[22]. C'est la première approche sérieuse qui ira de facto à l'encontre de la diabolisation médiatique ambiante[23] et des directives gouvernementales répressives vis-à-vis du phénomène Rave et Techno à cette époque en France[24].
En 1998, Il est auditionné pour le rapport de la Commission Nationale des Musiques Actuelles à Catherine Trautmann qui vise, entre autres, à considérer les djs comme artistes à part entière[25],[26].
Cette même année, il participe aux deux grands rassemblements Techno français Metropole Techno à Bercy[27] produit par M6, et Magic Garden au Zénith de Paris[28], (cette dernière faisant suite à la Techno Parade) qui, de par leur ampleur, mettront indirectement un point d'honneur envers la répression que subi le mouvement[29].
Retour à la « House »
[modifier | modifier le code]Après les grands rassemblements, l'heure est à la réconciliation et à l'intimité. En 1998, Il sort en collaboration avec l'agence événementielle et éditrice Magic Garden deux compilations mixées au nom évocateur: Jérome Pacman's House Café [30],[31]. En 2002, sortira cette fois un double CD mixé: Jérome Pacman's family [32]. C'est une période marquée par le retour des soirées en clubs portées par une nouvelle génération de producteurs français, que la presse musicale anglaise nomme French touch, la référence avant-gardiste du genre est le premier album du groupe Daft Punk. Aujourd'hui, l'expression tend à désigner l'ensemble de la production électronique française de genre House.
De la musique et des mots
[modifier | modifier le code]Il participe sur France Inter dans l'émission Électron libre produite par Didier Varrod[33],[34] et plus récemment sur Radio Nova[35] et France Culture[36].
Bien que se revendiquant plutôt de culture underground, son influence dans l'évolution de la musique électronique depuis le moment où il a fallu tout construire est considérable[non neutre][37],[38],[39],[40].
Discographie sélective
[modifier | modifier le code]Singles & EP
[modifier | modifier le code]- 1993 : China shika
- 1994 : Pakos Project
- 1994 : Samples & Language
- 1996 : Sexuel Mouvement aka Mouvement Perpétuel. (Réédité en 2021)
- 1997 : Awareness
- 1998 : Braz'iu
- 2004 : Hot Flashes
- 2009 : Close to the edge aka OTP - (Jérome Pacman & David K)
- 2012 : Courtoisie
- 2015 : Merry Go Round EP
- 2015 : Wisdom EP
Remixes
[modifier | modifier le code]- 1995 : Culture Progress - Young
- 1995: Culture Progress vol 2 - Subordinate
- 1999 : Ekova - Helas & Reason
- 2001 : Ginkgo - Strawberry Split
- 2005 : Shonky - Let Me Ask U
Dj mixes
[modifier | modifier le code]- 1993 : Rave Master Mixers
- 1994 : Techno Rave Masters
- 1997 : Distance To House
- 1998 : Jérôme Pacman's House Café
- 2000 : Jérôme Pacman's House Café Vol. 2
- 2003 : Jérôme Pacman's Family
Filmographie
[modifier | modifier le code]- 2001: Pourquoi t'as fait ça? . Court métrage de Jean-Marc Minéo, avec Samuel Le Bihan[41].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Jerome Pacman », Coda, , p. 20 à 24 (ISSN 1249-2345)
- Laurent Garnier, Electrochoc, Paris, Flammarion, , 290 p. (ISBN 2-08-068392-6), p. 49, 73
- « Retournez sur le dancefloor de Jérôme Pacman, en 1993 », Trax magazine, (lire en ligne, consulté le )
- Jean-Yves Leloup, « Quelles sont les pratiques et l'histoire des DJs ? », sur www.olats.org, (consulté le ), § 5
- « 30 ans de House », Trax magazine, , p. 55 (ISSN 1284-862x)
- « Bienvenue au Club : Les 25 ans de la musique Techno | », sur watmmagazine.com (consulté le )
- « ARTE+7 | Bienvenue au Club ! - 25 ans de musique électronique » (consulté le )
- « Jérome Pacman », Going Out, , p. 6 à 9 (ISSN 1765-2464)
- « Il était une fois les raves » (Chap. III), Greenroom, , Chap. III (lire en ligne, consulté le )
- (en) « A brief Republic of Partying », sur daily.redbullmusicacademy.com (consulté le )
