Jigorō Kanō — Wikipédia

Jigorō Kanō
嘉納 治五郎
Jigorō Kanō, fondateur du judo kodokan.
Fonction
Membre de la chambre des pairs du Japon
à partir de
Biographie
Naissance
Décès
(à 77 ans)
Hikawa MaruVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Yahashira (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
嘉納 治五郎Voir et modifier les données sur Wikidata
Noms de pinceau
甲南, 進乎斎, 帰一斎Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université de Tokyo (d)
Université Tōyō
Université Nishogakusha (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Famille
Kanō zaibatsu (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Risei Kano (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Nangō Shigemitsu (d) (beau-frère)
Nangō Jirō (en) (neveu)
Saburo Nango (d) (neveu)
Kunori Shirō (d) (neveu)
Yanagi Narayoshi (en) (beau-frère)
Sōetsu Yanagi (neveu)
Kōkō Takezoe (d) (beau-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Cinquième lycée de Kumamoto (d)
Premier Lycée
Kobun Institute (d)
Université Tōyō
Tokyo Higher Normal School (d)
Gakushūin (d)
KōdōkanVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Comité international olympique
Japan Sport Association (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sport
Discipline sportive
Entraîneurs
Distinctions
Vue de la sépulture.

Jigorō Kanō (嘉納 治五郎, Kanō Jigorō?), né le à Mikage, quartier de la ville de Kobe (Japon) et mort le 4 mai 1938[1] en mer sur le Hikawa Maru (à l'âge de 77 ans), est le fondateur du judo kodokan.

Le judo est le premier art martial japonais à avoir obtenu une reconnaissance internationale, et le premier à avoir intégré les Jeux olympiques. Kanō est à l'origine d'innovations pédagogiques telles que l'utilisation des ceintures noires et blanches, et l'introduction du système des grades Dan[2] pour marquer la différence de niveau entre pratiquants d'un art martial. Les maximes suivantes lui sont généralement attribuées : « Minimum d’effort, maximum d’efficacité » et « Entraide et prospérité mutuelle ».

Dans sa vie professionnelle, Kanō était enseignant. Il fut notamment directeur de l'enseignement primaire pour le ministère de l'Éducation entre 1898 et 1901, puis président de la Tokyo Higher Normal School de 1901 à 1920. Il a joué un rôle majeur pour que le judo et le kendo entrent dans le programme des écoles publiques japonaises dans les années 1910. Par ailleurs, il fut le premier membre asiatique du Comité international olympique (CIO) de 1909 à 1938 ; il représenta officiellement le Japon à la plupart des Jeux olympiques tenus entre 1912 et 1936 et il fut porte-parole pour la candidature du Japon aux Jeux de 1940.

Jigorō Kanō naquit à Mikage (Japon), à l'aube de l'ère Meiji, le (le 28e jour du 10e mois de l'ère Man'en, ce qui mènera à la célébration de son anniversaire le ) dans une famille de cinq enfants (trois garçons et deux filles) ; il était le troisième fils de Jirosaku Mareshiba Kanō, un brasseur de saké et sa femme, Sadako. Il se maria avec Sumako Takezoe, fille de Seisi Takezoe qui était ambassadeur du Japon en Corée. Ils eurent neuf enfants, six filles et trois garçons.

À neuf ans, il perdit sa mère. Son père fut alors nommé à Tokyo. Collégien puis étudiant brillant, il s'intéressa de près à la culture occidentale. Jigorō Kanō arriva à Tokyo en 1871 où il suivit de brillantes études à la faculté des sciences politiques et des lettres. N'étant pas doté par la nature d'une musculature impressionnante, il commença par s'essayer à l'athlétisme, au tennis, ou encore au baseball mais il n'y trouva pas ce qu'il recherchait.

Arts martiaux

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Il décide de pratiquer le Jiu-jitsu pour développer son corps[3].

Il en apprend alors les premiers rudiments, auprès de maître Masamoto Iso. Très appliqué, persévérant et soucieux de techniques, il maîtrise rapidement plusieurs styles de ju-jitsu (incluant ceux des koryū Kito Ryū et Tenjin Shin'yo Ryū) qu'il commence à étudier en 1877, sous la tutelle de trois maîtres successifs : Hachinosuke Fukuda, Masamoto Iso et Tsunetoshi Iikubo.

Pour compléter son étude, il récupére les manuscrits des samouraïs, à partir desquels il développera le principe fondamental qu’il développera par la suite : Seirioku Zenyo, c’est-à-dire, un minimum d’énergie pour une efficacité maximale[3].

