Jeux de régression — Wikipédia

Deux jeunes femmes habillées en enfant.

La régression est une pratique consistant à jouer à retomber dans un état antérieur allant de l'état de nouveau-né à l'adolescence, à un âge qui peut varier ou non selon les pratiquants et pratiquantes[1]. Une séance de régression se déroule communément entre deux adultes, l’un qui joue au bébé et l’autre qui joue à la maman, mais elle peut également se réaliser en solitaire. La régression fait appel à des comportements, à des mises en scène et à des accessoires ordinaires destinés aux bébés ou aux jeunes enfants, dans le but de renforcer les conditions du jeu de rôle et la sensation de dépendance recherchée par ceux qui pratiquent la régression[2],[1].

Les accessoires utilisés sont essentiellement des copies adaptées à taille adulte de vêtements (barboteuses, bodies), d'accessoires (peluches et doudous, tétines et biberons), de couches, de culottes imperméables en plastique, de mobilier (table de change, lit à barreaux, parc de jeu). Des objets réellement destinés aux enfants tels que de la nourriture (petits-pots, allaitement ou biberons), des jouets (poupées, cubes, puzzles), des livres pour enfants ou des dessins animés peuvent également être utilisés[3]. Les expressions little, ageplayer ou adultbaby sont utilisées dans le monde anglo-saxon pour désigner ceux qui pratiquent la régression, tandis que les termes Big ou Daddy désignent ceux qui la font subir, bien que ces rôles puissent être optionnels[1]. Le terme « infantilisme » est parfois utilisé de façon erronée pour désigner les jeux de régression.

Description

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L'individu jouant le rôle de l'adulte ou qui supervise la séance de régression s'applique à traiter la personne qui régresse comme un véritable bébé, un enfant, ou un adolescent, en s’occupant au goût des participants de sa toilette et de ses changes, en lui donnant à manger, en lui faisant faire une sieste, en lui lisant des histoires et en lui parlant comme à un enfant. Une nounou peut être un homme ou une femme qui s'occupe d'un autre homme ou d'une autre femme, en fonction de ses préférences personnelles. Les nounous sont le plus souvent des femmes[réf. nécessaire] et ceux qui pratiquent la régression sont le plus souvent des hommes[3]. Si les pratiquants de la régression font généralement des séances seuls à leur domicile, ils font souvent appel aux services de leur conjoint ou à des nounous rémunérées travaillant dans des nurseries pour adultes. Il ne s'agit en aucun cas de prostitution et toute pratique sexuelle y est clairement proscrite[réf. nécessaire]. Le programme de la séance de régression est alors établi à l'avance par le client qui souhaite régresser et validé par la nounou. Une séance de régression a une durée variable qui peut aller d'une demi-heure à un week-end entier. Il existe plusieurs de ces nurseries en France[4] et dans la plupart des pays occidentaux[réf. nécessaire].

En lien avec ses implications sexuelles, la pratique de la régression est très souvent liée au fétichisme des couches. L'utilisation d'une couche pour adulte peut être un élément important lors des séances de régression, bien que certains individus pratiquant la régression puissent ne pas les inclure dans leur jeu de régression[5],[1]. Le fait de porter des couches renforce physiquement et psychologiquement la sensation de retomber en enfance et le sentiment de dépendance, d'autant plus lorsqu'elles sont réellement utilisées[4]. L'intimité des séances de change renforce par ailleurs le lien affectif entre la « nounou » et le « bébé »[réf. nécessaire].

De nombreuses sociétés ont ouvert des boutiques sur Internet permettant d'acheter toute une gamme de vêtements et d'accessoires destinés à ceux qui pratiquent la régression[1].

Régression et BDSM

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Les jeux de régression peuvent s'apparenter aux activités propres au BDSM étant donné les rapports de pouvoir que l'on retrouve dans ces deux pratiques. En effet, les participants d'un jeu de régression peuvent désirer subir et faire subir une humiliation en étant vu comme un enfant, d'être forcé à agir comme tel ou de porter des vêtements qui ne leur sont pas destinés. Selon les participants, on parle de sissification lorsque l'humiliation implique que l'individu subissant la régression est un homme adulte jouant le rôle d'une petite fille, bien que cette pratique puisse être critiquée pour ses implications sexistes[1].

Psychologie

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Le manuel de psychologie américain Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV) nomme cette pratique sous le terme d'« autonépiophilie » (du grec ancien αὐτός / autós (« soi-même »), νήπιον / nếpion (« bébé ») et φιλία / philía (« amour »)[6], terme trouvé nulle part ailleurs que dans ce manuel. Considérée par le DSM-IV comme une paraphilie, la régression entre cependant difficilement dans cette catégorie, car elle n'implique pas nécessairement une quelconque forme d'excitation sexuelle[réf. nécessaire]. Plusieurs pratiquantes et pratiquants considèrent que, malgré le rapport avec des fétichismes liés par les couches - pour adultes - aux fonctions génito-urinaires ou fécales, le sexe n'a pas sa place dans une séance de régression[réf. souhaitée]. Par ailleurs, la littérature scientifique différencie clairement les jeux de régression et la pédophilie, en tous les cas la pédocriminalité que constitue le passage à l'acte pédophile sur les enfants, sur la base de la participation d'adultes consentants[1],[5],[7].

La régression a également été utilisée en psychologie en analyse transactionnelle dans le cadre d'une thérapie appelée « reparentage »[8]. Le but est de faire régresser le patient de façon dirigée à des étapes antérieures de son développement pour, paradoxalement, lui faire surmonter certaines difficultés, en lui donnant notamment le biberon ou en lui faisant porter des couches[pertinence contestée].

Notes et références

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  1. a b c d e f et g (en) Christina Richards, The Palgrave Handbook of the Psychology of Sexuality and Gender, Palgrave Macmillan UK, (ISBN 978-1-349-46671-9 et 9781137345899, DOI 10.1057/9781137345899_5, lire en ligne), p. 60–76
  2. (fr) « Diaper Alliance Foundation : Qui sont les adeptes des couches ? » (consulté le ).
  3. a et b (en) Kaitlyn Hawkinson et Brian D. Zamboni, « Adult Baby/Diaper Lovers: An Exploratory Study of an Online Community Sample », Archives of Sexual Behavior, vol. 43, no 5,‎ , p. 863–877 (ISSN 0004-0002 et 1573-2800, DOI 10.1007/s10508-013-0241-7, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b Mathias Tuosto, « Ces adultes qui aiment jouer au bébé », Nouvo, Radio télévision suisse,‎ (lire en ligne [vidéo])
  5. a et b (en) Paul Rulof, Ageplay : From Diapers to Diplomas, Nazca Plains Corporation, The, , 208 p. (ISBN 978-1-61098-190-3)
  6. American Psychiatric Association, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, IV-TR, , 535–582 (ISBN 0-89042-025-4), « Sexual and Gender Identity Disorders »
  7. (en) Lee Harrington, The Toybag Guide to Age Play, Greenery Press, , 106 p. (ISBN 978-1-890159-73-3)
  8. (fr) Martine Maurer, « Le reparentage est-il thérapeutique ? » (consulté le ).