- Vincent Borel, Un ruban noir, Actes Sud Littérature, , 264 p. (ISBN 978-2-7427-0617-4)
- (en) « The Echo of Techno Memories », sur Montreuil on the move, (consulté le )
- Laurent Garnier, Electrochoc, Paris, Flammarion, , 290 p. (ISBN 2-08-068392-6), p. 88
- Jean-Yves Leloup, « L'âge d'or des raves : LFO à La Défense, Garnier, Pacman, l'histoire en marche », Greenroom, (lire en ligne, consulté le )
- Charles Goldsmith, « DJs as Artist: Spinners Get New Respect -- and Royalties », Wall Street Journal, (ISSN 0099-9660, lire en ligne, consulté le )
- Laura Biteaud, « Pour que dure la nuit. Analyse d'une festivité contemporaine », Revue des Sciences Sociales (No 32), , p. 102 (ISSN 1623-6572)
- (en) Georgia de Chamberet, X Cités : The Flamingo Book of New French Writing, Flamingo, (ISBN 978-0-00-225939-2, lire en ligne)
- « Interview Jerome Pacman », sur starclash.net, (consulté le )
- « Omnisonus, petit label devenu grand | », Technikart, (lire en ligne, consulté le )
- Raphaël Richard, DJ Made in France, Camion Blanc, (ISBN 978-2-35779-341-5, lire en ligne)
- Marc FRAY, « E-Werk Berlin Mitte, Umspannwerk, Abspannwerk Buchhändlerhof, Sites industriels, Monuments de Berlin, Visite de Berlin », sur www.berlin-en-ligne.com (consulté le )
- Digraphe : Techno-logie, Paris, Gallimard (no 68), , 208 p. (ISBN 2-7152-1857-5, présentation en ligne), « Jean Ristat - Jérôme Pacman, Un voyage d'idées (entretien) »
- Violaine Schütz, Daft Punk : Humains après tout, Camion Blanc, (ISBN 978-2-35779-582-2, lire en ligne)
- « Fêtes libres ? - Vacarme », sur www.vacarme.org (consulté le )
- IRMA, « Rapport de la Commission nationale des musiques actuelles » [PDF] (consulté le ), p. 27,54
- « Déclaration de Mme Catherine Trautmann, sur son programme d'action et de développement en faveur des musiques actuelles », sur discours.vie-publique.fr, (consulté le )
- « Une fête rivalisant avec les grandes. L'événement techno attendu depuis trop longtemps à Paris. Métropole techno, Samedi soir de 22 h à 8 h, au palais omnisports de Paris-Bercy. », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Techno Parade à Paris. La Parade d'accord, mais after? », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Techno Story, musique 2010 : Émissions - Télérama.fr », La grande répression, sur television.telerama.fr (consulté le )
- (en) Magic garden presents Jérome Pacman's House café, Magic garden ; distrib. Sony music France, (lire en ligne)
- (en) Jérôme Pacman's house café vol. 2, Sony Music, (lire en ligne)
- « Jerome Pacman | Album Discography | AllMusic », sur AllMusic (consulté le )
- Jérôme Pacman, « Electron Libre #40 », France Inter, (lire en ligne, consulté le )
- « Electron libre #43 », France Inter, (lire en ligne, consulté le )
- « Jerome Pacman & Romain BNO », Nova Club, (lire en ligne, consulté le )
- Irène Omélianenko, « Je voudrais voir la nuit », France Culture, (lire en ligne, consulté le )
- « Jerome Pacman pionnier house français et défricheur de l'esprit rave », sur concertlive.fr, (consulté le )
- Erwan Perron, « "Passeurs de disques" : Mais qu'est-ce qui fait courir les Dj's? », sur telerama.fr, (consulté le ) : « Jerôme Pacman. Sans ce dernier, pionnier des raves et de la house music, on ne serait probablement pas en train d’écrire cet article. »
- « Télérama reportage, Montpellier », sur telerama.fr, (consulté le )
- Martin James, From discotheque to discovery, Sanctuary Publishing ltd, , 288 p. (ISBN 978-1-86074-449-5, lire en ligne), p. 106
- « "Pourquoi t'as fait ça?" - casting », sur Allocine
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Jérome Pacman sur Beatport
- Jérôme Pacman - "Être et temps" Le Bonbon - 23 juillet 2015
- Jérôme Pacman - Ibiza Voice - Interview - (17 février 2016)(en)
- TECHNO POINT reportage amateur sorti en 1993 avec une interview de Jerome Pacman