C'est en 1882 qu'il fonde le Kōdōkan, « Bâtiment pour l'Enseignement de la Voie » fondée sur les principes des sports modernes dans le temple Eishoji à Tokyo. Neuf élèves le fréquentent alors. Il élabore le premier art martial moderne dont l’objectif n’est plus de combattre victorieusement ni de se combattre soi-même mais d’élever l’homme pour servir l’humanité. C’est ainsi qu’il créa le Kodokan Judo en 1882, une année seulement après avoir obtenu son diplôme de l’université impériale de Tokyo dans différentes spécialités. Il n’a que vingt-deux ans.

Kanō désire adapter le ju-jitsu à la nouvelle ère. Le ju-jitsu est une technique de combat à mains nues utilisée par les samouraïs sur le champ de bataille : sa seule vocation est de mettre, vite et bien, un attaquant hors d'état de nuire. Kano cherche à le transformer en un moyen d'éducation du corps et de l'esprit « adapté à l'éducation de toute une nation ». Il renomme sa discipline de Ju-Jutsu (technique/art de la souplesse) à Ju-do (Voie de la souplesse), et fonde ainsi ce qui est probablement le premier budō moderne. D'autres maîtres suivront en effet son exemple, transformant leur art de « technique » en « voie ».

Le terme « souplesse » est à prendre au sens de « non-résistance » ou « adaptation ». Le principe est de ne pas chercher à résister à ce que cherche à faire le partenaire / adversaire mais à céder afin d'utiliser sa force pour soi. Ce principe aurait été inspiré par l'observation de la végétation sous la neige, en constatant que « c'est en pliant que la souple branche de cerisier se débarrasse de l'adversaire hivernal dont le poids brise les branches rigides »[3].

Ministère de la Guerre

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Le , il est nommé au ministère de la Guerre comme président du Centre d’étude des arts militaires japonais, à la suite du rattachement des arts martiaux (dont le judo) au ministère. Les liens entre le judo et la politique furent, à cause de la position de Jigorō Kanō et de ses relations influentes, pendant longtemps étroits.

Décès et héritage

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Statue en bronze d'un homme sur un piédestal.
Statue de Jigorō Kanō.

En 1934, Kanō arrête de faire des apparitions publiques à cause de problèmes de santé, probablement des calculs rénaux[réf. nécessaire]. La judoka anglaise Sarah Mayer (en) écrit alors : « On ne pense pas qu'il vivra encore longtemps ». Cependant, Kanō continue à venir à d'importants événements du Kodokan comme le Kagami biraki (Cérémonie du Nouvel An), et continue à faire en sorte que le judo devienne un sport olympique.[réf. nécessaire]

Jigorō Kanō meurt à 6 heures 30 du matin, le , d'une pneumonie, sur le paquebot de la NYK Line Hikawa Maru, en rentrant du Caire.

Jigorō Kanō n'a jamais eu de grade ; en tant que fondateur et directeur de l'école de la voie (Kodokan), il avait pour charge d'attribuer les grades (ou rangs) à ses disciples. Après sa mort, Jiro Nango, son neveu et successeur à la tête du Kodokan, décide de lui attribuer le 12e dan à titre posthume en 1940 (année où auraient dû avoir lieu les Jeux olympiques à Tokyo, dont Kano avait été porte-parole de la candidature japonaise[4]).

Bibliographie

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  • Judo Kôdôkan, l’histoire du fondateur et de son art, les techniques et leurs principes (ISBN 9782846170789)
  • L'Essence du judo (ISBN 9782846172424)
  • Du judo et de sa valeur éducative comme pédagogique (texte de 1889 introduit, traduit et commenté par Yves Cadot, Metatext, Textes essentiels, 2013 - (ISBN 9791091766005))

Distinctions

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Notes et références

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  1. (en) « Kano, Jigoro | Portraits of Modern Japanese Historical Figures », sur www.ndl.go.jp (consulté le )
  2. Les grades dan et les titres de Budo furent créés à la Dai Nippon Butoku Kai, Jigorō Kanō, fondateur du judo jouant un grand rôle.
  3. a b et c Delphine Chaume, « Jigoro Kano, la voie de la souplesse », sur Radio France, France Culture, Les maîtres de l'esprit, Une histoire particulière, (consulté le )
  4. Gilles Dhers, « Pourquoi Tokyo n'a pas organisé les Jeux olympiques... de 1940 », Libération, (consulté le ).

Articles connexes

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Émission de Radio

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Liens externes

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